A force de lire de nombreux ouvrages on fini d’en oublier les essentiels et certains ressurgissent par le plus pur des hasard, entre autre lors d’un article ou de la préparation d’un article pour un blog ou un forum. Il me serait impossible d’oublier le génie créatif de Albert Robida qui revêt, pour mon amour de la littérature conjecturale, un intérêt capital. Il est un des rares auteurs anciens à mêler si intimement folie d’écriture, imagination débordante et coup de crayon exceptionnel.
Moins connu que son homologue Jules Verne dont le rôle de « Père fondateur de la science-fiction » occulta le talent d’un grand nombre d’écrivains de l’époque, il reste pourtant un des auteurs phare de l’anticipation, un visionnaire, un homme de grand talent dont l’humour décalé confère à son œuvre conjecturale, une note de fraîcheur indémodable,et lui assurant de ce fait une sorte d’intemporalité.
Pour preuve ce « fragment » du chapitre V de « La guerre au XXéme siècle » intitulé « Opérations de siége- pompiste et médiums » où il utilise avec l’humour qui le caractérise, une escouade de médiums afin de venir a bout d’ennemis belligérants.Remarquez, l’ouvrage est une somme d’inventions farfelues et je ne peux que vous recommander la lecture de ce chef d’œuvre de la guerre future. Il est à mon avis le premier à utiliser ce moyen peu orthodoxe dans le cadre d’une guerre future et si l’époque se prêtait à ce genre « d’élucubration », où l’on découvrait tous les pouvoirs du psychisme et « des fluides éthérés » il fut un des seuls à l’avoir ainsi assumé en le restituant d’une manière aussi convaincante et…amusante !
Extrait page 23 à 24
« Le général, après avoir simulé sur un autre point une fausse attaque, fit, par une nuit obscure, avancer une escouade de médiums de la réserve. Placés a sa disposition par le ministre de sciences, ces médiums, les plus forts magnétiseurs et suggestionnistes de Paris, d’après les savants, marchaient lentement vers les lignes ennemies en dégageant des torrents de fluide par des passes énergétiques. Minute d’anxiété terrible ! Les grand’gardes ennemies allaient- elles tirer, ou bien, domptés, laisseraient-elles passer les médiums ?…
Un profond silence continue à régner, les médiums s’avancent toujours, ils ont passé les lignes ;une colonne de troupe les suit, cette colonne trouve d’abord quelques vedettes et des petits postes en catalepsie, puis toute la garnison d’une redoute couchée sur le sol, raidie par le sommeil magnétique. Le général, prévenu par téléphone, fait filer des troupes, il accourt occuper la redoute conquise ainsi sans coup férir.
Les médiums sont tombés, il leur faut absolument deux heures de repos. Grave danger ! L’ennemi pourrait accabler la redoute de gaz asphyxiant avant qu’elle ne fut mise en état de défense. Mais l’ennemi ne se doute de rien et ses canons restent muets.
Enfin, aux premières lueurs de l’aube, les médiums ayant retrouvé leur énergie reprennent leurs passes. Après des efforts de terribles de volonté, après avoir perdu trois hypnotiseurs par des transports de cerveau, le chef médium réussit à amener par suggestion magnétique le commandant des forts du front sud de la ville à capituler. »
Tout est dans la concentration: Un coup de crayon exceptionnel pour un anticipateur de génie!
Tout également est dans l’attitude et là je pense que la concentration est à son maximun
Ceci est une évidence pour un bon nombre d’amateurs/collectionneurs mais la fameuse série de Paul Féval Fils et H.J.Magog « Les mystères de demain » comporte cinq ouvrages et non pas six, comme je viens de le relever dernièrement dans un ouvrage de référence. Certes, ce fameux « Poison du monde », pouvait semer une certaine confusion, mais à la lecture du résumé, trouvé dans un ouvrage par le plus pur des hasards, ne laisse aucune place aux extrapolations. En outre il est utile de rappeler que ce « faux » sixième volume, fut rédigé par la main seule de H.J.Magog, chez un éditeur différent de la série initiale.
Pour les couvertures de la série, vous pouvez les admirer ici
« Le poison du monde » Éditions Roman Nouveau.1923. 352 Pages, illustré par José Roy.
Note de l’éditeur
« Le Poison du Monde, c’est le venin subtil qui tente de s’infiltrer dans le cœur de la jolie Michelle, pour en paralyser les premiers battements. Dans ce cœur enivré, l’amour éclot, juvénile et touchant, combattu par une coalition d’intérêts hypocrites et de passions immondes. Entre tant d’embûches dressées avec la complicité d’un père indigne, qu’adviendra-t-il du gentil roman de la fraîche Michelle et du tendre Pierrelet? Qui l’emportera de l’innocent amour attirant l’un vers l’autre ces cœurs de vingt ans, ou des séniles désirs de l’infâme vieillard qui convoite l’exquise jouvencelle? Des yeux guettent et menacent : des complices criminels distillent et versent le poison, qui doit tuer l’amour : d’odieuses et impitoyables mains se tendent vers la proie palpitante… C’est tout un drame, habilement évoqué par H.-J. Magog, dont la plume alerte fait alterner l’émotion et l’angoisse, la fraîcheur de l’idylle et le féroce déchaînement d’une passion brutale. Les amateurs de Beaux récits d’amour voudront lire et relire ce passionnant roman. »
Chapitre Cinq: Les Autres
La dernière catégorie est une véritable musée des atrocités, où insectes de toutes sortes vont se côtoyer «dans le respect de leurs différences»…..non pas vraiment ! Hélas, à l’inverse de la série « Babylon 5 », ceux-ci ne possèdent pas une once de complaisance, leur but essentiel sera donc de détruire cette race insignifiante : l’être humain !
Encore une fois, c’est le cinéma qui va s’approprier les plus belles réussites et l’on se souviendra, un léger frisson dans le dos, du film de Edward Ludwig « Black scorpion » (1957), dont les créatures furent animées par le célèbre Ray Harryhausen sans oublier « Beginning of the end » de Bert I.Gordon (1957) ou « The Deadly Mantis » de Nathan Juran (1957). Mais mon coup de cœur se porte plus volontiers sur le nostalgique et merveilleux « Matinee » ( Panic sur Florida Beach ») de Joe Dante (1993), un véritable film hommage, fait par un amoureux du cinéma où les monstres gigantesques étaient bricolés au fond d’un garage. Une grande réussite avec le génial John Goodman Scarabées, mantes religieuses, papillons et coccinelles, tout y passe sans distinction. Il faut dire que dans ce cas de figure les circonstances atténuantes ne manquent pas et elles ont pour noms : expériences de laboratoire, radiations, explosions nucléaires…..fallait pas les inviter
Toute médaille a son revers et si le scientifique aussi génial que dérangé « bricole » les membranes chitineuses sans aucune vergogne, il est normal qu’un jour ou l’autre le monstre de laboratoire se retourne contre son créateur nous rappelant en cela un classique bien connu. Faisant fi de toutes considérations, le chercheur va se livrer à de terribles expériences, le scientifique bravera tous les interdits mais à trop vouloir s’approcher du soleil, il finira par se brûler gravement les ailes et il faut se remettre en mémoire « Face à face avec les monstres » (Henri Darblin), « La Cité sous la terre » (Eric North) ou « Horde des monstres » (Charles Ronze) afin de se rendre à l’évidence : les insectes ne nous aiment pas.
Nous les écrasons sous nos pieds, ils se fracassent sur nos pare-brise, on les fait grossir et grandir pour mieux étudier ou pour les utiliser comme machines à tuer, et à trop vouloir les exterminer par soucis d’hygiène, ils finissent par se retourner contre nous. Un des exemples les plus spectaculaire reste à ma connaissance «Cafards» de Thomas M. Disch qui inspira sans contexte Romero lorsqu’il réalisa en 1982 «Creepshow». La nature reprend toujours ses droits.
Au final, qu’il soit de petite taille ou bien gigantesque, l’insecte n’a pas fini de se révolter contre nous, la bataille ne fait que commencer et les références en ce domaine loin de se terminer.
Bibliographie Séléctive
- « Les êtres géants du Dr Vouga » de Daniel Bersot. Feuilleton paru en 1911 dans un magazine Genevois pour enfants.
- « L’humanité enchaînée »de Paul Féval Fils et H. J. Magog. J. Ferenczi et Fils 1923. 4éme volume des « Mystères de demain »
- « Au centre de la terre » de Jean Duval. Éditions de la Nef, 1925.
- « La menace invisible » de Charles de Richter. Les éditions de France. Collection «A ne pas Lire la Nuit» 1937. Des termites à l’appétit plutôt vorace.
