« L’homme qui change de corps » de Jean sologne. Editions Colbert « Le mot de l’énigme » .1942. Illustrations de Marcel Norsac
Avant de se suicider, le docteur Claude Merry adresse une lettre à la police où il confesse l’horreur de ses crimes perpétrés au nom de la science. Professeur d’occultisme psychique il inventa une curieuse substance lui permettant de « changer de corps ». Il appellera cela la « transfusion des âmes ». En effet il pense qu’il est possible de permuter les esprits au moment précis où la mort leur fait quitter leur corps. Il va donc créer deux substances l’une injectant un poison mortel légèrement avant son antidote, ce qui permettra de libérer l’âme sans porter atteinte à son enveloppe charnelle, en théorie…. Il constate de plus que au moment de mourir, l’âme s’échappe par la bouche et les yeux. Il va « tester » sa méthode sur un chien enfin d’en éprouver l’efficacité et après avoir inoculé les deux substances et imposer mentalement la permutation, se retrouve dans le corps de la malheureuse bête. Le seul petit problème, c’est qu’il ne parvient plus à réintégrer son corps et pour cause ce dernier est…mort ! Un drame me direz vous mais ayant encore gardé toutes ses facultés intellectuelles il va, par un concours de circonstances et une suite d’événements extravagants, faire la connaissance d’un singe dont il parviendra également investir le corps avant de se retrouver de nouveau dans celui d’un jeune et élégant bipède. Comme aspiré dans une spirale infernale, nouveau changement de propriétaire et passage dans le corps de la femme qu’il aimait. En fait il lui avait avoué son mystérieux pouvoir et celle-ci voulant « juste essayer pour voir » se retrouva définitivement sur le « boulevard des allongées ».
Son périple va ainsi se poursuivre de corps en corps, n’arrivant jamais à trouver le réceptacle « idéal » et poussé probablement par une curiosité malsaine. Au final il terminera son macabre périple,dans l’enveloppe charnelle du Dr Stéphane Bernard qui venait de mettre au point un vaccin contre le cancer. Malheureusement le génial scientifique n’ayant pas couché la formidable recette sur papier, ces illustres cervelles préférant souvent tout garder dans leur tête, Merry réalise la stupidité de son acte puisque par cette occupation illégale de ce corps, il vient de sceller le sort de millions d’individus atteints de cette horrible maladie. Préférant disparaître afin d’éponger sa dette envers l’humanité, il décide de se suicider en avouant aux forces de l’ordre son abominable méfait…si toutefois celle-ci porte crédit à cette ahurissante histoire de « l’homme qui change de corps ».
Un texte assez amusant, pauvre en explications « scientifiques », mais dans ce genre de récit est-ce bien nécessaire ? Cette curieuse invention un peu passe partout, est le prétexte à un roman des plus légers où l’auteur, par l’intermédiaire de son illustre « savant fou » nous fait apprécier les états d’âmes et les sensations d’un homme qui va tester différentes enveloppes charnelles, chien, singe, femme, vieillard, riches et pauvres…..Un voyage intérieur par rebonds des plus cocasse, souvent drôle et au final assez distrayant !
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