« Mystère Ville » Roman de William Cobb (Jules Lermina) Illustré par A.Robida.
Parution « Le Journal des Voyages » du 4 Décembre au 26 Mars 1905 .Première livraison avec couverture couleur de A.Robida (Bulletin des amateurs d’anticipation ancienne et de littérature fantastique N°6 Mars 1991)
Reclus volontairement dans une province isolée de la Chine, Alcide Trémolet voulant échapper aux horreurs de la révolution des Boxers, va vivre une des plus extraordinaires aventures de sa vie.
Tombé par accident dans une crevasse alors qu’il fuyait sa maison, il se réveillera dans un endroit des plus singulier où un homme, habillé de vêtements d’une autre époque va lui faire une curieuse annonce.
IL doit en effet comparaître devant le tribunal du « grand Châtelet »pour avoir pénétré de façon illégale dans une zone interdite. Ainsi fait, la sentence tombe de façon tragique :Condamnation à mort par « Phonothomatose » à savoir la mort par le son.
Avant l’exécution de cette terrible sentence, un homme de science le Dr Durand, qui ayant prit en sympathie notre infortuné aventurier, va lever une partie du voile de cette mystérieuse société souterraine « Mystère Ville ».
Fuyants paris lors de la révocation de l’édit de Nantes par Louis XVI en 1865, un groupe d’insurgés gagne les Indes au moyen d’un bateau à moteur inventé par l’un deux : Denis Papin !
De périples en périples, ils se retrouveront prisonnier d’une muraille granitique suite à un tremblement de terre.
Après 200 ans d’isolation et d’adaptation à leur nouvel environnement ils parviendront, aidés par le génie de Papin à créer Mystère -ville.
Dans ce microcosme, tout doit être fabriqué artificiellement, comme la nourriture entièrement chimique et formée des éléments constitutifs des mets avec leurs saveurs propres et leurs qualités nutritives.
La terre est un élément très rare, car apportée par le vent, est également fabriquée avec des éléments de synthèse. Petit détail surprenant, à Mystére-ville, la Seine est un fleuve de fleurs aux couleurs flamboyantes, réalisé au moyen d’injections hyporaciniques à base d’essences minérales.
Les repas se prennent au Louvre, réfectoire national ou toute l’alimentation se fait par absorption d’essences nutritives, distribuées par un clavier.
L’injection se pratique directement par la bouche par une canule propre à chaque personne.
L’appartement attribué à Alcide est également à la pointe de cette nouvelle technologie.
Celui-ci, très confortable, n’est accessible que par l’intermédiaire d’une grue située au centre de la ville et faisant office d’ascenseur.
Par manque d’eau, les ablutions se font au moyen de douches phoniques, rayons lumineux chassant toutes les impuretés de votre corps.
Symbole du progrès, dans cette ville, la femme est l’égale de l’homme ou chacun se doit de fournir une à deux heures de travail quotidien.
Réduction des taches, loisirs augmentés, voici un monde idéal ou notre héros s’intègre peu à peu et on lui trouve même un petit travail dans l’usine phonique (distribuant l’énergie dans chaque m maison) où il rencontrera l’amour de sa vie….
Alors que sa nouvelle existence semblait s’écouler paisiblement, un nouveau vent de révolte se déchaîne sur la capitale.
De violentes oppositions débutent entre le phonisme (énergie par le son) et l’aronisme (énergie produite par….les odeurs).
De plus la polémique enfle : « Faut-il oui ou non percer une galerie afin d’atteindre le monde d’alcide Trémolet ? »
Une nouvelle machine issue de la technologie aromiste peut en effet dissoudre les roches les plus dures et ce, dix fois plus vite que tout autre appareil.
Alcide au milieu de ce gigantesque conflit, est le seul qui peut vraiment dire si la civilisation « terrienne » est meilleure que celle où il a été recueilli.
Mais la guerre gronde à l’horizon, une guerre impitoyable oppose les deux factions.
La « bombe aromatique »prévue pour le tunnel, n’est malheureusement qu’un prototype et dans sa folie, son utilisateur percera une gigantesque poche de lave en fusion.