- « Face à face avec les monstres » de Henri Darblin. Feuilleton dans «Jeunesse magazine» du N° 20 (16 mai 1937) au N° 26 (27 juin 1937). Illustrations de Pellos. Une analyse de ce roman ce trouve ici.
- « La horde des monstres » de Charles Ronze. Collection «Sphynx» série policière N° 20.Ils sont grands et affamés. Sans date vers 1930. Une analyse de ce roman ce trouve ici.
- « L’étreinte de l’invisible » De Paul-Yves Sébillot. Éditions Baudiniére.1935. Nos amis les scorpions passent à l’attaque.
- « Le peuple des ténèbres » de Joseph O’neil. Éditions Gallimard .193. Une faune souterraine dont des mille pattes géants.
- « Camouflage » de Donald A. Wolheim (Mimic). Réédité par la revue «Antarès» N° 4. Pages 7 à 14. Parution originale en 1942. La nouvelle donnera lieu à un excellent film de Guillermo del Torro
- « Les robinsons souterrains » de Yves Derméze. Pré originale dans «Siroco» (4 septembre 1943 – 15 juin 1944) N° 34 à 60. Réédité par J. P Moumon dans la collection Bédéphilia» N° 12, 1997.
- « La ruée des monstres » de Daniel Girard. Dans le volume « Le mystère du Puy », Éditions Boivin et Cie 1945. Pages 157 a 201.
- « Le monstre des Black Mountains » N° 2 des aventures du Captain Chester Buston du « Spécial Squad ». » Anonyme probablement de Robert Dansler). Éditions et revues Françaises.1945.Fait exceptionnel il s’agira de vers de terre géants…. - « Les naturels du Bordelais » de Jacques Audiberti. Théâtre tome II. Gallimard N R. F. 1952. Les grillons sauvent le monde.
- « L’heure funèbre » de Patrick Svenn. Fleuve Noir «Angoisse» N° 2. 1954. Mante religieuse de taille humaine.
- « Les premiers jours de Mai » de Claude Veillot. Nouvelle parue dans «Fiction» n° 78. Mai 1960 pages 3 à 16. Invasion de sauterelles géantes.
- « La planète oubliée » de Murray Leinster (Forgotten Planet] 1954. Edition Ditis n° 189, 1960 et réédité par J’ai Lu en 1981 N° 1184. Un bien étrange planète où des insectes géants sèment la terreur. Un classique.
- « La scolopendre » de Jean Ray. Nouvelle parue dans le recueil « Les 25 meilleures histoires noires et fantastiques », éditions Marabout Géant 1961. Pages 271 à 277. Rééditions chez le même éditeur.
- « Scarabées » de Robert Bloch. Nouvelle parue dans le recueil « Histoires d’outre monde », éditions Casterman 1966. Pages 285 à 298.
- « Les cafards » de Thomas M. Dish Nouvelle parue dans le recueil « Territoire de l’inquiétude », éditions Casterman 1972. Pages 159 à 172.
- « Le monde vert » de Brian Aldiss. 1962. Texte paru dans «Fiction» et réédité chez J’ai Lu en 1974, n° 520.
- « La mante au fil des jours » de Christine Renard. Éditions Marabout, N° 621. 1977.
- « Le mystérieux Dr Fu-Manchu » de Sax Rohmer. Editions Alta Tome 1. 1978. Utilisation de scorpions créés scientifiquement.
- « Les chenilles » d’E.F. Benson. Nouvelle parue dans la recueil « La chambre dans la tour ». Librairie des Champs Elysées «Le Masque Fantastique» 1978, pages 156 à 169.
- « Le cocon » de John B. Goodwin. Nouvelle parue dans le recueil « Histoires anglo-saxonne de vampires » à la Librairie des Champs-Elysées en 1978. Pages 223
- « Le roi des sables » de George R. Martin. Nouvelle parue dans la série «Univers» (1981). Editions J’Ai Lu n° 1208.
- « Puces » roman de Théodore Roszak. Éditions Seghers «Les Fenêtres de la Nuit» 1982.
- « La nuit des insectes » de Th. Cryde. «Cycle des Insectes» N° I. Éditions Fleuve Noir «Anticipation» N° 1336. 1984.
- « Osmose » de Th. Cryde. «Cycle des Insectes» N° 2. Éditions Fleuve Noir «Anticipation» N° 1356. 1985.
- « Le bruit » (The Worm) de David. H. Keller . Première parution «Amazing Stories» en mars 1929. Réédition dans «Antarès» n° 23, 1986. Pages 82 à 94.
- « La mort qui rit » de N I. Stevens. Longue nouvelle parue dans la revue Belge «Anticipation» N° 12. Invasion d’insectes géants à l’état larvaire.
- « L’homme aux milles pattes » de Frank Belknap Long. Nouvelle parue dans « La présence monstrueuse ». Editions Encrage, collection «Pulps» N° 3. 1987 pages 149 à 178.
- « Quand on a le cafard » de John D. Mac Donald. Nouvelle parue dans « L’île cannibale », éditions Encrage, collection «Pulps» N° 4. 1987 pages 239 à 251.
- « Le jeu des grillons » de Gustave Meyrink. Nouvelle dans le recueil « Histoires fantastiques » aux éditions Le Rocher en 1987. Pages 153 à 166.
- « Le scarabée » roman fantastique de Richard Marsh. Nouvelles éditions Oswald collection «Néoplus» 1987. N° 11
- « Les cafards n’ont pas de roi » de Daniel Evan Weiss. Éditions Gallimard N.R.F. 1997.
- « Insectes nocturnes » de Engles et Barnes. Pocket Jeunesse, collection «Paranormal» J. 352. 1998.
Terminons enfin par une petite fantaisie qui devrait avoir sa place en tête de liste :
- « La Gileppe, Les Infortunes d’une Population d’Insectes » par le Docteur Candeze. «Magasin d’éducation et de récréation », 1er semestre, 1er volume de la 15eme année, 1879.
Voilà qui va clore provisoirement ce dossier consacré aux insectes et il reste une multitude d’ouvrages à découvrir et qui renferment, je n’en doute pas, d’autres curiosités qui attendent bien patiemment leur heure de gloire.
Signalons la parution il a quatre ans d’un volume incontournable et necesaire à toute bonne bibliothèque de l’imaginaire
Note de l’éditeur:
« De About à Zigomar, des premiers romanciers apparus après la Révolution de 1789 aux auteurs du XXIe siècle, voici un panorama complet du roman populaire francophone (France, Belgique, Québec). Souvent condamné pour son caractère mercantile, pour ses personnages sans épaisseur et sans vraisemblance, à travers des intrigues et un style stéréotypés, dévalorisé sous les appellations de «romans à quatre sous», «littérature de gare», «para-littérature» ou «sous-littérature», ce domaine constitue cependant la majeure partie de la production littéraire.
Les 500 notices de ce Dictionnaire du roman populaire francophone présentent les principaux auteurs du domaine, connus ou moins connus : A. Dumas, F. Soulié, E. Sue, M. Zévaco, P. Féval, X. de Montépin, J. Mary, Delly, J. Moselli, G. Simenon, H. Musnik, R. Barjavel, P. Daignault, A. Héléna, B. Werber, D. Pennac, etc. Mais aussi les grands personnages de notre patrimoine (Rocambole, Fantômas, Angélique, Monte-Cristo, Maigret, Arsène Lupin, Bob Morane), les principaux éditeurs et leurs collections, les types de personnages, les principaux illustrateurs, les grands genres (roman judiciaire, fantastique, science-fiction, roman historique, récit sentimental, roman d’aventures, western, roman policier, etc.).
Deux aspects originaux complètent ce panorama. Des articles présentent les conditions d’édition de cette littérature (journaux, fascicules, revues, colportage, censure, série). Et des écrivains d’aujourd’hui interviennent çà et là pour situer leur propre création littéraire par rapport aux romans populaires.
Daniel Compère est maître de conférences à l’Université de Paris III -Sorbonne nouvelle où il enseigne la littérature française du XIXe siècle. Il a publié plusieurs ouvrages sur Jules Verne et Alexandre Dumas, ainsi qu’un ouvrage encyclopédique, Les Maîtres du fantastique en littérature. Il est l’animateur de la revue Le Rocambole consacrée au roman populaire. »
Publié en 2007 aux éditions « Nouveau monde » cet ouvrage ravira les inconditionnels du genre où l’aspect de la littérature populaire y sera abordé de la manière la plus éclectique qui soit : Roman conjectural, fantastique, sentimental, d’exploration, de guerre, d’espionnage…. tout un pan de « l’autre littérature » dite de « gare » par certains, d’attardés pour d’autres, j’ai vécu pendant des années avec le regard compatissant de mon entourage et je dois avouer que j’ai toujours éprouvé une grande fierté à rester en marge de ce que l’on appelle la « vraie littérature », celle pour les snobs, ceux qui n’assument pas certaines déviances littéraires et qui restent englué dans un classicisme pédant pour ne pas dire chiant.
