« Paris en feu » (Ignis Ardens)
Roman de Henri Barbot bibliothèque des lettres Françaises 1914.179 Pages (Bulletin des amateurs d’anticipation ancienne et de littérature fantastique N° 4 octobre 1990 tirage 40 exemplaires).
Dans une France déchirée par une guerre civile,le pouvoir est assuré par une bande de révolutionnaire dont le seul but est de verser le pays dans un bain de sang et de violence. Plus de justice ni religion,les églises font maintenant office de café théâtre et de cinéma pornographique d’ailleurs,les prêtres sont exterminés sans pitié.
Quelques petites poches de résistance se constituent dans les quartier Parisiens mais vite neutralisées par une police ou plutôt une « milice », composée de brutes épaisses et de repris de justice.
Seuls quelques « bons patriotes » s’insurgent,mais le chaos et le désordre dirige tout,un semblant d’armée reste toujours en place mais impuissante car amputée de ses véritables chefs et autres officiers opposé au régime.
Ce vent de folie semble gagner l’Europe en touchant l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne qui, très « chatouilleuse » déclare la guerre à la France suite à un incident diplomatique.
Cette mauvaise n’est pas sans inquiéter Victorien Dondrenne, officier de marine et chargé de l’organisation technique d’une centrale radio située sur la tour Eiffel. La mission de ce poste est d’assurer, au moyen d’un appareil inventé par le militaire, la liaison permanente avec les grandes villes Françaises ainsi que toutes les autres centrales disséminées dans la région.
L’instrument en question possède la particularité d’envoyer une vibration sonore à grand vitesse qui une fois émise, se transforme en une « onde colorée » permettant ainsi de déterminer la provenance de chaque poste émetteur. L’alimentation des génératrices est assurée par d’immenses condensateurs pouvant si besoin est fournir une quantité considérable d’énergie électrique.
Alors que le chaos progresse inexorablement dans la capitale et comble de malheur, Dandrenne reçoit une terrible nouvelle : une quarantaine de dirigeables Allemands bourrés d’explosifs comparables aux feux grégeois se dirigent vers Paris. Il lui faut donc agir très vite et bien évidemment sans l’accord de ce gouvernement provisoire,ce « comité de salut public »,qui par peur s’est réfugié à Bordeaux.
Son idée est sensationnelle, concentrer toute l’énergie produite par les différents postes émetteurs en un seul point,pour la diriger ensuite sur le ciel Parisien dés l’apparition de l’armada ennemie,formant ainsi un véritable « bouclier électrique ».
Le soir de l’expérience décisive éclate un violent orage et les forces artificielles potentialisées par l’électricité naturelle, remplissent leurs offices en détruisant en un instant d’apocalypse les dirigeables…..et la capitale dans un déluge de feu !
La fin de paris et ce comme précisé en début de roman, n’avait-elle pas été prévue par la voyante Mélanie à la Salette en 1846 lors d’une apparition de la vierge Marie ?
Le roman se terminera par une reprise de conscience du peuple Français,le feu purificateur « réactivera » un sentiment qui avait depuis longtemps disparu.
Il faut dés à présent réorganiser la défense du pays, repousser l’ennemi qui ne cesse de s’amasser aux frontières du pays.
En guise de conclusion
L’intérêt de ce roman s’appuyant sur les prédictions d’une voyante réside d’une part, dans le procèdè utilisé pour la destruction involontaire de Paris, ainsi que du moyen utilisé par le héros et visant à la neutralisation des dirigeables ennemis.
Ce texte de la catégorie « anticipation militaire » reste un de mes préférés car l’écriture y est vive,avec une montée en puissance très bien dosée conférant au roman une incroyable crédibilité. Evidemment tout cela possède une forte odeur de patriotisme mais sans pour autant tomber dans les poncifs rencontrés habituellement dans ce genre d’ouvrage.
IL faut toutefois signaler que cette idée de destruction de la capitale au moyen de dirigeables armés avait déjà été utilisée pat le commandant G.Wailly dans une longue nouvelle intitulée « Paris sous l’épouvante » (supplément au « Journal des voyages N°34 12/10/1913). Ce texte par contre proposera l’anéantissement de ces véritables « forteresses volantes » que sont les dirigeables,au moyen d’avions très légers et ultra rapides.
Ces deux auteurs comprirent très tot l’importance de la suprématie aérienne lors d’un conflit armé.
Pour conclure insistons sur deux temps forts du roman : Les scènes de guerre civile et de violence dans les rues Parisienne qui me rappellent celles décrites dans le roman de Rosny Ainé « La force mystérieuse » et qui sont d’un réalisme saisissant,mais aussi le moment apocalyptique où les dirigeables Allemands et Paris seront détruits dans une immense tempête électrique : Ignis Ardens !
« Petite anecdote autour du livre »
Lorsque j’avais acheté cet ouvrage il y a fort longtemps à un libraire Parisien réputé pour ces catalogues extraordinaires dans le domaine de la vieille SF ,je me rappelle l’avoir appelé en lui signalant que l’ouvrage acheté était un peu abîmé.
En effet le dos de l’ouvrage était cassé sur toute la longueur (parfaitement réparable) et donc que le prix me paraissait un peu excessif en regard de ce défaut.
Le libraire un peu outragé m’avait répondu que c’était un ouvrage relativement rare, qui plus est d’excellente facture et qu’il me le reprenait sans problème. A l’époque j’étais un peu contestataire mais j’ai ravalé ma salive et conservé l’ouvrage.
Je ne le regrette pas, le texte est vraiment bon et depuis je n’ai jamais retrouvé ce titre dans les centaines de listes que j’ai consulté.
Je pense que c’est un domaine où il est nécessaire parfois de ne pas être trop regardant, car c’est le texte qui prime avant tout et à trop vouloir pécher par excès de « collectionnite » on passe bien souvent à coté d’une perle rare.
Je me rappelle de collectionneurs qui en possession d’un ouvrage rare non coupé, préféraient ne pas y toucher afin de préserver une quelconque valeur marchande, plutôt que de le « découper » afin de pouvoir s’en régaler.
C’est une position que je respecte mais qui laisse place tout de même à la réflexion.
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