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Dossier les « Détectives De L’impossible »
Au début des années 40 Jean louis Bouquet publia sous le pseudonyme de Nevers-Séverin , une suite de cinq aventures dont le héros n’est autre qu’un « détective des ténèbres » Dans le cadre familier de Paris et de sa banlieue, Paul Dumviller, alias Doum reporter de son état pour le journal « Paris-monde » va ainsi vivre de trépidants reportages où le fantastique sera de rigueur, où tout du moins se déroulant dans une forte atmosphère étrange peuplée de personnages assez singuliers pour ne pas dire bizarres. Respectant en cela une forte attirance pour les littératures de l’étrange, dont il se fera une des plus grandes et intéressantes figures de l’imaginaire Français, l’auteur va ainsi créer un personnage atypique dont il va, au fil des romans, dresser un tableau à la fois complexe et passionnant.
« Doum » est un sympathique personnage à l’esprit vif et inventif, intrépide mais mesuré, brave mais faisant toujours preuve d’une bonne mesure de prudence. De grandes qualités qui caractérisent à cette époque cet archétype du reporter audacieux et curieux, doublé d’un dynamisme et d’un courage à toute épreuve, rappelant par la même les exploits de son modèle Joseph Rouletabille. Qualités lui permettant non seulement de se frotter à des faits inexpliqués et requérant un certain sang froid, mais également d’être confronté à la noirceur et la complexité de l’âme humaine.
Les aventures de ce singulier détective, en dehors du moteur de l’action, sont le moyen pour Jean Louis Bouquet de nous faire le détail d’un Paris hors du temps que l’on observe avec le plus grand soin, tout comme le ferait un archéologue, une pointe de nostalgie dans le regard : Une capitale qui n’existe plus qu’au travers de ces fascicules populaires si naïfs mais qui fleurent bon le parfum d’antan.
Bien que catalogué « roman policier », cette noble institution n’occupe que très peu de place dans l’œuvre de l’auteur. Elle n’est qu’un faire valoir et Doum ne fera appel à elle que de façon anecdotique, comme pour conclure une énigmatique affaire qui, une fois élucidée, ne représente plus aucun intérêt. Cette thématique n’est finalement pour l’auteur, que le subtil prétexte pour nous parler de toutes ces petites gens, les obscurs, les oubliés du système. Dans cette ambiance des plus surannées, sorte de guide touristique à l’usage de l’explorateur en mal d’authenticité, le fait d’accorder autant d’importance à des personnages secondaires et falots, ne fait que renforcer cette impression d’abandon, de déchéance et de désespoir qui transpire au fil des aventures. D’ailleurs il est à relever que ce type de livre policier à ambiance fantastique est d’une grande innovation pour l’époque et de fait, pratiquement aucun auteur ne s’était adonné à ce genre d’exercice plutôt périlleux, en raison d’une certaine tradition profondément enracinée dans le polar et ne dérogeant à aucune règle.
En excellent écrivain de littérature fantastique, Jean louis Bouquet ne pouvait que donner une dimension étrange et irréelle à cette série de petits fascicules, qui préfigure d’une certaine manière le tout premier détective des ténèbres
Ainsi dans sa toute première enquête « L’homme aux fétiches », un homme va s’accuser par auto suggestion de crimes dont-il n’est pas l’auteur. Dans « le fantôme du parc Monceau », c’est l’imagination d’un des protagonistes de l’histoire qui va enflammer les plus délirantes hypothèses. Viendront ensuite trois aventures placées sous le signe des sectes et des sociétés secrètes dont les fameux « Thugs » dans « La reine des ténèbres » qui ressurgiront dans la toute dernière aventure du reporter « Irène fille fauve » et la non moins redoutable société du gant noir dans « Le caveau des angoisses ».
Des exploits qui ne manqueront pas de vous divertir avec un style riche et généreux faisant partie de cette catégorie de petits fascicules jugés à la hâte et oubliés dans quelques recoins obscurs de notre patrimoine culturel populaire et qui, comme bien d’autres merveilles, attendent le jour d’une reconnaissance à leur jute valeur.
Bibliographie des aventures de Paul Dumviller
- « L’Homme aux fétiches » de Nevers-Séverin (Jean Louis Bouquet). Lille, Janicot (S.I.L.I.C.), Collection rouge N° 23.(1943). 32 p., couverture couleur. Réédité en 1972 dans le recueil « L’ombre du vampire » Dans la collection « Les chef d’œuvres du roman policier »Edito service Genève. Réédité en 1978 sous le titre « L’ombre du vampire » dans le recueil du même nom. Editions Marabout N° 1059.
- « Le caveau des angoisses» de Nevers-Séverin (Jean Louis Bouquet). Lille, Janicot (S.I.L.I.C.), Collection rouge N° 35.(1943). 32 p., couverture couleur. Réédité en 1972 dans le recueil « L’ombre du vampire » Dans la collection « Les chef d’œuvres du roman policier »Edito service Genève sous le titre « Le mystère Skanikoff » .Réédité en 1978 sous le titre « Le mystère Skanikoff » dans le recueil « Irène fille fauve» . Editions Marabout N° 1060.
- « La reine des ténèbres » de Nevers-Séverin (Jean Louis Bouquet). Lille, Janicot (S.I.L.I.C.), Collection rouge N° 38.(1943). 32 p., couverture couleur. Réédité en 1972 dans le recueil « L’ombre du vampire » Dans la collection « Les chef d’œuvres du roman policier »Edito service Genève .Réédité en 1978 dans le recueil « L’ombre du vampire ». Editions Marabout N° 1059.
- « Le Fantôme du parc Monceau» de Nevers-Séverin (Jean Louis Bouquet). Lille, Janicot (S.I.L.I.C.), Collection rouge N° 42.(1943). 32 p., couverture couleur. Réédité en 1972 dans le recueil « L’ombre du vampire » Dans la collection « Les chef d’œuvres du roman policier »Edito service Genève. Réédité en 1978 dans le recueil « L’ombre du vampire ». Editions Marabout N° 1059.
- « Irène fille fauve» de Nevers-Séverin (Jean Louis Bouquet). Lille, Janicot (S.I.L.I.C.), Collection rouge N° 45(1943). 32 p., couverture couleur. Réédité en 1972 dans le recueil « L’ombre du vampire » Dans la collection « Les chef d’œuvres du roman policier »Edito service Genève. Réédité en 1978 dans le recueil « Irène fille fauve ». Editions Marabout N° 1060.
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