Faisant écho à certains groupes se trouvant sur un certain réseau social, l’auteur nous parle de tout son amour et de sa passion, pour un genre délaissé voire méprisé mais qui effectue de nos jours, grâce à l’intervention d’indéfectibles passionnés, un puissant retour en force. Auteurs, collections, genres,agrémenté de superbes reproductions couleurs en milieu de volume, il y en a pour tout le monde.Un dictionnaire indispensable qui ne trouve son bémol que dans le prix, 39 euros, un peu cher pour le commun des mortels.
J’ai de mon coté beaucoup de chance car mon bouquiniste préféré rentre assez souvent ce type d’ouvrages, souvent à l’état neuf et à moitié prix. Un client compulsif qui achète beaucoup dans tous les domaines et qui revend assez régulièrement afin de faire d’autres achats…une aubaine pour le maniaque que je suis !
Chapitre Quatre : Les Extra-Terrestres
Phénomène indispensable dans la S. F., la créature venant d’une autre planète ne pouvait pas faire autrement que de revêtir le pyjama chitineux, histoire de nous montrer que la terre n’est pas la seule dans l’univers à compter des bizarreries de la nature. Fait exceptionnel en littérature conjecturale, ils seront pratiquement tous doués non seulement d’une intelligence souvent exceptionnelle mais représenteront bien souvent la seule et unique espèce intelligente de leur planète. Ailleurs, les insectes sont devenus par évolution ce que sont les hommes sur la terre actuellement. Il faudra faire avec ! Ils seront rarement une race de conquérants, se trouvant bien souvent sur notre planète pas le plus grand des hasards, sans autres intentions que de vivre en paix et ce, à l’inverse des autres catégories dont nous venons de parler. Finalement, la folie des hommes parvient à déteindre sur l’ensemble de son monde : la sagesse n’appartient pas au nôtre.
Il nous faudra cependant mettre un bémol à cette thématique pourtant si passionnante. En effet, dans l’état actuel des choses, ce genre reste une minorité en littérature conjecturale et quelques auteurs seulement comme Tancrède Vallerey avec « Un mois sous les mers », Cyril Berger « L’Adversaire inconnu »Claude Veillot ou « Les Premiers jours de mai » parviendront de façon ponctuelle t à tirer leur épingle du jeu, en nous proposant des textes, audacieux et passionnants.
Bibliographie Sélective
- « Les premiers hommes sur la lune » de Herbert George Wells. Éditions du Mercure de France 1911. Nombreuses autres rééditions. Sur la Lune, une race d’insectes vénère des larves géantes. Nos courageux explorateurs qui, grâce à la « cavorite » se retrouvent propulsés sur notre satellite vont vivre de trépidantes aventures et se trouver confrontés au « Grand lunaire » en personne. Un classique du genre.
- « L’adversaire inconnu » de Cyril Berger. Éditions Ferenczi 1922. Incroyable insecte recouvert de lamelles de chitine, il possède en outre deux ailes repliées sur son dos. Sorte de vampire de l’espace, suçant de malheureuses victimes pour sa survie, une fort belle réussite en matière de visiteurs venus de l’espace.
- « Un mois sous les mers » de Tancrède Vallery. Éditions F. Nathan 1939. Un fragment creux d’une autre planète tombe sur la Terre. Des « Fourmis » énormes en provenance de Mercure s’y affrontent avec une technologie basée sur la radioactivité.
- « Les demi-dieux » de A. Gordon-Bennett. Hachette «Le Rayon Fantastique» 1951.
- « Les troupeaux de la lune » de Léopold Massiéra .Éditions Ferenczi « Mon roman d’aventure » N° 295.1954. Des insectes extra-terrestres intelligents et minuscules
- « Ceux de demain » de F. Richard-Bessiére. Éditions Fleuve Noir «Anticipation» n° 139, 1959.
- « Les premiers jours de Mai » de Claude Veillot. Dans la revue « Fiction » N° 78 éditions Opta. Mai 1960
- « Druso » de Fiedrick Freksa. Éditions Hachette «Le Rayon Fantastique», 1960. Scarabées de taille humaine qui asservissent l’homme.
- « Ouvre moi ô la sœur ! » de Philip José Farmer. Nouvelle parue dans «Fiction» n: 93. Août 1961, pages 3 à 45.
- « La fin du Quaternaire » de Y. Hecht. Éditions Hachette «Le Rayon Fantastique» N° 90, 1962.
- « La vermine de l’espace » de Clifford D.Simak. Nouvelle parue dans «Fiction» N° 111. Février 1963, pages 60 à 94. Invasion de … coccinelles intelligentes.
- « Étoiles garde à vous ! » de Robert Heinlein. Éditions J’Ai Lu n° 562. 1974 pour la traduction Française.
- « Les puits de l’enfer »de Graham Masterton. Nouvelles éditions Oswald N° 141.1984.Une sorte d’insecte, rejeton des Grands Anciens.
Hélas un texte remarquable reste encore inédit à ce jour en France. Il s’agit d’un roman d’un auteur Français: Francis Didelot qui sortit en 1957 dans une revue Italienne «Urania» sous le titre « Tradutto dal Marziano »( Traduit du Martien).
«Termés est envoyé sur Terre pour préparer l’invasion de termites géantes venant de Mars. Quatre termites physiquement modelées à l’image des Terriens franchissent donc le vide interstellaire à la tête d’une avant-garde suffisante pour entamer la conquête et constituer un embryon de termitière. Termés est le plus réussi et c’est à lui qu’incombe la direction des opérations…»
Bientôt le tout dernier chapitre viendra clore ce dossier. Il regroupera les autres créatures, les inclassables les laissés pour compte, les indésirables , mais rassurez vous amateurs de sensations fortes, elles n’en sont pas moins viles et répugnantes.
Voilà il est temps pour moi de prendre quelques jours de vacances, le blog sera donc en sommeil jusqu’au Dimanche 21 Août. Pour tous ceux et celles qui vont également partir, je vous souhaite un bon repos, en espérant que cette période soit riche en trouvailles diverses, surtout de vieilles éditions.
Pour mon retour je vous prépare encore quelques bonnes surprises, la suite de mon dossier « Des insectes et de hommes », un répertoire des œuvres conjecturales de la revue « Sciences et voyages », un dossier sur les ouvrages de références sur l’anticipation anienne,plein de textes inédits, des analyses d’ouvrages dont le rare « La revanche fantastique »« de Tassin et Denay (1876), « L’affolante minute » de Georges Meirs dans la mythique collection « Les récits mystérieux » avec également un dossier sur ce prolifique l’auteur , « Cybéle, voyage extraordinaire dans l’avenir » de Jean Chambon, un précurseur de John Carter, une analyse de la trilogie de Charles Magué « Les survivants de l’Atlantide» , « La cuve aux monstres » et « L’archipel des demi-dieux » parus chez Tallandier…et bien d’autres choses encore.
Merci de votre fidélité et à bientôt donc.
Je laisse le soin à de plus érudits que moi vous parler de cette légende de la mer.N’étant pas un spécialiste en Cryptozoologie, je ne voudrais pas m’aventurer en terrain inconnu et le but de ce blog n’est pas de vous avancer des hypothèses hasardeuses, mais de vous faire découvrir, des ouvrages , romans et nouvelles ayant un rapport avec le fantastique ou le science fiction ancienne, et de vous faire profiter de certains textes enfouis dans d’obscures revues, de nos jours de plus en plus difficiles à trouver.
La légende du serpent de mer dans la catégorie qui nous intéresse fut l’objet de nombreuses nouvelles ou romans ( « Pierrette la téméraire »,de Georges-Gustave Toudouze, 1956, Hachette Idéal-bibliothèque n°116, Illustrations de Françoise Bertier, « Le serpent de mer » de Gabriel de Lautrec, éditions du siècle,1925, « Les vampire de la mer » de Paul Féval fils, éditions Louis Querelle,1929,….)