La ville sera complètement détruite, Trémolet n’échappera, comme il se doit, que de justesse à cette mort effroyable.
Seule sa compagne échappera également au désastre, une évasion qui se fera par la voie des airs
Le manuscrit de cette incroyable aventure sera retrouvé dans une bouteille miraculeusement tombée du ciel, dans une ville Russe.
Une expédition sera envoyée afin de confirmer la véracité de cette époustouflante aventure.
Quand à Mr et Mme Trémolet, ils n’ont jamais donné signe de vie
En guise de conclusion
Ce roman fort court hélas, reste me semble-t-il une des réussites du « Journal des Voyages ».Les inventions sont si nombreuses qu’il est impossible de les citer toutes.
Cette civilisation axée sur le son et les odeurs ne manque pas d’originalité ; et certaines descriptions y sont d’ailleurs fort cocasses.
L’exemple flagrant du potentiel extraordinaire des écrivains de cette époque
L’histoire se déroule d’une façon logique et bien que certaines techniques soient un peu tirées par les cheveux, il se dégage de tout cela un savoureux charme désuet.
Par contre il me semble important de soulever un petit voile mystérieux dont cette œuvre semble enveloppée.
Je connais quelque peu la production de Mr Jules Lermina (« Le secret des Zippélius, « à brûler conte astral.. ») et il me semble que l’imagination débordante dont fait preuve ce texte doit plutôt se tourner vers son illustrateur, l’excellentissime Albert Robida.
Ce texte porte sans nul doute les traces du père du XXéme siècle.
Les noms donnés aux appareils (douche photique, serre photo phonique, phonothomatose…) les descriptions de l’évolution sociale et culturelle (égalité de la femme, diminution du temps de travail, nouvelles religions : (Aronisme…) ainsi que le ton humoristique de l’ensemble, me permettent de croire à une participation plus que artistique à « Mystére-ville ».Un terminologie qui sera souvent reprise dans d’autres oeuvres comme celle de Camille Flammarion ou dans son « La fin du monde » les terriens communiquent avec Mars par liaisons « photophoniques » au moyen d’un « Téléphonoscope »
Du moins l’influence y est considérable et une écriture à quatre mains n’est pas à exclure.
Ceci est un avis personnel qui n’engage que moi, mais les coïncidences sont troublantes.
Pour exemple « La guerre infernale » écrite par Pierre Giffard où Robida fut, dans quelques numéros autre chose qu’un simple illustrateur
IL est à préciser que ce texte fut réédité par J.P Moumon dans sa revue Apex collection « Périodica » en 1998.
Ce texte est également cité dans l’ouvrage de Pierre Versins « Encyclopédie de l’utopie et de la science-fiction » Edition « L’age d’homme » 1984 page 530
Cité également dans l’ouvrage de Guy Costes & Joseph Altairac « Les terres creuses, bibliographie commentée des mondes souterrains imaginaires » Editions « Encrage » 2006 page 206
Cet ouvrage est une véritable « Bible » indispensable à tout archéologue de l’imaginaire en littérature.
En Avril 1991 commença ma collaboration à une revue amateur et consacré à la vieille anticipation.
Ce bulletin nommé « Bulletin des amateurs d’anticipation ancienne et de littérature fantastique »débuta en Mai 1990 et réussit à maintenir son cap pendant pratiquement 36 ou 37 Numéros
Unique en son genre,elle demeure malgré son coté très amateur et une mise en page parfois des plus anarchique,une source de références indispensables pour tous les amateurs du genre.
Traitant bien souvent d’éditions rares et introuvables, ce bulletin reste de nos jours impossible à trouver. En effet il était réservé aux seuls collaborateurs (mis à part quelques exemplaires ),ce qui limite considérablement la chance pour le collectionneur et chercheur dans retrouver la totalité.
