« Un message de la planète mars » de C.Paulon. Du N°523 (décembre 1897) au N°526 (Décembre 1897).
Le professeur Cozen, astronome réputé, découvre un jour par une observation télescopique, d’étranges signaux lumineux provenant du milieu de la planète Mars. Il en fera part à un de ses amis qui se joindra à lui afin d’analyser ce curieux phénomène. Appuyé sur les théories de Percival Lowell, ils vont imaginer une éventuelle civilisation martienne dont l’évolution permettrait l’envoi d’un tel signal. Viendra le jour où ils devront révéler leur découverte vau monde scientifique. De mauvaises conditions météorologiques empêchent toutes nouvelles observations dans cette partie de l’hémisphère terrestre, mais peut-être que d’autres nations pourront-elles découvrir le pourquoi de ces mystérieux messages…Fin !
« La peste rouge » de Jean Bruyére. Du N°530 (22 Janvier 1898) au N° 532 (5 Février 1898).
Le héros de cette histoire rencontre lors de ses vacances à Gennes, le Pr Swartz, avec lequel il va immédiatement sympathiser. Tous deux sont des passionnés d’échec. Au cours d’une de leurs longues parties, le scientifique bactériologiste de son état, lui fait part d’une étrange théorie. Pour appuyer cette dernière, il prend comme référence une vague de terrorisme (entendez par là les actes d’anarchistes) faisant rage dans le pays. Le prétexte à cette « pétarades » est une insurrection face au capitalisme grandissant. Mais le problème avance Swartz c’est que pour lutter contre ce fléau, générateur de pauvreté dans le monde, ce n’est pas la disparition de quelques représentants qui suffira, mais l’élimination pure et simple de plusieurs centaines de ses représentants : Un génocide au nom de la lutte des classes ! Pour cela rien de plus simple, il suffit de fabriquer un redoutable virus, du sobriquet de « peste rouge » et pouvant tuer son homme en une ½ heure. Inutile de briser le flacon (comme nous le verrons dans un jour prochain dans le roman « les cinq sens » de ) mais seulement d’en enduire quelques lettres et de les envoyer aux puissants de ce monde ( cela doit vous rappeler quelque chose…) provoquant par réaction toute la contamination de son entourage.
Quelques jours plus tard, le sinistre personnage va succomber, victime de sa propre découverte avant d’avoir mis à exécution son horrible forfait. Fort heureusement, mis au fait de ses recherches, notre homme prendre toutes les précautions nécessaires afin de neutraliser le produit dévastateur. Swartz lui avait révélé dans un moment de grâce inattendu, la formule d’une substance pouvant neutraliser le fameux poison. Le corps du fou sera aspergé de l’antidote. Quelque mois plus tard, tout bascule de nouveau. Pour d’obscures raisons lucratives, le cimetière ou repose la « bombe » a retardement, doit être déplacé, nécessitant de ce fait l’ouverture des tombes.. Hélas, ce fameux antidote s’est avéré inactif sur un corps contenant trop « d’horreurs microscopiques ». Au total, l’effet inverse s’est produit, le corps faisant office de réservoir, les virus se sont développés. La suite nous la devinons et c’est ainsi que fut accomplie post mortem, le projet de cet homme n’ayant pas d’autres ambitions que le bien de l’humanité.
« Le laboratoire bleu » de Jean Paulon. Du N° 557 (30 Juillet 1898) au N°560 (20 Août 1898)
Le Pr Chance, homme très affable, engage pour l’éducation de ses deux jeunes filles, une institutrice du nom de Madeleine Rennick. Ne lui portant guère une attention particulière, celui-ci va cependant changer d’avis en découvrant ses talents de secrétaire. Mais elle possède également d’autres atouts, d’une grande intelligence elle se passionne en outre pour les sciences. Petit à petit, un climat de confiance s’instaure entre les deux personnes et tout se passerait pour le mieux si un terrible secret ne planait sur la demeure. Pourtant les deux filles, ne pouvant supporter plus longtemps un tel fardeau finissent par trahir le terrible mystère.
Dans le laboratoire, à l’intérieur d’une immense cloche de verre, un homme est prisonnier, implorant chaque jour sa délivrance. Au dire des jeunes filles, le professeur reste de marbre, ne faisant allusion qu’à un vague appareil capable de photographier la pensée. Un soir pourtant l’institutrice pénètre de force dans le laboratoire. Elle va y découvrir, sous la fameuse cloche, un homme hurlant, fou de terreur. Ce n’est autre que l’ex secrétaire de la maison, emprisonné là, à des fins horribles. Madeleine prévient en toute hâte la police qui procède à une perquisition…..Chance se suicide ! Fort heureusement avant de mourir, l’inventeur « crache » le morceau, heureusement pour le pauvre lecteur qui attend avec une impatience non dissimulée, la clef du mystère.
Grâce à un enduit spécial dont il recouvre une plaque photographique, il se rend compte qu’en fixant son regard sur un objet pendant un temps assez long, puis en regardant dans une chambre noire la même plaque, l’objet qu’il avait observé se retrouvait reproduit après développement. Il s’agirait probablement d’un pigment appelé « pourpre visuelle », se trouvant sur la rétine, qui en serait responsable. Les impressions intellectuelles subjectives produisent des changements moléculaires dans les cellules du cerveau, pourquoi ces changements ne pourraient-ils pas décomposer eux aussi la pourpre visuelle et donner une image distincte sur un négatif ? Ce sont dans les rêves que cette impression devient d’une saisissante netteté. IL va donc utiliser un cobaye, sin infortuné secrétaire qu’il enfermera sous cette cloche hermétique. Chaque nuit, il lui relevait les paupières avec des appareils spéciaux et à l’aide de drogues (cocaïne, opium), le faisait dormir, « les yeux ouverts » projetant ainsi pendant des heures et dans l’obscurité, les rayons sur la plaque sensible où il inscrivait toute l’horreur de ses cauchemars. La raison du pauvre cobaye n’a pas pu résister.
Pendant que les uns essayent de communiquer avec les Martiens d’autres tentent le dialogue avec les terriens!
« La science illustré » une mine pour les amateurs !
La « science illustré » qui demeure une des revues phare de tout amateur du genre qui se respecte, nous est précieuse à plus d’un titre. D’une part parce qu’elle nous offrit une quantité non négligeable d’œuvres inédites ou en pré originales, mais également dans la majorité des cas, chaque livraison sera accompagnée d’une illustration, élément primordial, en regard des magnifiques illustrations réalisées entre autre pour le roman de De Choisy « Ignis ».
La science illustrée est un hebdomadaire de vulgarisation scientifique, créé en Octobre 1875, qui connu de nombreux rédacteurs comme Adolphe Bitard, Louis Figuier et Elysée Reclus. Il semblerait donc d’après mes sources que la date indiquée dans le « Versins » soit erronée, puisque ce dernier indiquait sa création en Décembre 1887.Peut-être voulait uniquement spécifier la date à laquelle Louis Figuier Dirigea la revue, période marquée effectivement par l’introduction de romans et nouvelles à chaque parution.
Si la présentation se modifie au fil des années, essentiellement au niveau de la couverture, le contenu lui restera identique avec des articles réalisés par historiens, hommes de sciences et écrivains, dont le but sera de faire comprendre et partager les dernières nouveautés en matière de technologie mais également dans des domaines aussi variés que l’histoire, la biologie, la mécanique, l’architecture, etc.…Toutefois comme je le disais précédemment et probablement grâce à l’impulsion du nouveau responsable Louis Figuier,une grande nouveauté va apparaître dés 1888 et c’est peut-être la que réside « l’erreur » de Versins, puisque pour la première fois un roman « d’aventure scientifique » va être publié, sous la plume de l’écrivain Louis Boussenard « Les secrets de Mr Synthés ». Un texte de Jules Verne y sera publié peu avant, mais le contenu peu « conjectural » du « Un drame dans les airs » ne nous permet pas de le classer dans les textes « fondateurs » de cette revue.