Marcel Roland est connu des lecteurs de ce blog pour avoir œuvré dans notre domaine avec des romans intéressants et touchant à des domaines aussi divers et variés que la fin du monde « Le déluge futur, journal d’un survivant » ( éditions Fayard vers 1925, pré originale dans la revue Touche à tout du N° 4, 15 Avril 1910 au N° 6, 15 Juin 1910) le roman sur la thématique de la race qui nous supplantera avec « Le presqu’homme roman des temps futurs » éditions Méricant et pour conclure ce qui va constituer une trilogie « La conquête d’Anthar, roman des temps futurs »( éditions Lafitte 1914). Les personnages principaux de cette saga se retrouveront dans les trois volumes qui se terminera sur la fameuse ile, seul îlot ayant échapé au terrible déluge du tome 2 et qui abrite les Pongos, ces « presqu’hommes » rencontrés dans le premier opus. Marcel Roland rédigera également un autre roman fort passionnant « Quand le phare s’alluma » (éditions Flammarion, 1922)et « Osmant le rajeunisseur »( éditions Albin Michel 1925) ouvrages dont nous reparlerons dans un autre article consacré à l’auteur.
Pour l’heure embarquons nous pour une étrange aventure , une de ces légendes de la mer dont les vieux marins sont très friands et laissons nous porter par le doux frisson du mystère.
Le Serpent Fantôme
«Journal des voyages » du Dimanche 18 Janvier 1914. N°894, N° 1096 de la collection.
Cet étrange récit me fut fait par le commandant Devillod, à bord du paquebot Floride, des Chargeurs Réunis, un soir que nous venions de dîner ensemble à la salle à manger et qu’il m avait emmené dans sa cabine pour y prendre le café.
A table, durant le repas, la conversation avait beaucoup roulé sur le fameux serpent de mer, cet animal monstrueux et légendaire, affirmé par les uns, nié par un plus grand nombre, et qui, s’il n’est pas un mythe, a toujours échappé à la capture. Comme d’habitude, à côté de quelques passagers convaincus de son existence, les autres avaient fait chorus pour s’amuser à leurs dépens et railler leur naïveté. Bref, le dîner s’était terminé sans que personne se fût mis d’accord sur cet énigmatique et troublant sujet. Ce fut alors que le commandant me demanda de l’accompagner chez lui.
Après m’avoir offert un excellent cigare, il me dit d’un ton soucieux :
« Vous avez dû remarquer, n’est-ce pas, que je n’ai pas bronché durant toute cette discussion du serpent de mer ? C’est que j’ai pour cela des raisons, et de bonnes, comme vous allez en juger… »
Il prit un temps, me versa un verre de line Champagne, et poursuivit :
« Le serpent de mer existe. Moi qui vous parle, je l’ai vu, et de tout près ! Mais je ne veux pas, je ne peux pas le dire… Vous me comprendrez tout à l’heure… Oh ! C’est une vieille histoire : cela se passait il y a une vingtaine d’années. J’étais second maître à bord du Neptune, un steamer qui faisait le service entre le Cap et les ports anglais. Pendant un voyage, j’avais lié connaissance avec un des passagers, un de nos compatriotes nommé Lefébure. C’était un jeune homme chargé d’une mission scientifique, et qui retournait en Angleterre avec toute une collection de pierres et d’oiseaux recueillie sur le continent noir. Je le revois encore… Un garçon blond, intelligent, mais très casse- cou, un peu ce qu’on appelle chez nous une forte tête !
« A la suite d’un grain qui dura quarante-huit heures, notre navire fut immobilisé par je ne sais plus quelle avarie. Je crois qu’il s’agissait du gouvernail. Et il y en avait pour jusqu’au lendemain au moins ! Chacun s’arrangeait donc pour supporter de bon cœur ce contretemps fâcheux, quand mon Lefébure me rejoint et me propose dans un coin une expédition invraisemblable ! Ne voulait-il pas profiter de l’arrêt forcé du Neptune pour aller faire une moisson d’algues dont on apercevait des bancs immenses à un kilomètre de là, et pêcher dans les grands fonds avec un appareil de son invention?
« Je commençai par refuser net. Je n’avais pas qualité pour emprunter un canot du bord au service d’une excursion, et il m’était du reste absolument interdit de m’écarter du bateau. Mais mon homme insista, supplia, enfin fit tant et si bien que je me laissai attendrir. Toutefois je décidai, afin de me soustraire à une punition certaine si l’on s’apercevait de ma fugue, que cette bizarre partie de pêche aurait lieu la nuit, à l’heure où tout, sauf les gens de quart, dormirait sur le Neptune.
« Nos dispositions furent bientôt prises, et, vers minuit et demi, j’attendais Lefébure à l’arrière. Le petit canot était paré; je le descendis sans bruit et nous y sautâmes. La mer était d’un calme délicieux, avec des ondulations phosphorescentes qui nous entouraient comme des franges de mercure. J’avais pris les avirons et filais bon train vers les fameux bancs d’algues, avec mon camarade assis au gouvernail. La silhouette nocturne du Neptune s’éloigna rapidement, dressée sur un ciel opaque où des nuages démasquaient par moments une lune presque pleine.
« Au bout d’un quart d’heure de nage, nous commençâmes de rencontrer les premières végétations. Le silence, à cet instant, était complet, solennel; nous n’étions éclairés que par la phosphorescence des flots et par l’astre pâle qui se dévoilait à brefs intervalles. J’avais ramené mes rames à l’intérieur de l’embarcation. La houle très légère nous portait et Lefébure ravi déroulait déjà sa sonde, quand nous heurtâmes doucement quelque chose.
« Je crus à un écueil et, me penchant, je m’efforçai de distinguer l’obstacle.
« – Qu’est-ce que c’est? me demanda Lefébure, occupé à ses opérations.
« – Sans cloute un îlot. »
« D’un coup d’aviron, j’avais forcé le canot à s’écarter, et, durant quelques minutes, nous fûmes tranquilles. Cependant nous dérivions sensiblement, et voilà qu’après avoir parcouru un bout de chemin, nous touchâmes une seconde fois.
« Très intrigué, je profite d’une éclaircie où la lune illumine vivement la mer, et regarde mieux ce qui nous arrête ainsi… J’avais l’idée d’une ceinture de récifs… Lefébure aussi cherche à se rendre compte. A genoux contre le bordage, il me montre un relief sombre le long de notre canot.
« – Voyez donc, Devillod… C’est curieux, on dirait que cela se continue sur une grande distance ! »
« En effet, à droite et à gauche, nous discernions maintenant, très nette sur le fond plus clair des flots, une sorte de colline noirâtre assez étroite, qui zigzaguait au loin, avec des replis demi-circulaires.
« J’allongeai un bras par-dessus le bord et tâtai ce singulier écueil… Oh ! quelle sensation fut la mienne! Je ne saurais vous la traduire… Ce que je venais de toucher, ce n’était pas de la pierre, mais un pelage rude, aux poils serrés et durs, une espèce de crinière.
Je retirai si vivement ma main que Lefébure s’en aperçut.
« – Quoi donc, est-ce que vous êtes blessé? »
Sur le moment, je ne répondis pas : je regardais l’étonnante chose qui s’étendait devant nous. Toutes sortes d’histoires, que j’avais encore dans les oreilles pour les avoir entendues à la veillée, m’envahissaient la mémoire. Je venais de penser brusquement au serpent de mer, à ce serpent fantôme qui se laisse entrevoir par- fois et que nul n’a jamais pu approcher. On m’avait conté que des navigateurs dignes de foi certifiaient l’avoir aperçu, non seulement dans le vieux temps, mais aussi de nos jours : le capitaine M’Quhae, du Daedalus, en 1848; plus tard les officiers de l’Osborne, puis le capitaine Tuits, qui affirmait l’avoir rencontré dans les parages de Long-Island, en 1800. Tous avaient dessiné l’étrange animal, dont la taille variait, selon eux, entre 20 et 80mètres ( 83 métres d’après M.C.Renard).
Sans nier complètement l’existence du monstre, j’avais toujours eu quelques doutes à ce sujet, car je me méfie instinctivement du mystère. Mais le contact de cette fourrure courte, qui rappelait celle du phoque, le déroulement interminable de ce corps si long dont on devinait les méandres à demi submergés par l’eau, me glaça. Je n’avais pas besoin de réfléchir pour être sûr : c’était lui ! Il me semblait qu’une voix impérieuse m’eût soufflé a l’oreille cette certitude absolue.