Je vais donc proposer sur mon blog l’ensemble des ouvrages que j’avais à l’époque analysé dans le bulletin afin de permettre à ceux qui le souhaitent,un résumé de quelques textes rares, oubliés sur les étagères poussiéreuses de nos bibliothèques
« Les merveilles de l’ile mystérieuse« de Octave Béliard
Lecture pour tous » de septembre 1911 No 12 pages 1066 à 1078 Illustrations de Lanos ( Bulletin N° 5 décembre1990)
Lors d’une traversée de l’océan indien, le « Fulton » vieux bateau à vapeur se trouve dans une terrible tempête. Chose curieuse, le navire semble aspiré vers une île, plus précisément vers un gouffre immense ou le vent pénètre avec un bruit apocalyptique. Pensant sa dernière heure venue, le héros constate avec stupéfaction que ce trou béant, n’est autre qu’une immense porte. Un fois franchie, le navire se retrouve dans un calme absolu. Seul survivant avec le capitaine, notre homme va sans nul doute connaître l’aventure la plus incroyable de sa vie. Cette île n’est autre qu’une sorte de république de savants qui, retirés là par dégoût d’une humanité trop ingrate, y vivent grâces aux moyens naturels apportés par l’environnement et le génie de ses habitants.
Tout y est domestiqué : les marées dont la force exercée sur d’immenses plaques métalliques actionnent d’innombrables machines à tisser. Le vent qui,une fois emprisonné est mis sous pression,transformé en air comprimé et distribué dans chaque habitation .Ce système permettant l’alimentation des appareils domestiques. Le volcan qui avec sa quantité énorme de lave en fusion, constituera la base d’une immense chaudière. L’énergie provenant de l’atmosphère, avec ses récupérateurs de foudre, une énergie prodigieuse et illimitée. Le palmarès des inventions revenant au final à cet appareil capable de capter les « vibrations calorifiques de l’air » .Celui-ci, placé dans une assemblée de philosophe en grande discussion, permet l’alimentation de centaines de couveuses.
Dans cette véritable « république parfaite », pas de classe dominante : Savants et travailleurs manuels, même statut. La ville est construite selon un schéma identique, et le confort qui règne dans chaque habitation est de rigueur. Les rues, très espacées et peu encombrées servent au passage d’une multitude de véhicules électriques. En somme un concentré de technologie au service d’une communauté heureuse et pacifiste. Hélas, cette société idyllique sera comme il se doit, détruite par mère nature qui voulant reprendre ses droits, anéantira toute cette perfection lors d’une formidable éruption volcanique.
Le seul survivant de cette incroyable aventure sera une fois de plus le rescapé du naufrage, narrateur de cette extraordinaire aventure et dont nous ne connaissons toujours pas le nom.
En guise de conclusion,je voudrais insister sur la richesse incroyable de toutes ces publications qui,à l’instar de « Je sais tout » « Lectures pour tous » « Sciences et voyages » etc.… nous offrirent de petits joyaux de littérature conjecturale. Octave Beliard y donna de très bons textes et malheureusement, la mauvaise volonté des éditeurs fait encore obstacle à la réédition de ces « merveilles » qui dorment bien tranquillement dans l’attente de jours meilleurs
Pourtant,si la France fut longue à proposer des collections spécialisées,il sera utile pour le chercheur assez téméraire de se tourner vers ces divers périodiques,pour se rendre compte à quel point l’imaginaire de nos écrivains ne demandait qu’à s’épanouir. Qui pourrait prétendre que des textes comme « Celui qui viendra » de Tancréde Valéry, la majorité des œuvres de André Couvreur publiées dans « Les œuvres libres » ou « Un monde sur le monde » de Henri Lanos (paru dans Nos Loisirs) doivent rester dans l’oubli. A toute cette indéniable qualité littéraire, il est nécessaire de rajouter ce qui me semble être également un atout majeur de ce type de publication : L’illustration. Henri Lanos qui affûta sa plume dans de nombreuses revues, peut-être considéré comme l’un des plus brillant illustrateur de conjectures anciennes.