Cette-ci va donc, au fil de sa carrière, mélanger avec plus ou moins de bonheur des histoires « d’anticipation » (« Les voyages d’un habitant de Vénus », « 10 000 ans dans un bloc de glace », « Le XXéme siècle » ) histoires d’aventures scientifique (« Voyages sous les flots », « Le spirite malgré lui », « Les insectes révélateurs »), des textes oscillant entre les deux genres, pour exemple les trois récits résumé plus haut et des textes d’aventures classiques peu ou prou teintés d’éléments scientifiques.Un bilan qui, sur une période relativement courte, privilégia un domaine qui s’exprima sous la plume d’écrivains dont le talent n’est plus à contester: Robida,Wells,Brown,Bleunard,Verne,Debans,Flammation ! Une liste qui vous donnerait presque le vertige.
Le premier, de facture classique est très décevant, quoique très conforme à l’esprit de l’époque. Dans le second, si nous plongeons dans une simple histoire de savant fou, celle-ci bascule par contre totalement dans l’horreur lors du dernier chapitre. L’auteur faisant preuve dans cette « fin du monde » d’une bonne dose d’humour noir. Cette thématique de l’arme « bactériologique » est assez innovante pour l’époque même si le génial Robida s’y était déjà essayé en 1879 dans son « Les voyages très extraordinaires de Saturnin Farandoul »( les boites à variole) puis en 1887 avec « La guerre au XXéme siècle » avec son « corps médical offensif » composé d’ ingénieurs chimistes, médecins et apothicaire, fabriquant entre autre des « mines miasmatiques ». Toute son œuvre fera état de cette redoutable arme, puisque nous la retrouverons en 1919 dans « L’ingénieur Von Satanas ». Arnould Galopin en fera également usage dans son « Bacille » en 1928, sans oublier « L’offensive des microbes, roman d’une guerre future » par le Professeur Motus, mais également « Le dernier Blanc » de Yves Gandon en 1945….Un thématique également très riche et qui mériterait toute l’attention d’une analyse et d’un recensement plus détaillé.
Pour terminer les nouvelles qui nous intéressent, finissons par « Le laboratoire bleu » et faisant allusion à ces nombreuses tentatives réalisées par écrivains et scientifiques pour exploiter les ressources « photographiques » de l’œil. Cette fameuse impression sur la rétine du mort, révélant l’identité de son assassin. Ici en l’occurrence, l’idée sera encore plus puissante puisque le savant utilisera la rétine comme un objectif, pouvant selon un procédé bien spécial, projeter les images de la pensée. Paulon fait preuve ainsi d’une plus grande imagination en considérant l’ensemble œil/cerveau comme un véritable appareil cinématographique. Prémices d’une forme subtile de torture dont le principe nous rappelle étrangement Kubrick dans son désormais célèbre « Orange mécanique » et sa séance de visionnage assez particulière. Charles Brabin quant à lui dans son tout aussi célèbre « Masque d’or » n’aurait jamais envisagé et ce malgré l’apport d’un Sax Rohmer, un raffinement aussi…subtil !
Dommage que l’auteur hélas un peu trop avare en description, ne nous donnera que peu d’éléments concernant les plaques photographiques imprimées de cet infortuné « Toxico malgré lui ».
Petite esquisse des romans et nouvelles parus dans la « Science illustrée »
Ne disposant pas de tout le matériel me permettant une parfaite exhaustivité de cette démarche, je voudrais m’excuser auprès de mes lecteurs des lacunes et de certains manques dont va souffrir cette liste. Au fur et à mesure de mes découvertes et de vos érudites interventions, je suis certains qu’au fil du temps celle-ci pourra s’étoffer et ce compléter. Merci d’avance pour votre participation.
- « Le triomphe de la science » de J.Montet. Du N°4 (22 Décembre 1887) au N°5 (29 Décembre 1887)
- « Un drame dans les airs » de Jules Verne. Du N° 8 (21 Janvier 1888) eu N°12 (18 Janvier 1888)
- « Les secrets de Mr Synthes » de Louis Boussenard.Illustrations de Ch.ClericeDu N° 15 (10 Mars 1888) au N° 63(9 Février 1889)
- « Les expériences du Dr Luys » de Henri De Fonvielle. Du N° 20 (14 Avril 1888) au N°21(21 Avril 1888)
- « Maître Zacharius » de Jules Verne. (Illustrations de Schules). Du N° 64(16 Février 1889) au N° 69 (23 Mars 1889)
- « Voyage d’un habitant de vénus » De Aleriel.(Illustration de Paul Hardy). Du N° 70(30 Mars 1889) au N° 74(24 Avril 1889). Cette longue nouvelle ne comportera pas de fin.
- « Les insectes révélateurs » de Alphonse Brown.(Illustrations de Ch. Clerice) Du N° 75(4 Mai 1889) au N° 80 (8 Juin 1889)
- « Le spirite malgré lui » De A.Bleunard.(Illustrations de Ch.Clérice). Du N° 81(15 Juin 1889) au N° 89 (10Aout 1889)
- « 10 000 ans dans un bloc de glace » de Louis Boussenard. (Illustrations de Ch Clérice). Du N° 90(17 Août 1889) au N° 100(26 Octobre 1889)
- « Voyages sous les flots » de J.Rengade.Edité à l’origine en volume sous le titre « Les aventures extraordinaires de Trinitus » par Aristide Roger en 1867. (illustrations de Ch Clérice) Du N° 101(2 Novembre 1889) au N°130 (24 Mai 1890)
- « Un ville de verre » de Alphonse Brown.(Illustrations de Ch.Clérice) Du N° 131(1 Juin 1890) au N°193(8 Août 1891)
- « Les tribulations d’un pécheur à la ligne » de Alphonse Brown. Du N° 195(22Aout 1891) au N° 208(21 Novembre 1891)
- « La vie électrique » de Albert Robida.(Illustré par l’auteur) Du N° 209(28 Novembre 1891) au (N°244 (30 Juillet 1892)
- « La perle noire » de Victorien Sardou. Du N° 245(6 Août 1892) au N°256(22 Octobre1892)
- « Le microbe du Professeur Bakermann, récit des temps futurs » de Charles Epheyre( pseudo de Charles Richet) du N° 257(29 Octobre 1892) au N°260(19 Novembre 1892)
- « Histoire d’un tremblement de terre » de Camille Debans. Du N°261 (26Novembre 1892) au N°265 (24 Décembre 1892)
- « Le désiré, première traversée d’un bateau sous-marin ». De Emile Gautier . Du N°266 (31 Décembre 1892) au N° 270(18 Janvier 1893)
– « Le Mirausorus » de Charles Epheyre( pseudo de Charles Richet). Du N°271 (24 Février 1893) au N° 280 (8 Avril 1893)
- « L’île en feu » de Camille Debans. Du N° 281(15 Avril 1893) au N° 286(20Mai 1893)
- « Toujours plus petits » de A.Bleunard. Du N° 287(27 Mai 1893) au N° 313(25 Novembre 1893)
- « La fin du monde » de Camille Flammarion. Du N° 314(2 Décembre 1893) au N° 339 (26 Mai 1894)
- « La ville enchantée : Voyage au lac Tanganyika » de Prevost-Duclos. Du N° 340(2 juin 1894) au N° 365(24 Novembre 1894
