- « L’étrange aventure de Mr Narcisse Barbibon » de Marcel Laurian
1ere édition dans la revue le « cri-cri » éditions Offenstadt, du N° 47(18.01.1912) au N° 73(18.07.1912. Une série très amusante qui se présente sous forme de bande dessinée où chaque vignette est accompagnée en dessous d’un texte assez conséquent.Illustrations de Maurice Watt
Réédition en 1919 dans la série « collection d’aventures » sous forme de deux fascicules :
– N° 138 « les hommes singes »
- N° 139 « la guerre des nains et des géants ».
Réédition dans la collection « idés et autres…. » Éditions Recto Verso de Bernard Goorden Hors commerce N° 29 Avril 1991.
Au Pérou, le Pr Barbidon, son neveu, sa fille, son serviteur et deux Allemands, vont être victimes d’un cataclysme .Une météorite va faire exploser le globe, projetant la montagne sur laquelle ils se trouvent sur…la planète Mars. Sur celle- ci, une aventure extraordinaire va suivre sur une monde à la végétation luxuriante et aux créatures toutes plus étranges les unes que les autres .Les Martiens possèdent une avancée technologique considérable .Ils vont visiter une citée fabuleuse : Lankmirakar, peuplée de nains qui communiquent au moyen d’un transmetteur de pensée .
Dans la ville tout fonctionne à l’électricité. Leurs ennemis les plus farouches, les esprits fluidiques de la république de Pomernie, sorte d’hommes singes, viennent d’être mise en déroute, après une alliance avec nos deux « touristes Allemands » qui, loin de vouloir apporter un message de paix, firent un pacte avec le « coté obscur « de la planète. Mais le bien triomphe toujours dans ce genre d’histoire. Après la rencontre de Nostradamus, venu échouer sur la planète il y a fort longtemps et de Mahousky-khan un magicien Persan nos aventuriers regagnent la terre « à bord » d’une montagne soumise à une très forte concentration électrique qui projetée dans l’espace regagnera la terre, en plein Sahara. Ouf !
Une histoire décousue et complètement folle, à l’image d’une littérature destinée à la jeunesse où toute cohérence scientifique importait peu. Mais le ton assurément loufoque de l’histoire, à une époque où l’astre rouge était source de tous les fantasmes ( voir mon précédent article « A la surface de Mars »), nous plonge dans ces bonnes vieilles publications d’avant guerre qui sentaient bon l’esprit d’imagination, libérées de toutes entraves du « politiquement correct
Le format « Bande Dessinée »
La réédition Format « Fascicules »
Séquence « état d’âme » afin de changer un peu avec le ton habituel de ce blog,car cette passion pour l’anticipation ancienne est avant tout une histoire d’amour avec le papier, le livre et la conjecture ancienne bien sûr : petit hommage!
La lecture est une maladie, le seul remède contre la lecture…….vous connaissez le reste. Mais je crois que contrairement à d’autres virus, la contamination est une sensation très agréable dont on se laisse facilement imprégner.
Avoir un contact avec un livre, son odeur, le bruit des pages que l’on tourne, le chatoiement de certaines couvertures sont vraiment des sensations particulières, une intense « communion » qu’il nous sera impossible de ressentir avec un livre numérique. Je sais que lorsque je trouve un volume, depuis longtemps convoité, c’est un moment unique qui me procure une joie indescriptible.
Il est difficile de parler avec quelqu’un qui ne connaît pas la joie de tenir un tel objet entre les mains et de lui faire partager de telles émotions. Je n’étais pas prédestiné à ressentir un tel attachement pour ce simple objet si anodin en apparence. J’ai toujours été réticent dans ma jeunesse à me lancer dans ses longues heures de solitude et de me plonger à la découverte d’univers imaginaires et de territoires inconnus et terrifiants. Mon père avait pourtant essayé de me convertir en m’achetant, le classique des classiques « L’île au trésor ». Je fis la moue en découvrant le volume, bien enveloppé dans son papier cadeau. Je pensais plutôt à une bande dessinée, à l’époque objet de mes convoitises. Je n’étais pas prêt, je ne savais dans quels mondes merveilleux, on voulait me conduire et me guider.
