Les concepts d’engins sous-marins furent presque aussi nombreux que les engins spatiaux et il n’était pas rare d’ailleurs de voir des prototypes pouvant combiner les deux, comme le firent par exemple Rodier &Lutz dans leur roman « L’avion sous-marin » ( Editions Tallandier 1928, illustrations de Maurice Toussaint).
L’imaginaire fut dans ce domaine assez généreux même si certaines formes adoptent des lignes beaucoup plus classiques et conventionnelles. En effet au départ le moyen de locomotion le plus approprié fut sans contexte le bon vieux scaphandre, donnant ainsi naissance à une nouvelle race de piéton aquatique. L’imagerie populaire représentant cette curieuse créature à la tête disproportionnée est assez riche et elle enflamma toute une génération, avide d’aventures, de chasses aux trésors et de combats sous-marin avec de redoutables créatures marines. Par la suite, le bathyscaphe sera le signe évident d’une volonté toujours plus pressente d’aller plus loin, c’est-à-dire plus profond et son utilisation sera le gage de belles explorations dans des textes aussi célèbres que ceux de Dennis Wheatley ( « La découverte de l’Atlantide » éditions Gallimard 1938), Sir Arthur Conan Doyle (« La ville du gouffre » Editions Albin Michel « Collection des maîtres de la littérature étrangère » 1930) ou la nouvelle de H.G.Wells ( « Dans l’abîme » dans la revue « Le monde moderne » N°74 , 1901 superbement illustré par Warwick Goble)
Mais, progès aidant et afin d’aller toujours plus en avant dans les meilleures conditions possibles, l’avancée ultime fut sans nul doute le sous-marin, plus rapide, plus sûr et entièrement autonome. Si Jules Verne ouvrit le bal en la matière avec son « Nautilus »,toute une génération d’auteurs lui emboîtèrent rapidement le pas:
le « Faragus » du roman de H de la Blanchére ( « Sous les eaux » Librairie Théodore Lefévre & Cie 1883), « L’éclair » de A.de Lamothe ( « Fleurs des eaux » Editions Blériot Frères, 1880), encore un « Eclair », mais celui d’Aristide Roger (« Voyage sous les flots,aventures extraordinaires de Trinitius » Librairie d’éducation, 1878). Deux versions du sous-marin « Le Vengeur », celle de Pierre Maël, ( « Le sous-marin Le vengeur » paru dans « Le journal des Voyages » du Dimanche 1er Décembre 1901, au 22 Juin 1902),et celui de Gaston Leroux dans les toutes aussi extraordinaires « Aventure effroyables de M.Herbert de Renich ( » Le capitaine Hyx » suivi de « La bataille invisible » Edtions Pierre Lafitte , 1920 pour les deux volumes).Citons aussi le « Terror » dans le roman de Corentin Goulpar (« Le sous-marin Terror » Edition Arthéme Fayard collection « L’aventure »N°14) ainsi que le « sous-marin sans nom » dans le roman de Guy de Téramond (« Le secret du sous-marin » Tome 1 et « Le secret du sous-marin, Bertha l’espionne » Tome 2. Editions Ferenczi « Les romans de Guy de Téramond » N°9 &N° 10, 1922 pour les deux volumes. D’autres choisiront ce moyen de locomotion pour se rendre au pôle Nord comme le fit Emilio Salgari avec le « Taimyr » ( » Au pôle Nord » Librairie Ch.Delagrave, 1901Illustré par G.Gamba). d4aillers quatre années plus tard il y retournera, mais cette fois à Bicyclette!
Mais comment ne pas rester admiratif face une fois de plus au génie créatif d’Albert Robida et de son torpilleur sous-marin au nom si délicat de « Cyanure de potassium » (« La guerre au XXéme siècle » Editions Georges Decaux, 1887) Ensuite il y eut un « mix » entre bateau et sous-marin comme ce fut le cas dans le court roman de Emile Gautier avec son « Désiré » (« Le désiré, première traversée d’un bateau sous-marin » la Science illustrée, N° 266, 31 Décembre 1892 au N° 270 28 Janvier 1893).