« – Le serpent de mer ! » murmurai-je à mon compagnon en frissonnant malgré moi. »
Lefébure s’était relevé : il eut un rire
« – Hein? Le serpent de mer?… Ça, le serpent de mer?… Comme si ça existait cette machine-là! Attendez un peu, allez voir ce que j’en fais, de votre serpent ! Vous ne voyez donc pas que rit tout simplement une traînée de sargasses agglomérées, qui nous barrent le chemin? »
Avant que j’eusse pu prévenir son geste, empoignait à deux mains un des avirons. L’utilisant comme une massue, frappa à coups redoublés le noir objet qui reposait, mollement bercé par les flots.
Alors, ce qui se passa… je ne l’oublierai jamais! Non, je n’oublierai jamais ce tressaillement qui agita soudain le corps immobile. Ce fut comme une crispation qui courut d’une extrémité à l’autre, et la bête, car c’en était une, c’était le serpent, je ne m’étais pas trompé ! contractant brusquement ses vertèbres innombrables, plongea sous notre barque au milieu d’un bouillonnement d’écume.
« Je m’étais emparé de la seconde rame, j’arrachai à Lefébure celle dont il se servait, et me disposais à fuir, quand nous aperçûmes près de nous une effrayante apparition : une tête énorme, plate et allongée, éclairée de deux yeux pâles qui brillaient avec une fixité d’ampoules électriques. Cette tête fantastique se balançait au bout d’un cou flexible qui, lentement, lentement, émergeait des vagues. Nous assistions, médusés, paralysés en quelque sorte, à ce spectacle digne des temps préhistoriques, sans avoir la force de nous arracher à la contemplation horrifiante. Enfin je ramassai toute mon énergie, m’arc-boutai sur le fond de l’embarcation, et commençai à ramer. Mais la tête gigantesque planait maintenant au-dessus de nous, couvrant de son ombre le canot tout entier. Dans un éclair, je la devinai qui passait en sifflant près de moi, le reflet des prunelles lumineuses m’éblouit, j’entendis mon compagnon pousser un cri terrible : la bête, d’un mouvement rapide, enlaçait celui qui l’avait frappée et l’emportait. Soulevé comme une plume, tout petit, perdu dans la masse de l’énorme corps, Lefébure battit l’air un instant de ses quatre membres. Un choc violent me renversa.
« Quand je me relevai, à demi étourdi, sur mon banc, Lefébure avait disparu. Je distinguai dans le brouillard de l’éclairement lunaire un reptile long d’une quarantaine de mètres, qui s’éloignait vertigineusement, tantôt plongeant, tantôt nageant à la surface. Le monstre s’évanouit à l’horizon… Je restai quelque temps encore à cet endroit pour tâcher de retrouver mon malheureux camarade : ce fut en vain !
« Je regagnai le Neptune et rentrai à bord sans être remarqué. On crut que Lefébure était tombé accidentellement à la mer : nul n’a jamais su le secret de sa mort : vous êtes le premier à qui je le confie ! »
Le commandant Devillod se tut, et passa une main sur son front, comme pour en effacer une vision obsédante. Il vida d’un trait son verre de cognac.
« Vous pouvez maintenant, ajouta-t-il, conter cette tragique aventure. Après tout, elle est si vieille que je n’ai plus guère de raisons de la garder pour moi seul!… Mais, en y réfléchissant bien, je ne sais trop si elle est de nature à prouver quoi que ce soit pour ou contre le serpent de mer.
« Peut-être, en somme, n’ai-je été que le jouet d’un cauchemar, d’une de ces hallucinations terribles comme l’Océan nous en réserve si souvent… Et peut-être le serpent de mer que j’ai vu n’était-il, une fois de plus, que le serpent fantôme !
Marcel Roland.
Chapitre Trois: Les volants
Peu courants dans la littérature, légions sur la pellicule, les insectes ailés profiteront de cet avantage afin de frapper vite et fort cette pauvre humanité clouée au sol. Attaque en piqué, vol en rase motte, formation de groupe, le cinéma portera plus particulièrement son attention sur le phénomène de masse. Les mouches, abeilles autres conserveront toujours leurs tailles normales mais compenseront leurs petitesses par leur quantité toujours incroyable, voir à ce sujet « Quand les abeilles attaquent », de Bruce Geller, 1977, que les allergiques s’abstiennent ! En de rares exceptions, elles seront gigantesques comme dans « L’Ile mystérieuse », Cyril Endfield, 1960 ou « Monster from the green hell », Kenneth J.Cane, 1957.
Mais l’abeille possède à son niveau, un avantage supplémentaire la piqûre ! Profitant de cet avantage sur sa malheureuse victime, elle n’en sera que plus mortelle si le terrain visé est, qui plus est allergique à la seule vision d’un pot de miel. Côté romans, quelques ouvrages sont à retenir : « Désert des spectres » de David H. Keller, « Un bruit de guêpes » de Jean Paulhac, « Furies » de Keith Roberts (plus récent et tout aussi efficace). La mouche quant à elle sera, à l’image de l’araignée, un objet de répulsion venant perturber la tranquillité de nos siestes estivales et toujours utilisée dans des histoires purement fantastiques. Le septième art lui attribua ses lettres de noblesse avec l’extraordinaire « The Fly », La Mouche noire, 1958 de Kurt Neumann, inspiré d’une nouvelle de George Langelaan. Plusieurs suites s’inspirèrent de ce petit loyaux tel « Return of the Fly » d’Edward L. Bernds « La Mouche » en 1959 et plus récemment le très sympathique de David Cronenberg en 1986. Lorsqu’elle n’est pas le centre d’intérêts de savants distraits ou perturbés, (« Le monstre de la St Basile » de J.P.Benson) elle symbolisera le plus souvent la décrépitude, suceuse de corps en décomposition, le messager du Prince des Ténèbres. Rencontrée peu souvent dans des romans de S.F., elle occupera cependant une place primordiale sur nos étagères, grâce aux bons soins de Jacques Spitz qui avec « La Guerre des mouches » nous apporte la preuve que la mouche, lassée de perturber le regard vitreux des vaches, peut-être une menace encore plus terrible pour l’homme.
Bibliographie Sélective
- « La vallée du désespoir » de Gustave Le Rouge .Journal des voyages 4 éme série, du 15 Septembre 1927 au 5 Avril 1928. Une région inconnue du globe renferme une faune et une végétation incroyable dont des insectes géants, libellules etc…
- « Face à face avec les monstres » Roman de Henri Darblin. Deux éditions : - Dans la revue « Sciences et Voyages » sous le titre « La horde des monstres » du N°479 (1er Novembre 1928) au N°485 (13 Décembre 1928), - Dans la revue « Jeunesse-Magazine sous le titre « La horde des monstres » du N°20 (16 Mai 1937) au N°26 (27 Juin 1937).Réédité aux éditions Antares. Des rampants et des volant, répugnants et voraces, encore les méfaits d’un savant fou!Superbement illustré par le grand Pellos.
- « La guerre des mouches » de Jacques Spitz. Editions Gallimard «Les Romans fantastiques» 1938 Réédité chez Marabout Terrifiant et oppressant. Du grand art !
- « Le monstre de la St Basile » de J.P. Besson. Collection «Stick» (Roman Policier) Agence Parisienne de Distribution 1941.
- « La mouche » nouvelle de Marcel Béalu parue dans le recueil « Mémoires de l’ombre ». Éditions Gallimard 1944. pages 96 à 97.
- « Les robinsons souterrains » de Yves Derméze, dessins de Marijac. Parution dans la revue Siroco du N° 34 (4 Septembre 1943) au N°60 (15 Juin 1944)sous le nom de Alain Janvier puis Paul Mystère.Réédité en fac-similé dans la collection« Bédéphilia» N° 12. Éditions de l’Apex.1997. Tiré à 250 exemplaire. Monde souterrain, créatures étranges et insectes géants. - « La mouche » d‘Arthur Porges. Nouvelle parue dans «Fiction» n° 1, octobre 1953. Pages 29 à 33.
- « « La planète oubliée» »de Murray Leinster. Éditions J’ai lu N°1184. 1981 et 1954 pour l’édition originale.De gigantesque papillons carnivores, des hannetons tueurs, des fourmis semblables à des loups, un véritable cauchemar….
- « La plutonie » de Obroutchev. Éditions de Moscou.1954. Terre creuse et…guêpes et abeilles géantes qui vont avec..
- « Désert des spectres » (The Solitary Hunter) de David Henry Keller. Éditions Fleuve Noir, Collection «Angoisse» n° 5, 1955. Guêpes géantes.
- « Les papillons anthropophages »de Roger Dee Nouvelle parue dans «Galaxie» l ére série n° 21, août 1955. Pages 3 à 14.
- « Un bruit de guêpes » de Jean Paulhac. Éditions Denoël «Présence du futur» n° 19, 1957. Et en plus elles piquent.