Il faudra bien des années pour que je finisse par rencontrer le véritable amour, le roman qui allait transformer ma vie et ouvrir mes yeux et mon esprit sur un royaume insoupçonné.
A présent, lire un excellent roman, illumine mes journées, j’ai vraiment l’impression que cela m’apaise, c’est un excellent remède à la monotonie, à la grisaille qui nous entoure. Je rentre également dans la catégorie de ceux qui trimbalent toujours un livre sur eux, chez le médecin, le bus …..
C’est un compagnon fidèle qui me coupe du monde, avec qui la notion du temps n’existe plus. L’écriture et donc le livre est sans contexte la plus belle création de l’homme, un objet sublime que je respecte par-dessus tout.
Paradoxalement depuis tout petit, même si je n’étais pas un lecteur exemplaire, j’ai toujours adoré le mot « bibliothèque », Je lui trouve une rondeur et un équilibre parfait, un mot riche de promesses, de sensations de voyages et de découvertes. A présent ce simple mot est synonyme d’un endroit familier et amical, un lieu de réflexion et d’inspiration. J’aime la compagnie des livres, leur présence me rassure et me réconforte.
Je pense que j’ai toujours aimé le livre, en tant qu’objet, avant de l’apprécier pour la qualité de son contenu. Il a toujours fait partie intégrante du monde dans lequel je vivais et a toujours exercé sur moi une grande fascination, bien avant que je ne comprenne l’importance qu’il aurait sur ma vie bien des années plus tard.
Très souvent lorsque je trouve un livre au hasard de mes nombreuses chines, je m’imagine le périple extraordinaire qu’il a effectué avant de se retrouver entre mes mains. Dés sa sortie de l’imprimeur, ce fascicule de « La guerre infernale » cet exemplaire des « Mystères de demain » ou alors cette reliure de Calvet « Dans 1000 ans » ou le sublime « La guerre des mondes » illustré par Alvin Corêa. Dans quelles mains sont-ils passés, dans quelles bibliothèques ont-ils été rangés ou dans quelles caves ou greniers ont-ils été oubliés.
Le genre de morceau de papier qui a survécu à deux guerres aux bombardements, à l’occupation, aux incendies et aux inondations. Le livre est une chose fragile et vulnérable, capable de résister à tout mais aussi disparaître en un instant. J’ai souvent l’impression d’être le dépositaire et le gardien de tout un univers voué à la destruction.
La moindre petite édition populaire, fait pour moi office d’incunable que je garde jalousement sur le bois de mes étagères. Mais il ne faut pas croire que je suis un maniaque obsessionnel qui ferme son bureau à double tour (le mien ne possède ni portes ni serrures) la lecture est une découverte et un partage et je n’hésite pas à prêter mes ouvrages car je part du principe que la culture doit être ouverte à toutes et à tous.
Je suis vraiment chagriné lorsque je constate que souvent cette passion de la lecture et plus particulièrement de la vieille sf, est de plus en plus restrictive car faute d’éditeurs courageux, et de ce fait, toute une jeune génération restera probablement dans l’ignorance d’une telle richesse littéraire. Les éditions originales sont de plus en plus fragiles, difficiles à trouver et donc relativement chères sur le marché.
Le genre serait-il condamné à cause d’une tendance à la spéculation, un dédain d’une élite d’intellectuel qui considère toute cela comme un sous genre indigne que l’on s’intéresse à lui ou bien les lecteurs sont-ils trop pédants pour oser reconnaître que derrière ces couvertures parfois un peu criardes, se cachent de véritables œuvres originales et parfaitement abouties?
Quoiqu’il en soit, rien ne pourra remplacer le plaisir, certes parfois un peu égoïste, de tenir entre mes mains ces vieux ouvrages, si fragiles mais que je trouve si beaux, témoins de toute une époque où l’écrivain voyait en l’avenir de l’homme, malgré sa folie, son arrogance mais son indéfectible créativité, des jours optimistes et radieux.
Longue vie à tout cet univers de papier, de chimères de rêves et de fantaisies dans l’espoir que toute une nouvelle génération puisse reprendre le flambeau afin que vive aussi longtemps que possible toute cette mémoire de notre passé.