- « Les 800 doublons de Springfield » de George Price. Du N° 366 (1 Décembre 1894) au N°375(2 Février 1895)
- « Le Dou » de Jules Lermina. Du N° 376(9 Février 1895) au N° 384(6 Avril 1895)
- « Un duel à vapeur » de Camille Debans. Du N° 385 (13 Avril 1895) au N°391 (25 Mai 1895)
- « Batailles navales de l’avenir » de Maurice Loir. Du N°392(1Juin 1895) au N° 413(26 Octobre 1895)
- « Le vainqueur de la mort : chronique des siècles à venir » de Camille Debans. Du N° 414(2 Novembre 1895) au N°418 (30Novembre 1895)
- « Ignis » de Didier De Chousy. Du N° 419 (8 Décembre 1895) au N° 470 (29 Novembre 1896)
- « Le XXéme siècle » de Albert Robida (Illustré par l’auteur). Du N° 471(6 Décembre 1896) au N° 522(28 Novembre 1897)
- « Un message de la planète Mars » (Illustrations de André Sleigh ?) Du N°523 (4 Décembre 1897) au N° 526(25 Décembre 1897)
– « L’île de L’Aepyornis » de H.G.Wells (Illustrations de Bouard). Du N° 527 (2 Janvier 1898) au N° 529(16 Janvier 1898)
- « La peste rouge » de Jean Paulon (Illustrations de André Sleigh ?). Du N° 530(22Janvier 1898) au N° 532(5 Février 1898)
- « Les mines d’or du Bas Meudon » de C.Paulon. Du N° 533(12 Février 1898) au N° 548( 28 Mai 1898)
- « La fleur mystérieuse » de J.Rengade. Du N° 549 (4 juin 1898) au N° 550 (11 Juin 1898)
- « L’attaque de la coupole cuirassée, épisode d’un siége…en 1950 » de Pierre Féréol. Du N° 551 (18 Juin 1898) au N° 553 (2 Juillet 1898)
- « Une mouche en cour d’assise » de J.Rengade. Du N° 554 (9 Juillet 1898) au N° 556 (23 Juillet 1898)
- « Le laboratoire bleu » de C.Paulon (Illustrations de John H.Bacon). Du N° 557 (30 Juillet 1898) au N° 560 (20Août 1898)
- « Fantaisie : échange de sang » de J.Rengade. Numéro 561 (27 Août 1898)
- « Une histoire extraordinaire » de V.Coupin. Du N° 562 (3 Septembre 1898) au N° 570(29 Octobre 1898)
- « Le phoque blanc » de R.Kipling. du N° 571 (5 Novembre1898) au N° 574 (26 Novembre 1898)
- « Justice Arabe » de Antonin Mulé. Du N°575(3 Décembre 1898) au N° 584(4 Février 1898)
- « La danse des éléphants » de R.Kipling. Du N° 585 (11 Février 1899) au N° 589 (11 Mars 1899)
- « L’or du Fantôme blanc » de L.Beauval. Du N°590 (18 Mars 1899) au N° 619 (7 Octobre 1899)
- « Les pirates de la mer » de H.G.Wells. Du N° 620(14 Octobre 1899) au N° 622(28 Octobre 1899)
– « Le fou d’après demain » de Camille Debans. Du N°623 (4 Novembre 1899) au N° 624(11Novembre 1899)
- « L’étoile » de H.G.Wells. Du N° 625(18 Novembre 1899) au N° 626(25 Novembre 1899)
- « Un erreur judiciaire en Australie » de V.Coupin. Du N° 627 (2 Décembre 1899) au N° 630(23 Décembre 1899)
- « L’eau de jouvence » de A.Bleuinard. Du N° 631 ( 30 Décembre 1899) au N° 643( 24 Mars 1900)
- « L’œuf de cristal » de H.G.Wells. Du N° 647 (21 Avril 1900) au N° 650(12 Mai 1900)
- «Le réveil de pharaon » de Henry A.Héring. Du N° 651 (19 Mai 1900) au N° 652(26 Mai 1900) .Il doit s’agir de la même nouvelle reprise dans la revue « Je sais tout » du 15 Avril 1917 et intitulée » Deux professeurs et une momie »
- « Le paralytique » de Camille Debans. Du N° 653( 2 Juin 1900) au N° 656 (23 Juin 1900)
- « L’homme qui pouvait accomplir des miracles » de H.G.Wells. Du N°666 (1 Septembre 1900) au N° 669 (22 Septembre 1900)
- « Un étrange phénomène» de H.G.Wells. Du N° 673 (20 Octobre 1900) au N° 675 (3 Novembre 1900)
- « Rikki-Tikki-Tavi » de R.Kipling. Du N° 676(10 Novembre 1900) au N° 678 (24 Novembre 1900)
- « La guerre des mondes » de H.G.Wells .Du N° 679 (1 Décembre 1900) au N° 719 (7 Septembre 1901)
– « Quiquern » de R.Kipling. Du N° 720 (14 Septembre 1901) au N° 726 (26 Octobre 1901)
– « L’angoisse » de Camille Debans. Du N° 727 (2 Novembre 1901) au N° 730(23 Novembre 1901)
- « Dans l’abîme » H.G.Wells. du N° 784 (6 Décembre 1902) au N°787 (27 Décembre 1903)
– « Dans la brousse Australienne » de P.Maistre. Du N° 788 (3 Janvier 1903) au N° 795 (21 Février 1903)
- « La pierre philosophale » de A.Bleunard. Du N° 796 (28 Février 1903) au N° 804 (25 Avril 1903)
- « Les triomphes d’un taxidermiste » de H.G.Wells. Numéro 805 (2 Mai 1903)
- « La pomme » de H.G.Wells. Du N° 806(9 Mai 1903) au N° 807 (16 Mai 1903)
- « L’homme volant » de H.G.Wells. Du N° 808 (23 Mai 1903) au N° 809 (30Mai 1903)
– « Maison tranquille » de Jules Lermina. Du N° 810 (6Juin 1903) au N° 818(1 Août 1903
– « Les argonautes de l’air » de H.G.Wells. Du N°819 (8 Août 1903) au N° 822 (29 Août 1903)
- « Les fous » de Jules Lermina. (Illustrations de CH.Clérice) Du N° 823(5 Septembre 1903) au N° 835 (28 Novembre 1903)
- « Le jardin de Mr Watson » de R.de Villement. (Illustrations de Haudin)( ?). Du N° 862 (4 Juin 1904) au N°887 (26 Novembre 1904).
- « Le Dr Van Roscius » de C.Montamat. Du N° 888 (3 Décembre 1904) au N° 894 (14 Janvier 1905)
- « Sur l’abîme, roman scientifique » de Louis Gastine. (Illustrations de Jules Adeline). Du N° 836 (5 Décembre 1903) au N° 861(28 Mai 1904)
– « La vielle maison »de J.LFaber. (Illustrations de S.Minier). Du N° 895 (21 Janvier 1905), au N° 913(27 Mai 1905).
Pour conclure je voudrais remercier Guy Costes, pour son aide précieuse et de m’avoir ouvert sa magnifique bibliothèque, ainsi que le site « Gloubik » dont l’imposant travail d’archivage me fut très utile à la rédaction de cet article.
Il vous sera enfin possible de retrouver deux des textes résumés en haut de page sur leur site à l’adresse suivante:
- »Un message de la planète Mars« :
http://livres.gloubik.info/spip.php?article6
- »Le laboratoire bleu » :
http://www.gloubik.info/livres/le-laboratoire-bleu.html
Plus encore deux autres :
- »Le triomphe de la science«
http://www.gloubik.info/livres/triomphe-de-la-science.html
- »Le microbe du Professeur Bakermann« :
http://www.gloubik.info/livres/le-laboratoire-bleu.html
« La cellule de la mort » de Pierre Straitur. Editions Fleurus. Collection « Cœur vaillant » .1947. (Bulletin des amateurs d’anticipation ancienne et de littérature fantastique N° 28. Juin 2002)
Jean Prot , génial inventeur et Parisien de surcroît, vient de mettre au point une arme révolutionnaire : La cellule de la mort ! Celle-ci est capable de produire un rayon terrifiant plus connu sous le nom de « onde de la mort ». A petites doses, elle assomme ses victimes, en tournant un petit peu plus le bouton : C’est la muerte !