Il fut sans nul doute le véritable artiste de science-fiction de l’époque en illustrant de nombreuses nouvelles et articles pour « Je sais tout » et « Lecture pour tous » avec un talent incomparable. A l’époque il n’y avait que Dutriac ou Orazi pour soutenir la comparaison. Lanos fit de nombreuses compositions pour des articles de C.Flammarion et des nouvelles de Lauman, A.Conan Doyle, J.Perrin (pour son incroyable « Terreur des images ») ,O.Beliard,Jean Rostand… Cet artiste possédait un coup de crayon prodigieux pour représenter,en véritable visionnaire,les progrès technique et les inventions de demain. Dans ses dessins, l’homme est toujours représenté de façon minuscule, écrasé par les machines qu’il a inventé, comme si ces immenses rouages, bielles et pièces mécaniques avaient une âme, ne désirant qu’une chose : asservir et dominer l’homme.
L’exemple le plus caractéristique de son art est visible dans un de roman écrit en collaboration avec Jules Perrin « Un monde sur le monde » ( « Nos loisirs » No 46 à 50 13 novembre au 18 décembre 1910 N° 1 à 16 1er Janvier au 5 Février 1911)
Dans cette anti-utopie technologique ou un milliardaire Américain construit une titanesque ville de fer, certains illustrations pleines pages de Lanos sont tout simplement hallucinantes. Malheureusement la mauvaise qualité d’impression ainsi que le papier utilisé a l’époque n’offrent pas toutes les qualités requises afin d’obtenir un parfait rendu des illustrations originales.
Peintre visionnaire de grand talent, il rentre dans la liste hélas peu volumineuse des artistes de talent qui au début du XX aime siècle parvinrent à donner aux illustrateurs de science-fiction, leurs lettres de noblesse.
Octave Béliard et son oeuvre
Médecin de par sa profession,cet écrivain né en 1876 et décédé en 1951 consacra une grande partie de sa vie à la littérature.Il fut en outre non seulement lauréat du prix Jules Verne et du prix Maurice Renard,mais également dans un domaine bien différent,le biographe de Sade,écrivain historique,encyclopédiste, etc….
Ce précurseur de la Science-fiction moderne écrivit maintes nouvelles annonçant déjà quelques grands thèmes très connus du public de l’imaginaire.IL est à mon avis un des premiers écrivains Français à utiliser dans une de ses nouvelles une machine capable de remonter le temps (« Aventures d’un voyageur qui explora le temps »).Un brillant exemple de l’influence du voyage temporel sur le déroulement des faits historiques.
« La journée d’un Parisien au XXIéme siècle » est une visite guidée de ce que pourrait étre notre belle capitale avec toutes les dernières innovation apportées par la science et il faudra attendre le texte suivant « Une exploration polaire aux ruines de Paris » pour en découvrir son funeste destin : le texte relate une exploration archéologique (dans un lointain futur) qui découvre sous une immense couche de glace les derniers vestiges d’une ville légendaire,lorsque Paris était une des plus grandes capitales du XXéme siècle.
D’autres nouvelles seront encore écrites et recueillies dans un volume paru en 1944 « Le décapité vivant et autres histoires d’outres vies »,où figurent de très bonnes nouvelles fantastiques (en autre le texte portant le titre du volume)
Mais ce qui demeure sans contexte le chef-d’oeuvre de l’auteur et un des titres phare de la conjecture ancienne est sans nul doute « Les petits hommes dans la pinède ».Treize ans avant « Le dieu microcosmique » de Théodore Sturgeon,voici l’histoire d’une race de minuscules humanoides créées par un embryologiste.Ce peuple, dont l’existence se déroule dans cette fameuse pinède, évoluera d’une façon extraordinairement accélérée en raison d’une durée de vie très rapide.Ces « petits hommes » découvriront hélas que leur dieu/créateur est semblable à eux,un étre de chair et de sang,la crainte qui les animait jusqu’alors disparaitra.Arrivés pratiquement à l’apogée de leur technologie et de leur science,le témoin de cette formidable aventure détruira leur territoire,préservant ainsi « l’humanité d’une invasion plus irrésistible que celle des fourmis d’Amazonie » pour reprendre la phrase cité par Versins dans son encyclopédie.Le texte de A.Poleischuk « L’erreur d’Alexis-Alexeiev » ( Hachette « Le rayon Fantastique » N° 114 1963) est certainement plus poussé dans le développement,mais il faut bien reconnaitre que pour l’époque Béliard fit preuve d’un véritable tour de force.