« Similia Similibus, ou la guerre au Canada, essai romantique sur un sujet d’actualité »
Roman de Ulric Barthe. Imprimerie du Télégraphe. 1916. Illustrations Hors textes de Charles Huot et L.Brouilly. Bulletin des amateurs d’anticipation ancienne et de fantastique N°19 (Décembre 1997). Article revu et augmenté.
Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes dans la famille Meunier et pour cause, ils préparent le mariage de leur fille Marie- Anne avec le jeune et beau journaliste, Paul Bremont.
Pourtant le repas de fiançailles tourne vite au désastre lorsque le soir des festivités, un immense éclair lumineux, suivi d’une violente explosion, viennent secouer l’horizon : Québec est bombardée ! Sa vieille forteresse abritant une poignée de militaires et quelques cartouches semble être la cible d’un agresseur mystérieux.
Mystérieux ? Pas pour longtemps car après cette soudaine entrée en matière, les habitants découvrent avec stupeur que les agresseurs ne sont autre que des Prussiens. L’attaque est si soudaine et rapide que ces derniers, profitent de la situation pour se pavaner dans les rues de la ville, le sourire aux lèvres, l’air narquois et provocateur.
Une invasion des plus singulière, car faite à « l’usure » et de façon insidieuse et sournoise : une émigration massive des achats par ci, par là de vieux dépôts et de vieilles usine…Voilà une bien singulière façon d’envahir un pays. Mais le projet est tout aussi ambitieux et spectaculaire, à savoir l’invasion et l’occupation du Canada.
Mais la prise de Québec ne constitue qu’une petite « Poche » prémisse d’un projet beaucoup plus vaste et visant toute l’annexion du territoire. De son coté, la population prend curieusement la chose avec diplomatie : Anglais ou Prussiens, qu’elle différence ?
La première partie du projet est donc une réussite, coupant la ville du reste du monde, une sorte Blitzkrieg Canadienne en somme. Mais l’histoire se répète et pendant ce temps, à l’ombre des « casques à pointes » la résistance s’organise. Belmont le jeune journaliste est Français que diable, et aidé de son ami de toujours Jimmy Smith, il rassemble toutes les bonnes volontés. Un seul mot d’ordre, résister et s’opposer à l’envahisseur coûte que coûte.
Alors la liesse Allemande est de courte durée, le général Von Goelinger se fait des cheveux blancs car l’invasion de L’Ontario est un échec total. Ce petit grain de sable dans la machine de guerre Germanique va ralentir considérablement la poursuite de cet élan victorieux. Un échec qui ne sera pas sans conséquences puisque l’heure est à la prise de conscience et la population après une brève phase de soumission va donner de plus en plus de fil à retordre à l’envahisseur.
Les escarmouches se succèdent et les premiers prisonniers sont jetés en prison. Face à une telle inconvenance et un manque total de respect vis-à-vis des glorieux « fils du Kaiser », les « Sapoteurs » doivent payer ! Début de la phase 2 ou plan « B » selon votre humeur : La soumission par la terreur !
Le ton n’est plus à la plaisanterie et le peuple va ainsi comprendre à ses dépends, la signification du terme « crime de guerre ». Sans nul doute un des épisodes les plus sanglants de l’histoire du Canada. Des femmes, des enfants, des vieillards, tous exécutés sans distinction. Les scènes de massacres se succèdent, l’horreur est à son comble, mais que fait l’armée !
Trop c’est trop, de partout des milices prennent forme, le pays se réveille de sa torpeur et dans un élan patriotique balaye d’un souffle vengeur cet ennemi indésirable. Mais la « poche » de Québec résiste encore et il faudra l’intervention miraculeuse d’un officier Prussien, ancien Canadien élevé en Allemagne, dont la « Trahison » permettra de faire basculer l’avantage du coté des insurgés.
La bataille sera terrible et la grande faucheuse prélèvera un lourd tribut, Belmont pour ne citer que lui, frappé en plein cœur…..pour se réveiller en sueur dans la chambre de ses beaux-parents : Hé oui, tout ceci n’était qu’un mauvais rêve!