Mais tout ceci serait d’une banalité affligeante, si entre autre qualité, il ne possédait pas celle de stopper net tous les véhicules, qu’ils soient électriques ou à essence. En bon patriote, le savant offre ses services à la défense nationale, qui va ainsi lui débloquer un budget colossal. A court terme, l’objectif sera de construire un engin possédant un rayon d’action de 50 Kms, mais également de produire un blindage spécial afin de protéger nos propres véhicules. Pour cette formidable entreprise, le professeur trouvera une aide précieuse en la personne de Pierre Bonal, un brillant polytechnicien. Orphelin, ce dernier sera adopté par Prot, histoire de livrer un passage riche en cascades lacrymales.
Mais dans l’ombre comme il se doit, une autre grande puissance complote et s’organise : « La ligue universelle révolutionnaire internationale », dont le mot d’ordre est « Partout et nulle part ». Forte d’un réseau aux multiples ramifications, véritable pieuvre dont les tentacules s’étendent sur toute l’Europe, son unique désir est de s’approprier la formidable invention. Dépêchant deux agents « Poltok » et « Koutak » dans une tentative des plus audacieuse, la mission se soldera par un échec cuisant, éveillant ainsi l’attention de ses adversaires. Le temps passe, trois appareils vont être construit dans le plus grand secret.
Les premiers tests sont plus que concluants. Postés sur la tour Eiffel, les deux savants, sous le regard ébahi de l’état major, parviennent à immobiliser un bataillon de chars et à clouer au sol toute une escadrille. Les militaires exultent, la machine est opérationnelle sans compter qu’on leur livre en plus une cote de maille ultra légère pouvant protéger hommes et matériel. Hélas, profitant de l’euphorie générale et d’une baisse de la sécurité, la « LURI » capture nos deux inventeurs. Ils se retrouvent ainsi prisonniers à 100 mètres de profondeur prés du massif de la Sainte Baume. Trop de pression ou folie passagère ? Prot change son fusil d’épaule et se rallie à la cause des gredins.
Peut-être se laisse t-il facilement influencer par ses ravisseurs qui lui affirment que les intentions de l’état était de se débarrasser d’eux une fois l’invention entre leurs mains. Les savants sont de grands naïfs, les bandits touchent sa corde sensible et lui affirment qu’ils utiliseront sa machine pour le bien de l’humanité. Mais le but véritable est tout autre, ils veulent tout simplement lui faire fabriquer un appareil suffisamment puissant pour attaquer la capitale en immobilisant dans un premier temps, tous ces moyens de locomotion. Un troisième ingénieur va donc se joindre à eux, pour accélérer la fabrication de l’appareil.
Au départ Bonal voit tout cela d’un mauvais œil, pour finalement se laisser amadouer par le sympathique petit nouveau. Un rapport de confiance s’installe entre les deux hommes et un jour Rapten décide enfin à se confier. Destiné à une brillante carrière celui-ci avait un terrible défaut : Le jeux. Il lui fallait de ce fait de l’argent dans les plus brefs délais et se laisse donc convaincre par les propositions de la « LURE ».C’est une homme bon qui se dévoile ainsi et pour gagner le prix de sa rédemption, il se décide à aider Robert à s’évader. Ils s’occuperont du Professeur plus tard, car sa confusion risque de porter préjudice à la mission La fuite se fera par une rivière souterraine, peu gardée et facilement accessible .
Après maintes péripéties, les évadés débouchent dans une immense grotte sur un plateau proche de la Sainte Victoire. Les autorités seront aussitôt alertées, mais il va falloir « jouer serré » car Jean est toujours captif. Des hommes de l’espionnage Français repèrent rapidement la cache des bandits qui utilisent une ferme comme quartier général. Afin de ne pas éveiller l’attention et s’approcher du professeur, les deux hommes se font passer pour des Américains, représentants en machines agricoles. Bonal sera vite démasqué, ficelé et conduit, une cagoule sur la tête, dans le laboratoire de son père adoptif. Profitant de la confusion de savant un des malfrats fait croire à Prot que l’homme cagoulé est un opposant à sa merveilleuse invention. Naïf, il va prendre la mouche et décide de tester son invention sur un être vivant.
Fort heureusement l’armée va se ressaisir et donner l’assaut de la ferme,invulnérable grâce à son équipement spécial. Un commando pénètre dans le « labo »….trop tard ! le décharge vient de fuser sur la malheureuse victime. Par un coup du sort incroyable, le rayon était trop faiblement dosé et la victime ne sera que légèrement commotionnée. En découvrant son nouveau fils, le savant manque de succomber à une crise cardiaque.
Au final, tout est bien qui finie bien, une médaille sera décernée à chacun des protagonistes, les « Luristes » sont condamnés à « perpette », Pierre reçoit l’ordre de la nation, Jean la légion d’honneur : le gouvernement n’est vraiment pas rancunier…remarquez elle est décernée à des sportifs alors…. Terminons par cette phrase hautement profonde sans laquelle le roman perdrait tout son charme et son attrait :
« Mais la plus grande récompense de Pierre fut d’avoir ramené à la foi et aux pratiques chrétiennes de leur enfance.Jean Prot et Yves Rapten. La croix avait vaincu le rayon de la mort. Elle les avait rassemblés pour toujours autour de celui qui a dit « ceux qui ont confiance en moi, ne périront pas, ils triompheront même de la mort »
Scouts toujours!
Ce roman est un véritable sommet de l’endoctrinement catholico patriotique, plein à raz bord de bons sentiments religieux et d’un permanent esprit de « bon petit scout » qui ne vient pas arranger les choses. Le modèle exemplaire de ces publications d’après guerre dont le but était de polir les cervelles malléables de nos chers petits enfants. Il ne faut pas s’étonner à la lecture de telles monstruosités, que certains ouvrages furent mis au ban (Les aventures de « Fantax » qui viennent juste d’être rééditées et dont je vous parlais dans un billet précédent), car jugés déstabilisants et trop pernicieux pour l’épanouissement d’une jeunesse pure et vierge de toutes pensées malsaines.
Seule la foi et le patriotisme avaient un droit de regard sur l’imagination de ces jeunes lecteurs. Une époque où il ne fallait pas rigoler avec la censure qui, dans les publications destinées aux adolescents, passait au pilori tout ce qui n’était pas conforme aux valeurs judéo-chrétienne. En résumé une mise à plat et un modelage uniforme de toute une génération que l’on voudrait exemplaire. Il y aurait beaucoup à dire sur cette époque ou la soi-disant « bonne morale » voulait tout interdire, tout contrôler par des méthodes allant à l’encontre des libertés de chacun.
Bon d’accord en ouvrant un ouvrage avec un titre de collection pareil, je n’ai eu que ce que je méritais…mais tout de même, l’ouvrage est un véritable lavage de cerveau. Prenons le professeur par exemple :
« Vous avez raison Pierre, beaucoup de science m’a prouvé que dieu existe, je n’en avais jamais douté du reste, mais maintenant je crois, je vois, je suis certain que sa bonté m’assiste par sa providence »
A chaque page nous avons droit à un sermon ou à un personnage larmoyant face aux bonnes actions que chacun fait, et je passe sous silence la flamme patriotique qui anime l’ensemble des chapitres.
