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Archive pour juillet 2012

Bibliographie Sélective Des Ouvrages Critiques Sur Les Des Détectives de L’occulte En Littérature

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 Dossier les « Détectives De L’impossible »

 

 

Vous avez dit « Bizarre » !

Fervent admirateur de littérature fantastique tout comme de vieille S.F., il est un genre resté pendant fort longtemps dans l’ignorance et qui n’a de cesse d’exciter ma fibre de lecteur : Les Détectives de l’Occulte. Qualificatif qui au gré des experts et des critiques avertis se transformera en Détective du Bizarre, de L’étrange, de L’impossible, de L’incroyable…..la liste est longue et rend les recherches sur le net assez hasardeuses. Oscillant entre le fantastique et le récit policier, ce genre trouve avec peine ses repères car justement ne faisant partie d’aucune catégorie. Pourtant les précurseurs furent nombreux et de Dupin d’Edgar Allan Poe aux novélisations de la série X-Files, près d’un siècle de chasseurs de fantômes hanta les rayonnages de nos bibliothèques.

Mais il ne faudrait pas trop crier victoire à une époque, où en dépit d’une grande sympathie pour le genre avec un Dylan Dog adapté au cinéma , cette branche mutante de la «paralittérature» reste encore peu connue. L’historique en est incertaine, les ouvrages y faisant référence sont rares pour ne pas dire anecdotiques. Pourtant, quelle imagination, quel délire, on tremble devant les exploits de Carnacki, John Silence et autres Sar Dubnotal (le grand psychagogue). Au-delà du personnage central de l’histoire, bien souvent l’auteur nous livre un pur joyau de la littérature fantastique, avec une ambiance des plus propice explorant par la même tout le panthéon des créatures infernales que l’enfer est en mesure de lâcher sur notre pauvre humanité.. Ah ! Les amis,essayons d’imaginer un seul instant une aventure de Harry Dickson réalisée par Alain Resnais ou alors un Peter Cushing interprétant Carnacki ou Eddy Constantine dans le rôle de Teddy Verano...

Le petit répertoire qui va suivre va donc regrouper, dans la mesure du possible, les articles les plus intéressants ayant abordés le thème des détectives de l’occulte. Il faut savoir que bien souvent il ne s’agira que de textes courts, préfaces ou postfaces recueillies au hasard de quelques ouvrages garnissant ma bibliothèque. Peut-être guidera t-il certains d’entre vous dans cet extraordinaire univers, à la recherche de quelques références, orphelines d’un ouvrage complet digne de ce nom. Mais avec un peu de chance, nous sera-t-il possible de voir un jour un véritable « Bible » de références avec auteurs, héros, bibliographie, ou tout simplement une revue spécialisée (ou amateur) osant une fois pour toute se lancer sur les traces de ces fins limiers du bizarre. Il semblerait que pour cette dernière notre rêve semble se concrétiser quelque peu avec la revue« Science-fiction magazine » ainsi que les deux volumes regroupant les publications faites lors de colloque de Cerisy autour des détectives de l’occulte.

 Mais nous sommes de grands rêveurs par excellence et en amateurs des littératures de l’imaginaire, nous savons tous que dans le domaine de la conjecture, tout est envisageable, même l’impossible.

 

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Bibliographie sélective des ouvrages critiques sur les des détectives de l’occulte en littérature.

 

- « Martin Hessélius, médecin Allemand » Préface au recueil « Les créatures du miroir » de Shéridan Le Fanu. Editions Eric Losfeld.1967. Texte repris dans la réédition parue dans le volume du même nom, éditions Marabout N° 622.1998

- « Le Chat Mur» N° 3. Juin 1983. Spécial W. H. Hodgson.

Carnacki : Une présentation de Luke J. Baird avec bibliographie anglaise. Pages 27 à 29.

Carnacki the Ghost-Finder : De Peter Christen. Pages 30 et 31.

Carnacki le chasseur de fantômes : De Xavier Legrand- Ferroniére. Pages 32 à 36.On ne félicitera jamais assez cette louable entreprise pour ce magnifique numéro spécial consacré à cet extraordinaire écrivain malheureusement décédé trop tôt. Cette étude reste à ma connaissance une des rares accessible en langue française en incluant également le numéro 1 hors série de «Crépuscule» en 1981, traduite et éditée par les bons soins de Richard D. Nolane (Olivier Raynaud). Il s’agissait à l’origine d’une étude réalisée par Sam Moskowitz.

- « Hodgson ou la quête du surnaturel » Préface de François Truchaud à l’ouvrage « Carnacki et les fantômes » (Nouvelles Editions Oswald. 1982) Volume 44. Pages 9 à 12. Rapide présentation de cette réédition des aventures du Chasseur de Fantômes

- « Détectives de ténèbres » Longue préface aux « Nouvelles aventures de Harry Dickson» (éditions Corps 9 1989).En six pages, François Ducos, le Capitaine en second du «Fulmar», nous brosse un éventail rapide mais bien fourni des principaux détectives de l’occulte en littérature.

- «  Les détectives de l’incroyable »1ère partie. N° 11 de la revue «Le Fulmar». Septembre 1982. Deuxième  partie N° 12 de la revue «Le Fulmar». Décembre 82 – Janvier 1983.Dans ces deux numéros, uniques en leur genre, François Ducos nous livre une analyse et un inventaire d’un bon nombre d’auteurs qui se livrèrent au mélange subtil du roman policier et du fantastique. De Sâr Dubnotal à Karl Kolchack en passant par l’incontournable Harry Dickson, Doum du prolifique J. L. Bouquet ou bien de Teddy Verano de M.Limat, cette étude reste à ce jour la seule référence digne d’intérêt. Comportant de nombreuses illustrations, l’auteur y aborde également de façon succincte la télévision ainsi que la bande dessinée : un must !

- « Kevin Rocamir, le détective de l’incroyable » Préface de F. Ducos de la revue « Le Fulmar » N°6, 4ème trimestre 1981.Introduction à la bande dessinée de J.P.Laselle et de Sanahujas : «  Les semeurs de cauchemars » une aventure de Kevin Rocamir le chasseur de monstres. Intéressant car l’on y apprend la genèse de ce détective de l’impossible avec le détail de ses diverses aventures. A noter également un synopsis d’une aventure inédite : « Wana KOng,ALIAS LA Vipère Noire »

 - « Jules De Grandin, le Sherlock Holmes du surnaturel » «Super Poche» Fleuve Noir. Mars 1996. Pages 9 à 61 (préface) Ouvrage préfacé par Francis Saint Martin qui, sur presque trente pages nous révèle l’historique de cet extraordinaire personnage crée par Seabury Quinn. Présentation de sa technique d’investigation, de la ville dans laquelle De Grandin oeuvre le plus souvent (Harrisonville, lieu géométrique de toutes les terreurs) des personnages qu’il affronte et faisant partie de son entourage, bref, tout ce que vous devez savoir sur ce singulier personnage qui n’hésite pas à en découdre avec un bon nombre de spectres bien belliqueux. «Par la barbe d’un bouc vert !»A noter une très rigoureuse bibliographie en fin de volume.

- « La face cachée du détective mondial ou les enquêtes secrètes de Sherlock Holmes » Préface de Yves Varende au recueil de nouvelles inédites  « Sherlock Homes revient ». «Super Poche» Collection dirigée par François Ducos. Fleuve Noir. Mars 1996.Pages 7 à 33.

- « Le pérégrin du fantastique » Préface de Yves Varende à l’intégrale des aventures du Dogstopn H.Juge « Les légions du néant » de Andriat & Mythic. «Bibliothèque du Fantastique » Collection dirigée par François Ducos. Fleuve Noir. Mars 1998.Pages 9 à 50

Non répertorié par la géographie officielle, la Féerlande est un un chapelet de petites îles belges de la mer du Nord. C’est dans cet univers insulaire, et presque intercalaire, que Dogston H. Juge mène ses enquêtes au pas de course. D’étranges affaires conduisent ce policier monolithique, tenace et violent, aux frontières du possible et souvent bien au-delà. Au centre de Hightoren-City, capitale administra­tive de l’archipel, existe Juridiction Zéro, une zone très ancienne qui semble digérer les hors-la-loi se réfugiant der­rière ses hauts murs. Le jour où des créatures sanguinaires en sortent par mégarde, Dogston, nullement impressionné par le surnaturel, intervient à sa façon habituelle à coups de poing et de revolver. Il aura la même délicatesse pour résoudre le mystère Duckstone dont tous les habitants ont été transformés en automates, et pour vaincre Le Voleur d’ans et les terribles Légions du néant échappées du pandémonium lovecraftien.

- « Derrière le silence », Préface de Mike Ashley aux deux tomes consacrés au détective d’Algernon Blackwood : John Silence. Editions «Sombre Crapule», volumes 1 et 2. 1er trimestre 1989. Pages 5 à 9.Briève présentation de l’auteur et des différentes aventures de Silence. On regrettera le manque de précision concernant les dates de parutions.

- « Au seuil de l’abîme » Préface de F. Truchaud au roman en deux parties de Denis Wheatley : « Les vierges de Satan », volumes 121 et 122. Nouvelles Editions Oswald. Octobre 1984. Pages 5 à 8.Présentation de l’oeuvre de Wheatley et de son célèbre personnage le Duc de Richleau que l’on rencontre dans au moins trois aventures fantastiques. Entre l’aventurier et l’agent secret, il ne s’agit pas à proprement parler d’un détective de l’occulte mais ce singulier héros luttera au cours de plusieurs récits contre les forces du Mal.

- « Vous avez dit Zombie », préface de F. Truchaud au roman de Denis Wheatley : « Etrange conflit », volume 15 de la collection «NéO Plus». Nouvelles Editions Oswald. Février 1988. Pages 7 à 9.Quelques éléments supplémentaires nous sont révélés concernant le Duc de Richleau.

- «  Docteur De Grandin je présume ? », Préface de Danny de Laet pour l’ouvrage « Les archines de Jules de Grandin » par Seabury Quinn. Le Masque Fantastique, Librairie des Champs- Elysées. 1979. Pages 5 à 13. Avant les références citées plus haut, il s’agissait de la seule présentation digne de ce nom concernant Jules de Grandin.

- « Les détectives de l’incroyable dans les fascicules et les récits courts » Article de F. Ducos dans les «Cahiers Jean Ray» N°8. 1978. Pages 17 à 26.La première étude sérieuse, à ma connaissance, sur le sujet nous intéressant.

- « Jean-Louis Bouquet, explorateur des âmes en crise » Préface de Francis Lacassin pour l’ouvrage «  L’ombre du vampire » de J.L. Bouquet. Editions Marabout. Volume 1059. 1978. Pages 5 à 12.Dans cette préface Lacassin nous présente Paul Dumviller dit «Doum» journaliste au «Paris-Monde». Dans la lignée de Rouletabille, celui-ci sera impliqué dans plusieurs affaires fleurant bon le fantastique. Très peu connus, tout comme « Les mémoires d’une voyante » 12 récits extraordinaires, qui parurent dans la revue «Confidences» ces récits méritent de nos jours d’être redécouvert. Pour les amateurs de J.L. Bouquet et ce pour la petite parenthèse, se référer à l’excellent dossier de la revue «Mercury», revue de l’insolite n° 12 oct/nov/déc. 1967. n°13 Janv/fév. 1967. Des numéros uniques en leur genre.

- « Eramus Magister », Préface de R. D. Nolane et de l’auteur Charles Sheffield pour l’ouvrage du même nom. Editions Garancière. Collection «Aventures Fantastiques». Volume 11. Septembre 1986. Pages 6 à 9. Petite présentation (hélas trop courte) de ce Sherlock Holmes de l’aventure fantastique. Très bon textes se déroulant dans «La brumeuse Angleterre du XVIIlème siècle, alors que les Démons marins hantent les côtes Ecossaises et que le petit peuple danse sur les collines au clair de lune… »

- « La balle au bois dormant » Préface de Vincent Cornier dans « Mystère Magasine »» n° 17.Présentation du détective «scientifique» Barnabas Hildreth que l’on retrouvera dans deux autres aventures : «  L’odeur mortelle » (Mystère Magasine n° 19) et « La mante qui riait » (Mystère Magasine n° 21). Ces trois aventures sont à fortes tendances fantastiques.

- «  Dis moi qui tu hantes ». Courte préface de J.P. Moumon de sa revue «Antares» n° 20, sur les détectives de l’occulte. Présentation faite à l’occasion de la traduction d’une nouvelle de Ronald Chetwynd Hayes mettant en scène Frédérica Masters et Francis Saint-Clare (Cycle du Monster Club)

- « De la primauté de l’imaginaire » Préface de Roland Lecourbe pour le volume « Les détectives de l’impossible » recueil de douze nouvelles insolites. Editions Le Terrain Vague. 1991. Pages 11 à 13. Outre une préface très pertinente, chaque auteur et chaque nouvelle sont présentés (titre original, date, etc…) avec beaucoup de talent et d’érudition. Les textes ne sont pas tous du «pur fantastique» mais quel plaisir de lecture… A découvrir !

- « Le péril jaune » Préface de F. Truchaud pour « Steve Harrisson et le maitre des morts » Nouvelles Editions Oswald. Janvier 1985. Volume N° 127. Pages 5 à 8.

- « Retour à River Street » Préface de F. Truchaud pour « Steve Harrisson et le talon d’argent ». Nouvelles Editions Oswald. Mars 1985. Volume N° 132. Pages 5 à 8. «Steve Harrisson, le célèbre détective chargé de faire régner l’ordre et la loi dans River Street, le quartier oriental, lieu géométrique de toutes les terreurs». Les histoires dans ces récits ne présentent qu’une trame toute mince, ils ne servent, en fait, que de prétextes afin de nous plonger dans des histoires fantastiques où ce «musclé» détective de l’étrange rencontrera, monstres, sorciers et magiciens de toutes sortes. Excellentes préfaces donc du traducteur qui nous présente dans le détail (bibliographie précise) cet extraordinaire et délirant privé.

 

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- « La marque de Caïn » Préface de F. Truchaud pour « Solomon Kane » Nouvelles Editions Oswald. 1er trimestre Volume N° 38. Page 5 à 8.

- « La fin du voyage » Préface de F. Truchaud pour « Le retour de Kane ». Nouvelles Editions Oswald. Mars,Volume N° 38. Pages 5 à 8.Plus qu’un instrument de la colère et de la justice de Dieu qu’un détective de l’occulte Solomon Kane mérite toutefois une petite place dans cette courte bibliographie. En effet, ce puritain Elizabéthain est un chasseur de fantômes, traquant l’horreur et ses multiples visages. Vampires, morts-vivants, goules, rien n’échappe à son bras vengeur. Comme de coutume chez Howard la force sera loi et l’épée sera bien souvent plus efficace que n’importe qu’elle incantation.

- « De Joe Bell à Edmund Bell » Préface de F. Ducos pour le volume « L’élève invisible et autres enquêtes de Edmund Bell ». Editions Claude Lefrancq. 1985. Pages 7 et 8. « L’homme aux mille visages » Postface du même volume par Danny de LAET. Pages 259 à 266.

- « L’année Jean Ray / John Flanders »  Préface de Albert Van Hageland pour le volume « L’ombre rouge et autres enquêtes de Edmund Bell ». Editions Claude Lefrancq. Décembre 1987. Pages 5 à 8. Un autre détective de l’étrange, imaginé par le prolifique Ray/Flanders. Beaucoup plus adressé à un public d’adolescents il n’en reste pas moins un brillant exemple du talent de l’auteur Gantois qui réussit au travers des enquêtes de ce détective amateur, à nous procurer de bonnes histoires mâtinées de fantastique.

- « Le pérégrin du fantastique » Préface de Yves Varende à l’intégrale des aventures de Dogston H.Juge de Andriat & Mythic. « Les légions du Néant » Editions Fleuve Noir « Bibliothèque du fantastique » Dirigée par François Ducos.1995.

Non répertorié par la géographie officielle, la Féerlande est un un chapelet de petites îles belges de la mer du Nord. C’est dans cet univers insulaire, et presque intercalaire, que Dogston H. Juge mène ses enquêtes au pas de course. D’étranges affaires conduisent ce policier monolithique, tenace et violent, aux frontières du possible et souvent bien au-delà. Au centre de Hightoren-City, capitale administra­tive de l’archipel, existe Juridiction Zéro, une zone très ancienne qui semble digérer les hors-la-loi se réfugiant der­rière ses hauts murs. Le jour où des créatures sanguinaires en sortent par mégarde, Dogston, nullement impressionné par le surnaturel, intervient à sa façon habituelle à coups de poing et de revolver. Il aura la même délicatesse pour résoudre le mystère Duckstone dont tous les habitants ont été transformés en automates, et pour vaincre Le Voleur d’ans et les terribles Légions du néant échappées du pandémonium lovecraftien.

- « Le fantôme de Sherlock Holmes » Préface de Yves Varende à  « Sherlock Holmes et les fantômes » de Yves Varende. Editions Fleuve Noir « Bibliothèque du fantastique » Dirigée par François Ducos.1999.

- Préface de Claude Deméocq à « Les exploits de Harry Dickson » de Gérard Dôle. . Editions Fleuve Noir « Bibliothèque du fantastique » Dirigée par François Ducos.1996.  

- « Harry Dickson et la SF.ou mise au point sur les raports du héros de Jean Ray avec la Science Fiction » Par Marc Madouraud. « Bulletin d’anticipation ancienne et de littérature fantastique » N° 12. 1993.

« Vous avez dit bizarre? Bibliographie sélective des détetives de l’impossible en littérature » Par Jean-Luc Boutel.« Bulletin d’anticipation ancienne et de littérature fantastique » N° 18. Juillet 1997

- « Rosamond Lew, détective de l’étrange et aventurière de charme » Par Philippe Gontier. « Bulletin d’anticipation ancienne et de littérature fantastique » N° 33. 1er Trimestre 2004.

 

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En 2007 les éditions « Le Manuscrit » éditèrent deux forts volumes regroupant les publications de nombreux intervenants réunis lors du colloque de Cerisy ayant eu lieu du 21 au 31 Juillet 1999 avec pour thème « Les détectives de l’étrange ». Sous la direction de Lauric Guillaud, grand amateur des littératures fantastiques et de Jean-Pierre Picot ses deux pavés rassemblent une somme de renseignements pour la passionné voulant approfondir quelque peu cette thématique. En voici un bref aperçu :

Note de l’éditeur

« Ce colloque, au croisement du fantastique et du policier explore une double transgression : celle du Réel par l’étrange, celle de la Loi par le criminel. Assigner cette origine commune, c’est révéler le lien et en même temps la tension entre le positivisme policier et la quête métaphysique du fantastique. Derrière toute enquête il y a une quête dont l’Homme est l’origine et la fin. Le Colloque de Cerisy « Les Détectives de l’étrange » (tenu du 21 au 31 juillet 1999′ sous la direction de Lauric Guillaud et de Jean-Pierre Picot), regroupe des communications aussi érudites que diverses partant de contrées familières (Poe, Conan Doyle, Leblanc…) vers des horizons plus inattendus (Dracula, Dario Argento, X-Files…). Entre littérature, mythe, philosophie, et psychanalyse, il rend ses lettres de noblesse à un genre complexe »

 

Tome 1 « Les détectives de l’étrange domaine Anglo-Saxon.»

-         Les détectives de l’occulte : du « Psychic sleuth  à l’enquêteur ontologique par Lauric Guillaud.

-         De Poe à Mérimée : savants lecteurs de savoirs étrangers. Pr Maryse Petit.

-         Double assassin dans la rue Morgue par Henri Justin.

-         Shéridan Le Fanu : Le Dr Hesselius, faux détective. Par Gaïd Gérard.

-         M.P.Shield, énigmatique bâtisseur d’énigmes. Par Lauric Guillaud.

-         Les mystères de Londres : Fantastique et détection dans la fiction d’Arthur Machen. Par Gilles Ménégaldo

-         Arthur Conana Doyle : Un regard sur l’inconnu. Par Hélène Crignon-Machinal.

-         La métaphysique du mal et les piéges du réel dans les récits policiers de G.K.Chesterton. Par Jean-Pierre Picot.

-         Quête et enquête dans l’œuvre de Algernoon Blackwood. Par Jean-Louis Grillou.