Sacré noceur que ce Belmont. Après avoir enterré de façon copieuse sa vie de garçon, son estomac était dans tel état d’acidité et sa cervelle proche de la phase de liquéfaction, qu’un étudiant en médecine croyant bien faire, lui administrera une forte dose de tétronal. Vingt quatre heures après un coma avancé et une sacré gueule de bois, tout finira par un heureux mariage et une longue réflexion sur la solidarité entre les différentes nations.
Aux armes citoyens !
A la lecture de ce résumé, il est évident que ce roman, relativement rare, n’offre pas une grande originalité : Rareté n’est pas synonyme de qualité !
Toutefois il demeure assez intéressant ne serait-ce que pour son origine, car il s’agit de toute évidence d’une des rares incursions d’un auteur Canadien dans l’anticipation militaire, sans oublier le roman d’Ubald Paquin « La cité dans les fers » (Editions Garand, imprimeur éditeur, 1926). Une autre particularité est la faible fréquence des œuvres où l’on assiste à l’invasion du continent Américain par une force militaire étrangère. Pour mémoire le roman de Roy Norton « Les flottes évanouies » (analysé dans les pages de ce blog) et le très célèbre « Banzaï » de Para Bellum, pseudo de F.H.Grautoff, qui restent à mon avis des textes beaucoup plus agréables à lire.
Le propos de Ulric Barthe n’est pas un réaliser un ouvrage de « stratégie fiction » mais plutôt de réaliser un roman « revanchard » où l’auteur se fait un immense plaisir à infliger une « pâtée mémorable » à l’envahisseur Prussien. L’autre aspect du texte semble également très clair : L’appel à la vigilance. L’introduction de « Simila Similibus » ne fait aucun doute sur les intentions de l’auteur. Tout est calme et paisible, mais ne vous endormez pas trop sur une paix toute relative, méfiez-vous. Nous sommes un peu dans un contexte paranoïaque, dans la lignée de « La chose d’un autre monde » dont la phrase de conclusion « Watch the skies » ne laisse planer aucun doute ! Surveillez vos voisins, surtout s’ils sont étrangers, ne faites confiance en personne.
Mais les intentions de l’auteur furent également de réveiller les consciences et les ardeurs patriotiques, en faisant naitre chez le lecteur un sentiment de culpabilité. En France la guerre bat son plein, livrant son cortège de cadavres et d’abominations. L’auteur, Canadien Français se sent-il redevable envers ses frères Européens ? Sentiment de honte d’être si loin de sa mère patrie bien au chaud et à l’abri, alors que l’envahisseur Allemand occupe sans vergogne notre beau pays ? Une sorte de Mea-culpa qui voudrait en somme exorciser les vieux fantômes du remord.
Plein de lourdeurs, de maladresses et de statistiques interminables, cette invasion du Canada, dénonce une fois de plus les horreurs de la guerre et de la stupidité des hommes qui y contribue. L’auteur en profitera pour dénoncer, mine de rien, la présence plus pacifique mais tout aussi ferme de « L’envahisseur » Anglais et dont la population semble mal s’accommoder.
Au final une anticipation militaire très moyenne, car tel n’était pas le but de l’auteur. Il ne nous reste plus qu’à pardonner tant d’incohérences stratégiques pour cette rare incursion de l’écrivain dans notre domaine: Les intentions sont ici plus patriotiques que conjecturales.
A ranger sur nos étagères au coté du plus prolifique mais tout aussi indigeste, capitaine Danrit. Pour les amateurs d’anticipations militaires je ne peux que vous recommander fortement la lecture de l’excellent « Paris en feu » (également présent dans ces pages) histoire de vous réconcilier avec le genre.
Pour les « Fans » de stratégie fiction, il sera également utile de se référer à l’article de Paul Bleton dans le N° 19 de la revue « Encrage » (1988 Volume 3), l’auteur y dresse une liste des œuvres les plus importantes dans ce domaine.
A propos de l’auteur
Joseph-Honoré Ulric Barthe, naît à Québec le 13 septembre 1853, fils d’Honoré Barthe, navigateur et de Praxéde Trépanier. Il fait ses études classiques au séminaire Saint Joseph de trois rivières (1861-1870) Il abandonne les études de droit pour devenir journaliste à la « Gazette de Sorel. DE 1884 à 1895, il est rédacteur à « L’électeur » (Québec) où il mène une ardente bataille pour le triomphe des idées libérales Canadiennes.