Que retiendrons nous de cet ouvrage, car il faut tout de même lui accorder quelques petites qualités, aussi minimes soient-elles. Un rayon qui paralyse les moteurs (et qui devrait plaire à notre ami de BDFI) pouvant si besoin est de tuer son monde, une association internationale dont seul le nom original peut nous faire sourire malgré leur fâcheuse tendance à saluer comme les nazis. Dommage, l’auteur nous liquide tout cela en l’espace d’un chapitre, car il ne faudrait surtout pas générer un semblant de fascination pour l’incarnation du mal, aussi passionnante soit-elle. Au contraire la seule véritable bonne parade est de vouloir nous faire avaler que « le mal aussi puissant soit-il ne peut rien face à la détermination de la foi » Ce n’est plus un roman, c’est une véritable croisade !
Remarquez moi je n’ai rien contre la bonne morale mais à trop vouloir s’en servir pour se donner bonne conscience (le roman fut rédigé après la guerre, ne l’oublions pas) il se dégage de tout cela un petit je ne sais quoi de malsain. Finalement il n’y a pas que le rayon qui soit mortel dans ce roman.
Allez les p’tits gars, vive la France…catholique comme il se doit !
Le portrait type du savant en pleine réflexion: encore un rayon mortel à inventer!
Si la France ne connu pas son heure de gloire à l’instar des Etats-Unis qui à l’époque possédait de nombreuses revues spécialisées, elle n’en délaissa par pour autant notre genre de prédilection. Il n’était donc pas rare, comme il sera possible de le constater dans les pages de ce blog, de voir « fleurir » dans de nombreuses revues un grand nombre de textes, nouvelles, essais et illustrations ayant pour sujet les possibilités de notre avenir.
Quelques revues consacrèrent à ce sujet des numéros spéciaux et la lecture d’exemplaires aussi fameux que « L’assiette au beurre » et son numéro « A nous l’espace » (N° 37 14 Décembre 1901), le « Crapouillot de l’an 3000 » (Numéro spécial Noël 1919), pour ne citer qu’eux, sont des preuves suffisantes pour confirmer l’intérêt que pouvait susciter « l’anticipation ». Mais je crois que dans ce domaine, le numéro le plus exceptionnel consacré au thème du futur, est sans nul doute celui de la revue « Le miroir du monde » qui lui consacra un volumineux numéro spécial pour le Noël 1933 et intitulé à juste titre : « XXXéme siècle ». Un format géant de 72 pages ( la partie consacrée à la publicité est numérotée en chiffre romain de I à XXXII ) datant du 9 Décembre 1933, agrémenté pour chaque articles ou nouvelles de superbes compositions donnant à tout cela un aspect des plus enthousiasmant . Ce numéro spécial se complétera par un supplément gratuit, un roman de Paul-Louis Hervier, intitulé comme il se doit « La fin du monde ».
Mais avant de faire le détail de ce précieux exemplaire écoutons la préface faite pour l’occasion :
« Les numéros de Noël des revues s’emplissent souvent d’abondants souvenirs tirés d’un passé pittoresque. Cette année, le « Miroir du monde » rompt la tradition : pour divertir ses lecteurs, il les invite à tournée leurs pensées vers un lointain avenir.
2933. Que seront devenus les hommes et les choses dans un millénaire ? A ceux qui ont accepter de collaborer à cet essai d’anticipation, la plus grande latitude d’imagination a été laissée. Nous leur avons simplement demandé de se placer dans le cadre d’une hypothèse générale optimiste : La continuation pendant dix siècles du progrès technique. Non point que nous écartions la vraisemblance d’un avenir moins favorable ; mais des peuplades retournées après quelque subversions mondiale, à la vie primitive de la foret vierge, auraient offert un sujet de réflexion moins attrayant et plus monotone.
Au surplus, nous avons prié nos anticipateurs de s’identifier pour la circonstance avec les membres d’une docte assemblée qui vers la fin de 2933,tient séance, toutes sections réunies, dans le dessin d’évoquer mille ans d’histoire.
Qu’on ne s’étonne point si quelque contradictions peuvent être révélées parmi leurs discours : chacun était libre de rêver à sa guise.
Quant aux points d’interrogation, ils sont innombrables et on n’a que l’embarras du choix.
L’humanité sera telle plus intelligente et meilleure que celle d’aujourd’hui ? Vivra t-on plus vieux, dans un monde plus harmonieux ? Ira-t-on plus vite et plus loin, vers des buts et par des voies qui nous sont inaccessibles aujourd’hui ? Nos descendants sauront-ils mieux que nous, concilier le cœur et la raison, le travail et le loisir, l’individu avec la collectivité, la liberté avec l’ordre ? La beauté des femmes sera-t-elle plus éclatante et plus durable, l’énergie des hommes moins brutale et leur cerveau plus calme ? Les économistes auront-ils transformé leurs théories incertaines en rassurantes pratiques ? Les thérapeutes sauront-ils vaincre la douleur ? Les artistes auront-ils découvert une esthétique définitive ? Comment mangera t-on, comment parlera t-on, comment pensera t-on dans dix siècles ? Quelles joies nouvelles, quels nouveaux chagrins rempliront les heures des générations futures ?
Et puis, ces gens du XXXéme siècle, dont nous tentons de deviner ce qu’ils seront, comment se figureront-ils ce que nous aurons été ?
L’entreprise de répondre à un pareil interrogatoire était hardie ; mais les enquêteurs qui ont essayé de la mener à bien ont au moins l’assurance qu’aucun contradicteur ne pourra les démentir preuves à l’appui.
Et maintenant…place aux prophètes ! »
Cette entrée en matière, nous révèle bien qu’elles étaient les préoccupations de nos « ancêtres » dans le domaine conjectural et elle est assez symptomatique d’une époque ou finalement le bonheur de la descendance était la priorité absolue. Il faut dire que la France venait de traverser un conflit des plus horribles et que tout un chacun aspirait à un avenir des plus radieux. Je pense aussi que la politique de la revue était d’apporter de la joie et de la bonne humeur parmi ses lecteurs et donc qu’il était inutile de faire preuve d’un trop grand pessimisme…. surtout en période de fêtes. Les événements terribles qui arriveront par la suite ne rappelleront que trop bien la folie meurtrière des hommes.
Le but de ce numéro spécial n’était pas de faire peur mais au contraire de se vouloir rassurant quand au destin de l’humanité (même si le roman offert pour l’occasion est une histoire de « Fin du monde). Peu avant une autre revue « Vu », venait de se charger de cette peu recommandable « mission. En effet elle avait elle aussi réalisé un autre numéro spécial en Mars 1931 (N°152 du 11 Février) et du nom assez évocateur de « La prochaine guerre » où articles et nouvelles extrapolent sur les possibilités d’une guerre future et de toutes les « technologies » qui y seront mise en œuvre (avec force photos montages et documents d’époques). La couverture est assez évocatrice puisque l’on voit les personnages de « La Marseillaise de Rude » dans un habile photo montage, affublés de masques à gaz. C’est pour vous dire le traumatisme laissé par 14/18.
Toujours dans « Vu » dans son numéro 259 (du 1er Mars 1933), réitère sa vision assez sombre du destin de l’espèce humaine avec un superbe numéro intitulé « Fin d’une civilisation », tout est dans le titre (On voit en couverture une homme minuscule se faire véritablement broyer par les rouages d’une machine gigantesque). Une fois de plus des articles aux consonances terrifiantes : « La science coupable ou libératrice ? » ou ce « La machine rend l’homme inutile » sans oublier « Vie et mœurs du robot homme machine ». Mais ce numéro spécial est aussi très recherché pour la fameuse nouvelle de Jean Painlevé « La fin des robots » avec un photo montage tout simplement hallucinant.