Bibliographie de Octave Béliard dans la revue « Lecture Pour tous »
- « Aventures d’une voyageur qui explora le temps » Illustré par Montchablon .N° 4 Janvier 1909
- « Une exploration polaire aux ruines de paris,récit des temps futurs» Illustré par H.Lanos N° 9 Juin 1911
- « Les merveilles de l’ile mystérieuse » Illustré par H.Lanos Septembre 1911
- « La journée d’un Parisien au XXI éme siécle » Illustré Arnould Moreaux et Biron-Roger .Noel 1910
- « La petite fille de Michel Strogoff » Juillet ,Aout ,Septembre 1927.
Bibliographie Science-fiction d’Octave Béliard
- « Les petits hommes dans la pinède » Paru en 1927 en pré-original dans « L’association médicale».Contenait un prologue non repris dans l’édition suivante.
- « Les petits hommes dans la pinède» La nouvelle société d’édition 1928 couverture illustrée couleur
- « Le décapité vivant et autres histoires d’outre vie » Recueil de nouvelles. Le livre de Paris 1944
- « Le message mystérieux » Tallandier « Voyages lointains,Aventures étranges » N° 12 1928 Couverture Illustrée couleur
- « La petite fille de Michel Strogoff » Hachette collection « Prix Jules Verne » 1927 Couverture illustrée couleur
- « Orient contre Occident » Nouvelle publiée dans le numéro 3 du 15 Mars 1914 de la revue « Touche à Tout ». Rééditée dans le « Bulletin des amateurs d’anticipation ancienne et de Fantastique » N°36 Décembre 2005.
Nouvelles rééditées dans diverses revues
- « Le passé merveilleux »( le décapité vivant….) Revue Fiction N° 79 Juin 1960 (pages 99 à 115)
– « La découverte de Paris »(le décapité vivant….) Revue Fiction N° 141 Aout 1965 (pages 112 à 128)
– « La ville de rêve »(le décapité vivant…) Anthologie « Histoires étranges » Casterman 1964 (pages 73 à 79)
- « Le décapité vivant »(le décapité vivant…..) Anthologie « Histoires étranges » Casterman 1964 (pages 203 à 219)
- « Le Bouddha » (le décapité vivant…..) Anthologie « Nouvelles histoires étranges » Casterman 1966 (pages 183 à 191)
- « L’étrange histoire de Françoise » (le décapité vivant…..) Anthologie « Nouvelles histoires étranges »Casterman 1966 (pages 47 à 65)
– « Aventure d’un voyageur qui explora le temps » dans le recueil « Jour de l’an chez les momies » éditions « Le visage vert » Mars 1987.Il s’agit d’une reproduction en fac similé du texte paru dans « Lectures pour tous » de 1909. Cette longue nouvelle fût également reprise sous un forme abrégée dans le magazine « Lisez moi aventure » du 15 Février 1948 N°43
– « La journée d’un Parisien au XXI éme siècle » N° 2 & 3 de la revue « Planète à vendre » (décembre 1990 et Mars 1991.Reproduction en fac similé du texte paru dans « Lecture pour tous » pour le Noël 1910.
Pour conclure « Les merveilles de l’ile mystérieuse » eut également les honneurs d’un réédition dans la revue « Das Neue Universum »en 1911.Cet énorme almanach créé en 1880 proposa tout au long de sa carrière des articles et des reportages sur le sport, la chasse,les découvertes scientifiques….La particularité du texte de Béliard vient du fait que dans l’édition Allemande,la paternité de l’oeuvre fut attribuée à son traducteur Herbert Frank et livrée comme une création originale. Cette nouvelle sera reprise en 1980 par les éditions Wilhem Heyne de Munich dans une anthologie réalisée par Wolfgang Jeschke « Als Der Welt Kohle Und Eisen Ausging »( Quand la houille et l’acier s’épuisèrent dans le monde).Ici également le nom de Herbert Frank sera conservé.
Les illustrations proviennent de la nouvelle « les merveilles de l’ile Mystérieuse »
Vendredi 18 décembre 16h00
L’origine du titre de mon blog, puise ses origines dans un roman paru initialement dans une revue que peu de gens connaissent de nos jours.
