Mardi 15 Décembre 2009
Depuis longtemps j’ai toujours eu une profonde attirance pour le merveilleux et le Fantastique.
Très jeune, assez réfractaire à la lecture, ma première démarche fut de me faire acheter un ouvrage des éditions « Fleuve Noir Anticipations ».
Difficile de me rappeler du titre, toutefois je garde un souvenir assez plaisant de cette lecture un peu « forcée » par mes parents, mon père était de l’ancienne école et la lecture était une étape obligatoire : Comme je le comprends à présent !
Par la suite, mon intérêt se porta essentiellement sur les bandes dessinées à caractère Fantastique :
« Spectral, Etranges aventures, Aventures fictions… », Tout un monde de super héros et de super méchant qui ne cessèrent de titiller mon imagination.
Mais le véritable grand choc fut, beaucoup plus tardivement, avec un livre dont je me souviendrais toute ma vie : « La chose dans les algues » de William Hope Hodgson chez le mythique éditeur « Néo » en 1979.
J’avais mis le doigt dans l’engrenage infernal et les auteurs se succédèrent à une vitesse folle : Meritt, Lovecraft, Bloch, Clark Ashton Smith, Howard et….Jean Ray le grand et unique auteur Gantois !
C’était une époque où lire ce genre d’ouvrages était assez mal perçu et je me rappelle des jugements hâtifs que mon entourage portait alors sur moi :
« Comment peux-tu lire des choses pareilles, ce n’est pas un vrai livre ! »
« C’est quoi un vrai livre…… ? »
Contre vents et marées je me suis obstiné et poursuivant plus avant mes recherches j’ai rencontré finalement l’ouvrage qui transforma complètement ma vision de la science fiction.
« La révolte des pierres » de Léon Groc édité en 1930 aux Editions de la nouvelle revue critique, réédité par la suite sous le titre évocateur de « Une invasion de Sélénites », la mode étant aux invasions extra-terrestres!
L’ouvrage acheté à bas prix chez un petit bouquiniste asiatique était en prime dédicacé par l’auteur.
Reprenant le concept de Rosny Ainé dans son formidable « Les Xipéhuz » ou l’homme se trouve confronté à une intelligence minérale, Groc nous décrit une invasion de Sélénites (titre reprit dans sa réédition) qui arrivés sur terre sous la forme minérale, menacent l’équilibre de notre chère humanité.
Je pris alors conscience,à la lecture de ce roman admirable,qu’il existait en France et ce bien avant les premières collections spécialisées, une multitude d’auteurs ayant œuvrés dans le mépris le plus total à l’édification du genre.
Depuis,je me passionne depuis de nombreuses années à toute cette littérature de l’imaginaire qui ne doit sa survie qu’à une poignée de nostalgiques,un peu ringards sur les bords mais qui se battent avec acharnement pour la réhabilitation d’un genre depuis trop longtemps laissé en marge de la littérature.
« Sur l’autre face du monde » roman de A.Valérie paru dans la mythique revue « Sciences et Voyages » symbolise bien toute cette période avec d’un coté la science triomphante et de l’autre l’obscurantisme le plus total.
Mais toute l’ambiguïté du roman où le « bien » n’est pas toujours là ou il devrait être, est également le reflet de toute une époque où les auteurs adoptaient une certaine distance avec les bienfaits de la science
De la fin du 19éme au début du 20éme, la littérature d’imagination scientifique, appelée plus communément « merveilleux scientifique » par notre cher Maurice Renard,fut le terrain unique et privilégié où se développa le talent de nombreux écrivains.
Savants fous, créatures hybrides, invasion extra-terrestre, société idéale, surhommes….ils créèrent déjà à cette époque tout un monde fantasque et délirant qui se développa dans une société qui regardait tout cela d’un œil bien méprisant.
C’est pour réhabiliter ce « sous produit » de la littérature que j’ai voulu créer ce blog.
Afin que nous puissions parler ensemble de ces héros de l’ombre, de ces savants qui étaient souvent par la force des choses des explorateurs et des aventuriers.
Tous ces personnages de la littérature dite populaire, détective, journaliste, scientifiques etc.… qui n’hésitaient pas à mouiller leurs chemises pour faire reculer les chemins de l’impossible.
« Sur l’autre face du monde » veut parler sans restriction de tous ces écrivains et de tous ces artistes qui donnèrent leurs lettres de noblesse à un genre que l’on appellera plus communément par la suite Science-fiction.
Qu’ils en soient ici remerciés !
Maintenant il ne nous reste plus qu’à partir à la découverte de cette autre face du monde,un voyage incroyable aux confins de l’imaginaire.
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Bonjour,
Moi aussi je suis un amateur de vieille SF et au fil de mes lectures j’ai découvert quelque texte précurseurs de la SF française :
C. Paulon : Le laboratoire bleu – Un message de la planète Mars
Mais surtout Albert Robida
Bonjour à vous
Merci pour votre message,je suis heureux de découvrir de nouveaux amateurs de vieille sf,sous sommes un peu éparpillés dans toute la France et le net est un excellent moyen pour se faire connaitre.
J’ai également bien apprécié les textes de Paulin que vous venez de citer,découverte faite il y a quelques années en feuilletant des numéros de « La science illustré » célébre pour avoir « abrité » le »Ignis » de De Chousy.
Concernant Robida,il est pour moi une icône,un « anticipateur » de génie dont je ne cesse de clamer la mæstria,et qui entre dans le cercle assez fermé des écrivains dont le talent de visionnaire fut complètement occulté par entre autre un de ses contemporains à savoir Jules Verne.
J’aime beaucoup le ton humoristique des textes de Robida qui,sous des airs badins,nous décrit finalement un futur pas toujours trés rose parfois même assez pessimiste.Il fut vraiment un grand novateur dans notre domaine et puis ses compositions…..Un grand écrivain et illustrateur qui mériterait toute l’attention des éditeurs.
Dernièrement je lisais encore une petite étude sur les précurseurs Français et l’on citait allégrement les « inventions » de Mr Verne, alors que l’on passait sous silence les œuvres visionnaires non seulement de Robida, mais d’une foule d’autres écrivains au talent incontestable.
Encore merci et bienvenue sur ce blog qui est aussi le votre,une lieu d’échanges et de partages.