Dossier Illustrations: « La Station Centrale Des Aéronefs » Par Albert Robida

Posté le 10 mars 2012

Dans les villes futures décrites avec brio par nos anticipateurs, le ciel est sillonné par un ballet incessant de véhicules aériens de toutes sortes. L’architecture démesurée se compose d’immeubles immenses dont les toits font office de pont d’envol où des engins divers et variés déversent un flot continu de passagers. Les transports aériens avec son cortége d’aérocabs, aérochalets, omnibus aériens, sont le moyen le plus sûr de se déplacer dans un monde frémissant et bouillonnant, envahi par un progrès qui ne cesse de transformer notre vie.

Chaque hôtel particulier possède son pont d’envol, chaque maison est équipée d’un balcon pour accueillir ses frêles esquifs aériens. Il faut se souvenir de ce numéro spécial de « L’assiette au beurre:  A nous l’espace » illustré par A.Guillaume, véritable festival aérien, où le « plus lourd que l’air » occupe la moindre partie de notre existence. Dans une magnifique composition de Arnould Moreau pour la nouvelle de Octave Béliard «  La journée d’un parisien au XXI éme siècle » (« Lecture pour tous » Noël 1910) nous assistons depuis le toit d’un immeuble Parisien au spectacle grandiose de ses vaisseaux aériens qui se posent majestueusement sur ses pistes d’atterrissages démesurées. Henri Lanos avec tout le génie et le talent que nous lui connaissons, ne fut pas non plus avare de magnifiques compositions, notamment dans la revue « Je sais tout » et « Lecture pour tous » et l’on assiste alors à l’accostage de ses magnifiques oiseaux gigantesques sur de spectaculaires structures aériennes. La dessin inspiré de Pellos se prêtera également au jeux dans « La guerre des forces » de Henri Suquet pour la revue « Jeunesse magazine » en 1939. Dans le roman de A.Vilgensofer « La terre dans 100 000 ans » ( Editions H.Simonis-Empis 1894)la nouvelle Paris est ainsi parsemée de ces innombrables toits servant d’amarrage à cette multitude de géants aériens, les auteurs de ces vieilles anticipations ne pouvant se défaire de l’utilisation du dirigeable électrique comme moyen principal de transport. Dans cet autre roman tout aussi inventif et d’une rchesse thématique tout aussi surprenante que le précédent texte, c’est au tour de Jean Chambon avec son « Cybéle, roman extraordinaire dans l’avenir » (Georges Carré éditeur 1891) de nous faire part de ses délires architecturaux où la pyramide de Chéops Rénovée et l’acropole d’Athènes sont devenues des immenses aérogares. Mais cet inventaire pourrait faire l’objet d’une liste interminable tant auteurs et illustrateurs se prêtèrent à cet exercice fascinant et source d’une imagination des plus débordante.

Pour l’heure arrêtons nous quelques instants sur une superbe planche de Robida qui dans son « XXéme siècle » (Librairie illustrée Montgredien & Cie ) parvient si bien à nous émerveiller tant par sa plume féconde et humoristique que son pinceau brillamment inspiré. Ballons Transatlantiques, Aéronefs omnibus,Aérocabs, sillonnent une ville trépidante où tout se bouscule et s’entrecroise. C’est un concentré de tout ce que le progrès peut nous apporter de mieux pour notre plus grand confort, mais surtout pour le plus grand plaisir des lecteurs que nous sommes.

Dans cette œuvre remarquable, tout comme le reste d’ailleurs, Albert Robida excelle dans l’imaginaire le plus jovial et, sujet du jour oblige, utilise de nombreux édifices Parisiens comme source de stationnement. Ainsi assistons nous à l’arrivée de sympathiques aérocabs en forme de poissons au sommet de la tour St Jacques et à une arrivée mouvementée à la station centrale des aéronefs de Notre Dame.

Je vous laisse donc admirer cette planche absolument merveilleuse et recommande, à celles et ceux qui ne connaissent pas encore l’œuvre de ce génial écrivain/illustrateur, de se lancer sans plus tarder dans son œuvre des plus admirable.

 

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