En 1897, il devient secrétaire de la compagnie du Pont de Québec, fonction qu’il occupe jusqu’à sa dissolution en 1907. En 1906, il fonde et dirige pendant les sept années de sa publication, « La vigie ». Durant sa carrière journalistique, Barthe collabore à « La semaine commerciale » comme éditorialiste de 1894 à 1900 et à « L’union libérale ».
Il épouse le 22 Janvier 1884 à l’église de St Pierre de Sorel, Marie-Anne Wilhelmine Boucher. Après le décès de son épouse survenu en 1900, il va se remarier en Janvier 1907 avec Azeline Boucher, sœur de sa défunte épouse.
Comme historien on lui doit de nombreux travaux sur l’histoire du Canada dont « La prise de Québec et ces conséquences » en 1908. Il traduit également l’ouvrage de Byron Nicholson « The French Canadian ». Barthe est durant toute sa vie un ami et profond admirateur de Sir Wilfrid Laurier, dont il compilera les principaux discours que celui-ci prononcera au parlement. En 1909 il est élu président de » L’associated Press » de la province de Québec.
Pendant la première guerre mondiale, il publie plusieurs brochures en faveur des alliés, entre autre un pamphlet contre l’Allemagne intitulé « Devant le grand jury des nations » (1915). Dans le but d’inciter les Canadien- Français à s’enrôler pour défendre la liberté, il écrit le roman « Similia Similibus ou la guerre au Canada »
Quelques mois avant son décès, il entre au service du gouvernement provincial comme publiciste au département des terres et forets. Il décédera à la suite d’une intervention chirurgicale le 3 Août 1921
A propos de son roman Claude Jaquelle écrivit dans « L’année de la science fiction et du fantastique Québécois » :
« Le roman de Barthe mériterait d’être réédité car il constitue un document sociologique intéressant qui révèle les courants des idées d’un peuple à une réponse donnée. Certes, on n’écrit plus de cette façon aujourd’hui mais qu’importe ! Un certain charme suranné émane de cette prose »
Ce roman fut réédité par une revue Québécoise « Le Résurrectionniste » aux éditions « C’t’un fait Jim » du N° 1 (28 Janvier 1998) au N° 13 (17Janvier 199). Cette revue à la particularité de rééditer, un peu comme le fait « Le visage vert » et bien d’autres encore, des textes fantastiques ou de conjectures anciennes d’auteurs Canadiens
Tout le monde connaît bien évidemment la célèbre revue « Le journal des voyages » qui sur prés de 72 ans d’existence et pratiquement 2300 numéros, publia des articles, reportages, témoignages, documents et romans.
Ces derniers couvrirent un large éventail, du roman d’exploration en passant par le roman d’aventure, populaire, fantastique et conjectural. Avec un total de cinq séries, il est incroyable de constater la longévité d’une telle publication qui représente un condensé d’un racisme le plus primaire,faisant preuve d’une cruauté et d’une imbécillité rarement rencontrée dans une revue à cette époque.
Championne toutes catégories de l’image choc, ou tout ce qui n’avait pas les attributs de l’homme blanc, entrait dans la catégorie de la « sous race », le « Journal des voyages » était le symbole type de toute une époque qui prônait une colonialisme à outrance pour le bien des « pauvres indigènes ».
Mais l’objet de cette rubrique n’est pas de refaire l’histoire mais de signaler l’existence de cette publication qui nous proposa malgré tout quelques textes de qualités, du moins en ce qui concerne notre domaine.
Mais pour l’heure c’est une autre parution qui nous intéresse et étroitement liée aux « Journal des voyages ». En effet,parallèlement à cette revue, le même éditeur sortira un « supplément » que les amateurs du genre connaissent bien et qui, en raison de leurs fragilités et de leurs faibles volumes, demeurent des livraisons difficiles à trouver. Cette fameuse « Vie d’aventures » objet de toutes nos recherches, se décline sous deux formes.
Une première série, dont les numéros seront vendus séparément du « Journal des voyages ».
