Je viens donc de terminer le cinquième volume des aventures de Andrew Singleton et James Trelawney et c’est avec regret que le livre a été refermé, tellement l’histoire m’a passionnée, me plongeant dans cet état de béatitude que nous autres lecteurs atteignons, à la lecture d’un excellent ouvrage. Je ne vous cache pas toute l’admiration que j’éprouve pour cet auteur talentueux et si parfois j’ai une prédisposition à un enthousiasme des plus enjoué, c’est parce qu’il existe fort heureusement des écrivains qui nous font réellement plaisir et qui ne boudent ni leur temps ni leur générosité afin de nous offrir des romans tout simplement parfait : Une générosité qui est un gage de respect vis-à-vis du lecteur et ça les amis, c’est une bénédiction.
Car le détective de l’occulte, est un genre particulier, répondant à certains critères que nous autres amateurs inconditionnels, recherchons avec une grande avidité. Un domaine où le maître mot est sans contexte l’originalité, en abordant une thématique peu ou prou utilisée. Avec Fabrice Bourland, chaque roman est une invite à autant d’univers fantastiques des plus innovants, avec cette précision conférant à la maniaquerie, attribuant à l’histoire une certaine authenticité qui n’est pas pour nous déplaire. Une minutie d’orfèvre dans la description des lieux, des personnages et de certaines technique utilisées à l’époque ( les descriptions des différentes formes d’embaumements sont un modèle du genre) qui rendent l’avancée de l’enquête encore plus trépidante avec la construction de chapitres forts remarquables qui au fur et à mesure, s’infiltrent en nous en déversant dans nos circonvolutions cérébrales,comme un produit indispensable dont nous ne pouvons nous passer : Les romans de l’auteur entraîneraient-ils une dépendance ?
Ainsi dans « Le serpent de feu » le héros va-t-il se retrouver à poursuivre une ombre inquiétante, dans une fumerie d’opium située dans une lugubre Chinatown,décrite avec une telle authenticité que l’on à l’impression d’en ressentir les effluves d’opiums. Tout y transpire, la crasse, la misère, la corruption et le vice. Ce Chapitre intitulé « Au paradis vert de Ji Hao » est un brillant exemple du talent de l’auteur, qui se déguste avec délectation me donnant ainsi l’impression de revivre les heures les plus glorieuses de « Fu-Manchu ».Tout comme cet autre chapitre, un de mes préférés, « « Aleister Crowley » où la rencontre Andrew Singleton avec cet édifiant personnage dans les deux sens du terme, grand maître d’une société secrète et dont les talents culinaires donnent lieu à des recettes d’une grande complexité à base de substances que la morale réprouve et qui ne manqueront pas de vous faire planer le cas échéant, pour le restant de la journée.
Une investigation fort troublante qui va conduire nos deux personnages, certainement les plus intéressants de cette nouvelle vague des détectives de l’occulte, à la poursuite d’un homme possédant un étrange pouvoir sur les morts. Un enquête initiatique où la toute nouvelle passion pour l’étude de la fameuse « Golden Dawn » (Aube dorée) va mener ces deux intrépides traqueurs de mystères, aux frontières de la mort. Car dans ce roman, dont le développement et la minutie exemplaire ne peuvent que forcer l’admiration, l’auteur ne se livre pas au simple exercice d’une éventuelle invasion de « morts-vivants » comme pourrait le laisser supposer le résumé de l’éditeur, mais d’une plongée ténébreuse dans les mystères des sociétés secrètes dont le but ultime n’est autre que de se rapprocher au plus près des arcanes des sciences ésotériques, au risque parfois de se brûler les ailes et d’y laisser la vie. Et comme pour apporter une touche supplémentaire « Le serpent de feu » baigne dans une ambiance d’avant guerre sur fond de couronnement du roi George VI rappelant au plus cinéphiles d’entre nous, le fameux film deTom Hooper « Le discours d’un roi », et des références au cinéma, il y en aura bien d’autres. Décidemment Fabrice Bourland ne nous laisse aucun répit.
Un roman foisonnant ,riche et inventif qui ne fait que renforcer toute l’attention particulière accordée à un auteur dont j’attends à chaque fois avec une impatience de plus en plus grandissante le prochain roman.Je m’étais un peu plus longuement étendu sur les qualités intrinsèques de cet auteur lors d’un antérieur coup de coeur et la lecture de cette cinquième aventure ne fait que confirmer quelques chose que je savais déjà
Allez juste une petite critique, la couverture assez banale et qui ne met pas en valeur cet excellent roman, peut-être aurions nous aimé quelques chose de plus…fantastique? Mais comme le dit le proverbe « Qu’importe le flacon… »
A consommer sans modération toujours chez le même éditeur, les autres aventures de ce duo de choc :D
- « Le fantôme de Baker Street » N° 4090.
- « Les portes du sommeil » N°4091.
- « La dernière enquête du chevalier Dupin » N° 4207
- « Le diable du Crystal Palace » N° 4260
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