-         Seabury Quinn et W.H.Hodgson : Jules de Grandin et Carnacki vont à la chasse. Par Roger Bozetto.

-         Les monstres immortel de J.D.Kerruish : un détective de l’occulte féminin. Par Jean-Luc Buard.

-         Détectives et vampires. Par Jean Marigny.

Tome 2 « Les détectives de l’étrange domaine Francophone et expansions diverses »

-         De Vidocq à Sherlock Holmes : enquête sur la genèse du détective logico-détectif. Par Stéphane Le Couëdic.

-         Arsène en scène : poétique et théâtre chez  Maurice Leblanc. Par Christian Chelebour.

-         La quête du littéraire à travers l’enquête populaire : Jean Ray et Harry Dickson. Par Arnaud Huftier.

-         Le puzzle et le labyrinthe : du récit policier et du récit d’espionnage chez Stanislas Lem. Par Jean-Pierre Picot.

-         L’en-quête déçue ( A propos des « Frissons de l’angoisse » de Dario Argento). Par Jean Baptiste Thoret.

-         Sérial murder ou la redondante quête du sens dans « X.Files ». Par Guy Astic. .

-         Le mal à dire : enquêter et écouter dans la littérature fantastique. Par Fabienne- Claire Caland.

-         Les détectives de l’étrange : Survol chronologique( 1830-2006). Par Lauric Guillaud.

 

Les éditions « Terre de Brume » propose aux accros de cette thématique une impressionnante collection d’ouvrages qui narrent les exploits de ces audacieux « Sherlock Holmes du surnaturel » Il vous sera ainsi possible d’apprendre bien des choses dans les remarquables préfaces de François Ducos.

- « Le Vampyre des Grampians, les nouvelles aventures de Harry Dickson » de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume.2003.

- « Le loup de Camberwell, les nouvelles aventures de Harry Dickson »  de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume.2004.

- « Visage et métamorphoses de Van Helsing » préface de François Ducos à « Le mystère Van Helsing, histoires de Vampires » de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume.2004.

- « Les ogres de Montfaucon, les extraordinaires aventures du Chevalier Dupin » de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume.2004.

- « Les spectres de Cheyne Walk, mésaventures de Carnacki chasseur de fantômes » de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume.2005.

- « Le cauchemar mandchou, tribulations infernales du Docteur Martin Hesselius » de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume.2005.

- « Le fantastique selon Harry Dickson » préface de François Ducos à « Le diable de Pimlico, les nouvelles aventures de Harry Dickson » de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume 2006.

- « Dissection de la souris d’Hôtel » préface à « Les triomphes de Sherlock Holmes » de Gérard Dôle. Editions Terre de brume.2008.

- « Médecins et spirites face aux ténèbres » préface de François Ducos à « Le manoir hanté de Crec’h ar Vran et autres histoires fantastiques» de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume 2008.

- « Le sacerdoce du détective de l’occulte » préface de François Ducos à « Les proies de la vampire et autres histoires fantastiques» de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume 2009.

- « Les spectres vous embrassent sur la bouche » préface de François Ducos à « Les dossiers secrets de Sherlock Holmes, monstres sur le Tamise » de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume 2010.

- « Détectives des ténèbres de l’ombre à la lumière » préface de François Ducos à « Le fantôme de Wild Harbor et autres histoires fantastiques» de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume 2011.

- « Sir John et John Silence, reflets dans un miroir déformant » »préface de François Ducos à « Un vampire menace l’empire, les affaires réservées de Sir John Fox» de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume 2011.

 

Dans les pages de la revue « Science-fiction magazine » figurent quelques articles qui devraient intéresser bon nombre de nos adeptes de la traque ectoplasmique. En Effet , dés son Numéro 69 (Octobre/Novembre 2010) cette revue eut l’excellente idée de proposer à Emmanuel Collot, l’élaboration de dossiers spéciaux intitulés tout simplement « Détectives de l’étrange » et constituant à mon avis, les prémices d’une structure solide et fiable dans ce domaine. En effet peu de critiques eurent l’idée d’établir une sorte de répertoire par auteur, aussi détaillé, fouillée et analysée. Seul point noir au tableau, la cruelle absence d’un bibliographie complète, permettant ainsi au lecteur un rapide tout d’horizon d’œuvres aussi riches que surprenantes.

-         Numéro 69 : « Carnacki » de William Hope Hodgson.

-         Numéro 70 : « Les extravagances de Mr Jules DE Grandin ».

-         Numéro 71 : « Le duc De Richleau » de Denis Wheatley.

-         Numéro 72 : John Silence « Algernon Blackwood ou les enquêtes sur la réminiscence ».

-         Numéro 74 : « Fu-Manchu » de Sax Rohmer.

-         Numéro 75 : « Charles Auguste Dupin » de Edgar Alan Poe.

Souhaitons que d’autres célèbres débusqueurs de fantômes viendront compléter cette déjà passionnante liste.

 

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Morceau de choix que celui concernant Harry Dickson, le plus célèbre des détectives ce «Sherlock Holmes Américain» dont les enquêtes le menèrent plus d’une fois dans les antres de l’horreur. Tous les genres y seront abordés et bon nombre de créatures du «Panthéon des monstruosités» y seront présentés.

Fort heureusement en raison de la célébrité de Jean Ray et principalement de certains nostalgiques comme Alain Resnais, F. Ducos, Gérard Dole et tant d’autres, le mythe du détective de l’étrange parvint à se perpétrer.

Cependant en marge de l’oeuvre de Jean Ray, Harry Dickson ne fut pas l’objet d’une étude détaillée faisant référence et état de ses prédécesseurs, successeurs et inspirateurs. Le seul travail accessible à ce jour reste la longue biographie se trouvant en fin de volume (plus de 200 pages) réalisée par Gérard Dole pour le volume « Les exploits de Harry Dickson ». Editions Super Poche – Fleuve Noir. Mai 1996. Pages 641 à 668.

Les références qui vont suivre ne concernent que les études et articles (même courts) dont la lecture me semble la plus instructive.

- « Harry Dickson le Sherlock Holmes Américain » Revue «Le Fulmar» publiée par Pierre Charles

N° 16. Juillet 1983.

N° 17. Août 1983.

N° 18. Novembre 1983.

N° 19. 1983.

N° 20. 1983.

N° 21. 2ème trimestre 1984.

Immense dossier dirigé par l’infatigable F. Ducos. Celui-ci nous livre au fil des numéros une étude approfondie du célèbre héros de Jean Ray. Etude indispensable aux amateurs du genre. Mais serait-il nécessaire de préciser que tous les numéros de la défunte revue « Le Fulmar » sont d’excellente qualité.

Plaisir de lecture, renforcé par la découverte à chaque numéro d’une nouvelle ou d’un roman inédit d’un grand nombre de détectives de l’incroyable : Harry Dickson, Antoine V débusqueur de fantômes, Max Corbelin détective de l’obscur, etc…

 

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- « Harry Dickson le Sherlock Holmes Américain », 2 tomes.

Aux éditions Recto-Verso. Collection» •Ides… et autres». Dirigée par Bernard Goorden. Edition limitée à 500 exemplaires

Tome I Juin 1981.

Tome II. Juin 1983.

Véritable bible pour les amateurs du genre, Jacques Van Herp décortique toutes les aventures du célèbre détective en détaillant toutes les différentes tendances. Aujourd’hui introuvable le deuxième tome comprend en outre une bibliographie critique sur Harry Dickson .

 

- « Harry Dickson détective du fantastique » dans «Magazine Marabout» N° 13. Verviers. Page 4.

- « Jean Ray : Harry Dickson » Article dans «Horizons du Fantastique» N° 3. Mai 1968. Pages 86 et 87.

- « Le cercle des élèves de Harry Dickson » Périodique réservé aux membres de l’association et publié par le C.E.H.D sous la houlette de Gérard Dole. Quelques 7 numéros, plus 10 numéros spéciaux parurent d’avril 1984 à novembre 1989.De nos jours ces publications sont extrêmement rares car le tirage ne dépassait pas, si mes souvenirs sont bons, le nombre des fascicules originaux. Chaque adhérent correspondait à un numéro de fascicule dont le tirage en était limité à 178 exemplaires, peut- être 179 si l’on compte « Le polichinelle d’acier » dont Jean Ray n’en écrivit que le premier chapitre. Le C.E.H.D. est donc une mine de renseignements où il est en outre possible bien souvent de lire quelques bons vieux pastiches.

- « Cahier de L’Herne Jean Ray » Editions de l’Herne. 1980. Contient : J. Van Herp « Le monde de Harry Dickson ». Pages 271 à 281.Colette Baribeau : « Harry Dickson : Typologie ». P.282 à 291.Pierre Jean Remy : « L’académiste et le photographe ». P.292.

- « Harry Dickson ou le détective trouvé à Vannes » Article de Francis Lacassin dans son ouvrage « Passagers clandestins » Editions U.G.E., «10/18». 1979. Pages 337 à 368.11 s’agit en fait de l’histoire de plusieurs projets cinématographiques avortés. Cet article sur Harry Dickson fut repris et augmenté dans l’ouvrage du même auteur parut chez Julliard en 1991 «  À la recherche de l’empire caché ». Pages 267 à 299. Ce dernier comprenant 4 chapitres à la place des deux lors de la première parution.

- « Le monde de Harry Dickson » Article de J. Van Herp dans la revue « Fiction » n° 154. Septembre 1966. Pages 129 à 135.

- « Notes complémentaires à propos des Harry Dickson » dans la revue « Fiction » n° 160. Mars 1964. Pages137 à 139. Article intéressant, il précise en outre les adaptations B.D. de Harry Dickson.

- Préface de Henri Vernes dans le tome 1 de l’intégrale des aventures de Harry Dickson en 16 volumes. Editions Marabout.1966.

- Préface de Jacques Biscéglia à l’ouvrage « Les mystères de la Tamise, les nouvelles aventures de Harry Dickson le Sherlock Homes Américain » Tome 1. Editions Corps 9.1984.

- Préface de Albert Van Hageland à l’ouvrage « Terreurs sur Londres, les nouvelles aventures de Harry Dickson le Sherlock Homes Américain » Tome 2. Editions Corps 9.1985.

- « Détectives des ténèbres » Préface de François Ducos à l’ouvrage «  Le fantôme du British Muséum, les nouvelles aventures de Harry Dickson le Sherlock Homes Américain ». Editions Corps 9.1989.

- « Harry Dickson, mode d’action » Préface de Jean-Baptiste Baronian au volume 104 des Nouvelles Editions Oswald « Trois aventures inconnues de Harry Dickson ».1984.

- « Jean Ray écrivain à géométrie variable » Préface de Jean-Baptiste Baronian au volume 113 des Nouvelles Editions Oswald « Trois aventures inconnues de Harry Dickson ».1984.

- « Brice Tarvel au cœur des ténèbres » Préface de Jean Luc Boutel au tome trois de « Les dossiers secrets de Harry Dickson » Editions Malpertuis.2012

 

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Les Editions « corps 9 » dans une collection dirigée par Jacques Bisceglia décidèrent dés 1983 de rééditer l’ensemble des « Harry Dickson » qui ne furent pas rédigés par Jean Ray. Un total de 24 volumes, tous, ou presque agrémentés d’une préface ou postface des spécialistes du « Sherlock Holmes Américain ».

- « L’opéra de papier à quat’ sous » préface de Gérard Dôle au tome premier.1983.

- « De Fantômas à Furax, la course folle autour du monde de Harry Dickson, le Sherlock Holmes Américain, à la poursuite de Tom Flax le criminel mondial » Postface de Gérard Dôle et Jacques Bisceglia au tome deux.1984.

- « Harry Dickson, le film, 1913 » préface de Gérard Dôle au tome trois.1984.

- « Harry Dickson autonome » préface de Jacques Van Herp au tome quatre.1984.

- « Roman Boek En Kunsthandel » préface de François Ducos au tome cinq.1984.

-   Postface de « La pieuvre noire » au Tome sept.1985.

-   Les confrères Canadiens Français de Harry Dickson » préface de François Ducos au tome sept.1985.

-    Postface de « La pieuvre noire » au Tome neuf.1985.

- « Giuseppe Petrosino il Sherlock Holmes D’Italia » préface de François Ducos au tome dix.1985.

- « Harry Dickson et les fascicules belges » préface de François Ducos au tome onze.1986.

- « Les trois visages d’Allan Dickson » préface de François Ducos au tome douze.1986.

- « Harry Dickson Michel Wyn & la télévision Française » préface de François Ducos et Claude Deméocq au tome treize.1986.

- « Dicksonomania » préface de Gérard Dôle au tome seize.1987.

- « Sherlock Holmes et le secret Batave » Préface de Danny De Laet au tome dix-huit.1988.

- « Les métamorphoses de Sherlock Holmes » préface de Gérard Dôle au tome vingt-deux.1989.

- « Les aventures de Harry Dickson à Gand » Préface de Danny De Laet et « Postface destinée à ceux qui veulent se faire passer pour des spécialistes de Harry Dickson (presse comprise) au tome vingt quatre.1989.

 

Par la suite les Nouvelles éditions Oswald se lancèrent également dans la réédition des textes écrits quand à eux par Jean Ray. Une autre intégrale en 21 volumes. Format relié avec une superbe jaquette réalisée par Jean Michel Nicollet. Tirage limité et numéroté à 5000 exemplaires. Publié sous la direction de Jean Baptiste Baronian avec la collaboration de Jacques Van Herp et Henri Vernes

 

- « Naissance d’un Harry Dickson » de Jacques Van Herp. Préface au tome deux.1984.

- « Au bonheur des fascicules » de Jean baptiste Baronian. Préface au tome trois.1984.

- « Les aventures cinématographiques de Harry Dickson » Préface de François Truchaud au tome quatre.1984.

- « Harry Dickson ou les leurres de l’épouvante » de Jean baptiste Baronian. Préface au tome cinq.1985.

- « Harry Dickson et les femmes » de Jacques Van Herp. Préface au tome six.1985.

- « Ma route avec Harry Dickson » de Henri Vernes. Préface au tome sept.1985.

- « Harry Dickson ou l’enquête fantastique » de jacques Carion. Préface au tome huit.1985.

- « Harry Dickson ou le détective prométhéen » de Philippe Grancher. Préface au tome neuf.1985.

- « Harry Dickson l’homme de Londres » de Alexandre Lou. Préface au tome dix.1985.

- « Par le sang versé » de Jean-Marie Wilmart. Préface au tome onze.1985.

- « La vie d’un héros » de Jacques Van Herp. Préface au tome douze.1985.

- « Jean Ray le sensuel » de Jean-François Jean. Préface au tome treize.1985.

- « Les acteurs du théâtre Harry Dickson » de Claude Deméocq. Préface au tome quatorze.1986.

- « Les caves de Babylone » de Christian Durante Préface au tome quinze.1986.

- «Jean, Arthur, Edgar… » de Jean baptiste Baronian. Préface au tome seize.1986.

- « Une moine d’explications » de Jacques Finné. Préface au tome dix-sept.1986.

- « Harry Dickson et ses collectionneurs » de Francis Goidts. Préface au tome dix-huit.1986.

- « Jean Ray écrivain à géométrie variable » de Jean baptiste Baronian. Préface au tome dix-neuf.1986.

- « J’étais u ami de Jean Ray » de Roland Stragliati. Préface au tome vingt.1986.

- « Et mon tout est un homme » de Jean baptiste Baronian. Préface au tome vingt et un.1986.

 

 

Concernant Harry Dickson, il existe de nombreuses pages sur la toile qui lui consacrent de nombreuses études, il vous suffit de taper le nom du célébre détective sur votre moteur de recherche. Toutefois je ne peux que vous conseiller de consuler avec profit les adresses suivantes:  

   BDFI

 NOOSFERE

IMAGINAIRE
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En guise de conclusion

 

Avant de refermer ce dossier, il me faudrait signaler que d’autres détectives de l’occulte n’ont pas, malgré leur célébrité, inspiré les critiques ou du moins pas suffisamment dans le détail. Je veux parler de «John Sinclair» série Allemande du mystérieux Jason Dark, du «Commandeur» de Michel Honaker, série bien sympathique et trop peu connue sans oublier la fameuse «Agence Arkham» collection dirigée par Francis Valéry. J’en passe et des meilleures.

Pour toutes ces aventures, seul le deuxième plat de couverture apporte quelques précisions sur la genèse de ces investigateurs du paranormal. Le domaine est vaste, inexploré de ce fait il faut beaucoup de courage et de persévérance afin de tout retrouver, sans oublier les «occasionnels» connus pour une seule aventure, ainsi que les détectives du futur (Jan Darzek, Gil Hamilton) les héros de B.D. (Dick Hérisson, Carland Cross) le cinéma et la télévision (Colonel Marsh, Dossiers Brûlants, La Brigade des Maléfices...) Mais il se fait tard, le brouillard enveloppe de son épais manteau les ruelles étroites de mon quartier. Au loin un clocher égrène lentement les douze coups de minuit. Tout être et toute chose dans le halo jaunâtre des réverbères prennent alors des proportions fantastiques. Une plainte formidable déchire brusquement le silence de la nuit, une ombre spectrale s’élève dans le ciel dans un ricanement diabolique : «Ils m’ont retrouvé, il va me falloir payer le prix de toutes ces révélations !»

 

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La Revue « Le Tryptique ». Dossier N°3:  » Rosny Ainé, Poète des Fins De L’Humanité »

 

Avec ce nouvel article signé du toujours prolifique Jean Cabanel et paru dans le numéro 131 de la revue « Le Tryptique », c’est à nouveau un vibrant hommage à ces écrivains de l’imaginaire, pères fondateurs du « merveilleux scientifique », qui vient ainsi d’être rendu. La particularité de ce journaliste à la plume acerbe et bien trempée, est d’avoir en l’occurrence rencontré Rosny Ainé de son vivant, d’avoir été un de ses contemporains et d’en parler avec je pense, la plus grande des objectivités. Si le critique met en doute les qualités de certains romans de Rosny Ainé, ce qui me parait assez légitime en raison de la grande production de l’auteur, il ne tari par contre pas d’éloges pour toute la partie « extraordinaire », en vantant des œuvres phares comme « Les Xipéhuz » ou « La mort de la terre ».

Cette mise en revue de la carrière de l’écrivain, met ainsi le doigt sur une partie difficile de sa vie où Rosny semblait avoir quelques difficultés financières car ne bénéficiant pas semble t-il, de  toute la renommée nécessaire à alimenter la marmite. Une révélation incroyable lorsque l’on sait tout le génie littéraire et la grande hardiesse des thématiques utilisées par cet admirable écrivain. Visiblement, encore un de ceux qui ne furent pas reconnus de leur vivant et il n’était que justice de lui rendre ainsi hommage et de lui rendre, par l’article de Jean Cabanel et par cette mise en ligne, un hommage supplémentaire et de conseiller vivement la lecture de son œuvre conjecturale, à tous les lecteurs qui ne se seraient pas encore adonnés à la lecture de son œuvre inventive, poétique et bien souvent dramatiquement désespérée. L’homme n’est que de passage, n’est qu’une étape dans le tourbillon puissant et inexorable de la vie !

 

J.H.Rosny Ainé

 

Mort, J.H. Rosny aîné ? Mort ? Voilà qui est difficile à concevoir. Mort, celui qui a écrit le roman de la préhistoire et que son goût pour l’anticipation a conduit à décrire les derniers jours de la Terre ? Il semblait que ce mage, cette espèce de grand Tibétain voûté, cet Assuérus des faubourgs de l’Univers ne devait mourir qu’avec la matière même du monde dont sa substance était faite. Il avait depuis quelques années renoncé au prodige facile de sa barbe de houille et ce grand vieillard blanc semblait, non pas défier le Temps, mais être secrètement à sa mesure. Compère et compagnon. Les mondes pouvaient se défaire, les siècles pouvaient accumuler les cataclysmes, J. H. Rosny aîné se contentait de changer de couleur. On pouvait aussi bien imaginer un Rosny Vert comme un gazon anglais aux temps tragiques où, suivant l’image du poète, l’absence aurait «pris la place des choses».