« Sur L’autre face du monde » de A.Valérie ( pseudonyme de René Thévenin) fut donc publié en feuilletons dans la revue « Sciences et Voyages » du N° 805 au N° 826 (31/1/1935 à 27/6/1935) Illustré par le célèbre Maurice Toussaint, un des plus prolifique illustrateur de cette période, ce texte d’une très grande originalité doit en quelque sorte sa « réhabilitation » grâce à la réédition faite en 1973 dans la défunte collection « Ailleurs et demain/classiques » collection dirigée à l’époque par Gérard Klein. Il faut saluer cette excellente initiative, la seule à ma connaissance en ce qui concerne des textes venant de cette revue, car peu d’éditeurs semblent sans soucier à l’heure actuelle.
« Les glaciers enserrent la dernière des villes humaines, l’ultime forteresse de la science et de la culture .Il faut qu’un homme parte vers l’autre face du monde, à la recherche de terres habitables. Il va découvrir alors l’incroyable vérité… »
« Sciences et Voyages » est sans contexte une véritable « mine » pour l’explorateur aventureux en quête de découvertes conjecturales étonnantes. Beaucoup d’auteurs et non des moindres, si abandonnèrent pour nous livrer des romans tout à fait remarquables qui font encore date aujourd’hui : José Moselli, Léon Groc, Rosny Aîné, René Pujol, René Thévenin,Jean Petithuguenin.
Dans un article futur je vous livrerai en détail la liste des romans et nouvelles qui firent les délices de nos ancêtres. Le volume édité chez Laffont possède également le mérite, outre une préface très passionnante mais discutable de Gérard Klein, une fort copieuse intervention de Jacques Van Herp.
« Sur L’autre face du monde, et autres romans scientifiques de Sciences et Voyages » de A Valérie. Edition Robert Laffont Collection « Ailleurs et demain/ Classiques » 1973
Préface de Gérard Klein.
- Les Romans de « Sciences et Voyages » et leur temps de Jacques Van Herp .
- René Thévenin de Jacques Van Herp.
- Bibliographie de René Thévenin de Jacques Van Herp.
- « Les Chasseurs d’hommes » de René Thévenin.
- « Par-delà l’univers » de Raoul Brémond .
- « La Cité de l’or et de la lèpre » de Guy D’armen.
- « Sur l’autre face du monde » de André Valérie .
- Répertoire de la revue « Sciences et voyages » par Pierre Versins
Le même éditeur privilégia quelques peu le « Conjecture ancienne » avec quelques titres dignes d’intérêt :
- B.R.Bruss « Et la planète sauta…. »
- Jacques Spitz « L’œil du purgatoire L’expérience du Dr Mops »
- Marc Wersinger « La chute dans le néant »
- Franz Werfel « l’étoile de ceux qui ne sont pas nés »
Mardi 15 décembre 16h30
Comme je vous l’expliquais dans ma présentation,l’ouvrage de Léon Groc, influença fortement mes choix en matière de science fiction.
IL est intéressant de savoir que l’ouvrage connu plusieurs éditions:
- En 1930 « éditions de la nouvelle France » couverture couleur illustrée par Mercier, il s’agit de l’édition originale
- En 1941 « éditions Tallandier » collection « Grandes Aventures Voyages Excentriques » couverture couleur de Maurice Toussaint
- En 1998 « Petite bibliothéque ombres » collection « Les classiques de l’utopie et de la science fiction »
Ouvrage indispensable et dont la lecture reste encore de nos jours très agréable
Mardi 15 Décembre 2009
Depuis longtemps j’ai toujours eu une profonde attirance pour le merveilleux et le Fantastique.
Très jeune, assez réfractaire à la lecture, ma première démarche fut de me faire acheter un ouvrage des éditions « Fleuve Noir Anticipations ».
Difficile de me rappeler du titre, toutefois je garde un souvenir assez plaisant de cette lecture un peu « forcée » par mes parents, mon père était de l’ancienne école et la lecture était une étape obligatoire : Comme je le comprends à présent !