Revenons toutefois avec notre « Miroir du monde » et de sa vison un peu plus optimiste de notre avenir. On s’amuse énormément à la lecture de ces « prédictions » à l’allure un peu désuètes et que les auteurs s’employèrent à imaginer. Si la lecture de ce copieux magazine verse parfois dans le burlesque le plus total, elle se fera par contre toujours d’une manière fort agréable. Certaines signatures faisant parfois même preuve de certaines qualités de visionnaires. Un numéro comme vous l’aurez compris assez indispensable dans votre collection, ne serait-ce que pour le visuel tout simplement splendide de la couverture. Les habitués du genre ne seront pas surpris de reconnaître quelques signatures célèbres au bas de quelques nouvelles
Pour les mauvaises langues qui ne jurent que pour les « Pulp’s Américain », la couverture est la preuve que nos « anticipateurs » avaient eux aussi des choses à exprimer.
Villes aux lignes limpides et à l’architecture cyclopéenne où sillonnent de curieux aéronefs!
Sommaire du Numéro :
- « Illustration de couverture par Andreini ». « Que seront les villes en l’an 2933 ? Dans ce domaine comme dans tous les autres, toutes les fantaisies sont permises à l’imagination des anticipateurs. L’aquarelle de notre collaborateur, s’inspire, pour représenter la cité future, des idées chères à quelques urbanistes contemporains. Au sommet des formidables édifices et des mats stratosphériques, que l’on voit sur l’image, l’auteur a placé des plates-formes d’où partiront les véhicule aériens et interplanétaires de l’avenir. »
- « Editorial ». Page une
- « Le toucher, sens du trentième siècle » par Abel Hermant. Illustrations de Baille-Hache. Pages 3 à 4. Tout est dans le titre
- « Hommage de Tombouctou à Paris » par Jacques Bainville. Illustrations de Marc Moallic. Pages 5 à 7. « L’auteur y dégage les physionomies diverses qu’a présentées le monde au cours des dix derniers siècles, et dédie un souvenir ému de l’ancienne capitale Française : Paris. »
- « Vivra t-on sans argent en 2933 » par Antoine-Louis Jeune. Illustrations de Paul Ordner. Pages 8 à 10. « Le plus grand brasseur de valeurs, Mr Euleja, souligne les disparitions des espèces monétaires et l’avènement du chômage intégral. »
- « Faillite des masses et des volumes » par Jean Labadié. Illustrations de Robert Black. Pages 11 à 14. « L’électrophysicien Najediebale, dont les lois ont détruit tous les principes connus depuis Archimède, développe ici les curieuses et extravagantes théories dont il est l’auteur. »
- « Le bruit source de joie » Texte et dessin de Rip. Pages 14 à 17. » Rapport du Dr Castigatry Dindeau sur les plaisirs de ce monde. »
- « Les robots nos esclaves » par Alain de Caters. Illustrations de Roubille. Pages 18 à 20.« L’ingénieur Ainde Restacal, dont les androïdes ont fait sensation à la dernière exposition laborieuse, indique ou en est la fabrication des classes ouvrières. »
- « La terre éternelle jeunesse » par Marcel Bol. Illustrations de O.Andreint. Pages 21 à 23. « Un récapitulatif de l’histoire de la terre et de ses avancées techniques des origines à 2933″.
- « Montmartre perdu et retrouvé » par Marc Daubrive. Illustrations de Julhés. Pages 25 à 27. « L’éminente intelligence Fatimiloara, de l’institut des étoiles Fianarantsoa, devant le micro destiné a transmettre aux planètes voisines de sa patrie, son rapport universellement attendu sur les recherches effectuées par la mission Chou Lan Po , pour découvrir l’emplacement de l’ex capitale de Paris. »
- « Le XXXéme siècle verra t-il la fin du monde » Grande planche illustrée (voir reproduction en bas de page) s’ouvrant en deux, composée par O.Andreini.
- « La fin du monde » Supplément gratuit détachable. Roman de Paul-Louis Hervier. Illustrations de André Hellé.
- « Un millénaire de gastronomie » par Cur XLVII. Illustrations de Yves Brayer. Pages 30 à 32. « Rapport discours de Cur XLVII, prince des dégustateurs et suavités interplanétaires. »
- « Déplacements 2933, voyages interplanétaires » Transmis de la salle des séances de l’académie des sciences par Raymond Saladin. Illustrations de Marcel Dhalenne. Pages 33 à 36. « L’histoire de la locomotion terrestre de la roue aux voyages vers l’infinie…et au-delà. »
- « Crimes instantanés : En pressant sur le bouton du Mandarin ». Par Léon Groc. Illustrations de Lalande. Pages 37 à 39. » L’expert bien connu Géo Clonr, révèle les moyens subtils dont usent les destructeurs, mais aussi leurs adversaires, les épureurs. »
- « Dix siècles de progrès médicaux ou le triomphe du Docteur Knock » Par André Arnyvelde. Illustrations de R. de Valerio. Pages 40 à 43. « L’éminent praticien Andrea Nyrvelde, digne successeur d’Esculape, indique ce qui différencie sa thérapeutique de celle des ages primitifs. »
- « En retournant vers Adam » Par André de Fouquiéres. Illustrations de Alexandre Lippmann. Pages 44 à 45. « Mr de Fouquiéres, qui compte parmi ses ancêtres des arbitres de la mode et du protocole, se livre à quelques considérations sur l’art de se bien vêtir. »
- « Sur le pont d’argent du temps » Par Paule Hutzler. Illustrations de Alexandre Lippmann. Pages 46 à 48. « La parole est à Mlle Coco, rénovatrice de la mode des deux hémisphères, qui à l’intention de reformer les élégances terriennes. »
- « La stérilisation des sentiments » Par Maurice Bourdet. Illustrations de Kelen. Pages 49 à 51. » Soucieux d’apporter une étude précise sur la psychologie de la tendresse, le Professeur Nietz Sche Bergson Rognonas, compare devant l’assistance, les conceptions actuellement admises et celles qui furent en faveur jadis, dans le monde entier. «
- « Toute la vie dans un fauteuil » Par Christian de Caters. Illustrations de Georges Pavis. Pages 52 à 54. « Le divinateur mondain Bernard Paulet, auquel nulle pensée n’échappe, craint que l’abus des détections psychiques, ne recèle une menace grâce pour l’avenir de la civilisation. «
- « L’air en cage » Par Mallet Stevens. Photos d’Albin Salaun, d’après des maquettes de Mallet Stevens. Pages 55 à 57. « L’art décoratif, l’architecture et l’urbanisme, sous l’impulsion de plusieurs « bâtisseurs » ont revêtu un nouvel aspect, qui s’est sans cesse renouvelé, ainsi qu’en témoigne ce rapport de l’édificateur Vensternol. «
- « 1933/2933 Images des quatre coins du monde » Pages 58 à 59.Montage photos de divers événements réels ou imaginaires ayant ponctués cette période.