Mort, J.H. Rosny ? Mort, vraiment ? Entre- nous, j’ai bien l’impression que cette sorte d’anticipation ne présage rien de bon pour notre planète. S’il a vraiment disparu celui qui était si visiblement en accord avec la Terre c’est que notre petit Univers n’en a plus pour bien longtemps. Qui nous dit, d’ailleurs, que ces énergies obscures qui favorisaient le règne minéral, artisan de l’anéantissement des hommes, des bêtes et des plantes, n’ont pas commencé leur oeuvre et que l’accumulation dans le monde entier des monstrueuses masses d’aciers et de ferrailles fiévreusement forgées et hâtivement rassemblées ne constituent pas à hâter la venue des fameux Ferro-magnétaux qui, parait-il, doivent présider à la mort de la Terre ? J.H. Rosny, connaissait bien leur pouvoir s’est sans doute sacrifié volontairement par voie d’euthanasie, et sa disparition doit être à plus d’un titre considérée comme le suprême avertissement.

Sous son aspect proprement humain il fut l’extraordinaire exemple d’un écrivain étoffé par ses dons et qui, ayant écrit plus de soixante volumes dont plusieurs auraient suffi à soi seul à faire la gloire d’un écrivain, n’a cependant pas tenu durant sa longue vie la place qui lui était promise. Soixante volumes. Des romans sociaux, des romans psychologiques, des études de moeurs, des romans préhistoriques, des romans d’aventures, des romans spirites, des études philosophiques, des contes et des nouvelles. Il a été tenté par tous les genres. Il a réussi dans tous. Tout le monde connaît au moins de nom, « Nell-Horn », « Marthe Baraquin », « Les Xipéhuz », « Le Bilatéral », « La Vague Rouge », « Vamireh », « La Guerre du Feu », « Le Félin Géant », « Daniel Valgraive », « La Mort de la Terre ». Or, à 84 ans, auteur de tant d’ouvrages, président de l’Académie Goncourt, J.H. Rosny aîné, meurt pauvre. Ces dernières années l’Etat, qui cependant n’en a guère l’habitude, s’était débrouillé pour lui faire une petite pension. On peut penser d’ailleurs que si, de même que les Goncourt, il eût possédé une certaine aisance, ou comme si Zola, il eût pu gagner de l’argent avec ses livres – n’est-il pas stupéfiant de voir que « les Xipéhuz » n’en sont aujourd’hui qu’à leur cinquième édition ? – son oeuvre eût gagné en qualité, car le souci du pain quotidien amène parfois les plus grands à ces besognes alimentaires qui finissent par gâcher le meilleur. Dans « Le Termite », roman de moeurs littéraires paru en 1890, où J. H. Rosny fait apparaître les hommes de l’école réaliste, le principal personnage, Servaise, s’écrie : «Ah ! Le livre qui me donnerait l’estime lettrée et le pain ensemble». Mais aussitôt après, fièrement, il ajoute : «Quelle blague ?… Le pain, c’est la prostitution !» Encore faut-il pouvoir être fier, et aussi ne pas trop vieillir. Laissons donc les livres médiocres, de J.H. Rosny. Dans cette production considérable, abandonnons le déchet. Le bonhomme juché sur 5 ou 6 livres est encore assez grand pour dépasser de cent, de mille coudées ces génies saisonniers qui hier encore poussaient comme champignon certaines nuits d’octobre chez des éditeurs à la page.

Lui a-t-il manqué à ce Rosny aîné pour s’assurer une gloire indiscutée ? Il y eu cependant un magnifique départ littéraire, avec « Nell-Horn », « Le Bilatéral », « Marc Fane ». Un départ comme celui dont bénéficia Paul Adam. Or, il est aussi difficile aujourd’hui de relire le « Mystère des Foules » ou « Les Lions que de relire « Le Bilatéral » ou « Marc Fane » alors que  « Germinal », « La Bête Humaine », « Pot- Bouille » et tant d’autres livres de Zola se relisent sans peine. Et cela tient sans aucun doute à l’écriture.

Influencé à la fois par Concourt et par Zola au début de sa vie littéraire, Rosny aîné s’est laissé prendre au truc de l’écriture artiste et, dans son oeuvre violente et passionnée, on est souvent rebuté, fatigué par un style encombré, un vocabulaire démode qui pourrait figurer au Petit Glossaire de Plowert. Dans « Le Termite », qui est de 1890, Rosny se pose déjà la question. Il s’imagine sous le nom de Myron, jeune auteur des « Emeutiers » {Le Bilatéral) recevant les compliments de Foubreuse (Goncourt) : «J’ai lu vos Emeutiers, Myron, je suis de l’avis de Guadet (Daudet). C’est très fort. Mais vous exagérez la description et puis, ces termes… J’en arrive à ma demander si je n’ai pas abusé de l’écriture, si le talent suprême ne serait pas d’écrire très simplement des choses compliquées». Et le jeune disciple discute : «Pardon, cher maître… mais vraiment, vous y croyez à ce fameux simple ? N’admettez-vous plus (comme dans vos préfaces) qu’à de nouveaux ordres de sensations correspondent des torsions nouvelles de la forme, des attitudes de phrases, et que la langue qui exprime en somme des vies d’époque, qui est une sécrétion d’êtres organisés, se complique avec la complication même de ceux qui s’en servent pour transporter leur être au dehors.»

(Grand merci pour «les torsions nouvelles de la forme !») Et Myron-Rosny continue : «Cher maître… je vous défends contre vous-même lorsque je dis que, dans une vingtaine d’années, votre langue sera classique et qu’il y à toute une série de sensations propres à notre temps dont vous avez trouvé la forme rigoureuse, presque la seule forme possible». Or, la langue des Goncourt n’est pas plus classique en 1940 qu’elle ne l’était en 1910, terme fixé par le jeune Myron. On relit difficilement Manette Salomon, Charles Demailly et Renée Mauperin alors que la langue d’un Maupassant, d’un Flaubert et même d’un Zola qui n’a jamais subi le supplice de la torsion reste aujourd’hui ce qu’elle fut toujours : classique.

Mais écoutons encore l’impétueux Myron auquel le maître vient de répondre qu’il y a une limite et que certains termes scientifiques «tuent net l’impression» : «Termes de science ou d’architecture, physique ou peinture, qu’importe ! C’est le même procédé à travers les siècles… Enrichissement de l’art de tout ce que produit le temps… Elargir les éléments de beauté en les cherchant dans tous les domaines de l’activité humaine…»

Tout Rosny est là. Tumultueux et visionnaire, cet écrivain ne pouvait arriver à s’évanouir devant les japoneries des patrons, encore moins à s’intéresser aux moeurs et aux modes du XVIIlème siècle. Le grouillement des grandes cités humaines et bientôt le grouillement des mondes eux-mêmes, leur naissance et leur mort c’était cela son aliment. Et les mots allaient éclater au contact du sujet. La qualité d’un écrivain comme Rosny aîné c’est le sentiment de sa grandeur.

Alors que tous ses compagnons de l’école symboliste et naturaliste Zola excepté, avaient surtout la préoccupation de réduire leur champs de vision et d’humilier leur sujet, la tendance naturelle de Rosny est vraiment la magnificence. C’est un romantique et l’image poétique lui vient avant tout autre. Le contraste avec Huysmans est frappant. Voyez l’oncle de Marc Fane examiner une tranche de pain. «… des pertuis, des petites fossettes ovalaires, des abîmes irréguliers, un tunnel, une caverne en dôme, aux murailles d’ivoire, où parfois se profilait une stalactite capillaire. – C’est, dit l’oncle, tout le travail d’un monde, un système de cavités opéré par l’expansion vigoureuse du gaz intérieur… alors que la pâte était molle encore… une origine analogue à celle de notre croûte terrestre, en somme… Rêveur une minute devant la petite table carrée et blanche, l’expression de son regard était belle et paisible. Il déposa la tranche, prit le grand pain long, intéressé candidement. La croûte était vernie, quasi couleur de vieille paille, et sur cette attrayante surface, l’idée d’un monde se pouvait poursuivre. Vais âpres, ravins dominés de rocs, escalades de ponts frêles et les arêtes brunes d’un versant, descendant, remontant, étageant des chaînes de pics. De la lame large de son couteau, l’oncle coupa d’autres tranches, saisit une motte de beurre semblable, par le ton et la reluisance, aux pétarade d’une populage et il confectionna, pour chacun, le dessert, fosses, abîmes, cavernes disparurent sous l’onctueux condiment…»

Que nous voilà loin de l’imagination morose devant son potage et son omelette ! De même qu’un morceau de pain évoque l’image d’un monde en formation, un paysage parisien peut se transformer en univers fantastique et dans telle description apparaîtront à la fois les qualités et les défauts d’un naturalisme romantique trop soumis au verbe rare : «Dans la taciturnité des rues, ils rôdèrent comme en un ravin de montagne. Les moires ombreuses du sol arrivaient de l’assèchement de quelques pavés en relief, pâles comme des vertèbres de mégalosaures échoués là depuis les âges.. Les petites mares chaviraient ainsi que de colossales prunelles carnassières. Les falaises crayeuses des maisons s’évaporaient tristement dans la ténèbre firmamentaire. Parmi des tulles, surgissaient deux ou trois astérismes hydratés, aux lueurs rajeunies. Honoré levait les yeux, avec l’amour des luminosités nébulaires de certaines fenêtres d’où semblaient sourdre un chuchotement de béatitude, des voluptés de refuges effarés du sombre de telle façade, un noir de sépulcre de sommeils profonds, presque mortuaires…» Disons-le tout net, c’est un «style»insupportable et nous avons soif de simplicité. Mais cet exemple nous fait toucher du doigt la source de l’imagination d’un Rosny-aîné qui voit tout sous l’angle cosmogonique. Chez les humains il s’intéresse à ceux qui veulent détruire ou reconstruire le monde social. Une société n’est-elle pas faite de tâtonnements et d’évolutions obscures; n’a-t-elle pas besoin pour son développement de la fermentation des idées comme la terre elle- même a besoin de la fermentation de la matière ? Ainsi le réalisme d’un Rosny est toujours imprégné de rêves et souvent submergé par le rêve, la science chez lui, contrairement à Zola, est une passion poétique. Il l’a dit lui-même : «La science m’ouvre par myriades des défilés ou des pertuis dans l’univers; elle ne m’apparaît jamais morte ce sont les possibles de la science qui me saisissent et sont la pâture de mes chimères, comme les faits de l’histoire et de la vie quotidienne». En somme une tête philosophique et épique en même temps. Et c’est pourquoi le romancier de « Nell-Horn », ce chef d’oeuvre, qui est aussi l’auteur d’une théorie du pluralisme, soeur des «hypothèses» d’Henri Poincaré et des «hasards» d’Emile Borel, sachant les humains de notre temps vraiment trop veules, se réfugie voluptueusement dans les temps préhistoriques où l’iguanodon et le plésiosaure se traînaient dans les campagnes lavées par les mers, et dans les temps futurs où la disparition des eaux : mers, lacs et fleuves annonce cet âge purement minéral où ni l’homme ni la bête n’auront plus leur place.

Je ne sais si aucune oeuvre de littérature du merveilleux, que ce soit celle de Wells, celle de Maurice Renard ou celle de Gustave Le Rouge, est comparable à ces « Xipéhuz » qu’écrivit au début de sa vie littéraire, comme en se jouant, J.H. Rosny aîné. Poétiquement parlant, ce petit livre domine certainement tous ceux qui ont été écrits depuis. On est allé jusqu’à dire que l’auteur de « La Guerre des Mondes » s’était inspiré des « Xipéhuz » et du « Cataclysme ». Très loyalement J.H. Rosny a tenu à remettre les choses au point : «Je suis enclin à croire» a-t-il écrit «que Wells n’a lu aucune de mes oeuvres. La notoriété des « Xipéhuz » de « La légende sceptique », du « Cataclysme », etc… était négligeable à l’époque où il se mit à écrire. Et quand il aurait lu mes modestes livres, je nierais tout de même qu’il en eût subi l’influence : « La guerre des mondes » et « L’ile du Docteur Moreau » sont des oeuvres originales, qu’il faut admirer sans réserve. D’ailleurs, il y a une différence fondamentale entre Wells et moi dans la manière de construire des êtres inédits. Wells préfère des vivants qui offrent encore une grande analogie avec ceux que nous connaissons, tandis que j’imagine volontiers des créatures ou minérales, comme dans les « Xipéhuz », ou faites d’une autre matière que « Notre » matière, ou encore existant dans un monde régi par d’autres énergies que les nôtres : les Ferro-magnétaux, qui apparaissent épisodiquement dans « La mort de la terre », appartiennent à l’une de ces trois catégories».

Ce qu’il convient d’ajouter à cette mise au point c’est que, contrairement à Wells et à ceux qui se sont, comme Maurice Renard inspiré de son merveilleux scientifique, il n’y a pas, dans le merveilleux de J.H. Rosny, place pour l’humour. Les choses sont prises, ou semblent prises fort au sérieux et le secret de ce sérieux c’est qu’elles demeurent toujours sur le plan poétique. Au fantastique de « L’Homme Invisible », se mêle quelques côtés grotesques parce que le merveilleux tente de s’inscrire dans l’humain et dans le social. L’homme qui a réussi à devenir invisible ne l’est totalement que lorsqu’il est nu. Or, dans ce costume il attrape un rhume et sa toux révèle sa présence. Et s’il enfile un pantalon on voit ce vêtement marcher comme un homme. De même l’Ange de « La Merveilleuse Visite » semblera bossu parce qu’il aura beaucoup de mal à dissimiler ses ailes sous son veston. Le merveilleux scientifique de Wells comporte en lui-même une critique du merveilleux. Voyez quelle bonne farce, semble dire Wells en allant volontairement jusqu’à l’extrême logique de son invention. J. H. Rosny se soucie peu de la logique, et prudemment il écarte tout le bric à brac dont s’encombre le réalisme de Wells pour s’en tenir à la poésie. Wells pourrait être illustré par une sorte de Robida. Et voyez ce film si habilement tiré de « L’Homme Invisible ». C’est une bande comique.

Le meilleur de cette horrible histoire, le meilleur de ce conte philosophique y fait défaut malgré l’admirable trucage. Je défie bien quiconque de tirer un bon film des « Xipéhuz » ou de « La Mort de la Terre. Dans le premier récit il s’agit de la lutte que les hommes curent à mener dans l’origine des temps pour obtenir la suprématie terrestre contre une race d’êtres géométriques acharnés à détruire tous les êtres vivants indistinctement. Dans « La Mort de la Terre » nous voyons les derniers hommes parqués dans quelques oasis distants entre eux de milliers de kilomètres et victimes du manque d’eau, luttant pied à pied contre le désastre, mais finissant épuisés par céder la place aux ferro-magnétaux. Le minéral vaincu pendant des millions d’années par la plante et la bête prend ainsi une revanche définitive. Les ferro-magnétaux, de même que les Xipéhuz, sont d’ailleurs des êtres organises dont la composition simpliste n’admet qu’une substance : le fer, mais dont l’état magnétique est d’une complication et d’une instabilité continuelles. Le voisinage de ces êtres qui se meuvent avec lenteur tend à détruire le sang des humains en lui enlevant ses globules rouges qui, réduits à l’état d’hémoglobine pure, s’accumulent à la surface de l’épiderme et sont ensuite attirés vers les ferro- magnétaux qui les décomposent et «vraisemblablement» les assimilent. Mais la plus grande ennemie de l’homme c’est la sécheresse; l’eau au cours d’effroyables cataclysmes a disparu de l’écorce terrestre, les dernières sources se tarissent, s’obstruent et l’heure de la mort s’inscrit au niveau des grands réservoirs, eux-mêmes un jour renversés par une secousse sismique. Targ est le dernier homme sur la terre et il va mourir :

«Assis sur un bloc de porphyre, il demeura enseveli dans sa tristesse et dans son rêve. Il refaisait une fois encore, le grand voyage vers l’amont des temps, qui avait si ardemment exalté son âme… Et, d’abord, il revit la mer primitive, tiède encore, où la vie foisonnait, inconsciente et insensible. Puis vinrent les créatures aveugles et sourdes, extraordinaires d’énergie et d’une fécondité sans borne. La vision naquit, la divine lumière créa ses temples minuscules; les êtres nés du soleil connurent son existence. Et la terre ferme apparut. Les peuples de l’eau s’y répandirent, vagues, confus et taciturnes…. Puis la planète laissa prospérer l’homme : sont règne fut le plus féroce, le plus puissant et le dernier. Il fut le destructeur prodigieux de la vie. Les forêts moururent et leurs hôtes sans nombre, toute bête fut exterminée ou avilie. Il y eu un temps où les énergies subtiles et les minéraux obscurs semblèrent eux-mêmes esclaves; le vainqueur capta jusqu’à la force mystérieuse qui a assemblé les atomes… La nuit venait. Le firmament montra ses feux charmants qu’avaient connus les yeux de trillions d’hommes. Il ne restait que deux yeux pour les contempler !… Targ dénombra ceux qu’il avait préférés aux autres, puis il vit encore se lever l’astre ruineux, l’astre troué, argentin et légendaire, vers lequel il leva ses mains tristes… Il eut un dernier sanglot; la mort entra dans son coeur et, se refusant l’euthanasie, il sortit des ruines, il alla s’étendre dans l’oasis, parmi les ferro-magnétaux… Ensuite, humblement, quelques parcelles de la dernière vie humaine entrèrent dans la vie nouvelle».

Voilà, où je me trompe fort, de la véritable grandeur. Cet acharnement à «faire grand» devait être d’ailleurs scandaleusement entravé par le déplorable insuccès de librairie des oeuvres véritablement puissantes de cet écrivain. « Nell- Horn » lui avait je crois dans ces débuts rapporté deux cent cinquante francs. Sa noblesse, sa grandeur furent trop souvent étouffées par la copie, hideuse et dévorante viorgne et cependant les jours sombres de ses débuts qui se confondirent avec le crépuscule d’une gloire sans lecteurs le trouvèrent sans amertume. Dans ses souvenirs, il a écrit : «Je ne regrette pas d’avoir connu ces jours noirs; ils donnent à la vie une âpre poésie et une signification si intense que je me demande parfois si ceux qui subissent jamais la misère peuvent réellement connaître ce qu’il y a d’essentiel dans l’âme». Et il ajoute : «Comme un autre, j’ai connu l’illusion de la gloire et de la postérité. Pas longtemps. Non que je manquasse d’orgueil ni même de vanité : la nature m’a bien pourvu de ces dons naturels à l’homme de lettres. Seulement mon orgueil et ma vanité n’existent que devant les individus. Je suis modeste, même fort humble non seulement devant la nature, mais encore devant les ensembles sociaux». Voilà donc un sage et cet écrivain qui n’a jamais connu le découragement, n’a jamais envié ceux de ses confrères qui se trouvaient à l’abri du besoin.

Chez lui, une opiniâtreté extraordinaire l’a maintenu debout au milieu des désastres. Tel il m’est apparu quand il y a dix ans, je suis allé le voir rue de Rennes et qu’il me faisait le coup de la chaise tenue à bout de bras, tel il est toujours demeuré dans son métier d’homme de lettres. Son bras tremblait plus qu’il ne voulait le dire et la chaise n’était guère horizontale, mais il ne voulait pas s’avouer vaincu. J.H. Rosny l’acharné. Et les petites misères de la vie, la médiocre copie donnée de-ci de-là aux journaux, est-ce que cela comptait au prix de son rêve intérieur, au prix de cette vision du monde qui, pour n’être pas métaphysique, emplissait cependant son cerveau et faisait battre son coeur toujours aussi sensible à la chose vivante ! Ce coeur plus près d’ailleurs des bêtes que des hommes. Car ce n’est pas sans apparence de raison qu’Ernest Lajeunesse dans son si curieux livre de critique, Les Nuits, les Ennuis et les Ames de nos plus Notoires Contemporains, précurseur des pastiches de Reboux-Muller et Yves Gandon, a fait dialoguer J.H. Rosny avec un Mammouth venu lui rendre visite à Paris.

Visionnaire ! Mais il me semble que je le deviens.

Dans l’autre monde, Rosny aîné est reçu par Naoh, le fils du léopard, armé de son épieu flattant le poitrail étroit d’une hémione; les Mammouth font la haie d’honneur, dansant sur leurs pieds immenses et dressant leurs trompes velues semblable à des arbres-serpents; Aoûn à cheval sur le Félin géant salue son maître. Les «Anar» du Bilatéral donnant la main à la bienheureuse Nell- Horn et à sa ravissante fillette environnée de lumières, ont composé avec les Xipéhuz un joli compliment en espéranto.