- « Les frelons d’or » de Peter Randa. Éditions Fleuve Noir «Anticipation» n° 168, 1960.
- « Le mouche » de George Langelann. Dans le recueil « Nouvelles de l’anti-monde ». Éditions Marabout Géant G. 252. 1962 et rééditions chez le même éditeur. Pages 45 à 85. Célèbre nouvelle qui inspira le film La Mouche noire.
- « Le dernier moustique de l’été » de Gérard Klein, Première édition dans «Fiction» n° 106 de septembre 1962. Pages 60 à 63. Dans cette nouvelle l’homme ne serait-il pas lui même le dernier moustique de l’été face à une future ère glaciaire proche
- « Les mouches » d’Isaac Asimov. Nouvelle parue dans le recueil « Les vingt meilleurs récits de Science-fiction ». Editions Marabout. «M. Géant» G. 207. 1964. Pages 103 à 114.
- « Les mouches » de Anthony Vercoe. Nouvelle parue dans le recueil « Histoires de terreur ». Anthologie de la revue «Fiction» n° 138 Bis. 1965. Pages 61 à 68.
- « Les papillons de l’ombre jaune » de Henri Vernes. «Bob Morane» Série «l’Ombre Jaune». «Marabout Pocket» n° 87, 1968.
- « Papillons espions » de Charles L. Herness. Nouvelle parue dans «Fiction» n° 172, mars 1968. Pages 27 à 35.
- « La fiancée de Fu-Manchu » de Sax Rohmer. Éditions Alta, Tome 11, « Fu-Manchu ou le defi de l’Asie ». 1978. Mouches mutantes porteuses d’un redoutable poison.
- « Les furies » de Keith Roberts. 1971 pour l’édition Opta du «Club du Livre d’Anticipation» et 1979 pour l’édition du «Masque S.F.»
- « La ruche d’Hellstrom » de Franck Herbert. Editions J’Ai Lu n° 1139 1980.
- « Les cages de Belthem » de Gilles Thomas. Editions Fleuve Noir «Anticipation» n° 1191. Décembre 1982.
- « Le sacrifice du papillon » de Andréa H. Japp. Éditions du Masque. 1997.
- « Le papillon de la mort » de Maurice Renard. Nouvelle parue dans « Le carnaval du mystère », éditions Crès1929 pour l’édition originale. Réédition NEO 1985. Pages 29 à 32.
Parfois, pour attirer le chaland, les éditeurs utilisèrent de petits encarts publicitaires afin d’attiser la curiosité des lecteurs. Ainsi dans le rare roman de Louis Forest « On vole des enfants à Paris » Il sera possible de lire dans la dernière page de cet incroyable roman, deux petites publicités vantant les mérites de deux ouvrages bien connus des amateurs : « Ce que seront les hommes de l’an 3000 » de Gustave Guitton et du très célèbre « La roue fulgurante » de Jean de la Hire. Mais en avant d’en lire le contenu, faisons un petit détour par ce curieux roman de Louis Forest.
Ce roman dont la thématique sera par la suite plus ou moins reprise par H.J.Magog dans son roman « Trois ombre sur Paris » (Librairie Gallimard « Les chefs-d’oeuvre du roman d’aventures 1929) traite de la possibilité de la création artificielle de surhommes par un traitement spécial sur les cellules cérébrales, à base de radium. Dans « On vole des enfants à Paris », dont le titre pourrait passer totalement inaperçu au moins attentif des chineurs, pas moins de 31 enfants 25 garçons et 6 filles) âgés de 6 ans sont enlevés dans la capitale. Détail curieux, au départ, toutes les victimes sont blondes et brunes par la suite mais cependant il existe un point commun, l’intelligence des enfants enlevés. Tandis que l’enquête essaye péniblement de démasquer l’auteur de ces enlèvements, on fait appel pour aider la police à une commission chargée de trouver les raisons de ces crimes… et c’est justement le Pr Flax qui se trouve à la tête de cette commission.
Démasqué,car c’est bien lui l’infâme crapule, Flax va s’enfuir en Suisse avec la comtesse de Houdotte, sa complice et maîtresse, et va gagner Frutt, sa forteresse installée au cœur des montagnes. Bientôt, on découvre que le Pr Flax avait capturé ces enfants pour leur extraordinaire intelligence. Le savant fou espère d’ailleurs augmenter leurs potentiels en leur injectant un produit de sa fabrication, le « Flaxium », extrait du radium, afin de créer des génies spécialisés dans différentes disciplines. Les filles seront mises de coté car elles ne développent que le « génie de la maternité », quand aux garçons c’est une galerie assez hétéroclite de dons qui seront ainsi développé : Poésie, musique, navigation, balistique,pneumatisme,espionnage….
S’appuyant sur la théorie d’un certain Docteur Blanchet, affirmant que plus le cerveau contient de l’eau et plus l’individu est stupide, Flax pense qu’en « asséchant » le cerveau et en y introduisant sa substance, il obtiendra une race de surhommes. Cependant, cette « modification » aura un prix puisque ce traitement spécial inhibera totalement l’affect des cobayes. Fort heureusement le « savant fou » sera débusqué par une coalition internationale de troupes militaires. Le professeur utilisera, lors de l’assaut de sa forteresse,le génie des enfants afin de fabriquer des armes innovantes comme une machine pneumatique manipulant le temps, fluide électrique protecteur, fusils à aiguilles douloureuses etc… Sur le point d’être capturés, et trahis par le caractère imprévisibles des sujets (en fait il font preuve d’une forte individualité, il ne peuvent carrément plus se supporter entre eux), le Pr Flax et la comtesse Houdotte choisissent de capituler, et plutôt que de vivre dans le déshonneur, ils organiseront un suicide collectif , après s’être juré mutuellement fidélité. Mais avant de mettre ainsi fin à ses jours, Flax propose en rédemption de ses fautes de « guérir » les enfants et de les faire redevenir comme avant.
Il est très curieux que dans ce roman, probablement publié en volume en 1906 (par recoupement car les encarts publicitaires que vous allez découvrir plus bas datent de romans publiés en 1907 pour l’ouvrage de Gustave Guitton et 1908 pour celui de Jean de la Hire, et que la pré originale date de 1906, ce qui confère donc au texte de Forest son antériorité) que nous fassions la connaissance d’un criminel scientifique du nom de professeur Flax, le « même monstre humain » qui ressurgira sous la plume d’un traducteur anonyme en 1930 en France. La série comporte 6 aventures du célèbre criminel dont voici les titres :
- Fascicule 18 : « Le professeur Flax monstre humain » (Juin 1930).
- Fascicule 19 : « Une poursuite à travers le désert ». (Juin 1930).
- Fascicule 21 : « Le repaire aux bandits de Corfou » (Juillet 1930).
- Fascicule 22 : « La prisonnière du clocher » (Août 1930).
- Fascicule 23 : « Le Rajah rouge ». (Octobre 1930).
- Fascicule 27 : « Le bourreau de Londres » (Octobre 1930).
Cette série fut à l’origine publiée dans une série Allemande des AGWD (Aus Den Geheimakten des Welt-Detektivs). Pour plus d’informations sur ces éditions populaires Allemandes, je vous invite à consulter la très intéressante préface de Gérard Dole du tome premier de la rééditons de l’intégrale des Harry Dickson qui ne seraient pas de la plume de Jean Ray. (Editions Corps 9 1983).
Cette série fut bien évidemment publié bien avant en Allemagne, en 1908 plus précisément, en voici le contenu :
- Fascicule 84 : « Professeur Flax, le grand criminel » (Août 1908)
- Fascicule 85 : « Une poursuite à travers le désert ». (Septembre 1908).
- Fascicule 21 : « La maison du crime de Corfou » (Septembre 1908).
- Fascicule 22 : « La prisonnière du cloître » (Septembre 1908).
- Fascicule 23 : « Le Roi sanglant des Indes ». (Octobre 1908).
- Fascicule 27 : « Le bourreau de Londres » (Octobre 1908).
Qui à copié? Qui s’est inspiré? Il est donc assez troublant que la héros de ces AGWD, soit le même que celui de Louis Forest : Un sorte de scientifique criminel, génie du mal, mais toutefois qui aura plus de scrupules dans le premier cas, car les intentions de notre savant sont purement philanthropiques, puiqu’il voulait faire évoluer l’espèce humaine en développant en elle des possibilités qu’elle ne soupçonnait absolument pas. Et comme les coïncidences n’arrivent jamais seules, le héros de Forest est Allemand et afin de mieux assister les différents intervenants de l’enquête, il sera fait appel à un célèbre détective Américain, un certain Wiliam Trisson….