Une deuxième série, sous forme de quatre feuillets et que l’on retrouvera encarté dans l’exemplaire du « Journal des voyages » et vendus cette fois ensembles.
Un total de 18 numéros pour la première série et 43 pour la deuxième qui vont s’étaler sur la deuxième série du « Journal des voyages » Si les récits d’aventures et les romans à fortes connotations populaires seront de mise pour les deux séries confondues, il sera toutefois possible de dégager huit textes pouvant se rattacher à notre domaine.
Deux exemples de couvertures du « Journal des voyages » contenant respectivement « Paris sous l’épouvante » N°880 et « Au fond des abîmes » N°815
Textes conjecturaux de la 1ére série :
- « Monsieur Rien ! Aventures extraordinaires d’un homme invisible » de Louis Boussenard. Fascicule de 32 pages, Couvertures illustré couleur et illustrations intérieures N&B de Conrad. N° 5 de la série .Octobre 1907.
- « La mort qui court » de Jules Lermina. Fascicule de 32 pages. N° 10 de la série. 25 Janvier 1908.
Textes conjecturaux de la 2éme série :
- « Le mystère de la Bernina » de René Thévenin (Versins le donne comme sf mais pas Van Herp). Feuillet de quatre pages. N° 2 de la série avec le N°741 du « Journal de voyages ».12 Février 1911.
- « Le roc des mille et une nuit » du Colonel Royet. Feuillet de quatre pages. N°3 de la série avec le N°745 du « Journal de voyages ». 12 Mars 1911. Probablement extrait de « Un, la mystérieuse » ou « Les briseurs d’épées » ouvrages écrits en collaboration avec Paul D’Ivoi
- « Celui qui rodait dans la foret » de René Thévenin. Feuillet de quatre pages. N°12 de la série avec le N°784 du « Journal de voyages ». 10 Décembre 1911.
- « Au fond des abîmes » de Emile Solari. Feuillet de quatre pages. N°19 de la série avec le N° 815 du « Journal de voyages ». 14 Juillet 1912.
- « L’écueil anthropophage » de H.Delavelle (Van Herp le donne comme sf mais pas Versins). Feuillet de quatre pages N°23 de la série. 10Novembre 1912.
- « Paris sous l’épouvante » de G.de Wailly. Feuillet de quatre pages. N°34 de la série avec le N° 880 du « Journal de voyages ». 12 Octobre 1913.
Liste de « La vie d’aventure 1ére série.
- N° 1 « Enterrée vivante » de Jules Lermina. Juin 1907.
- N° 2 « Le secret du glacier » de Georges Le Faure. Juillet 1907.
- N° 3 « Rocabol le bandit » de William Cobb. Août 1907.
- N° 4 « Se tuera-t-il ?» de Berthol-Graivil.Septembre 1907
- N° 5 « Monsieur Rien ! aventures extraordinaires d’un homme invisible » de Louis Boussenard. Octobre 1907.
- N° 6 « La tête ensorcelée » de René Thévenin. Novembre 1907.
- N°7 « Les batteurs de brousse » de Sir Arthur Conan Doyle. 10Décembre 1907.
- N° 8 « Le masque rouge » de Georges Le Faure. 25 Décembre 1908.
- N° 9 « Les sept vendetta de Musolino » de Michel Delines. 10Janvier 1908.
- N°10 « La mort qui court » de Jules Lermina. 25 Janvier 1908.
- N°11 « Le diable du Shah » de Paul D’Ivoi. 10Février 1908.
- N° 12 - « Les exploits du capitaine Kettle » de Hyne Cuteliffe. 25 Février 1908.
- N° 13 « La rançon du crime » de Henry Leturque. 10Mars 1908.
- N° 14 « Les nouveaux exploits du capitaine Kettle » de Hyne Cuteliffe. Avril 1908.
- N° 15 « Le pilote fantôme » de René Thévenin. Avril 1908.
- N° 16 « Les derniers exploits du capitaine Kettle » de Hyne Cuteliffe. 250Avril 1908.