J.H. Rosny aîné s’est avancé, une barbe de feu nouée à la ceinture, au bras de Targ le dernier homme dans un jaillissement d’écume. «Ami, s’est écrié J. H. Rosny aîné, je vous reconnais et vous allez m’être bien utile. Je viens me documenter sur l’Invisible et sur l’Au-Delà pour un grand roman post-historique que m’a commandé la maison Flammarion.»

Jean Cabanel

 

 

 - Voir également mon article sur « La mort de la terre » de Rosny Ainé

 - Voir également les deux autres articles consacrés à la revue le tryptique : « Gustave Le Rouge » & « Maurice Renard »

 

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Henri Viard Alias Henry Ward: « Du Roman A La Télévision »

 

Henry Ward est le pseudonyme d’un écrivain Français Henri Viard qui d’après Wikipédia serait né le 11 Aout 1921 et mort le 11 mars 1989. Homme de lettres, auteur de romans policiers, scénariste,metteur en scène et Administrateur de sociétés, il a aussi écrit sous les pseudonymes de Beaumetz, Louis-François et Carlemont, Louis-François…Connu surtout pour ses romans policiers parodiques «Le roi des Mirmidous», « L’embrumé », « Le Mytheux », « L’aristocloche »,« La bande à Bonape »…Il écrivit deux ouvrages appartenant au domaine de la Science-fiction « Les Soleils verts » et « L’enfer est dans le ciel » sur les dangers de la science utilisée à mauvais escient et plus particulièrement par des esprits dérangés ou de malveillantes puissances étrangères. C’est dans son roman « L’enfer est dans le ciel » que va apparaître pour la première fois le « Bureau international de prévention scientifiques » ou vont agir non pas les classique détectives de l’occulte mas une catégorie de savants chargés de traquer toute utilisations intempestives de découvertes scientifiques

Il est difficile d’avoir des renseignements précis sur cet auteur, ainsi voilà comment nous est présenté l’auteur dans l’édition de « Les soleils verts »en 1956

« Il a été mêlé depuis quinze ans à presque toutes les gran­des affaires in- ter nationales. Né en 1913, il se passionne, dès 1935, pour la science ato­mique. Ses étu­des sont entre­coupées de voyages à tra­vers le monde. Deux séjours, l’un en Chine, l’autre aux Indes, où il se lie avec le mahatma Gandhi, le marquent plus particulière­ment.

Fixé aux États-Unis, à l’Université de Columbia, il quitte celle-ci pour devenir un des rouages essentiels de la « Section de la Guerre scientifique tactique ». Les hostilités terminées, il retourne à la recherche pure. L’affaire des soleils verts lui est confiée. Il passe cinq mois à l’étu­dier. Ses conclusions sont d’abord accueil­lies avec scepticisme. Mais les événements les plus récents lui donnent raison. Il vit actuellement six mois par an à New-York, et six mois à Saint-Paul-de-Vence, où, tout en continuant à méditer sur la plus incroyable aventure scientifique de tous les temps, il prépare un deuxième ouvrage qui sera également un roman passionnant sur les espaces interplanétaires.»

 

Note de l’éditeur pour « L’enfer est dans le ciel » Editions Del Duca.1958

« Le lecteur est-il au courant de ce qui se passe depuis l’automne 1.955 à la base astronautique d’Usun-Bulak, dans le Sin-Kiang chinois?

Connaît-il l’existence de « Fort Center », terrain d’essai beaucoup moins ouvert aux journalistes et aux observateurs de toute nature, que celui du cap Canaveral ?

L’a-t-on averti, en son temps, de la construction de la formidable fusée à cinq étages, baptisée par le général Coilins lui-même « Sky-buffalo » — Buffle-du-ciel — ?

A-t-il fait la connaissance du docteur Geog von Der Bruch, l’ancien as de Peenemunde, passé au service des Soviets, tandis que son collègue Werner von Braun choisissait l’Amérique ?

Lui a-t-on appris le rôle joué par le « Cosmotron » du docteur Szabo dans la révolution hongroise ?

Se souvient-il de l’expédition franco-britannique contre l’Egypte ? Connaît-il la vraie raison de son échec ?

A-t-il encore en mémoire les termes de ce que l’on a appelé, en novembre 1956, la « Bombe Boulganine », qui permit à France- Dimanche de titrer quinze jours plus tard, sur huit colonnes : « Etait-il vraiment moins cinq ? »

A-t-il lu le rapport définitif de la commission Transalpha pour l’étude des rayonnements cosmiques ?

Si oui, il partage ce privilège avec cinq ou six personnes au monde.

Sinon, il lira « L’Enfer est dans le Ciel ».

Il pénétrera dans les locaux du « Bureau International de Préven­tion Scientifique », cette police supranationale et ultra-secrète, qui est à la connaissance scientifique ce que l’Interpol est aux crimes et aux délits judiciaires. En compagnie de l’auteur, il suivra les efforts faits pour empêcher la livraison aux Chinois du terrible gaz asphyxiant 8-G, mis au point par les savants du Reich.

Avec lui, il aura le plus grand choc de sa vie en découvrant l’existence de la fusée « Ypilon-I », mise au point par les Russo- Chinois pour « explorer les planètes du système solaire ».

Puis, minute par minute, devant les écrans de télévision, il suivra ce qui a été appelé par un homme digne de foi « la plus orgueilleuse tentative de l’Histoire des Hommes ».

Ce roman, écrit par Henry Ward, à la suite des Soleils Verts, est à ce point le reflet des rêves des savants contemporains que le lecteur aura du mal à deviner ce qui est l’expression de la vérité, et ce qui n’est que de l’anticipation.

De l’anticipation ! — Et sans doute, demain, la conséquence logique du progrès technique : « L’Enfer est dans le ciel » ?

Le Monde de 1970 mis à l’heure de 1958.»

 

Note de l’éditeur pour « Les Soleils Verts » Editions Jeheber.1956

 « C’est mieux qu’un roman d’anticipation parce que c’est vrai. Les soleils verts nous révèlent d’une façon hallucinante que le destin de la planète, notre destin à tous, est en jeu. C’est en pensant à Albert Einstein, qu’il révère, qu’Henri Ward s’est décidé à révéler au grand public la vérité sur les champs de force subnucléaires. Mais cette vérité atomique est trop complexe pour être expliquée en équation : il fallait la transposer à l’échelle humaine en l’enrobant de l’attrait romanesque.

Personne n’a jamais su jusqu’à ce jour ce qui s’était exactement passé à Atom- grad II et à Atomic Stock Authority n° 1. Personne n’a jamais entendu parler de Y élément zéro-négatif. Personne n’a jamais compris pourquoi Burgess et Mac Lean avaient franchi le rideau de fer. Personne n’a jamais su si Ponte- corvo était, ou non, un traître. Personne n’a jamais su si le SS-Obersturmbahn- fûhrer Skorzeny, qui avait enlevé Musso­lini au Grand Sasso, en 1943, n’avait pas fait un séjour à Ceylan, au Mont Lavinia Palace, en s’inscrivant sur les registres de l’hôtel sous le nom d’Erich Krossler. Personne n’a jamais su qu’un président du Conseil français avait transmis au B-Doc l’inconcevable lettre d’un savant atomique français parmi les plus respectés. Personne n’a jamais su que Miss Rose- mary Rosedale, plus connue à Las Vegas sous le nom de Barbara Rody, a risqué plusieurs fois sa vie à cause des soleils verts. Personne enfin n’a jamais su que la puissance atomique du monde libre a été neutralisée pendant près de quatre mois ni que les hommes d’État et les savants, qui tiennent entre leurs mains le destin de la planète, ont passé des nuits blanches et prié le Seigneur que cela ne soit pas vrai.

C’est parce qu’ils ont formellement autorisé Henry Ward à dire ce qu’il sait sur ce qu’on a appelé le secret d’Etat le mieux gardé du monde que Les soleils verts sont enfin publiés en France en première exclusivité mondiale.»

 

Mais Henri Viard fut surtout connu en France pour avoir scénarisé en collaboration avec Jacques Bergier une célèbre série télévisée « Aux frontières du possible » et plus particulièrement ceux de la deuxième saison. Le titre fut délibérément choisi car les idées audacieuses avancées au fil des épisodes sont dans le domaine du possible et pourront peut-être dans un proche avenir voir le jour :

Le Bureau International de Prévention Scientifique est chargé de prévenir les utilisations criminelles des découvertes scientifiques. Courtnay Gabor, son directeur, emploie deux jeunes chercheurs : Yan Thomas et son assistante, Barbara Andersen. Tantôt avec l’aide de la police, tantôt sans elle, ils allient intelligence, énergie et chance pour déjouer les pièges que leur tend l’aventure et débusquer la vérité. Un « Au delà du réel » à la Française, un peu plus plausible scientifiquement

Un série comportant deux saisons pour un total de 13 épisodes de cinquante minutes. Elle fut diffusée entre Octobre /Novembre 1971 et Avril 1974. Disponible en téléchargement payant sur le merveilleux site de l’INA. Un coffret sera mis en vente début Septembre 2012 et regroupant l’intégrale des deux saisons.

 

Saison 1

Le Dossier des mutations « V »1.

Le Bureau International de Prévention Scientifique est chargé de prévenir les utilisations criminelles des découvertes scientifiques. Courtnay Gabor, son directeur, emploie deux jeunes chercheurs : Yan Thomas et son assistante, Barbara Andersen. Tantôt avec l’aide de la police, tantôt sans elle, ils allient intelligence, énergie et chance pour déjouer les pièges que leur tend l’aventure et débusquer la vérité.

Dans ce premier épisode, un homme est abattu, rue Vivienne à Paris, en sortant de la Bourse. On a tiré d’une DS noire. Dans sa sacoche, une branche de prunier ! Le BIPS et Yan Thomas en particulier font une découverte extraordinaire : ce rameau se révèle être, après examen, une synthèse végétale reconstituant le carbone pur… En un mot, le diamant.

L’incidence de cette invention sur le marché du diamant est évidente : en faisant baisser les cours, elle menace des intérêts et suscite des convoitises…

- Attention : nécroses mentales.

Depuis dix mois, des cosmonautes sont victimes de graves troubles psychiques à leur retour de l’espace, allant jusqu’à commettre des meurtres. S’agit-il d’une maladie de l’espace ? D’une névrose mentale contagieuse ? Deux cosmonautes américains, le colonel Brett et le major Hunter et un radioastronome français Francis Leroy sont accueillis triomphalement à leur retour d’une mission spatiale. Ils rejoignent le laboratoire de Nancey pour faire le bilan de cette expérience. Quelques jours plus tard, en crise de démence brutale, Francis Leroy tue sa femme et leurs deux enfants. Yan et Barbara sont chargés d’enquêter et de surveiller les deux astronautes américains. Ils découvrent que l’injection d’une drogue stimulante, la transcalmine K, aurait entraîné sous une action ionisante des lésions du cerveau dont les effets dévastateurs se déclenchent ensuite sous l’effet de la vitesse et du champ magnétique terrestre.

- Terreur au ralenti

Un jour, les habitants d’un village de Haute Provence ne se meuvent et ne parlent plus qu’avec une extrême lenteur, comme paralysés. Les trois quarts d’entre eux sont hospitalisés. Les examens médicaux révèlent un ralentissement de leurs fonctions cardiaques et cérébrales. Yan et Barbara commencent leur enquête au village et à l’hôpital. Cette étrange maladie qui touche aussi les chats, épargne les poules.A la suite d’un coup de fil, Yan rencontre un mystérieux interlocuteur qui lui révèle que le groupe dont il est membre a mis au point un émetteur d’ondes teta 36 permettant d’envoyer des impulsions dans n’importe quel cerveau humain et de le paralyser mentalement. Il exige 50 millions de dollars des Etats Unis pour renoncer aux expériences sur le territoire américain et demande à Yan et au BIPS de servir d’intermédiaire. Plusieurs émetteurs sont prêts à fonctionner. Il est urgent de remonter jusqu’à cet homme pour faire face à la menace.

- Menaces sur le sixième continent.

Plusieurs grands navires appartenant à de grandes compagnies maritimes ont coulé mystérieusement. Une organisation clandestine demande à tous les affréteurs de lui régler une prime spéciale contre « les risques de grande profondeur ». Yan et Barbara enquêtent sur la côte méditerranéenne. A Nice, le commissaire Chalier leur fait part de sa découverte : un homme grenouille a été trouvé mourant. Il ne s’agissait pas d’un simple accident de décompression, mais d’une intoxication par un gaz inconnu. Les derniers mots de l’homme évoquent les oeuvres de Léonard de Vinci conservées à la bibliothèque du Vatican.Barbara se rend immédiatement à Rome où elle découvre que les manuscrits du savant traitent de la vie dans les grands fonds sous-marins. Mais une autre personne s’intéresse à ces documents : la pseudo-veuve de l’homme-grenouille.De son côté, Yan a réussi à entrer dans l’intimité d’un riche play boy, San Seccario, dont le yacht mouillait non loin de l’endroit où l’on avait retrouvé le corps du malheureux.

- L’Homme radar.

Les lignes aériennes internationales sont touchées depuis quelques temps par une série d’accidents inexpliqués. Chaque fois, on dénombre parmi les victimes des savants renommés. Devant l’absence de causes apparentes à ces catastrophes, Yan émet l’hypothèse d’un déréglement du système électronique de pilotage par un élément extérieur. Il songe à un émetteur clandestin d’hyperfréquences utilisé dans un but criminel. Grâce à une table d’écoute installée chez divers suspects, Yan est mis sur la piste d’une masseuse kinésithérapeute, Olga. Prise en filature, elle est surprise dans une mine désaffectée en compagnie d’un homme de type asiatique. Celui-ci est visiblement en proie à de violentes douleurs. Le malheureux, au terme d’une crise de démence s’écroule sur le sol. Au même moment, un avion militaire s’écrase dans la campagne toute proche. N’est-ce pas là un élément d’explication des mystérieux accidents ?

- Protection spéciale ultra-sons « U ».

Dernier épisode de la première série.Dans un sous-marin, le commissaire Chalier révèle à Yan et Barbara comment deux conférences internationales ont été intégralement filmées et enregistrées. On craint qu’une bande de malfaiteurs n’ait découvert un moyen d’utiliser les ultra-sons « U ». IIs pourraient alors, dans n’importe quelles conditions enregistrer et filmer à travers tous les obstacles…sauf l’eau ! Une conférence de la plus haute importance scientifique doit se dérouler à Neuilly. En fait, elle aura lieu dans un tout autre endroit et c’est une fausse conférence, avec des figurants qui est organisée à Neuilly…

 

Saison 2

- Le dernier rempart.

Premier épisode d’une nouvelle série de sept, sur une idée de Jacques Bergier et Jean Sacha.Convoqués au Bureau International de Prévention Scientifique, Yan Thomas et Barbara Andersen y apprennent que les habitants d’une ville de la région parisienne semblent ne plus disposer de leur libre arbitre. Les deux enquêteurs découvrent qu’un bio-chimiste procède à des expériences de modification des cerveaux par le mélange aux aliments d’une drogue euphorisante qui bloque certaines fonctions cérébrales. Une organisation révolutionnaire sud-américaine s’empare de la drogue…

- Le cabinet noir.

Courtnay-Gabor, président du Bureau International de Prévention Scientifique, confie à ses agents Yan et Barbara un dossier intitulé « meurtres sans raison dans les salles de spectacle ». Après avoir été eux-mêmes témoins d’un assassinat commis dans un cabaret, Yan et Barbara trouvent plusieurs pistes. L’une d’elles les mène chez une bande de truands, une autre à la direction d’une importante société internationale d’électronique. Cette firme cherche à s’emparer d’un super ordinateur qui permettrait un contrôle policier absolu.

- Les hommes volants.

En Finlande, l’émoi règne dans la région de la Saïma. Trois campeurs ont été tués dans des circonstances étranges et les journaux sont pleins de récits concernant des soucoupes volantes. Courtnay-Gabor, président du Bureau International de Préventions Scientifique envoie Yan Thomas en Finlande avec Christa qui remplacera Barbara, hospitalisée à la suite de son lavage de cerveau.

- Meurtres à distance.

La Marine nationale est inquiète. Un sous-marin atomique, en plongée sous la banquise reçoit des instructions par l’intermédiaire de deux « correspondants psychiques », l’un est dans le sous-marin, l’autre à terre à des milliers de kilomètres. Les expériences ont d’abord été concluantes : transmissions exactes à 80%, mais depuis quelque temps, c’est l’inverse, les correspondances sont fausses à 80%. Un court-circuit psychique s’est produit entre les deux sujets. Par qui ou par quoi a été provoqué ce court-circuit ?

- Alerte au Minotaure.

Un jour de courses sur un hippodrome. Le docteur Lauret et sa fille Martine suivent un de leurs chevaux engagés dans une épreuve. C’est un vieux cheval, qui n’a jamais gagné une course. Et pourtant celui-ci prend un galop foudroyant et gagne. Mais il meurt aussitôt après sa victoire. Le bruit court qu’il a été dopé. Le docteur Lauret, inquiet, téléphone à Courtnay Gabor et il est assassiné dans la cabine téléphonique. Courtnay Gabor, qui connaissait Lauret, éminent chimiste vétérinaire, envoie Yan et Christa enquêter en Camargue où le savant travaillait.

- Les créateurs de visible.

Un peu partout dans le monde, on a vu apparaître, au cours de manifestations contestataires, des silhouettes de leaders morts depuis longtemps et qui, tels des zombies, ont entraîné des esprits crédules à l’émeute. Les gouvernements inquiets, ont confié l’affaire au Bureau International de Prévention Scientifique. Yan et Barbara, chargés de l’enquête, rencontrent à Montréal, l’Etat Major technique d’une société canadienne de recherches optiques. Ils apprennent qu’un chercheur de génie qui appartenait à cette société a disparu depuis trois mois, avec les plans de la miniaturisation des appareils.

- L’Effaceur de mémoire.

Septième et dernier épisode de la série. A Montréal, le président d’un tribunal de Cour d’assises se trouble sur une phrase que lui jette l’accusé. L’audience est suspendue. Cinq minutes plus tard, le président se suicide. D’autres faits analogues, aussi étranges, s’étant répétés, les autorités font appel au Bureau International de Prévention Scientifique. Un incident télévisé met Yan Thomas sur une piste : en pleine émission, une vedette de la chanson a eu un trou de mémoire et s’est effondrée en public.

 
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Le Coup De Coeur Du « Moi » : »La Nuit Du Nyctalope » Un Héros Français Ressuscité!

( Non classé )

 

La genèse du « justicier » remonte à l’époque où de nombreux écrivains comme Féval,Alexandre Dumas, Xavier de Montepin, Eugéne Sue, Frédérix Soulié, Zévaco….créèrent un concept littéraire tout à fait innovent qui avait l’art de rassembler des genres aussi variés que le roman de mœurs, le roman sentimental,social, exotique. Mais ce qui le caractérisait le plus, c’était son coté sensationnel, qui foisonnait de situations imprévues, de rebondissements incroyables, souvent baigné dans des contrées exotiques et mystérieuses.

Curieusement, ce qui fascinait le plus le lecteur, et qui le fascine toujours autant, c’est la galerie de types louches, de malfrats, de confréries diaboliques, de génies du mal que l’on peut rencontrer dans ce genre d’ouvrages.

Les exemples dans ce domaine sont légions et si l’on fait l’inventaire des trognes patibulaires, il faut reconnaître que nos romanciers firent pencher la balance plutôt du mauvais coté

Afin que l’équilibre soit parfait, car de nature l’homme doit être « bon », il était nécessaire d’y inclure l’autre face ce redoutable « coté obscur », un personnage à qui tout le monde pourrait s’identifier, un sauveur qui n’hésiterait pas à défendre la veuve et l’orphelin et mettre sa vie en danger pour sauver les valeurs fondamentales de l’humanité : Le héros !

Il faut dire que ce dernier ne manque pas de panache, aristocrate, reporter ou jeune sportif le jour, dés que tombe la nuit il revêt une tout autre apparence. Affublé d’un simple loup sur le visage ou d’une inquiétante cagoule,d’un chapeau à large bord ou d’une immense cape noire doublée a l’intérieur d’un rouge des plus vif, il sillonne  la ville, investi d’une mission vengeresse des plus impitoyable.