La littérature est ainsi faite d’une multitude de points communs entre certaines œuvres et il nous serait très difficile d’établir les liens qui existent entre elles. D’où vient ce mystérieux Professeur Flax, qui deviendra par la suite, pour les besoins d’une série policière, un « monstre criminel », une génie du crime. Peu de spécialistes semblent connaître l’existence du savant fou de Forest mais un choses est certaine, pour répondre à une question que j’ai déjà rencontré sur plusieurs forum, la thématique de l’enlèvement des enfants afin d’en faire des « surhommes » appartient bien aux exactions du redoutable professeur Flax , mais celui de Forest et non celui de la série des Harry Dickson.
Dans la même approche du surhomme et de l’homme modifié en plus de l’ouvrage de Magog cité plus haut, je vous recommande également la lecture de la série de Gabriel Bernard « Satanas » un excellent roman d’aventure où un savant va greffer un organisme vivant sur des êtres humains afin de créer une race de télépathes :
- « La comtesse Éléonore ». Tallandier 1931.
- « Les chevaliers de l’étoile ». Tallandier 1931.
- « L’énigme du désert ». Tallandier 1931.
- « La cité des prodiges ». Tallandier 1931.
- « Le secret de Patrice Oriel ». Tallandier 1931.
L’éditeur a également regroupé les cinq ouvrages dans un seul et unique volume intitulé « Satanas ».
- « On vole des enfants à Paris » de Louis Forest. Parution en pré original en feuilletons dans le journal « Le matin » du 25 Juin au 29 Septembre 1906 sous le titre « Le voleur d’enfants ». Parution en volume chez la Librairie illustrée Jules Tallandier. Le livre national « Romans populaires » Probablement vers 1906.
Un peu de Publicité
Pour terminer le contenu de ce passionnant roman voici les deux annonces publicitaires concernant deux autres ouvrages tout aussi passionnants :
- « Ce que seront les hommes de l’an 3000 » par Gustave Guitton. Un beau volume broché in-18 Jésus. Prix : 3 fr. 50
« Ah ! la jolie, la merveilleuse aventure qui nous est contée dans ce livre aux émouvantes péripétie-’ ! La façon dont l’auteur s’y est pris pour faire vivre un de ses héros parmi les hommes du xxxe siècle est tout à fait originale et amusante, d’autant plus qu’elle est basée sur des constatations scientifiques indéniables. Nous saurons alors si le progrès actuel aura une fin; s’il subira un arrêt ou continuera à transformer le monde. Ce progrès orientera-t-il l’Humanité vers un avenir de bonheur, ou au contraire les maux dont elle souffre actuellement s’exacerberont-ils chez nos descendants? Ces questions ardues et qui intéressent l’universalité des hommes ont été posées par M. Guitton sous une forme littéraire, attrayante, pittoresque, réconfortante, dramatique et impressionnante. Aussi son livre se lit-il avec le plus extrême plaisir comme un véritable roman. M. Guitton n’a d’ailleurs visé qu’à amuser ses lecteurs. Il a dépeint les hommes du xxxe siècle vivant de leur vie coutumière et se livrant à leurs occupations habituelles. Sont-ce des nains ou des géants? Comment vivent-ils? Comment s’habillent- ils ? Quel est leur langage, quels seront leurs sports, leurs arts, leurs professions? Quelle sera leur vie sociale; dans quels milieux vivront-ils? Enfin de quelles nouvelles inventions scientifiques, mécaniques ou autres l’univers sera-t-il gratifié? Autant de questions d’un primordial intérêt auxquelles il a logiquement répondu dans Ce que seront les hommes de l’an 3000. »
En vente chez tous les Libraires de France et de l’Étranger Envoi franco, contre mandat-poste de 3 fr. 50, adressé à la Librairie Illustrée, Jules Tallandier, Éditeur 8 rue Saint-Joseph, Paris.
- « La roue Fulgurante, roman scientifique d’aventures » par Jean De La Hire.
« Un beau volume broché in-18 Jésus. Prix : 3 fr. 50 « Rappelez-vous l’horreur hallucinante d’Edgar Poe, la fantaisie De Jules Verne, la fantastique science de Wells; ajoutez à tout cela l’imagination la plus fougueuse, la plus inattendue, la plus riche en inventions stupéfiantes et en péripéties tragiques, mais cependant toujours guidée par un raisonnement impeccable et appuyée sur des faits et des constatations scientifiques indéniables, exaltez enfin cet affolement par l’emportement de l’amour et vous aurez les éléments de » La Roue Fulgurante admirable roman d’aventures. Des hommes et une femme sont emportés jusqu’à la planète Mercure d’une manière dramatique et déconcertante et n’ayant cependant rien de scientifiquement invraisemblable ; ils y ont mille aventures angoissantes ou comiques et vous entraînent le long du prestigieux récit avec une rapidité de bolide. Ils reviennent sur la terre par un moyen à rendre fou et, revenus, ce qu’ils font est si étrange, si extraordinaire, si passionnant, si prodigieux mais lisez « La Roue Fulgurante » le roman par lequel Jean de La Hire s’est révélé le maître du roman d’aventures ultra-moderne. »
En vente chez tous les Libraires de France et de l’Étranger Envoi franco, contre mandat-poste de 3 fr. 50, adressé à la Librairie Illustrée, Jules Tallandier, Éditeur 8 rue Saint-Joseph, Paris.
Chapitre Deux: L’araignée.
Une fois de plus ouvrons les hostilités en parlant de cinéma. L’araignée en effet n’a eu de cesse d’envahir nos écrans. De « Tarentula » (Jack Arnold 1956) où notre cher Clint Eastwood fit une de ses toutes premières apparitions ( le pilote chargé à la fin de bombardé le redoutable monstre) au fameux« Arachnophobie » ( Franck Marshall 1990) ses pattes velues et son corps repoussant se fait un malin plaisir à nous faire dresser les cheveux sur la tète. Le mécanisme en est très simple : réveiller en nous le dégoût et la terreur.
Symbole Freudien à caractère sexuel, celle-ci sera d’ailleurs utilisée dans des histoires plus fantastiques comme symbole de la Femme fatale. Redoutable prédateur se jouant de ses malheureuses victimes, sublime architecte aérien tissant avec une logique et un savoir faire unique le lieu de ses redoutables ripailles, sa taille importe peu, le nom seul suffit. La littérature en fera, à de nombreuses reprises, son héroïne mais principalement dans des histoires à forte tendances fantastiques. Quelques exceptions vont parsemer de ci de là notre thème de prédilection sans jamais pourtant atteindre le stade de chef-d’oeuvre. Citons pour exemple « L’Araignée de l’île » de Pierre Jouvet, bien que j’assimile de préférence cette histoire au genre épouvante. En effet un homme échoué sur une île doit survivre dans un milieu hostile, peuplé d’araignées carnivores, un excellent texte dans le genre. « La Révolte des monstres » de Norbert Sevestre, est également intéressant car il réchappe un peu à la thématique classique puisque dans le cas présent, elles seront le produit de dérives scientifiques, conçues de façon volontaire et ne seront pas le fait du hasard, ni le résultat d’une longue évolution ou d’une mutation.
En effet, bien souvent, ces arachnides, quelles soient gigantesques ou intelligentes, seront presque majoritairement l’aboutissement d’un long processus « naturel ». Le « savant fou » ou l’homme de science ne sera, que dans de rares exceptions, le responsable d’une telle dérive. Deux textes d’exception cependant : « L’empire des araignées » de H. G. Wells et le fameux « Péril bleu » de Maurice Renard. Mais le constat de cette rubrique reste une fois de plus mitigé car l’appartenance de la majorité des «petites perles» à cette branche parallèle de la littérature populaire, se trouve dans des limites assez floues et la zone crépusculaire entre science fiction et fantastique sera bien souvent assez difficile à déterminer.
Bibliographie sélective
- « L’araignée crabe », nouvelle de Erckmann-Chatrian. Nombreuses éditions dont dans «Les Chefs-d’Oeuvre de l’Épouvante», Anthologie Planète. Pages 177 à 185. Redoutable araignée mutante qui a pris ses quartiers près d’une source thermale. (Parution originale 1860, librairie Hachette « Bibliothèque des chemins de fer »).
- « Toujours plus petits » de Alphonse Bleunard. « La science illustrée » Du N° 287(27 Mai 1893) au N° 313(25 Novembre 1893). Suite à une expérience, des scientifiques rapetissement et forcément le moindre insecte devient un monstre et notamment des araignées.