- N° 17 « Les ruses de Barneff » de Nolé Topent. 10 Mai 1908
- N° 18 « Le pope sanglant » de Michel Delines. 25 Mai 1908
Liste de « La vie d’aventure » 2éme série :
- N° 1 « Le serment des trois « Dads » de Pierre Le comte de Nouy. Janvier 1911.
- N° 2 « Le secret de la Bermina » de René Thévenin. 12 Février 1911.
- N° 3 « Le roc des mille et une nuits » Du Colonel Royet. 12 Mars 1911.
- N° 4 « Le terrible matelot des brumes » De André Reuzé. 9 Avril 1911.
- N° 5 « La trahison de la tigresse » de René Thévenin. 14 Mai 1911.
- N° 6 « La patriote » de Georges Le Faure. 11Juin 1911.
- N° 7 « L’énigme du parc d’autruches ».De André Reuzé. 9 Juillet 1911.
- N° 8 « Le collier de griffe » de Paul Roseland. 13 Août 1911
- N° 9 « Le grand sommeil » de Marcel Roland. 10Septembre 1911.
- N° 10 « L’homme du phare de Krishna » de Maurice Champagne. 15 Octobre 1911.
- N° 11 « La conquête du ranch 22 » de Pierre Lecomte de Nouy. 12 Novembre 1911.
- N° 12 « Celui qui rodait dans la forêt » de René Thévenin. 10 Décembre 1911.
- N° 13 « Le fantôme de Moulinhurle » .De André Reuzé. 14 Janvier 1912.
- N° 14 « Mademoiselle d’Oberville » . De G.Forestier. 11Février 1912.
- N° 15 « Le vol de fish city » de Marcel Roland. 10Mars 1912.
- N° 16 - « La fin d’un traître » de Maurice Champagne. 14 Avril 1912.
- N° 17 « Le prix du sang » de René Thévenin. 12 Mai 1912.
- N° 18 « L’explosion de cuirassé » Délivrance » » du Colonel Royet. 9 Juin 1912.
- N° 19 « Au fond des abîmes » de Emile Salgari. 14 Juillet 1912.
- N° 20 « Parigot » de Georges Le Faure. 11Août 1912.
- N° 21 « Le veilleur de feu » de Maurice Champagne. 8 Septembre 1912.
- N° 22 « Une brute » de Pierre Lecomte de Nouy. 13 Octobre 1912.
- N° 23 « L’écueil anthropophage » de H.Delavelle.
- N° 24 « Le chat de Bamboula » de André Reuzé. 8 Décembre 1912.
- N° 25 « La ceinture d’argent » de Cornil Bart. 12 Janvier 1913.
- N° 26 « Le capitaine du bateau fou » de René Thévenin. 9 Février 1913.
- N° 27 « La première cartouche » de A.Bénéteau . 9 Mars 1913.
- N° 28 « Le pont de bras-de-fer » de Max Colroy. 13 Avril 1913.
- N° 29 « La lune des abîmes » de André Reuzé. 11 Mai 1913.
- N° 30 « Les faux vampires » de Cornil Bart. 8 Juin 1913.
- N° 31 « L’expérience du Docteur Flix » de Marcel Roland. 13 Juillet 1913.
- N° 32 « Le camp des affamés » de Victor Forbin. 10 Août 1913.
- N° 33 « Le dévouement de Sylvie » de Sylvain Deglantine. 14Septembre 1913.
- N° 34 « Paris sous l’épouvante » de G. de Wailly. 12 Octobre 1913.
- N° 35 « La panthère » de René Thévenin. 30 Novembre 1913.
- N° 36 « Le camelot » de Georges Lefaure. 14 Décembre 1913.
- N° 37 « A deux doigts de la mort » de Maurice Champagne. 11Janvier 1914.
- N° 38 « Les radeaux trafiqués » de G.de Wailly. 8Février 1914.
- N° 39 « Le gosse à Noll l’efflanqué » de Cornil Bart. 8 Mars 1914.
- N° 40 « Un mensonge » de René Thévenin. 19 Avril 1914.
- N° 41 « La petite sœur blanche » de Paul D’Ivoi. 17 Mai 1914.
- N° 42 « Le coffre de santal » de Armand Legay. 21 Juin 1914.
- N° 43 « La gageure de Daniel Scott » de Marc Janin. 19 Juillet 1914.