Souvent aidé par de petits gadgets, résultats des progrès scientifiques de son époque, il est rare que ce singulier personnage soit doté de pouvoirs surhumains. Les moyens qu’il utilisera pour arriver à ses fins, seront toujours à l’échelle humaine et ne dépasseront que rarement le cadre de sa simple force physique ou de son agilité.

Le « super héros » sera dans la littérature d’imagination scientifique souvent un simple justicier, un détective aux pouvoirs d’investigations exceptionnels, ou un savant génial dont les inventions seront mise au service d’une justice visant à contrecarrer les agissements de quelques sociétés secrètes ou autres génies du mal.

Pour voir naître ce « super héros » au « super pouvoir » il fallait une vision toute neuve du héros et du justicier. Notre littérature était trop «  dépendante » d’une certaine tradition et d’un courant populaire, certes très inspiré, mais tributaire des contraintes d’une tradition romanesque bien en place.

Pas ou peu de récurrences, à l’image du thème du « Savant fou ».Ce thème fort peu abordé sous l’aspect que nous lui connaissons actuellement, ne sera traité que de façon anecdotique, dans une littérature pourtant fort généreuse en ce qui concerne les inventions extraordinaires, les surhommes, les voyages dans l’espace, les invasions extra-terrestres, j’en passe et des meilleures.

 La littérature dite de « genre » d’avant guerre n’est pas très généreuse en ce qui concerne les « gentils » et sera par contre beaucoup plus à son aise pour camper des figures maléfiques et tournées vers le mal .

« Zigomar » de Léon Sazie, « Les vampires » de Meirs et Feuillade, « Fantômas » de Souvestre et Allain, « Férocias »et « Fatala » de Marcel Allain, « Démonax » de Robert Lortac « Fantax » le héros BD de Pierre Mouchotte, « Mme Atomos » de André Caroff, « L’ombre Jaune » de Henri Vernes autant de méchants qui participent à la consécration d’un genre qui continue encore de nos jours à rassembler de farouches partisans.

De l’autre coté du miroir, nous avons fort heureusement toute une kyrielle de héros, qui bien que tourmentés par des origines parfois douloureuses, se consacrent à véhiculer une image plus positive du vengeur masqué : « Judex » toujours de l’infatigable Feuillade, « Chantecoq » d’Arthur Bernéde, Léo Saint-Clair dit le « Nyctalope » de Jean de La Hire

Ce Nyctalope nous allons le retrouver à l’honneur dans cette merveilleuse et indispensable anthologie «  La nuit du Nyctalope » aux éditions « Rivière Blanche ». Saluons dés à présent cette excellente initiative et ce formidable travail de réhabilitation de la part de ce dynamique éditeur qui depuis quelques années ne cesse d’enrichir nos bibliothèques de précieux ouvrages tout en asséchant notre porte monnaie…Le célèbre Héros de Jean de la Hire avait d’ailleurs fait l’objet de toutes les attentions de cet éditeur en publiant en 2011 un recueil de l’indispensable « Compagnons de l’ombre N°9 » et dans lequel il est possible de retrouver pas moins de sept nouvelles relatant les exploits de Léo Saint-Clair

L’ouvrage en main, cette « Nuit du Nyctalope » est déjà en soi l’assurance de l’acquisition d’un fort beau volume, agrémenté d’une magnifique illustration de Ladrönn, en parfaite adéquation avec le contenu de l’ouvrage surmonté d’un titre des plus explicites « La nuit du Nyctalope » comme pour vouloir mettre l’accent sur une des extraordinaires caractéristiques de ce Héros Français qui possède en effet le don de voir dans les ténèbres. Mais un titre également à double sens, puisqu’il pourra être interprété en quelque sorte comme un chant du signe, un ultime baroud d’honneur avant de plonger dans les épaisses ténèbres non pas de la nuit mais de l’oubli. Car à l’image de bien des héros de notre littérature, les exploits de ces personnages populaires sont condamnés à un funeste destin : Celui de l’indifférence totale ! Une nuit enfin qui sera personnifiée par l’aspect tragique de certaines des aventures du recueil, car chers amis lecteurs, vous assisterez non seulement à la déchéance du personnage suspecté de certaines accointances avec l’envahisseur nazi, mais également à sa mort pure et simple…enfin techniquement du moins.

Mais qui est le Nyctalope ? Afin de répondre à cette question fondamentale, je ne peux que vous conseiller de vous référer à l’inestimable « Nyctalope, l’univers extravagant de Jean de le Hire » de Emmanuel Gorlier. Une étude colossale et faisant référence en la matière, écrite par une passionné , un vrai, un esprit curieux doublé d’un amoureux de ces littératures populaires qui nous fascinent tant.

Je ne voudrais toutefois pas laisser nos lecteurs qui ne connaissent pas le personnage, dans une attente angoissante, en leur révélant que les origines de ce « super héros (car il possède certains pouvoirs) nous sont révélées dans une de ses aventures « L’assassinat du Nyctalope » paru initialement à la Renaissance du livre collection « Le disque rouge » 1933 et malheureusement jamais réédité en France.

 Dans ce roman, Léo Saint-Clair poursuit l’infâme Sadi Khan qui a dérobé les plans d’une invention du père du Nyctalope. Cette merveilleuse technique du  nom de « Radian Z » est révolutionnaire. Il s’agit d’un capto-projecteur d’ondes électromagnétiques, capable d’attirer et, pour ainsi dire, d’emmagasiner les ondes de la T.S.F, de les libérer ensuite, authentiques ou falsifiées. Résultat : maîtrise absolue de toutes les communications par T.S.F. du monde entier, par un contrôle permanent pouvant s’aggraver de censure, de transformation, de retardement et même de suppression.  Après avoir blessé l’infortuné savant, Léo St Clair se lance sur les traces du brigand avec l’aide de quelques amis. C’est au cour d’un attentat fomenté par un groupe de  Bolchevique qu’il sera ainsi blessé à la tête .Lors de sa convalescence pensant qu’il allait être aveugle,c’est le Docteur de Villiers-Pagan qui va découvrir alors sa formidable faculté. C’est ce même chirurgien qui à la fin de l’aventure, va opérer le Nyctalope d’une complexe opération du cœur avoir  reçu une lame fatale dans le précieux organe. L’opération est un succès, ainsi notre héros sera la première créature vivante à recevoir un  coeur artificiel, organe mécanique lui conférant une durée de vie bien supérieure au commun des mortels

Un personnage qui plus est doublé d’un athlète confirmé adepte des arts martiaux, fin tireur, maîtrise plusieurs langues et dialectes, est capable de piloter tous les engins existants sur terre dans les airs sur, sous la mer, expert en sciences occultes il possède également quelques dons pour l’hypnotisme. En somme le prototype idéal d’une façon de « surhomme »

Une tel individu ne pouvait qu’enflammer les imaginations les plus débordantes et quoi de plus naturel que de lui rendre hommage au travers de ces quelques douze nouvelles afin de continuer un cycle comportant près d’une vingtaine de romans, plus même si l’on considère que certaines aventures ou cycle se déroulent sur deux volumes, ainsi que de deux nouvelles.

L’éditeur du présent volume a eu l’excellente idée de rééditer un court roman intitulé « Rien qu’une nuit ». Rare petit fascicule, connu des seuls initiés, quasiment impossible à trouver et qui fut édité dans la collection du Cyclope « Amour, Voyages, Aventure, Mystère, Police, Exotisme » en 1944 : Tout un programme .Histoire assez conventionnelle se déroulant pendant la seconde guerre mondiale ou le Nyctalope va affronter un adepte des sciences occultes. Comme le précise Emmanuel Gorlier, c’est au détour de cette longue nouvelle que l’on apprend que notre héros possède des « Ausweis » ne pouvant être obtenus que par une certaine collaboration avec l’occupant Allemand. Les rapports qu’entretenait Jean de le Hire avec les forces d’occupation furent des plus troubles, ceci expliquant cela.

Viendront ensuite des nouvelles de différentes longueurs où les auteurs vont entretenir dans la grande majorité une tradition si chère à la mythique série des « Compagnons de l’ombre » à savoir les rencontres successives de différents héros de la littérature populaire. IL vous sera ainsi possible de croiser la route de lord Greystoke, Judex, To-Ho, Zigomar, James Bond, Belphegor, Steve Costigna, Jules de Grandin, Martin Mystére…autant de héros chers à notre cœur et que les écrivains ressuscitent pour notre plus grand plaisir.

Toutes les nouvelles sont d’excellentes factures même si ma préférence se porte sur deux ou trois auteurs. D’autant pourront taxer mon manque d’objectivité en raison de certains liens entretenus avec quelques uns d’entre eux, mais force est de constater que leur plume inspirée reste toujours un réel plaisir à parcourir. Ainsi dans la nouvelle de Robert Darvel « L’homme au cœur double » se passant dans un région mystérieuse de l’Afrique est à mon avis beaucoup plus inspirée que celle deMathew Dennion « Territoire interdit » qui souffre probablement d’un problème de traduction et qui plus est, et j’en suis le premier étonné, truffé de nombreuses coquilles. Le texte de Robert est beaucoup plus dynamique et composé des ressorts de la littérature populaire qui donnent un véritable rythme au difficile exercice de la nouvelle. En outre cette idée de la fausse vraie mort du Nyctalope est assez audacieuse et originale. Même avis favorable pour « Du sang et des Armes » de Julien Heylbroeck. Un auteur que j’admire énormément pour son style vif, concis et fluide. La nouvelle possède un véritable rythme où la magie et la thématique des sociétés secrètes viennent enrichir d’une intelligente façon une ambiance qu’il nous est possible de ressentir dans l’univers de Jean de la Hire, expurgé toutefois de certaines lourdeurs. Normal me direz vous  en raison de la longueur du texte, mais justement c’est la raison pour laquelle chaque mot à son importance et c’est toujours un nectar que l’on déguste avec plaisir. Si vous désirez vous faire une haute opiniom de julien en matiére d’écriture ( mais toute son oeuvre en témoigne), jetez donc un œil sur la nouvelle parue dans « Les compagnons de l’ombre N° 8 » et intitulée « L’heure du squale ». Un texte fameux,où il nous fait rencontrer non pas le Nyctalope, mais un autre « Héros » de Jean de la Hire « L’hyctaner », un homme transformé en amphibien par Oxus, un savant déjanté. Cette nouvelle ravira les inconditionnels de Lovecraft. Un mix étonnant unissant deux univers absolument passionnants : Respect !

 J’ai également de nouveau apprécié avec plaisir le talent de conteur de Emmanuel Gorlier qui se livre à cet exercice avec brio et dois avouer que « Un cadeau pour Hitler » n’est pas loin d’être une de mes préférées avec cette quête légendaire de Hitler pour les objets mythologiques et occultes, bien que j’affectionne tout particulièrement une pointe de nostalgie dans la voix « Madison Square Garden » ou il rend un vibrant hommage à « Two Bob Gun Howard » avec Un Steve Costignan plus vif que jamais et dont le partenaire n’est autre que…Marcel Cerdan ! Une explication des plus incroyables sur sa tragique fin vous sera ainsi dévoilée. Chers amis, lisez son étude sur « Le Nyctalope » chez « Rivière Blanche », au risque de me répéter…un régal ! Dans « La justice et la force », Chris Nigro nous plonge dans une aventure où Léo Saint-Clair se trouve dans la tourmente et les atrocités de la première mondiale, faisant équipe pour la circonstance avec Judex. Nouvelle faisant suite à l’épopée Martienne de La Hire et dont nous avons découvert d’autres extensions dans le recueil « Les compagnons de l’ombre N°8 » et consacré exclusivement à ce héros de la littérature populaire Française (« Les enfants d’Hercule » de Roman Leary et « Les chasseurs de Mars » de Matthew Dennion ). Cette fascinante thématique de Jean de la Hire au sujet de la colonisation de Mars par des terriens sera également l’objet d’une intéressante nouvelle de Jean Marc Lofficier « Les ides de Mars » où cette fois le Nyctalope avec la complicité de Martin Mystère se lance à la poursuite de trois esprits martiens « infiltrés » sur terre dans une enveloppe terrienne. On y apprend la fin tragique de l’épouse du héros. Dans « Le Nyctalope à New York », sympathique nouvelle de Stuart Shiffman, le Nyctalope va pour une fois être mis à mal par une autre figure emblématique de notre panthéon littéraire en la personne de Zigomar….à moins qu’il ne s’agisse que d’une chimère ! « Una voce poco fa » de Emmanuel Gorlier signe ici sa première nouvelle du recueil avec un Nyctalope dans les tourmentes de la passion, une nouvelle en forme d’hommage au Fantôme de l’opéra en quelque sorte et au créateur de Belphégor. La nouvelle de Philippe Ward  « L’heure du Graal », auteur, éditeur, qu’il n’est nul besoin de présenter est une fois de plus emprunt de mysticisme et nous plonge dans sa région natale, en quête du Saint Graal dans les mystères du château de Montségur. Dans « La voix divergente » Mathew Dennion révèle la félonie du Nyctalope et ses agissements avec l’occupant Nazi,un tueur du nom de Bond..James Bond, sera envoyé pour l’éliminer. Pour terminer une autre nouvelle de Emmanuel Gorlier « Dilemme Algérien » avec notre héros dans ce dramatique épisode Algérien, où il sera aux prises avec « Djinn » un redoutable indépendantiste luttant farouchement pour la liberté de son pays. Un mystérieuse « lampe » sera la clef de son aventure.

Une anthologie donc fort réjouissant qui renoue avec une tradition populaire qui semble au fil des années et ce, par l’intermédiaire de brillants auteurs passionnés de ces héros déchus, reprendre une certaine vitalité. En ressuscitant ainsi ces « Compagnons de l’ombre » qui depuis notre enfance ne cessent de nous faire rêver et de nourrir nos appétits fantasques, c’est une immersion totale dans cet univers de vieux papier jaunis par le temps qui, loin de nous les présenter comme des figures mortes, ternes et complètement obsolètes, leur redonne un magnifique lustre, une seconde jeunesse que les générations futures pourront à leur tour apprécier avec la même fougue que la notre.

Un devoir de mémoire brillamment honoré, les amateurs ne peuvent que vous en remercier avec une immense gratitude.

 

Cycle du Nyctalope dans la série « Les compagnons de l’ombre »

 

- Portfolio:Michelle Bigot: « Le Tarot des Ombres » : « Les compagnons de l’ombre » Volume 4

- Randy Lofficier : « Le Bal du gentleman anglais » : « Les compagnons de l’ombre » Volume 5.

- Emmanuel Gorlier : « Noir et Or » :« Les compagnons de l’ombre » Volume 5.

- Roman Leary : « Le Cœur d’un homme » :« Les compagnons de l’ombre » Volume 5.

- Emmanuel Gorlier : « Nyctalope, Si tu savais… » :« Les compagnons de l’ombre » Volume 6.

- Roman Leary : « Les Enfants d’Hercule » :« Les compagnons de l’ombre » Volume 6.

- Emmanuel Gorlier : « Fiat Lux ! » :« Les compagnons de l’ombre » Volume 7.

- Julien Heylbroeck : « L’Heure du Squale » (1895) : « Les compagnons de l’ombre » Volume 8.

- Emmanuel Gorlier : « La Leçon du Capitaine Danrit » (1916) : « Les compagnons de l’ombre » Volume 8.

- Matthew Dennion : « Les Chasseurs de Mars » (1917) : « Les compagnons de l’ombre » Volume 8.

- Paul Hugli : « Mort à l’Hérétique ! » (1929) : « Les compagnons de l’ombre » Volume 8.

- Roman Leary : « Un Moment de Parfait Bonheur » (1951) : « Les compagnons de l’ombre » Volume 8

- David Vineyard : « L’Ile Mystérieuse du Dr. Antekirtt » (1954) : « Les compagnons de l’ombre » Volume 8.

- Emmanuel Gorlier : « Les Trois Sœurs » (1958 et avant) : « Les compagnons de l’ombre » Volume 8.

- Jean-Marc Lofficier: « Les Trois Docteurs »« Les compagnons de l’ombre » Volume 8.
Comment tout amateur de littérature populaire qui se respecte, peut-il rester indifférent devant autant de bonheur ?
Personnellement je trouve ces anthologies « Jouissives » et je suis en grande admiration face à ces auteurs qui sont parvenus, sous leurs plumes alertes et fécondes, à ressusciter les grands noms de ces œuvres longtemps considérées comme mineures : Harry Dickson (mon idole) Sar Dubnotal (un must), le fantôme de l’opéra (un indémodable) Rouletabille, Tarzan, Judex, les habits noirs, Cthullhu, Pellucidar….. le Nyctalope, encore et toujours! j’en passe et des meilleurs.
Tout un hommage à ces héros de l’ombre qui bercèrent notre enfance, et qui nous bercent encore ! Car voyez-vous chez ces auteurs, il y a une profonde admiration de toute cette littérature de « pacotille » et ils connaissent parfaitement la « dette » qu’ils ont pour tous ces personnages de l’imaginaire qui hantent les étagères de nos bibliothèques. La preuve est là sous vos yeux dans cette magnifique collection aux couvertures magnifiques sur un fond noir comme la nuit, comme les ténèbres d’un monde où ils accomplissent leurs fabuleux exploits.

« La nuit du Nyctalope » Editions « Rivière Blanche ». Collection dirigée par Philippe Ward.Volume N°41. Couverture de Landrönn.2012

Pour plus d’informations consultez leur magnifique page ICI

 

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« Ecrire Le Futur » Un Numéro Spécial Science-Fiction A « La Quinzaine Littéraire »

( Non classé )

 

Dés le 1er Août il vous sera possible de trouver ce numéro spécial de « La Quinzaine littéraire » et consacré à la science fiction. Il n’est pas besoin de présenter ce bi-mensuel, célèbre pour la qualité de son contenu et l’éclectisme des thématiques abordées avec une minutie conférant à la maniaquerie pour se douter que ce numéro devrait aborder ce domaine avec le plus grand sérieux qui s’impose. C’est sous la direction de Benoit Laureau avec la participation de Serge Lehman que vient d’être réalisé ce travail exceptionnel qui ne manquera pas de ravir les inconditionnels que nous sommes. Benoit Laureau est Diplômé de fiscalité internationale et collabore depuis juin 2011 à La Quinzaine littéraire. Il est notamment responsable éditorial du Blog de La Quinzaine littéraire et du blog de poésie de la Quinzaine littéraire, son sérieux et son approche rigoureuse du genre ne peuvent être qu’un gage de réussite. Serge Lehman est écrivain scénariste et critique pertinent et talentueux, les lecteurs habitués de ce blog et amateurs des littératures de l’imaginaire, connaissent le sérieux de ce personnage incontournable de la Science-fiction Française et de son implication acharnée de puis des années pour la reconnaissance d’un genre littéraire populaire tombé en désuétude. Le cycle de « La brigade chimérique » en est l’exemple le plus magnifique. Le sommaire est assez prestigieux avec des personnes qui connaissent leur affaire et nous avons donc hâte de découvrir ce N°1066 qui s’annonce déjà comme un incontournable pour les spécialistes comme pour les curieux. La superbe couverture de Guy Sabran est déjà une invite en soi et saluons la clairvoyance des responsables pour un choix aussi judicieux.Rendez vous est donc pris pour le 1er Août avec une impatience non feinte !

Mais je laisse le soin à Benoit Laureau, responsable de ce projet exceptionnel et des plus audacieux dans un univers ou la presse spécialisée n’accorde que peu de place au genre,de vous présenter le contenu de cette revue d’une grande richesse thématique , riche également d’une fort belle iconographie et portant la marque de talentueuses signatures

 

N’hésitez pas à consulter avec profit le site de « La quinzaine littéraire », c’est une base de données littéraires indispensable

 

Un grand merci à Benoit Laureau de m’avoir donné l’autorisation et  fourni le matériel de presse nécessaire à la diffusion de cette annonce

 

LA QUINZAINE LITTÉRAIRE  : Littératures d’anticipation

 

Écrire le futur ?

 

« La pensée anticipatrice c’est la prise de conscience de la mutation qui se prépare. Ce n’est pas une « fuite vers le futur » mais une exigence irrésistible du présent » (revue Arguments n° 29, septembre 1958).