- « Voyage dans la lune avant 1900 », textes et dessins de A. de Ville D’Avray. Librairie Furne, Jouvet et Cie, éditeurs. Cartonnage polychrome grand in-8° « à l’Italienne » de 52 pages. Un voyage vers la lune en ballon conduit nos intrépides explorateurs vers d’étranges découvertes dont des « araignées sélénites » monstrueuses. - « Le péril bleu » de Maurice Renard. Éditions Michaud 1911 pour la première édition et nombreuses éditions postérieures. Le doute se pose sur l’appartenance de ces créatures à l’espèce des araignées. Peu importe le roman est excellent : Imaginez que le monde où nous vivons n’est en fait que le fond d’un vaste océan et que l’espace qui nous entoure appartient à un univers peuplé de créatures qui échappent à notre entendement et notre compréhension. Imaginez ensuite qu’elles nous considèreraient comme de vulgaires animaux et de ce fait s’amuseraient à nous pêcher comme de simples poissons. Tel est l’argument de cet extraordinaire roman de Maurice Renard « Le péril bleu » où une race d’extra terrestres, les Sarvants, nous regardent comme des animaux sans importance, nous capturent, nous dissèquent nous étudient. Au départ tout commence comme un banal roman policier, les personnes disparaissent les unes après les autres, puis vient le tour des animaux, des objets, des édifices….A l’image de l’animal de laboratoire, l’homme est ainsi l’objet d’expériences incompréhensibles qui dépasse sa propre logique et qui remet tout naturellement en doute sa légitimité dans un monde qu’il croyait bien à lui. Un jour pourtant, les Sarvants découvrent que nous ressentons la peur, la douleur et que nous sommes peut-être un animal doué de raison. Un roman certes qui n’est pas exempt de certaines faiblesses mais qui souligne une fois de plus que l’auteur, à qui nous devons l’origine du si beau terme de « merveilleux scientifique », était soucieux de l’avancée technologique de son époque, mais aussi qu’il voulait nous mettre en garde des dérives de la science
- « Le guerrier de Mars » de Edgar Rice Burroughs. 1919 pour l’édition originale. Traduction Française, Lattés « éditions spéciales ».1971
- « L’empire des araignées » nouvelle de Herbert George Wells. Récit paru dans « Douze histoires et un rêve » au Mercure de France en 1921. Pages 55 à 74. Leur but: conquérir le monde.
- « Au cœur putride de la foret » de E.M.Laumann. Nouvelle dans la .revue « Je sais tout » du 15 Novembre 1921. N° 191. Rééditons « Contes de terreur », Recueil composé par Marc Madouraud, Éditions Recto/Verso collection « Idés… et autres » Tirage 60 exemplaires 1994. Araignées des forets Guyanaises dévoreuses d’hommes. - « L’abîme » de E. M. Laumann nnouvelle dans «L’Aventure» n° 24. 1er décembre 1924. Rééditons « Contes de terreur », Recueil composé par Marc Madouraud, Éditions Recto/Verso collection « Idés… et autres » Tirage 60 exemplaires 1994. Un explorateur, aux prises avec des araignées vampires.
- « Sous le ciel de carreau » de Henry-Jacques. Nouvelle parue dans le recueil du même titre à la librairie Delalain en 1925. Vision poétique d’un petit peuple menacé par des araignées monstrueuses.
- « L’araignée » de Hans Heinz Ewers. Nouvelle. Première parution Française dans «La revue de Paris» 1er novembre 1927 (tome 6) pages 137 à 158. Réédité par Marabout de nombreuses fois. La plus célèbre nouvelle fantastique mettant en scène l’araignée/femme fatale.
- « La révolte des monstres » de Norbert Sevestre . «Bibliothèque des Grandes Aventures», éditions Tallandier. «Grande Aventures et Voyages Excentriques» en 1928. Araignées géantes produites par expérience. Un jour elles sortent de leurs cages…
- « La princesse émeraude » de Félicien Champsaur. 2ditions Ferenczi.1928. Une autre araignée fatale.
- « La cuve aux monstres » de Charles Magué. Editions Tallandier « Bibliothèque des grandes aventures » 1er série N°332.1930. Passage obligé par une grotte et son cortége d’agréables petites bestioles rampantes.
- « L’araignée d’argent » de Maurice Limat. Ferenczi 1936. «Le Petit Roman d’Aventure» n° 40. - « L’araignée de l’île »de Pierre Jouvet. A Compte d’Auteur, Lyon 1942. Il existe au moins trois éditions de ce titre. Sur une île déserte un homme l’ace face avec une créature gigantesque.
- « Les catacombes infernales » de L. Van der Haeghe et Jean des Marchenelles. Collection «Notre Rêve» 1944.Encore une araignée gigantesque et affamée.
- « Le monstre bleu » de Thyde Monnier. Dans « Les œuvres libres » 2éme série.1945. Une piqûre de celle-ci pourra régler bien des problèmes.
- « L’impossible enquête » de Pierre Jouvet. A Lyon chez l’Auteur 1946, Il existe deux présentations différentes de ce roman. L’araignée géante, le retour (avec en prime toutes ses petites sœurs).
- « Expédition épouvante » de Benoit Becker. Fleuve Noir, Collection «Angoisse» n° 4. 1954. Réduction de taille d’humains donc augmentation de celles des araignées.
- « Araignées dans le plafond » de Claude Veillot. Nouvelle parue dans «Fiction» n° Spécial hors série Anthologie de la S.F. Française mai 1954. Pages 190 à 204.
- « L’araignée du Professeur Bjornsen » de Kurt Wargar dans la revue «Galaxie» 1ère série N° 6. Mai 1954 Pages 5 à 11.
- « L’homme qui rétrécit » de Richard Matheson. Éditions Denoël «Présence du Futur» N° 18, 1957. Réduction de taille du héros mais bataille mémorable avec une locataire de la cave
- « La mort vient des étoiles » de Richard-Bessiére. Éditions Fleuve Noir «Anticipation» n° 214. 1962. Bon d’accord ! Elles viennent des étoiles, mais agressives les bestioles…
- « La sortie de l’araignée » nouvelle de Jean Ray parue dans « Le carrousel des maléfices ». Éditions Marabout N° 197, 1964, Réédition « le masque fantastique » N° 10, 1978. Réédition Nouvelles éditions Oswald N° 150, 1985. Page 97 à 104.
- « L’araignée d’eau » de Marcel Béalu. Nombreuses éditions dont Nouvelle Office d’Éditions, 1964, dans le recueil du même titre. Pages 11 à 35.
- « Mme Atomos sème la terreur » de André Caroff. Editions Fleuve noir « Angoisse » N°115.1965. La redoutable asiatique ne pouvait s’empêcher de créer un dangereuse araignée géante.
- « La mygale » de Maurice Limat. Éditions Fleuve Noir. Collection «Angoisse» n° 123. 1965.Notre Teddy Verano national aux prises avec un redoutable adversaire à plusieurs pattes, un monstre hideux du nom de Lasiodora.
- « La toile d’araignée » de Maurice Vernon. Éditions Gai liera «Bibliothèque de l’Étrange». 1972. Nouvelle variation sur la femme fatale.
- « L’araignée noire » de Jérémias Gotthelf. Longue nouvelle parue dans le recueil « L’Allemagne fantastique ». Edition Marabout Géant. 1973. Pages 211 à 277
- « L’araignée » d‘Elisabeth Walter. Nouvelle parue dans le recueil « Histoires Anglo-saxonnes de vampires ». Librairie des Champs-Élysées. 1978. Pages 199 à 221.
- « Spider master » John Flanders dans le recueil « Les contes du Fulmar ». Nouvelles éditions Oswald N°171 1986. Pages 121 à 124.
- « L’aventurier de Mars » de Edgar Rice Burroughs. Éditions Antares.1986. Une araignée géante pas très amicale.
- « Le dieu monstrueux de Mamurth » de Edmond Hamilton. Dans le recueil éponyme. Nouvelles éditions Oswald N° 176.1986
- « Le monstre du Docteur Karlof »de Wallace Edger. Collection «Futura», sans date. Réédité en 1987, premier volume de la collection «Procyon». Encore une araignée vampire.
- « La maison de l’araignée » de Fritz Leiber. Nouvelle parue dans « Le piano satanique », éditions Encrage, collection «Pulps» n° 6. 1988. Pages 67 à 90.
- « L’amour venin » de Sophie Schallinger. Éditions du Rocher. 1989. Une petite fille utilise une «araignée de laboratoire» à des fins personnelles.