Par la suite, très rapidement les auteurs imaginèrent de nouveaux moyens de locomotions aquatiques et si le « crabe mécanique » du colonel Royet dans son « Le tunnel de Gibraltar » (« Editions Tallandier « Bibliothèque des grandes aventures, Voyages excentriques » N° 494, 1933) est un parfait exemple de ce que Michel Meurger appellerait « Biomécanomorphie » ( une technologie se basant sur l’observation et la création d’engins proche de formes vivantes) les auteurs verseront beaucoup plus dans la facilité en imaginant des véhicules aquatiques, assez proche de nos véhicules terrestres : Tank, voitures, autochenilles….
Ce sera le cas par exemple pour le « Navigator » de Guy Peron dans son roman « La croisière du tank sous-marin » (Editions Tallandier « Bibliothèques des grandes aventures, Voyages excentriques »,N° 362, 1931), ou encore de la voiture amphibie dans le roman de Maurice Champagne ( « L’île engloutie » titré parfois « L’auto sous la mer » en fonction de l’édition, Arthème Fayard collection « L’aventure » N° 6 en 1929, pour l’édition originale).moyen de locomotion que l’on retrouvera dans un autre de ces romans « Le refuge mystérieux » ( Editions Tallandier « Voyages lointains Aventures étranges » N°25, 1928).
Il y aura même un « sous-marin de l’espace » avec le fameux « Vélox » de H.Gayar ( « Aventures merveilleuses de Serge Myrandahl » deux tomes parus Laumonier en 1908, « Sur la planète Mars » et « Les Robinsons de la planète Mars »réédité par la suite en un seul volume « Les Robinsons de la planète Mars » Tallandier « Bibliothèque des grandes aventures » en 1927 sous le pseudonyme de Cyrius) En effet dans le roman ce curieux véhicule sera propulsé sur Mars par la force psychique conjuguée de plusieurs fakirs Hindous.Un fois à destination,le « Vélox » grâce à ses capacités explorera en outre une grotte sous-marine, siège d’une antique civilisation.
Il y eut enfin pour clore provisoirement ce petit tour d’horizon et pour faire une sorte de transition à tout cela, le fameux « Victoria » du roman de Jean de la Hire « Le trésor dans l’abîme » Dans cet ouvrage, c’est un ingénieur du nom de Korrides qui sera l’inventeur d’un bathyscaphe capable de plonger pour l’époque à des profondeurs incroyables. On lui préférera toutefois l’illustration du cartonnage original de M Lalau, dont les formes du curieux engin aquatique sont beaucoup plus évocatrices avec son système de bras articulés.
- « Le trésor dans l’abîme » de Jean de la Hire. Cartonnage polychrome avec illustrations de M.Lalau. Editons Boivin &Cie.1907.
- « Le trésor dans l’abîme » de Jean de la Hire. Editons Boivin &Cie « Roman de la jeunesse ». 1925. Existe sous deux présentations, format relié et format broché. Texte abrégé, reprise de certaines illustrations de M.Lalau. Couvertures couleurs.
- « Le trésor dans l’abîme » de Jean de la Hire. Editions Rouff « Grande collection nationale » N°209. Vers 1930.
- « Le trésor dans l’abîme » de Jean de la Hire. Editions Tallandier « Grandes aventures, Voyages excentriques » 2éme Série N°7. 1936. Couverture de Maurice Toussaint.
- « Le trésor dans l’abîme » de Jean de la Hire. Editions Tallandier. 1936. Couverture muette - « Le trésor dans l’abîme » de Jean de la Hire. Cartonné, illustré, éditions Dupuis.1942
Mais tout ceci ne fait que fermer provisoirement le dossier sur la navigation « subaquatique » car dans ce domaine les références sont nombreuses et tout aussi mal explorées que les fonds sous-marins et il nous faudra dans un avenir proche faire un recensement de toutes ces machines amphibies qui repoussèrent un peu plus les frontières de notre imagination
Des dangers de la « Ballade » en scaphandre il est certainement plus sûr de passer au bathyscaphe.
Pour ensuite passer au bon vieux sous-marin, classique puis avec des ailes et finir dans l’espace!
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.