L’écriture du temps, et particulièrement du futur, n’est pas affaire d’époque : elle est alimentée par les imaginations les plus riches depuis la fin du XVIIIe siècle. La Quinzaine littéraire, dans son numéro 225 du 16 janvier 1976, avait consacré aux fictions spéculatives un important dossier.

Imaginer le futur suppose une vue d’ensemble sur le fonctionnement humain dans toutes ses extensions et une perception très aiguë de notre présent. Les écrivains, poètes, cinéastes, physiciens, historiens, philosophes, parce qu’ils explorent le passé et le présent de notre civilisation, semblent naturellement enclins à penser le temps, décrire le futur et tenter de dessiner un avenir possible. L’anticipation, qui regroupe les spéculations nées de la diversité des genres de science-fiction et de la littérature « blanche », illustre la richesse des possibles. Entre les extrêmes, dystopie ou utopie, se glissent des lendemains plausibles, proches.

Si certains auteurs ont vu le fruit de leur imagination prendre une forme de réalité, écrire le futur ne peut se limiter à une forme de prédiction ou de prophétie. Écrire le futur, c’est avant tout comprendre notre présent, l’observer par le prisme de l’acte que nous sommes en train d’exécuter. C’est aussi, dans certaines projections lointaines, se livrer à un exercice d’imagination, de construction d’une société future avec sa propre structure, ses propres règles, dans un présent projeté et un temps plastique. C’est encore, dans les univers post ou pré-apocalyptique, une forme de résurgence de la mémoire, qui émerge de l’oubli pour illustrer les dérives possibles de notre présent. C’est enfin l’élaboration d’une langue, d’une poésie, dont la puissance évocatrice dépasse le didactisme.

Dans notre présent, l’écologie, l’économie, les religions, les avancées technologiques, sont autant de matières d’inspiration, de réflexion qui enrichissent les spéculations. Le sentiment de leur mutation permanente rend l’avenir palpable, visible. Le présent semble s’effriter au· profit d’un « futur antérieur » omniprésent. Gary Steyngart confessait avoir subi, durant l’écriture de Super triste histoire d’amour (QL n° 1 055 du 16 février 2012), cette porosité du temps. Cette constatation et les difficultés inhérentes à toute forme de projection apparaissent comme autant d’obstacles à la pensée anticipatrice. Certains voient dans ces limites la fin de l’anticipation en tant que genre littéraire quand d’autres développent en réaction d’autres angles de vue. Reste que la lutte pour une pensée anticipatrice est une lutte contre le sous-développement de l’esprit, en faveur du rêve.

Benoit Laureau

 

Numéro spécial composé par Benoit Laureau et Serge Lehman


Ont participé à ce numéro outre les collaborateurs de La Quinzaine littéraire :

 

Marc Angenot, professeur de langue et de littérature française à l’université McGill de Montréal.

Ugo Bellagamba, professeur d’histoire du droit à l’université de Nice et écrivain.

Simon Bréan, docteur en littérature française à l’université Paris-IV-Sorbonne.

Yves Citton, philosophe et professeur de littérature française à l’université Stendhal, Grenoble-III.

Philippe Curval, critique et écrivain dont l’œuvre, commencée en 1956, traverse l’âge d’or de la science-fiction. Son dernier roman, L’Homme qui s’arrêta. Journaux ultimes, a paru en 2009 aux éditions La Volte.

Alain Damasio, écrivain de science-fiction et d’anticipation politique. Son dernier roman La Zone du dehors publié aux éditions La Volte a été récompensé du prix européen Utopiales 2007.

Catherine Dufour, auteur de romans et nouvelles de fantasy et de science-fiction. Son dernier roman Outrage et rébellion a paru en 2009 aux éditions Le Bélial’.

Rodrigo Fresán, journaliste et écrivain argentin, auteur de Vies de saints publié en 2010 aux éditions Passage du Nord- Ouest.

Pierre Jouan, journaliste et chroniqueur littéraire.

Gérard Klein, économiste, éditeur et écrivain. Son dernier recueil de nouvelles, Mémoire vive, mémoire morte, a paru en 2007 aux éditions Robert Laffont.

Irène Langlet, professeur de littérature contemporaine à l’université de Limoges.

Roland Lehoucq, astrophysicien au Commissariat à l’énergie atomique et auteur d’ouvrages de vulgarisation scientifique. Mission Caladan, sa plus récente publication, a paru en 2010 aux éditions Le Pommier.

Alberto Manguel, romancier et essayiste argentin. Son plus récent ouvrage, Nouvel éloge de la folie, a paru en 2011 aux éditions Actes Sud.

Xavier Mauméjean, professeur de philosophie et auteur de science-fiction. Son dernier ouvrage, Rosée de feu, a paru aux éditions Le Bélial’ en 2010.

Xabi Molia, écrivain, scénariste et réalisateur. Son dernier roman, Avant de disparaître, a paru aux éditions du Seuil en 2011.

Steven Sampson, journaliste et écrivain américain. Spécialiste de Philip Roth, son dernier ouvrage, Corpus Rothi II. Le Philip Roth tardif, de Pastorale américaine à Némésis, a paru aux éditions Léo Scheer en 2012.

Samuel Schwiegelhofer, écrivain de fantasy et de science- fiction sous le pseudonyme de Gabriel Féraud. Son premier roman, Les Perles d’Allaya, a paru en 2007 aux éditions Mille saisons.

Antoine Volodine, écrivain post-exotique, traducteur du russe. Son dernier roman, Danse avec Nathan Golshem, signé Lutz Bassmann, a paru aux éditions Verdier en 2012.

 

Merci à Jean-Luc Boutel pour l’iconographie, ainsi qu’a Isabelle Gugnon et Aurélien Blanchard pour leurs traductions.

 

 

 

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« Le Triptyque »: Maurice Renard Père Du « Merveilleux Scientifique »

Faisant suite à la mise en ligne de textes parus dans la revue « Le Triptyque » voici donc un deuxième article, toujours de Jean Cabanel, et qui méritait vraiment une exhumation de façon à ce que les amateurs fidèles de ce blog, puissent profiter de cette plume critique si affûtée. Ah ! chers amis, voilà un texte qu’il m’eut été agréable d’avoir rédigé, tellement nous avons là le témoignage de cet immense amour d’un homme pour l’œuvre d’un grand écrivain. Il y a dans ces lignes toute l’admiration et toute la nostalgie pour un genre qui est en passe de devenir obsolète, car visiblement pas aux goûts de tout le monde. Un véritable cri d’amour que l’on sent sincère et profond, nous permettant ainsi de mesurer toute la portée et l’impact immense d’une œuvre sans faille. On sent, et Cabanel ne s’y est pas trompé, que nous avions en la personne de Maurice Renard, un auteur à l’imagination puissante, rigoureuse et surtout, surtout à l’image de Rosny Ainé, poétique ! Un auteur dont nous ne vanterons jamais assez les mérites à qui nous devons les plus belles pages de l’imaginaire scientifique et sans qui ce blog n’existerait pas. Maurice Renard, fut pour moi une des grandes révélations de la littérature Française, dont l’œuvre immense doit être redécouverte afin que ce « merveilleux scientifique » qui je le répète possède de profondes et puissantes racines dans notre patrimoine populaire culturel , soit enfin réhabilité et obtienne la place qu’il mérite. Un grand merci à Mr Cabanel, d’avoir su trouver les mots justes et forts pour ainsi mettre à l’honneur un si merveilleux et admirable écrivain. En passant ainsi  en revue des titres aussi prestigieux que « Le Dr Lerne sous Dieu », « Le péril bleu »,«  Les mains d’Orlac », « Le voyage immobile » ….c’est l’évocation de toute l’identité même de nos territoires de l’imaginaire auxquels se rajoutent cette note si subtile de démesure et de poésie qui firent le charme et l’originalité de ces littératures aux accents de provocations.

Lisez ce qui va suivre : Tout est dit !

 

  Maurice Renard

 

Aux armes esprits agiles !

Voici que le roman du merveilleux scientifique va disparaître de notre littérature d’aujourd’hui. Maurice Renard renonce à donner une suite à cette admirable série de romans et de nouvelles où l’intelligence, l’esprit et le goût accompagnent sans défaillance dans ses vagabondages les plus téméraires une des plus belle imagination de ce temps.

On dit que ce genre est condamné par les éditeurs et par le public, quelle pitié ! Pour ma part je proteste contre cette sentence imbécile. Va-t-on laisser mourir ainsi cette fille mystérieuse de la science et de la poésie ont les parrains furent Hoffmann, Edgar Poe et Villiers de l’Isle Adam ?

Malgré l’exemple de J.H. Rosny-aîné et de Wells qui depuis longtemps ont mis la clef sous la porte de leur laboratoire, Maurice Renard avait tenu bon jusqu’ici. Il lâche aujourd’hui la rampe. Il paraît qu’on lui tape sur les doigts. Lisons ou relisons son oeuvre. Elle témoigne d’une déconcertante fantaisie et le souci de logique qui l’éclaire lui confère une terrible puissance. Grâce à Maurice Renard nous avons l’impression très nette que le mystère nous entoure. Il est là à la portée de notre main. Nous le voyons, il nous frôle et il est insaisissable. Il nous est expliqué et cependant il reste merveilleux. C’est que le talent de l’auteur est tel qu’il ne nous laisse ni le loisir, ni la force de trouver dans sa démonstration l’endroit précis où se niche l’invraisemblance.

Jeu délicieux où notre curiosité taquinée ou torturée reçoit toujours l’apaisement désiré, soit qu’elle se satisfasse d’une illusoire mais subtile explication scientifique, soit qu’elle accueille avec ravissement le prolongement poétique de savantes histoires merveilleuses.

Maurice Renard est avant tout un poète. Un récit comme celui de La « Cantatrice » où nous voyons une véritable sirène des mers prisonnière se traîner sur des béquilles pour chanter à Monte- Carlo la mélodie de l’Oiseau dans Siegfried est un conte digne d’oscar Wilde; de même « La Rumeur dans la Montagne » est un merveilleux récit, frais et troublant comme celui que Wells écrivit un jour au sujet d’un jardin mystérieux, un jour entrevu. Quant à la nouvelle intitulée « Le Balcon » elle s’apparente aux meilleurs Contes Cruels de Villiers de l’Isle Adam, et le récit du « Rendez-Vous », évoque la « Ligéia » d’Edgar Poe.

On ne saurait pour l’horreur comme pour le merveilleux, mieux choisir ses maîtres. Mais l’imagination de Maurice Renard est telle qu’étant tout à la fois Wilde, Poe, Wells et Villiers de l’Isle Adam, il sait encore demeurer lui-même.

Le jeu favori de Maurice Renard ainsi que le fait observer Georges Jamati, c’est de « démonter la machine humaine pour changer les rouages de place et voir comment l’instrument fonctionne ainsi modifié». On peut facilement imaginer l’effrayante cocasserie des résultats de pareilles expériences. J. H. Rosny-aîné, qui s’y connaît, classe l’auteur du « Péril Bleu » au premier rang des romanciers d’imagination. J’ajouterai que sa présence d’esprit ,car Maurice Renard est loin d’être un halluciné comme Hoffmann, donne à ses constructions mystérieuses un équilibre, une mesure et une logique qui en font des oeuvres très particulières et très originales. C’est un Latin et c’est un poète. A chaque instant dans ses singuliers récits qui sont réellement des invitations à la peur on rencontre de ces notations ou de ces allusions ravissantes qui sont comme un délicat signe de reconnaissance adressé aux artistes. Il semble dire : «Ne vous y trompez pas; voici qui je suis. Maintenant laissez moi faire…» C’est ainsi qu’en plein roman feuilleton de la plus délirante imagination, « Les Mains d’Orlac », au moment où les policiers éventrent un mannequin soupçonné d’avoir étranglé un peintre spirite, Maurice Renard se prend ainsi à rêver : « Mon inquiétude vagabondait dans les champs du souvenir. La fable et la réalité se partageaient mes sens, et, sans rien perdre de l’incroyable dissection, j’étais la proie d’un mirage mnémonique. Au balcon de mon rêve s’accoudait Galatée. L’androïde Hadaly traversait un jardin ou Coppélius errant agitait ses longs bras. Vaucanson les montrait tous deux à Maelzel. Puis loin, enlacés l’un à l’autre, la Vénus d’Ille et la statue du Commandeur cheminaient tendrement. Leurs pieds lourds ébranlaient le sol de ma mémoire et Pétrouchka me cornait aux oreilles son scherzo le plus fantasque ». Comment ne pas s’attendrir à ce rappel de personnages si rares ?

Ecoutons Maurice Renard décrire son champ d’observation. «Entre les épaisses ténèbres de l’inconnu et le bloc lumineux de notre savoir, il y a une zone extrêmement captivante qui est le domaine de l’hypothèse, contrée fort mince où sont dardés tous les efforts des savants et des philosophes. Cela fait une espèce de halo fantômal. C’est comme la frange de la science, le duvet de la certitude. Là, s’agitent les personnages du roman d’hypothèse, là sont allumées ces lumières qui, toutes artificielles qu’elles soient, font pour ainsi dire rayonner la connaissance sur l’ignorance et nous donner, sinon le pouvoir même, du moins l’illusion ravissante de comprendre un peu l’inexpliqué».

N’est-ce pas une belle atmosphère d’exaltation pour un romancier et pour un lecteur !

On nous priverait de cette nourriture !

Mais ce serait la revanche de Tribulat Bonhomet !

Maurice Renard est Champenois. Né par hasard à Chalons-sur-Marne il fut ramené à l’âge de deux ans dans cette ville de Reims berceau de ses ancêtres, magistrats ou marchands. Il vécut ainsi toute sa jeunesse à l’ombre de cette cathédrale aujourd’hui reconstituée comme un fossile solennel. Tout d’ailleurs est cérémonieux dans cette antique cité où tant de rois furent sacrés et dont les caves fameuses sont comme autant de formidables chapelles souterraines où se célèbre le mystère du vin blond. Marqué du signe de la fantaisie et de la turbulence, le petit champenois sut se défendre contre l’étouffement dont le menaçait toute ces importances. Il sut aimer librement cette ville qui est comme le piédestal d’une grande chose : la cathédrale et d’un grand homme : Colbert. Il a déjà rendu un hommage lyrique à cette Notre-Dame Royale qui fut la métropole nationale de la France, et il projette une Vie de Colbert. Il aura ainsi glorifié pieusement et magnifiquement la ville qu’il aime.

Il y demeure jusqu’à son adolescence et vient à Paris pour suivre les cours de l’Ecole Monge, institution aristocratique où la culture physique est en grand honneur, et où se trouvent en même temps que lui, sans qu’il les connaisse, Zamacoïs et Bernstein. Il est le premier en composition française et en gymnastique, mais il ne songe à ce moment qu’à une chose : aux vacances qu’il ira passer à Hermonville dans la région champenoise. Il pense avec tristesse que ses parents veulent faire de lui un magistrat. Il avait depuis longtemps fait un autre rêve : celui d’être écrivain. En secret il a déjà écrit des poèmes et des drames lyriques. Ses poèmes d’ailleurs ont un son tout particulier depuis qu’il a découvert Edgar Poe. Déjà il aimait «l’inexpliqué, le futur, le possible et d’abord la divine, exquise et prestigieuse hypothèse, qui, projetant sur toute nuit maint rayon fantaisiste attache parmi nous en costume nouveaux, la légende et la fable».

Hélas ! Il fait son droit, entre comme clerc amateur chez un avoué. Fait un stage d’avocat. Le rêve va-t-il finir ? Le père magistrat veut une robe d’avocat pour son fils qui ne songe qu’à celle de Merlin. Un rabat, de la peau de lapin, une toque ? Il voudrait des étoiles d’or, des planètes d’argent et un chapeau pointu. Le père s’obstine. Le poète tient bon. Voici le régiment. Maurice Renard dragon, passionné pour le cheval, songe un instant à choisir les armes plutôt que la toge. Mais il s’aperçoit vite que le métier militaire ne s’accorde guère avec la liberté. Il se laisse libérer et, surprise heureuse ! sa famille ne s’oppose plus à ce qu’il soit homme de lettres.

Homme de lettres il l’était déjà car il avait, tout en pâlissant sur le Planiol et le Tripier composé des poèmes et même fait jouer à l’Athénée St-Germain, par les élèves de l’acteur Céalis de l’Odéon une pièce en vers intitulée : « La Langouste, Boutade Pathologique en un Acte et Six Hallucinations ».

Le théâtre avait toujours été sa grande ambition, et dès 1898 avec des amis il avait organisé une scène d’ombres pour laquelle il composait des pièces. Ernest Lefèvre-Dévodé en écrivait la musique. André Philippe, actuellement archiviste du département des Vosges et Charles Montaland, aujourd’hui architecte de la vile d’Alger dessinaient les personnages et peignaient les décors. Ce théâtre d’ombres avait une technique très supérieure à celle du Chat-Noir, et utilisait des projecteurs multiples qui faisaient de ce spectacle un régal de choix. Je ne désespère pas d’ailleurs

d’assister un jour à une reprise de ces séances merveilleuses interrompues en 1913. La passion qu’a voué Maurice Renard au cinéma depuis la guerre ne peut que lui donner le désir de ressusciter pour un instant ces premiers films parlants.

Mais en 1905 lâchant soudain les poèmes et le théâtre il publie chez Pion, sous le pseudonyme de Vincent St-Vincent, son premier recueil de contes fantastiques : « Fantômes et Fantoches ». Il n’a à ce moment pas d’autres relations littéraires que François Coppée et Edmond Haraucourt. Sous son véritable nom il publie en 1908 au Mercure de France « Le Docteur Lerne, Sous-Dieu » qui est dédié à Wells. Ce livre merveilleusement hallucinant obtient un énorme succès. Il est bientôt suivi de deux autres volumes : « Le Voyage Immobile » recueil de nouvelles édité par le Mercure, et « Le Péril Bleu », magnifique roman d’hypothèse. Dès lors Maurice Renard a sa place marquée dans le monde des lettres. La qualité de son imagination, la valeur poétique de ses écrits lui attirent des amis et des admirateurs. Il fonde en 1911 «La Vie Française», revue des poètes et groupe autour de lui : Léo Larguier, René Fauchois, Jeannne Landre, Pierre Benoit, Charle Derenne, André Dumas et Aime Graffigne. Il collabore en même temps à d’autres revues et notamment à cet étonnant «Spectateur», dirigé par son neveu René Martin-Guelliot et qui comprenait dans son comité de direction : Vincent Muselli, Jean Paulhan et Guillaume de Tarde. Les préoccupations de ces «spectateurs» devaient d’ailleurs particulièrement séduire ce passionné de logique qu’est Maurice Renard. Il s’agissait d’étudier dans leurs applications à la vie quotidienne le jeu des opérations logiques de l’esprit. Il s’agissait de constituer une grammaire des idées et une jurisprudence des raisonnements. Curieuses recherches que tente actuellement de reprendre Jean Paulhan dans la «Nouvelle Revue Française» et sur laquelle nous reviendrons à loisir.

En 1913 Maurice Renard donne un nouveau recueil de contes : « Monsieur d’Outremort » et c’est la guerre. Merlin,métamorphosé en officier de cavalerie, selle son cheval le 2 août 1914. Il ne rentre dans son silencieux appartement de la rue de Tournon que le 6 janvier 1919. Il ne rapporte qu’un livre de cette chevauchée fantastique, cette « Notre- Dame Royale », qui, parue tout dernièrement, vient de recevoir le prix Thérouanne.

Jusqu’ici Maurice Renard, gentilhomme des lettres et enchanteur avait vécu pour écrire. En 1919 il s’agit d’écrire pour vivre. Il se met à la besogne. Il publie « Les Mains d’Orlac » (qui ont été filmées en Allemagne avec Conrad Weidt), « L’Homme Truqué », « Le Singe », « Lui ? » (Actuellement mis à l’écran par la maison Sofar), « L’Invitation à la Peur » et  « Un Homme Chez les Microbes ». Il va bientôt faire paraître « Le Carnaval du Mystère » recueil de contes et de drames qui sera son testament de romancier fantastique. Il travaille en effet à un roman sentimental qui s’appellera « Parce que je vous Aime,. ! »

Fini le merveilleux, fini le mystérieux, fini tout ce beau jeu pour grandes personnes intelligentes ! Ne se trouvera-t-il pas un éditeur qui commandera quand même à Maurice Renard un nouveau « Voyage Immobile », un nouveau « Péril Bleu », un nouveau « Docteur Lerne » ?