- « 2933 Ere de l’astronautique » Par Michel Georges-Michel. Illustrations de Alexandre Lippmann. Pages 60 à 61. « Dans les sports pratiqués en 2933, la force physique et la détente ne jouent plus q’une rôle minime, ainsi que l’explique notre grande autorité athlétique Georges Michel-Georges. »
- « Les arts plastiques…ou la beauté qui renaît toujours » Par Eugène Marsan. Illustrations de Brunelleschi. Pages 62 à 64. » Sous le vaste dôme de l’institut de France perpétué, à Chartres, les trois éclairs pales, suivis d’un éclair bleu : il est quinze heures ; Paul Vic s’est levé pour produire son rapport sur l’évolution des arts plastiques depuis mille ans. En réalité les académiciens n’auraient pas besoin de se réunir. Les images sont transmises comme les sons d’une rive à l’autre du monde. Mais pourtant, les hommes tiennent toujours des assemblées auxquelles ils attribuent une signification spirituelle et presque religieuse. Il n’avait pas à parler. Il n’avait qu’à penser les phrases que les ondes spéciales reproduisaient mot à mot dans tout l’univers. »
- « Les armes éternelles de la femme » Par Martine Delhorbe. Sources photographiques diverses. Pages 65 à 68. « Mlle Coco a déjà initié l’auditoire aux secrets de la mode ; mais elle n’a pas parlé des artifices dont use la femme depuis cent siècles pour accroître et conserver sa beauté. Mme Marthe Delibron va vous entretenir de quelques-uns d’entre eux. »
- « Idylles rénovées » Par René Stevens. Photo montage par l’auteur. Pages 69 à 70. « Des hommes de 1933 semblent avoir eu l’intuition de ce qui se passerait mille ans après eux et le mémorialiste René Stevens soumet à l’auditoire l’étrange découverte qui a été faite, à cet égard, dans de vieux textes. L’auteur embarque sur un étrange véhicule aérien : « L’alérion ». »
Un numéro donc des plus copieux où le plaisir amusé de la lecture se joint aux plaisantes fantaisies des illustrateurs!
Des textes d’une grande diversité, agrémentés de savoureux petits dessins
La science du trentième siècle saura t-elle nous préserver d’une telle catastrophe?
Les superbes illustrations de Pellos viennent ici renforcer le drame qui se prépare
« La guerre des forces » de Henri Suquet. Editions de l’Apex, collection « Périodica »N°8. Association Regards « Les amis de Pellos ». Novembre 1994. Tirage limité 250 exemplaires.
Le grand quotidien « La sphère » annonce dans son N° du 17 Mai 2938, la publication d’une incroyable révélation faite à son directeur et ce par l’ancien directeur des forces centrales Martin-Weller. En effet, il y a trente ans le 18 juillet 2909 à 18 heures, la terre a failli mourir. Le récit de l’ancien responsable de cette gigantesque entreprise, s’effectue en « Flash-back » et nous emmène au tout début dans les immenses structures de ce « nerf vital » de l’énergie mondiale.
Dans ce lointain futur, toute notre technologie est tributaire d’une énergie unique, un produit de la technologie moderne et se trouve répartie équitablement dans les toutes nouvelles cinq parties du monde : « Les terres de l’Ouest » (anciennes Amérique du Nord et du Sud), « L’Arctique et l’Antarctique », «Les terres noires », « Les terres jaunes », « Les terres blanches ». Cette formidable puissance, issue de l’énergie solaire est supervisée par un représentant de chaque état qui, derrière un pupitre central, délivre de façon partiale toute l’énergie nécessaire au fonctionnement de son pays. Tous les appareils ménagers, les moyens de transport par terre, air ou mer, le chauffage, l’éclairage….tout dépend de l’usine des forces centrales.
Mais une ombre plane sur cette société presque parfaite et si le directeur mène sa barque d’une façon un peu autoritaire, une telle entreprise se doit cependant être dirigée d’une main de fer, la sécurité et l’équilibre mondial en dépendent. Un jour donc, l’illustre personnage enregistre une baisse conséquente de la production et ce, durant quelques secondes seulement. L’inquiétude n’est pas de mise et l’on passe cela sur le compte d’une consommation excessive de l’un des cinq continents. Toutefois, lorsque l’incident se reproduit de façon plus spectaculaire tout en occasionnant de nombreux accidents, le problème devient plus urgent. La baisse de l’énergie entraîne la chute appareils volants, des carambolages de voitures, des navires immobilisés en pleine mer. Martin-Weller se perd en conjecture, d’autant plus que chaque « perte » d’énergie s’accompagne de l’apparition d’un étrange nuage de couleur cuivrée dans les environs de la gigantesque usine.
Au même moment à Ceylan, une île préservée volontairement de toute technologie et dont la population refuse tout compromis avec la science, Jean-Paul un jeune et brillant génie de l’astronomie enregistre un curieux phénomène. Notre jeune prodige est amoureux de Mariana, la fille du directeur des forces centrales, mais leur mariage est voué à l’échec. Celui-ci n’éprouve que dédain pour ces « arriérés » qui réfutent toutes notions de progrès et qui passent leur temps à vivre avec des concepts rétrogrades où il faut être proche de la nature. L’astronome défend l’idée qu’il ne faut pas trop accorder sa confiance au progrès et qu’il ne peut que rendre l’homme totalement tributaire de la machine.
Sur le continent Européen, le phénomène météorologique s’amplifie et les différentes parties du monde se retrouvent en sevrage du précieux fluide, alors que paradoxalement la production ne cesse de croître. L’arctique et l’Antarctique sont les premiers à subir les néfastes répercussions et l’on commence là-bas à mourir de froid. Mariana est consciente que la disparition totale de l’énergie terrestre n’est qu’une question de temps et décide donc de rejoindre son bien aimé sur son île paradisiaque.
A son arrivée elle sera informée de l’incroyable nouvelle, la découverte d’une planète lointaine et pratiquement inconnue. En effet, après de nombreuses recherches et d’observations, le savant est catégorique il s’agit de « Io » un satellite de Jupiter qui semble être responsable de toutes ces catastrophes. D’après ses calculs, elle ne semble visible que pendant la manifestation de ces étranges phénomènes électromagnétiques qui « aspirent » littéralement toute la production des génératrices et paralysent le monde entier. Il est indispensable d’en avertir le « monde civilisé » et il charge donc sa fiancée de partir à bord de son aéronef afin de prévenir son père, de la terrible menace. Mais lors de son voyage de retour, victime de la diminution du champ électrique servant à alimenter son appareil, elle sent les commandes qui commencent à faiblir. Avant de s’abîmer dans l’océan elle parviendra cependant par radio à joindre Martin-Weller et de lui parler de la précieuse information.
Son sacrifice ne sera pas vain car le professeur organise une contre attaque qui aura pour but de neutraliser la machine que les créatures de « Io » utilisent pour voler leur énergie. Il va donc synchroniser toute la production d’énergie en un seul point, immobiliser la planète entière de façon à récupérer le maximum de puissance et à l’heure exacte où tous les jours se produit la « fuite », libérer toute l’électricité alimentant la terre entière. A ce moment précis, chacun put voir dans l’espace un petit flash lumineux, anodin en apparence mais qui ponctua de façon définitive la fin de la plus terrible des catastrophes que l’espèce humaine venait de traverser.
Le savant est persuadé que les habitants de ce satellite très ancien en était arrivé à son déclin et que de ce fait l’énergie leur faisait cruellement défaut. Ils trouvèrent le moyen de la « subtiliser » par delà les espaces et furent victimes de leur boulimie. Probablement plus avancés que la terre au point de vue technologique il ne possédaient pas semble t-il les outils de communication nécessaires à un contact et qui certainement leur aurait permis de déjouer le plan visant à détruire leur complexe appareillage.
Ainsi se termine le récit de ce glorieux personnage ayant atteint les limites de la vie. Un homme brisé par la disparition de sa fille et que rien au monde ne pourra remplacer. Toute la gloire dont il fut l’objet en tant que sauveur de l’espèce humaine, il n’en voulait pas. Car le véritable héros de l’histoire, est ce personnage tranquille vivant une vie de reclus mais bien remplie, sur une île isolée du bout du monde. Il fut un acteur majeur de ces sinistres événements mais préfèra garder son anonymat et continuer de rêver en regardant les étoiles.