Par la suite, mon intérêt se porta essentiellement sur les bandes dessinées à caractère Fantastique :
« Spectral, Etranges aventures, Aventures fictions… », Tout un monde de super héros et de super méchant qui ne cessèrent de titiller mon imagination.
Mais le véritable grand choc fut, beaucoup plus tardivement, avec un livre dont je me souviendrais toute ma vie : « La chose dans les algues » de William Hope Hodgson chez le mythique éditeur « Néo » en 1979.
J’avais mis le doigt dans l’engrenage infernal et les auteurs se succédèrent à une vitesse folle : Meritt, Lovecraft, Bloch, Clark Ashton Smith, Howard et….Jean Ray le grand et unique auteur Gantois !
C’était une époque où lire ce genre d’ouvrages était assez mal perçu et je me rappelle des jugements hâtifs que mon entourage portait alors sur moi :
« Comment peux-tu lire des choses pareilles, ce n’est pas un vrai livre ! »
« C’est quoi un vrai livre…… ? »
Contre vents et marées je me suis obstiné et poursuivant plus avant mes recherches j’ai rencontré finalement l’ouvrage qui transforma complètement ma vision de la science fiction.
« La révolte des pierres » de Léon Groc édité en 1930 aux Editions de la nouvelle revue critique, réédité par la suite sous le titre évocateur de « Une invasion de Sélénites », la mode étant aux invasions extra-terrestres!
L’ouvrage acheté à bas prix chez un petit bouquiniste asiatique était en prime dédicacé par l’auteur.
Reprenant le concept de Rosny Ainé dans son formidable « Les Xipéhuz » ou l’homme se trouve confronté à une intelligence minérale, Groc nous décrit une invasion de Sélénites (titre reprit dans sa réédition) qui arrivés sur terre sous la forme minérale, menacent l’équilibre de notre chère humanité.
Je pris alors conscience,à la lecture de ce roman admirable,qu’il existait en France et ce bien avant les premières collections spécialisées, une multitude d’auteurs ayant œuvrés dans le mépris le plus total à l’édification du genre.
Depuis,je me passionne depuis de nombreuses années à toute cette littérature de l’imaginaire qui ne doit sa survie qu’à une poignée de nostalgiques,un peu ringards sur les bords mais qui se battent avec acharnement pour la réhabilitation d’un genre depuis trop longtemps laissé en marge de la littérature.
« Sur l’autre face du monde » roman de A.Valérie paru dans la mythique revue « Sciences et Voyages » symbolise bien toute cette période avec d’un coté la science triomphante et de l’autre l’obscurantisme le plus total.
Mais toute l’ambiguïté du roman où le « bien » n’est pas toujours là ou il devrait être, est également le reflet de toute une époque où les auteurs adoptaient une certaine distance avec les bienfaits de la science
De la fin du 19éme au début du 20éme, la littérature d’imagination scientifique, appelée plus communément « merveilleux scientifique » par notre cher Maurice Renard,fut le terrain unique et privilégié où se développa le talent de nombreux écrivains.
Savants fous, créatures hybrides, invasion extra-terrestre, société idéale, surhommes….ils créèrent déjà à cette époque tout un monde fantasque et délirant qui se développa dans une société qui regardait tout cela d’un œil bien méprisant.
C’est pour réhabiliter ce « sous produit » de la littérature que j’ai voulu créer ce blog.
Afin que nous puissions parler ensemble de ces héros de l’ombre, de ces savants qui étaient souvent par la force des choses des explorateurs et des aventuriers.
Tous ces personnages de la littérature dite populaire, détective, journaliste, scientifiques etc.… qui n’hésitaient pas à mouiller leurs chemises pour faire reculer les chemins de l’impossible.
« Sur l’autre face du monde » veut parler sans restriction de tous ces écrivains et de tous ces artistes qui donnèrent leurs lettres de noblesse à un genre que l’on appellera plus communément par la suite Science-fiction.
Qu’ils en soient ici remerciés !
Maintenant il ne nous reste plus qu’à partir à la découverte de cette autre face du monde,un voyage incroyable aux confins de l’imaginaire.