En vérité, va-t-il falloir créer une ligue pour la défense et l’illustration du roman d’hypothèse.

Hélas, l’effort serait vain sans doute, car Maurice Renard qui a lui-même fondé un prix pour le meilleur roman du genre ne trouve pas le candidat.

Il ne nous reste plus qu’à relire Edgar Poe, Hoffmann, Villiers de l’Isle Adam, Wells, Rosny Ainé et Maurice Renard.

Et nous les relirons toujours avec un plaisir nouveau.

Jean Cabanel

 

 

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« Les Sables De Mars » De Arthur C.Clarke

 

« Les sables de Mars » de Arthur C.Clarke. Editions Fleuve Noir.1955

 

Au prix d’efforts fantastiques, Les hommes sont parvenus à s’implanter sur Mars! Un voile de mystère recouvre cette tentative et le monde ignore encore ce qui se passe sur cette planète froide et stérile.

Martin Gibson est le pre­mier reporter autorisé à s’embarquer sur « L’Ares », qui effectue son voyage d’essai vers la colonie sidé­rale. Dès le décollage, la réalité dément toutes ses prévisions ; loin d’être fastidieuse comme il se l’ima­ginait, cette croisière ne tarde pas à lui ouvrir les yeux sur mille pro­blèmes insoupçonnés du public. Mais les étonnements de Gibson se multi­plient à son arrivée sur Mars. S’il y découvre une étrange colonie en pleine activité, il sent aussi que l’amabilité dont on l’entoure est factice. Il fait figure d’intrus, d’in­désirable. Pourquoi?

Persuadé qu’on se ligue contre lui pour dissimuler un important secret, Gibson se met en tête d’élucider cette énigme. Il n’y parviendrait pas si, au hasard d’une exploration,une singulière trouvaille ne lui valait une soudaine célébrité parmi les colons.

A mesure qu’il pénètre plus avant dans les secrets de la cité martienne, il est gagné par l’enthousiasme. Oubliant ses devoirs de reporter pour participer à l’extraordinaire bataille que les pionniers livrent contre la sauvagerie glacée de la planète, il n’informe pas la Terre de ce qu’il apprend.

Martin Gibson est lui-même conquis par ce monde désolé mais riche de promesses, au point que le retour sur sa planète natale ne lui semble plus souhaitable,

Quels sont donc les sortilèges qui enchaînent Gibson à la première cité extra-terrestre ? Pourquoi est-il devenu un autre homme ?

La réponse à ces deux questions est enfouie dans les sables rouges des déserts de Mars.

 

L’ouvrage est agrémenté d’une excellente préface de Jean-Gaston Vandel

«Ce livre n’est pas un ouvrage de vulgarisation : c’est une merveilleuse histoire ayant pour cadre la planète qui, de tout temps, a le plus intrigué l’Humanité.

Dès le début, l’auteur nous plonge dans une étrange aven­ture : l’épopée de la colonisation de Mars. Mais ce roman, dont tous les personnages vivent avec une telle intensité que nous ne doutons pas une seconde de leur existence, nous initie peu à peu au prochain chapitre de l’Histoire.

Rendons- nous à l’évidence : nous sommes au seuil de l’Age de l’Espace. Aujourd’hui, à l’heure où ces lignes sont écrites, en plusieurs endroits du globe des dizaines de savants travail­lent a l’expédition de la première fusée qui reliera la Terre à son satellite. Tout est prêt : les plans de cette fusée existent, la formation des futurs pilotes de l’Espace est en cours, les bases d’où s’envoleront les premiers véhicules interplanétaires sont désignées, les problèmes techniques essentiels sont résolus.

 Le vol intersidéral est en train de passer du domaine de la fiction à celui de la réalité, il a cessé d’être un rêve fabuleux pour devenir un objectif immédiat de notre époque. S’il nous apparaît encore comme une perspective lointaine, c’est en grande partie à cause du secret absolu qui recouvre les progrès réalisés dans les bureaux d’études des grandes puissances.

La révélation sera brutale : un jour nous apprendrons avec stupeur qu’un engin autoguidé a quitté la Terre pour la Lune, sans qu’aucune information préalable nous ait avisé de l’immi­nence de cet événement. La veille d’Hiroshima, seuls une dou­zaine d’experts savaient que la bombe atomique allait anéantir une ville entière.

Parmi ceux qui ont pleinement conscience de l’aventure extraordinaire qui débutera demain, l’un des plus lucides est assurément Arthur C. Clarke.

Doté d’une culture très étendue et d’un magnifique talent de conteur, cet écrivain a conquis en quelques années une renommée mondiale. Ses ouvrages sont traduits dans la plupart des langues, mais c’est en Amérique que son succès a été le plus foudroyant. Or, si l’on y réfléchit, cette réussite a quelque chose d’insolite dans un pays qui, comme les Etats-Unis, était submergé par des romans de science-fiction où s’étalaient les hypothèses les plus échevelées — voire les plus saugrenues — et où les auteurs côtoyaient sans cesse le fantastique pour forcer l’attention de lecteurs déjà blasés. Clarke apparut et, d’emblée, il s’imposa par une sobriété, par un réalisme qui contrastaient étonnamment avec les effarants récits que lisait le public américain. Sa paisible autorité le porta au pinacle en quelques mois…

Son rude bon sens, la profondeur de ses vues et sa stupé­fiante perspicacité plongèrent le lecteur dans une vivante réalité qui surpassait de loin les inventions les plus audacieuses. Tout en pulvérisant au passage bon nombre d’idées fausses, ses oeuvres prouvèrent qu’il n’était nul besoin de recourir aux artifices d’une pseudo-science pour créer des péripéties atta­chantes.

Arthur C. Clarke « sent » l’avenir et le met à notre portée : c’est un prophète, c’est le reporter des événements qui viennent et dont les racines poussent dans le temps présent. Avec un don de « pré-observation » qui tient de la voyance, il nous mêle à la vie de ses héros et nous entraîne à leur suite dans l’Espace. Ce n’est pas de l’anticipation dans le sens qu’on accorde d’ordinaire à ce terme, c’est de la prévision ; une prévision fondée, qui tire son intérêt de Ioj légitimité des bases sur lesquelles l’intrigue s’échafaude, et qui nous passionne plus que nous avons l’impression de baigner dans le réel.

Est-il besoin, après cela, d’énumérer les diplômes et les titres de cet auteur de nationalité britannique, qui fut associé pendant la guerre aux recherches sur le radar, qui devint ensuite président de la Société Interplanétaire de Londres et dont l’activité de vulgarisateur ne ralentit pas.

On commettrait une lourde erreur en imaginant Clarke sous les traits austères d’un érudit muré dans son cabinet de travail. Le souvenir le plus vivace qui me reste de ma première rencontre avec lui est une notion très nette des dégâts que peut provoquer dans l’épaule une poignée de main très vigou­reuse. Le visage rieur, le teint enluminé par le grand air, cet athlète dans la force de l’âge pratique avec fougue plusieurs sports et notamment la pêche sous-marine, tantôt en Floride, tantôt dans les Antilles. Un requin barracuda ne l’effraye pas davantage qu’une équation différentielle, il photographie aussi bien les crocodiles que les nébuleuses. Car ce visionnaire de l’avenir est, avant tout, un homme d’action, et les problèmes les plus graves ne lui font jamais perdre le sens de l’humour. Le présent volume reflète fort bien ces divers aspects de sa personnalitéy mais son principal mérite est d’ouvrir à l’esprit du lecteur, sous le couvert d’une narration captivante, les horizons nouveaux qui se profilent dans un proche avenir.

Arthur C. Clarke ramène la littérature d’anticipation sur son plan véritable et se hausse au niveau de ses plus illustres prédécesseurs.» 

 

Ouvrage doublement indispensable puisqu’il est agrémenté d’une magnifique jaquette de René Brantonne. A l’image de Gourdon pour la série « Angoisse » (entre autre), Brantonne fut sans contexte le chef de file des illustrateurs Français de la science-fiction Française de l’après guerre. Si l’on se penche d’un peu plus prés sur son abondante production, il sera alors possible de se rendre compte que ce « forçat » du pinceau réalisa au cour de son existence des milliers de planches pour diverses revues et collections. Je me rappelle avoir eu la chance d’admirer des planches originales pour la série « Anticipations » chez Fleuve Noir et je peux vous assurer que la beauté des couleurs et l’élégance du trait ne peuvent que forcer l’admiration et le respect. Un homme simple et besogneux qui hélas, reste dans l’ombre de certains dessinateurs au talent plus que discutable. Il a marqué toute une époque, avec son style particulier, et l’un des rares à pouvoir se targuer de posséder une « patte » unique et extraordinaire. La richesse et l’importance de son œuvre exemplaire devrait définitivement sortir du cadre restreint des seuls amateurs qui s’efforcent à faire perdurer la mémoire de ce brillant artiste disparu dernièrement, pour afin se faire connaître du grand public et lui accorder ainsi la place qu’il mérite.

L’évocation du seul nom de « Fulguros » me donne des frissons dans le dos, pourtant peu de gens connaissent ce prototype du super héros à la Française qui à l’instar de « Fantax » reste à tout jamais enfoui dans les recoins les plus obscurs de notre mémoire.

Je viens de parcourir avec une pointe de nostalgie l’album que l’éditeur « Le dernier terrain vague » lui avait consacré en 1983, une hommage comme il se doit tout en image et qui retrace non seulement toute la carrière de ce grand Monsieur, mais nous présente dans une superbe préface de Yves Frémion un personnage d’une simplicité, dégageant une aura des plus bienveillante et qu’il qualifie avec tout le respect que cela comporte « d’illustrateur populaire »

Avec cette illustration pour le roman de Arthur C.Clarke paru au fleuve noir tout comme celle de l’ouvrage de Jimmy Guieu « Les soucoupes volantes viennent d’un autre monde », une preuve supplémentaire s’il en faut de son talent merveilleux et incontestable

Un personnage phare d’une culture restée trop longtemps dans le domaine du péjoratif.

Et maintenant sectaires d’une culture un peu trop intello….laissez vous un peu aller, vous verrez que ce n’est pas si mauvais que ça ! 

 

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Le « Triptyque Lettres-Arts-Sciences » Une Revue Médicale A Découvrir!

 

La  revue « Le Triptyque, Lettres- Arts- Sciences » est un mensuel dont la parution s’échelonne de 1927 à 1940. Tout comme cette autre revue au contenu passionnant « Aesculape » dont il nous faudra un jour faire l’inventaire complet, le « Triptyque » était réservé au corps médical ce qui explique l’abondance outrancière de moult pages publicitaires vantant les mérites de tel ou tel médicament . Ce sont les Laboratoire des Produits « Scientia » qui éditèrent cette élégante revue mensuelle et ce, aux Imprimeries Jules Simon.

 Tout l’intérêt pour les amateurs de littérature que nous sommes et plus précisément de celle dérivant vers la conjecture, est qu’elle fut assez généreuse en ce qui concerne notre domaine puisque plusieurs numéros furent consacrés à des auteurs, connus des passionnés et dont la réputation n’est plus à faire. Ces articles furent signés par Jean Cabanel, critique littéraire, qui visiblement connaissait son affaire, pour preuve ceux dont vous allez avoir la reproduction sur quelques billets de ce blog. Ces derniers  sont intéressants sur bien des points car ils mettent en exergue non seulement les qualités, mais également les défauts des auteurs, dont il nous cite quelques anecdotes qui ne sont pas pour nous déplaire. Témoignages supplémentaires s’il en faut, du talent de noms aussi vénérés que Alexandre Arnoux (N°64),Maurice Leblanc (N°126), Cami (N°69) , Pierre Very (N°76),Maurice Renard (N°24) ou J.H.Ronsny Ainé (N°131)…

A tout seigneur tout honneur nous allons donc commencer par notre cher Gustave Le Rouge dont Cabanel nous dresse un tableau fort plaisant, à l’image de ce fascinant personnage que nous aimons tous pour ce goût si prononcé de l’aventure et de l’imaginaire scientifique. Cet article fut publié dans le numéro 15

 

Gustave Le Rouge

- «Alors petit, ton grand oncle au large des côtes de la Bretagne fut pris un jour par des pirates Espagnols, devint cuisinier de ces messieurs et, quelques mois plus tard, fut débarqué sur le territoire de la République Dominicaine. Il s’évade, franchit la frontière, est accueilli par les Français, et en peu de temps devient un personnage considérable, archimillionnaire, propriétaire de plantations et de quatre cent nègres. Mais, nom d’un tonnerre ! Il était dit que tout cela devait mal finir. Ce sacré Toussaint Louverture fomente une révolution et ton grand oncle est scié un beau matin, entre deux planches d’acajou…»

Le petit Gustave Le Rouge écoute son oncle, capitaine au long cours, raconter cette charmante histoire de famille. Ils sont tous deux sur un beau bateau dont les voiles se gonflent au vent de la mer. On est loin de la rade de Cherbourg, encore plus loin du collège où l’apprenti marin fait ses études. On ne voit que la mer et le ciel.

Encore une histoire mon oncle !

Suffit. Je vais plutôt te chanter ure chanson. Ecoute, fiston, et tâche de te fourrer cela dans le caberlot :

II était une frégate, Larguez le ris !

Qui s’app’lait la Danaé…

Ah ! La belle existence ! Comment aimer autre chose que la mer, les marins, les aventures les naufrages, les nègres et les îles désertes ? D’ailleurs, dans ce sinistre collège de Cherbourg, on joue déjà un peu au pirate. Les petits camarades sont, pour la plupart, de jolis chenapans renvoyés de toutes les autres institutions. Il y a des Corses, des Flamands, des Alsaciens, des Roumains, des Argentins, et quand tout cela se mutine il faut appeler un piquet d’infanterie de marine pour rétablir un ordre provisoire.

Cette atmosphère de ponton chauffe terriblement les tempes du petit Le Rouge, mais un événement va brusquement faire naître en lui une agitation d’une toute autre nature.

Un matin, c’est en février 1883, les élèves de rhétorique du collège de Cherbourg voient arriver leur nouveau professeur de lettres. C’est un nommé Jules Tellier, un tout jeune homme qui n’a pas vingt ans mais qui arbore une extraordinaire cravate. S’adressant à sa classe d’une voix douce et désenchantée, il commence par faire cette étrange déclaration : «Mes amis, je ne, viens pas ici pour vous raser avec le bachot, mais pour essayer de vous donner l’amour des lettres…» Et aussitôt il se met à réciter du Victor Hugo. C’est un ravissement général. Les cancres se découvrent en très peu de temps un goût prononcé pour la littérature. Quant à Tellier, magnifique, il prête de l’argent aux plus pauvres pour leur permettre d’acheter des livres de vers.

La contagion gagne les autres classes et Gustave Le Rouge décide que lui aussi il sera poète. Son père qui aurait voulu se consacrer à la peinture et qui, pour vivre, est obligé d’être artisan de village lui conseille de faire son droit. Pourvu de son diplôme de bachelier, l’amoureux des lettres s’installe à Caen, s’inscrit à la Faculté, coiffe un béret de velours et fonde sans plus tarder la «Revue Septentrionale» en compagnie de Léon Masseron (poète de génie parti depuis en Océanie). C’est très rapidement la misère. Notre jeune étudiant est quelques temps secrétaire du Cirque Priami, mais, comme il tente de s’enfuir avec une écuyère, il perd sa place. Privé de logement, il trouve une asile dans une villa assez louche des faubourgs de Caen où il campe la nuit avec deux amis et, certains soirs, particulièrement pénible, trois affamés descendirent dans le jardin cueillir tous les bourgeons de rosier, pour s’en faire une salade. Malgré cette alimentation peu reconstituante, Gustave Le Rouge trouve le moyen de décrocher sa licence. Mais la belle avance î Va-t-il être obligé de devenir clerc d’huissier à Valognes ou à Caen ? Il appelle à son secours une parente puissante qui réussit à le faire entrer dans les bureaux de la compagnie P.L.M. Il reste là six mois à garder des dossiers, mais il s’échappe souvent pour retrouver au café Verlaine dont il est devenu l’ami. Il fait en même temps la connaissance de Villiers de l’Isle Adam et de Léon Bloy. Quelle joie de bavarder avec de tels bonshommes ! Mais quel empoisonnement d’être obligé d’aller à un bureau. Il plaque l’administration et reste un an sans domicile, avant pour lit le sopha ou le fauteuil prêté par les camarades. Les poèmes qu’il fait paraître dans «la Plume», «le Procope» et dans la «Revue d’un Passant» sont trop peu payés pour lui permettre de vivre et Verlaine le tire quelque temps d’affaire en le faisant entrer pour «mistouflite aiguë» à Broussais, dans le service du Dr. Chauffard où lui- même se trouve en traitement.

Sorti de l’hôpital, le problème de l’existence recommence. Gustave Le Rouge fabrique quelques thèses de médecine, est un instant Directeur de «La sauvegarde des Marques Françaises, Maritimes et Coloniales», publie un recueil de sonnets intitulé : Le Marchand de Nuage, prend part à une conspiration manquée contre le roi des Belges… Rien de tout cela n’est très lucratif.

Mais Gustave Le Rouge est célèbre dans Paris et Flammarion lui demande un ouvrage sur le Quartier Latin. Le livre a un succès étourdissant. Le père Guyot, de son côté, flairant dans ce jeune poète de grands dons de conteur lui demande d’écrire un livre d’aventure.

L’ancien élève du collège de Cherbourg sent brusquement refluer vers lui tous les rêves de son enfance. Il se met au travail. Mais comme Flammarion n’a pas été très généreux, il est obligé d’accepter une combinaison : il écrira le roman, un nommé Guitton paiera le loyer et signera le livre. Les bénéfices seront partagés également. C’est l’histoire de La Conspiration des Milliardaires, livre prophétique qui parait en 1897 et c’est l’histoire de tous les romans de cette époque.

Quelques années plus tard, on lui offre de partir en Tunisie pour diriger un journal. Il s’embarque, deux numéros paraissent et c’est la faillite. Notre directeur qui pour venir avait fait la traversée en première classe est obligé, pour le retour, de voyager en troisième avec les Bataillonnaires d’Afrique.

Se trouvant après la mort de son père en possession de quelques sous, il file à Jersey où il loue une villa pour écrire en paix un grand livre d’aventure : Le Mystérieux Docteur Cornélius.

Mais il est dit qu’il n’aura pas de chance en affaires. Ce roman que tout le monde s’arrache ne lui rapporte presque rien et il est obligé de se remettre à faire des bouquins pour un industriel de lettres. En 1905, on le retrouve à Beaune directeur de journal et en 1909, on le voit se présenter, sans succès, comme candidat radical-socialiste à Nevers.

Enfin, en 1914, il reçoit le Grand Prix de la Critique pour son très beau livre : Les Derniers Jours de Paul Verlaine. La même année, Pancier édite à 200 000 exemplaires Le Mystérieux Docteur Cornélius (soixante mille lignes!) Ce roman est en même temps traduit en Italien, en Espagnol et en Hollandais. Le Rouge place en outre quatre romans chez Nilson : Le Fantôme a-: la Danseuse, La Vengeance du Docteur Mohr, Le Masque de Linge et La Rue Hantée.

L’horizon semble devenir moins noir d’autant plus qu’on lui demande maintenant des scénarios de cinéma. Mais, justement, voici la guerre ! Gustave Le Rouge retombe dans le pétrin. Après la bataille de la Marne, il devient correspondant de guerre de L’Information, donne un feuilleton dans ce journal : Le Tapis Empoisonné, passe ensuite à «La Rive Gauche» comme reporter aux appointements de cent cinquante francs par mois, puis au «Petit Parisien» comme chef de la banlieue. Misérables besognes sur misérables besognes.

A la fin des hostilités, tout est à reprendre. Il commence à écrire des romans pour des éditeurs qui ne le payent pas et qui réalisent des fortunes de ses oeuvres.

A la fin des hostilités, tout est à reprendre. Il commence à écrire des romans pour des éditeurs qui ne le payent pas et qui réalisent des fortunes de ses oeuvres.