Qui sait, peut-être qu’un jour, ces lointains voisins viendront-ils tendre une main amicale.
Une société idyllique où tout fonctionne à l’électricité….pour combien de temps encore?
La guerre des forces vient d’avoir lieu
Ce sympathique petit texte de SF « à la Française » fut publié à l’origine dans la revue « Jeunesse Magazine » du N°9 au N°14 (du 26 Février au 2 Avril 1939). Outre la qualité innovante de sa thématique (une civilisation extra- terrestre qui capte l’énergie de la terre) « Panique sur le monde » est également intéressant pour la qualité de ses illustrations. Pellos dont je ne cesse de clamer le talent (et je ne suis pas le seul) était un habitué de la revue « Jeunesse Magazine » puisqu’il collabora à celle-ci pendant de nombreuses années et outre de somptueuses couvertures couleurs, il réalisera de nombreuses « bande dessinées » comme les aventures de « Petipon », illustra des articles divers et composera de magnifiques dessins pour le roman dont nous avons longuement parlé dans ce blog « Face à face avec les monstres » de Henri Darblin en 1937. La même année d’ailleurs où il réalisera son chef-d’œuvre « Futuropolis ».
L’auteur Henri Suquet est bien connu des amateurs d’anticipations anciennes puisque nous lui connaissons au moins quatre ouvrages qui intéressent notre domaine « On va faire sauter Paris », « Le rayon du sommeil », « S.O.S ici Paris » et « On à volé le deux de la rue ». L’ouvrage dont vous venez de lire le résumé « La guerre des forces » deviendra par la suite en volume « Panique sur le monde » sous titré « La guerre des forces », pour ensuite terminer sa carrière dans une collection orientée vers le scoutisme et sous le titre « Ciel de cuivre » (version fortement remaniée pour ne pas dire édulcorée).
La majorité de sa production de toute évidence était plutôt destinée pour jeunesse et l’on ne sera pas étonné de voir de jeunes garçons être les héros principaux de ses différentes aventures.
Avec cette « Guerre des forces » titre qu’il est impossible de négliger lors de nos incessantes fouilles dans le domaine de l’ancien, l’auteur va faire preuve d’une grande originalité en imaginant une civilisation extra-terrestre sur le déclin, dont le monde souffre d’un cruel manque de matière première. Il va donc utiliser les derniers soubresauts d’une science agonisante afin de récupérer la précieuse énergie. Une thématique similaire a été par la suite abordée par Jacques Spitz dans son roman « Les signaux du soleil » en 1943 ( « Les romans fantastiques» éditions Jean vigneau 1943), où les habitants de Mars et de Vénus se partagent les composants de notre atmosphère. Mais ici, ce vol à l’échelle planétaire est réalisé en toute bonne foi, puisque Martiens et Vénusiens ignorent l’existence d’une vie « intelligente » sur terre.
L’autre aspect passionnant du roman de Suquet, réside dans cette vision de ce monde futur qui, bien que façonné d’une manière qui pourrait sembler idéale, ne s’en trouve pas moins « prisonnier » de sa propre avancée technologique. En effet l’auteur met en avant les prémices d’un basculement total de la civilisation si celle-ci se retrouvait complètement privée de sa source première d’alimentation : l’électricité. Une thématique déjà utilisée au moins à trois reprises avec Luigi Motta (« La princesse des roses » Librairie Ch Delagrave 1913), Henri Allorge ( « Le grande cataclysme » éditions Crès 1922) et René Barjavel (« Ravage » éditions Denoël en 1943).
Dans « La guerre des forces » même si elle ne disparaît pas définitivement, elle sera toutefois à la source d’une problématique à laquelle l’humanité n’avait jamais été confrontée. L’homme dans son arrogance, pensant pouvoir tout contrôler, se trouve face à un souci majeur tout en mettant le doigt sur les limites de sa technologie. Les dangers de la science sont une fois de plus mis en avant, car effectivement que se passerait-il, si pour une raison ou un autre le précieux fluide venait à disparaître ? La fin du monde ou plutôt d’une forme de vie ? Probablement car l’homme dans son désir de tout domestiquer, en est devenu son l’esclave.
L’auteur réalisera un juste retour des choses lorsque finalement c’est un jeune savant d’une société refusant toute intrusion systématique du progrès dans leurs vies quotidiennes, qui se fera l’acteur de la sauvegarde de l’espèce humaine. Suquet dans ce roman à pleinement conscience du danger que peut représenter une technologie à outrance mais nous délivre toutefois une message de fin où si effectivement la science peut entraîner la chute de notre civilisation, c’est aussi elle qui, lorsqu’elle est bien utilisée nous permettra d’en assurer sa sauvegarde.
Au final c’est une science triomphante qui sera mise à l’honneur dans ce roman qui certes exigera quelques sacrifices, mais qui fournira à l’homme le moyen de se dépasser tout en lui faisant prendre conscience de ses limites. Un texte où contrairement à « la guerre des mondes » de H.G.Wells, il ne sera pas question d’une invasion directe d’une civilisation extra-terrestre, mais d’une conquête plus insidieuse en s’attaquant de manière plus radicale à notre principale source d’énergie, nous privant ainsi de toute notre technologie.L’intention n’y était peut-être pas,mais il faut avouer que la méthode a failli briller par son efficacité.
Bibliographie de Henri Suquet
- « La guerre des forces » dans la revue « Jeunesse Magazine » du N° 9 (Février 1939) au N° 14 (Avril 1939). Illustré par Pellos.
- « Panique sur le monde » réédition en volume de « La guerre des forces ». Les éditions du Clocher, collection « Pour la jeunesse » N°20. Illustrations de Sven. 1939.
- « Le mystère du Tour de France« Les éditions des loisirs. Collection « Aventures ».1939
- « Ciel de cuivre » réédition remaniée du précédent volume. Editions Alsatia, collection « Signe de piste ». Illustration de Cyril. 1949.
- « Panique sur le monde » Collection périodique N°8, éditions de l’Apex : Association Regards « Les amis de Pellos » Novembre 1994. Tirage limité à 250 exemplaires. Fac-similé de la parution dans la revue « Jeunesse magazine » avec les illustrations de Pellos (La couverture est une reprise de l’éditions en volume réalisée par Sven).
- « On va faire sauter Paris » suivi de « On a perdu un métro » Editions Boivin &Cie. Illustrations de Jobbé-Duval. Ouvrage avec jaquette.1935. - « Le rayon du sommeil » Editions Montsouris, collection « Pierrot », la bibliothèque des jeunes. Illustrateur inconnu.1943.
- « On a volé le deux de la rue » Librairie Plon, Editions de Marly. Illustrations de André Galland.1947.
- « S.O.S ici Paris » Editions Fleurus & Gautier-Languereau. Collection « Jean-François ». Illustrations de Raoul Auger.1954.
De cet auteur nous avons également les références de titres dont nous ignorons le contenu mais pouvant probablement se rattacher à notre domaine :
- « L’énigme de la rame 34 »
- « La machine à passer le Bachot »
- « On a volé le Sur-Gé.. »
- « La maison sous les eaux »
Comme il se doit pour ce premier Janvier je souhaite à toutes et à tous une
« BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2011 »
Qu’elle vous apporte ainsi qu’à votre famille la santé et la paix dans vos cœurs.
Une année qui je l’espère, sera également riche en trouvailles exceptionnelles, en lectures passionnantes et en rencontres extraordinaires.
Je souhaite enfin parcourir cette nouvelle année en votre précieuse compagnie sur les pages de ce blog.
Pour bien débuter 2011, cette envolée de fleurs aussi charmante que conjecturale.
Numéro spécial « A nous l’espace » de L’assiette au beurre par A.Guillaume. N°37 .14 Décembre 1901