C’est heureusement un philosophe et, ce qui l’amuse le plus, c’est de penser que le public ou même certains confrères se le représentent comme un romancier roulant sur l’or en automobile.

Gustave Le Rouge habite, au cinquième étage d’un vieil immeuble du quartier des Batignolles, un tout petit appartement où s’entassent des livres, des paperasses, des cristaux de Bohême, des oiseaux empaillés, des moulages des fleurs monstrueuses construites avec des carapaces de homards. Doué d’une jeunesse et d’une fraîcheur d’âme étonnante, il vit là-haut, coiffé de son petit béret de velours, comme il vivait jadis au Quartier-Latin. Chaque matin, à l’heure où passe le rempailleur de chaises, il arrose soigneusement la mandragore qu’il cultive sur son balcon en chantant la chanson de son oncle

Il était une frégate

Larguez le ris ! (bis) Oui s’app’lait la Danaé...

Et s’installant à son bureau de travail, il commence à dicter à sa secrétaire bénévole un nouveau chapitre de son dernier roman, mettant ainsi en mouvement, sans effort, non seulement une étincelante imagination, mais tout l’appareil merveilleusement logique de son raisonnement. De temps à autre, il s’arrête de dicter, se lève de son fauteuil, roule une cigarette, fait quelques pas parmi ^es embûches de son cabinet, d’un geste furtif de la main se caresse la figure et revient à sa place Le récit reprend dramatique à souhait et chargé du terrible mystère qui conduira haletant le lecteur jusqu’à la dernière ligne du dernier chapitre.

C’est heureusement un philosophe et, ce qui l’amuse le plus, c’est de penser que le public ou même certains confrères se le représentent comme un romancier roulant sur l’or en automobile.

Cet homme qui a huit millions de lecteurs (chiffres contrôlés) est d’une délicieuse timidité. Il s’excuse de tout. Il s’excuse de ne pas avoir de fauteuils, mais il vous avance d’immenses chaises capitonnées d’un cuir éblouissant où, sur fond d’or, des perroquets bleus respirent des pivoines rouges (car Gustave Le Rouge a retrouvé, pour son usage particulier, le secret du cuir de Cordoue). Il s’excuse de n’avoir pas une salle à manger plus grande pour recevoir les amis; mais, quand il reçoit, les convives sont traités comme des princes du sang.

Car c’est un cuisinier d’un raffinement inouï. Vous le savez, vous : Vincent Muselli, Henri Casanova, Frédéric Lefèvre, Jean Texcier, Jean Louyriac, qui avez goûté à sa magistrale cuisine. Auteur de La Vieille France à table, il nous fera un jour, dans le palais que nous choisirons, son fameux Paon à la Royale, mais en attendant, nous gardons le souvenir de la glorieuse soirée où Gustave Le Rouge nous fit les honneurs d’un Homard à la Douglas. La véritable cuisine d’Hoffmann ! Un litre de gin qui flambait dans l’immense casserole de cuivre où rougeoyaient les crustacés. Armé d’un trident, revêtu d’un tablier de sommelier semblable à la chasuble du diable et coiffé d’un haut de forme au poil dru, l’auteur du Mystérieux Docteur Cornélius, retournait les damnés. Texcier en chandail multicolore, faisait doucement chauffer les truffes en fredonnant « Ukulele Lady ».        

Quand Madame Le Rouge apparut portant le plat triomphal, les convives aussitôt entonnèrent en l’honneur du cuisinier qui, Dieu me pardonne ! Cherchait encore à s’excuser, la célèbre chanson :

Passant par Paris, et vidant bouteilles

 Un de nos amis me dit à l’oreille…

 Des bouteilles, nous en vidâmes, ce soir-là, un nombre respectable, mais pas assez pour éteindre ce feu à la fois tendre et tenace qui brûlait en nous…

Nous buvions en l’honneur du cuisinier, mais nous buvions surtout à la gloire de Gustave Le Rouge, romancier, dramaturge, poète, critique, essayiste, dernier des encyclopédiste (suivant le mot de Du Plessys), car voici qu’on chuchote partout que l’auteur du Naufragé de l’Espace et du Mystérieux Docteur Cornélius devrait avoir chez nous la célébrité d’un Wells et que certaines pages de son oeuvre immense sont dignes d’un Villiers de l’Isle Adam et d’un Edgar Poë. C’était l’avis de Léon Bloy et de du Plessys. C’est aujourd’hui l’opinion de Biaise Cendrars, de Jean Dorsenne, de la Taillède, de Vincent Muselli, de Roger Dévigne, de Frédéric Lefèvre, d’Henri Casanova, de bien d’autres encore. Et c’est peut-être aussi l’avis des éditeurs.

Gustave Le Rouge qui a dû parfois faire le négre dans sa chienne de vie, a bien failli lui aussi être scié, comme son grand oncle, entre deux planches d’acajou. Mais comme ces planches étaient celles de sa bibliothèque, il a été sauvé de la mort par les quelques deux cents bouquins qu’il a écrit et qu’il n’a pas toujours pu signer !

Ces deux cents volumes, il va les faire relier en peau de négrier.

Jean Cabanel

 

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« L’île Sous Cloche » De Xavier De Langlais : Une Dystopie Insulaire……

 

Cet article signé Youen Drezen paru dans le N° 6 de « Horizons, revue des lettres » aux éditions « Aux portes du large » une revue Nantaise peu connue, est l’occasion de revenir sur un extraordinaire roman de Xavier de Langlais, tant pour sa richesse thématique que sur le profond pessimisme qui se dégage de cette dystopie. A la fois poétique dans certains passages, il faudra toutefois se méfier car dans cette société aux apparences harmonieuses, la noirceur n’est jamais très loin. La fulgurance des nombreuses idées qui parsèment cet ouvrage et le ton grave utilisé par l’auteur pour dénoncer la marche impétueuse et destructrice du progrès, font de ce « L’île sous cloche » un classique du genre

 

Bibliographie

 

- Xavier de Langlais, « L’île sous cloche ». Traduction par l’auteur du roman d’anticipation « Enez ar rod ». Nantes  « Aux portes du large » 1946. Avec bois gravé de l’auteur. Avec un  avant propos de l’auteur

- Langleiz [Xavier de Langlais], « Enez ar rod », Rennes : Ar Balb, 1949.

- Xavier de Langlais, « L’île sous cloche », Paris : Denoël, collection « Présence du futur » N°86.1965.

- Langleiz [Xavier de Langlais], « Enez ar rod », Lesneven : Hor Yezh, 2000.

- « L’île sous cloche » Xavier de Langlais ; avant-propos de Tugdual de Langlais ; préface de l’auteur à la première édition ; postface de Joseph Altairac ; bois gravés de l’auteur pour l’édition originale. Spézet : Coop Breizh, 2002. 286 p. 

 

Traduit du Breton…. « L’île sous cloche »

« Vers fin 1940, Xavier de Langlais me donnait à lire le texte d’un roman, qu’il venait d’écrire en breton. C’était « Enez ar Rod » (.L’Ile de la Roue), dont l’adaptation française, parue avant l’original, porte le titre de « L’île sous Cloche »

On connait le thème de l’île sous Cloche. Une jeune fille, Liliana, a été jetée par un naufrage, aux bords d’une île, dont les hommes de science ont développé, à un point vertigineux, la civilisation mécanique. L’île est séparée du reste de l’univers par une voûte, une cloche, éclairée artificiellement, et que ne traverse ni le bruit de la mer ni les rayons du soleil, – toutes choses bonnes pour des Sauvages !

La vie y a été organisée suivant des méthodes rigoureusement rationnelles. Supprimé le sommeil, comme inutile; supprimée aussi la nourriture, que remplace la fumée. L’Homme, cette machine-outil perfectionnée, apte à tout, est devenu dans  » l’Ile sous Cloche « , le robot voué au même geste sempiternel (ô Temps Modernes du génial Charlie Chaplin !) en dehors de toute initiative individuelle. L’Homme tourne-Vis visse sans cesse, l’Homme-Arroseur arrose sans répit…

L’Amour, l’Amour créateur est un mot vide de sens pour les Ilsouclochiens. L’Homme nouveau, ni mâle ni femelle, se fabrique, scientifiquement, en pièces détachées, en laboratoire. Sa proéminence le Super Aérocéphale Propulseur-de-roue numéro 7 fera visiter à Liliana, non sans une pointe d’orgueil, ces étranges laboratoires, qu’il nomme «le Palais des Germes» et «Le Jardin des Fleurs de Chair».

Ces hommes pré-fabriqués n’ont, faut-il le dire, aucun point commun avec les créations de Phidias, mais, ils ont été construits à des fins strictement utilitaires, et l’auteur, qui est peintre aussi, nous les décrit, chacun dans sa spécialité, et dans toute leur hideur, avec la minutie d’un anthropologue. Il n’y a plus d’individus, mais des numéros, et la vision qu’on nous donne de ces monstres nous oppresse comme un cauchemar.

L’Ame, car, à leur naissance, ils ont, pourtant, un âme, des spécialistes, la captent, toujours scientifiquement et l’enferment dans un tube de cristal, que l’on jette dans le Puits, comme une chose inutile, «sauvage».

Le cerveau est une tare encombrante. Foin de la Matière Grise ! Plus la tête est vide, plus elle est sonore, moins elle réfléchit, et plus son possesseur approche du Zéro Majuscule, c’est-à- dire de la perfection, – pardon ! de son point de perfectionnement, – et plus il sera qualifié pour tourner la Grande Roue, but et fin des Ilsouclochiens.

Car à quoi rime le déploiement poussé à l’extrême de ces perfectionnements techniques de l’humanité ? Quel idéal tend-on à lui faire atteindre, si ce n’est à lui faire tourner la Grande Roue, comme le font les enfants et les badauds à la foire?.. Voilà qui nous change des calembredaines de ces mystiques qui croient encore à la Vie Future et à la félicité éternelle dans le sein de Dieu !…

Or, la perfection n’est pas de ce monde, j’entends bien la perfection mécanique. Quand Liliana, naufragée, se réveilla dans l’Ile mystérieuse, les ingénieurs se trouvaient encore aux prises avec un problème momentanément insoluble. Leurs recherches s’avéraient vaines pour remplacer le coeur humain.

En fait, le coeur, «ce misérable petit muscle sauvage», sans le concours duquel un corps n’est qu’une masse inerte, est une source d’ennuis pour les Ilsouclochiens. On continue à mourir, dans l’île sous Cloche, et, quelques-uns, à s’y mal conduire. On y trouve donc une prison et un asile de fous. Les fous étant ceux qui ont gardé la nostalgie de l’ancienne forme humaine, – chose inconcevable, vraiment ! – et qui aspirent à récupérer leur âme !..

C’est une âme qui vaincra ces hypermécanisés. Une faible jeune fille, qui les fixe de son oeil de lumière, les fait reculer, tels un lion devant le regard du dompteur. Ce même regard, penché sur le Puit hallucinant, libérera les âmes, les forces spirituelles, prisonnières des tubes de cristal, provoquera un bouleversement inouï fera exploser la voûte scientifique et ressurgir nie de la gloire du soleil «sauvage». L’esprit aura triomphé de la matière, et le lecteur se réveille de cette angoisse, digne de notre siècle atomique, et heureux de se retrouver, lui aussi, «sauvage» comme devant.

On ne manquera pas d’évoquer, à propos de ce roman d’anticipation scientifique, Jules Verne et Wells. Je me contenterai de faire remarquer que l’un est Breton, comme l’auteur de l’Ile sous loche et l’autre Britannique, ce qui est un peu comme bonnet blanc et blanc bonnet. Cela revient a dire que les Celtes, qu’ils soient de ce bord de la Manche ou de l’autre, ou même d’outre – Atlantique ont, en plus de qualités communes, gardés intactes ces dons de visionnaires, dont les

anciens déjà faisaient cas, en parlant de leur sens

de la double vue. S’ils ont montré quelques complaisance au cours du XIXeme siècle, a se pencher sur leur passé, ils se sont toujours avéré curieux de toutes les nouveautés. Ils ont, fréquemment, des précurseurs. En écrivant l’Ile sous Cloche Xavier de Langlais était dans la ligne.

Je laisse à d’autres le soin d’établir les mérites respectifs de l’original et de la traduction française. Je confesse tout de même que l’auteur- traducteur a été plus heureux dans la rédaction de son texte breton. Celui-ci est plus direct, plus dense, plus viril dirais-je, et touchera son public avec une plus grande efficacité, si possible. Car, là, l’écrivain est en possession d’une langue neuve, non déflorée par l’usage de la littérature, concrète, et toujours chargée de tout son suc. Si l’on sait, en outre, que le Breton a la propriété de créer ses propres néologismes, au contraire du français, qui doit faire ses emprunts au latin et au grec, l’on enviera cette langue de pouvoir accéder de plain- pied à la terminologie scientifique.

Youenn Drezen.

 

 

Note de l’éditeur à la publication de 1946

 

« Un roman d’anticipation, digne des maîtres du genre : Wells, Spitz, Barjavel.

Mais plus qu’un roman d’anticipation : Loin de se plier sagement aux lois du genre, l’auteur n’a pas craint de pousser ses fictions jusqu’à leurs plus extrêmes conséquences, voire jusqu’à l’absurde, mais un absurde épique à l’échelle du monde qu’il a créé et que ses dons de visionnaire savent, un instant, nous imposer comme vrai. Véritable défi à la science et revanche du poète qu’il entend rester. Dans les descriptions scientifiques les plus osées du livre, tel cet hallucinant chapitre du « Jardin des fleurs de chair » ou du « Défilé de l’Abreuvoir », une étrange poésie sourd de chaque ligne.L’auteur est peintre (peintre fort connu) ; cela se voit, aussi bien en son style coloré, qu’en la belle jaquette et la couverture, qu’il a lui-même composées. »

 

 

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Une Soirée Triplement Fantastique Avec Fabrice Bourland,Jean-Luc Bizien et Gilles Bornais

( En vrac )

 

 Soirée spéciale « Ateliers Mots & Curiosités » sous le signe du roman policier et des détectives de l’occulte….

 

Ah ! Chers amis, malgré cette missive un peu tardive c’est encore le cœur gonflé d’émerveillement que je viens ici vous parler de cette soirée du Jeudi 28 Juin. Un atelier des mots & curiosités dont le maître de séant a le secret et qui fut l’occasion de célébrer trois auteurs au talent incontestable. Dans un cadre plus qu’agréable et ce, grâce à la gentillesse et la disponibilité de Prune Victor dont je voudrais ici remercier l’implication, nous avons donc devisé entre passionnés et curieux autour de ces trois auteurs dont le point commun et non des moindres, est une forte empathie pour les littératures policières. Trois univers différents, ou presque, trois sensibilités réellement inspirées et trois styles d’écriture précis, concis ne supportant pas la médiocrité.

Le lecteur peut de fait aborder aussi bien Fabrice Bourland, Jean luc Bizien ou Gilles Bornais avec la garantie que le plaisir sera toujours au rendez-vous et découvrir trois héros évoluant dans un monde de tout les possibles, un monde passionnant en pleine mutation face à une science balbutiante ou plane encore une relent de superstition. Car voyez vous le cadre historique du héros de Jean Luc Bizien l’aliéniste Dr Bloomberg et celui de Gilles Bornais le détective Joe Hackey, évoluent qui à Paris, qui à Londres en cette fin du XIX éme siècle, et sont les acteurs d’une époque à cheval entre deux siècles et où l’on évolue entre deux mondes aux limites un peu floues,entre l’aspect rationnel de ces personnages principaux et de la science qui les anime (méthodologie policière, médecine psychiatrique, rationalisation des faits) et l’univers interlope de ces mégalopoles nourries de croyances populaires et de légendes urbaines  . Pour Fabrice Bourland qui lui a fixé toute son attention pour un Londres des années 30, il existe également une sorte de frontière que les deux héros, Andrew Singleton et James Trelaxney, franchissent allégrement, faisant fi de toute rationalité car  à l’inverse des personnages précédents, leurs investigations les conduiront dans les territoires obscurs du fantastique et des sciences occultes. Mais ce qu’il y a de formidable à mon sens, bien que seulement un de ces trois auteurs ait choisi la voie des « détectives de l’occulte » c’est qu’au final l’ambiance de leurs romans (en ce qui concerne les textes policiers) est toujours à la limite du fantastique, baignant dans une ambiance glauque et sordide. Les descriptions des quartiers populeux, la violence de certains crimes ou la description de tel lieu ou de tel personnage, sont toujours imprégnées d’une touche, irréelle, surnaturelle. Personnellement, ce n’est pas l’apparition du monstre qui forcement me plait, c’est le décor dans lequel évolue le personnage que je trouve intéressant. Le pouvoir de la suggestion est beaucoup plus fort que l’élément final et Robert Wise dans « La maison du diable » ne s’y est pas trompé…mais je m’égare !

La soirée fut donc instructive puisque ces trois charmants écrivains, agréables et sympathiques, ont partagés avec les personnes présentes, la façon dont ils travaillent, l’ambiance dans laquelle ils rédigent leurs livres, leurs influences et leurs projets, l’occasion également pour deux d’entre eux de nous parler d’un tout autre aspect de leur écriture, bien éloigné de cette thématique mais tout aussi instructif. Ces soirées sont toujours l’occasion d’être au plus près des auteurs, de pouvoir discuter librement de leurs œuvres et de partager en quelque sorte des instants d’intimités. Un privilège rare qu’il nous faut apprécier à sa juste valeur. Je sais que pour ma part, lors de festivals littéraires, il est toujours difficile d’aborder avec autant de décontraction les auteurs que j’affectionne tout particulièrement. Il y a la foule, les bousculades, le bruit, et lorsque qu’il nous est possible d’échanger de manière souvent furtive quelques bribes de paroles, on tombe rapidement dans les lieux communs, pressé par le temps et les autres lecteurs avides de dédicaces qui jouant des coudes vous font comprendre parfois que le temps n’est pas à la discute…

Pour l’occasion à l’atelier, pas de stress, un véritable dialogue s’instaure dans la douce quiétude d’un cadre tout à fait propice et entouré de gens charmants avec qui nous partageons une passion commune.

A part Fabrice Bourland que j’avais déjà rencontré au festival de Bagneux et avec qui j’avais longuement discuté, j’ai ainsi eu l’occasion de rencontrer Gilles Bornais et Jean-Luc Bizien pour la toute première fois. Rencontre que j’avais certes déjà effectué en parcourant une partie de leur œuvre, mais cette rencontre « en chair et en os » ne fit que confirmer  toute cette ferveur et cette passion d’écriture qui anime ces trois formidables faiseurs d’histoires. De bien belles personnes, véritablement investies par ce désir intense d’écrire et d’en faire partager les lecteurs avec cette simplicité extraordinaire qui non seulement les rendent accessible mais partagent avec vous des moments extraordinaires où il nous est possible nous, simples lecteurs, de pénétrer plus avant dans le métier d’écrivains.

Anecdotes, références diverses, problématiques pour se faire éditer ou faire accepter un roman… autant d’éléments intéressants qui jalonnent parfois ce véritable parcours du combattant que doivent effectuer les auteurs, une petite visite de cet « envers du décor » dont il est parfois intéressant d’en comprendre les rouages.

Bonne humeur et décontraction furent les maîtres mots de cette formidable soirée, ponctuée par un buffet des plus savoureux, une occasion supplémentaire d’approcher cette « triplette » fantastique et d’échanger quelques impressions de lecture et de poser de nombreuses questions.

Merci à Eric Poindron de ce magnifique « Cadeau », des instants rares et précieux qu’il nous faut savourer goulûment avec ce sentiment de partager quelque chose d’unique et de fort, en compagnie de personnes exquises qu’il me tarde de revoir très rapidement.

Un grand merci à Fabrice Bourland, Jean Luc Bizien et Gilles Bornais, votre présence fut des plus appréciée et pour un lecteur , quoi de plus jubilatoire que d’ouvrir un de vos romans et, l’espace de quelques heures, s’immerger dans un autre univers et de nous faire oublier tout le reste.

 Au plaisir chers amis et à très vite dans une de vos prochaines aventures !

 

« Sur l’autre face du monde »  parle également de « Le diable du Crystal Palace » &  « Le serpent de feu »

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De Gauche à droite: Fabrice Bourland, Jean-Luc Bizien, Gilles Bornais. Photo du bas le plus à droite le maître de séant: Eric Poindron

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