Vénus, plus jeune que la terre et plus vieille que Mercure, en est à ce que la paléontologie appelle l’époque secondaire.Sauriens gigantesques, marécages en putréfaction, forets colossales: c’est une planète de cauchemar où la vie n’est qu’un combat de monstres hideux
Magnifique illustration de Henri Lanos intitulée « Des monstres qui grouillent dans des marécages » pour un article paru dans la revue « Lecture pour tous » du mois de Septembre 1912 « Les planètes sont-elles habitées ? »
Il arrive parfois que des œuvres totalement oubliées resurgissent au détour d’une réédition inattendue. Ainsi le roman de H.Gayar publié initialement en 1908 » Aventures merveilleuses de Serge Myrandal » qui paru en deux volumes » Sur la planète Mars » et « Les Robinsons de la planète Mars » chez L.Laumonier « Bibliothèque métropolitaine » fut-il réédité en 1927 chez Tallandier dans la « Bibliothèque des grandes aventures sous le psudonyme de Cyrius. Mais entre temps , il fut publié sous le titre « Les Robinsons de la planète Mars » dans un hebdomadaire de la Meuse « Le magazine illustré national » du N°42 au N° 74 (1925) sous le pseudo également de Cyrius et superbement illustré comme il se doit par le plus grand artiste de SF de l’époque: Henri Lanos.
Mais le plus incroyable dans cette histoire , c’est que nous avons trois présentations différentes mais aussi trois textes différents, un original, une remanié et riche d’une partie supplémentaire et une dernière , une version « allégée » de la première mouture.
Il vous faudra beaucoup de chance pour posséder les trois éditions car si la première est introuvable et la troisième hors de prix (en bon état) la seconde version rééditée par les éditions de L’Apex collection « Périodica » en 1997, en raison d’un très faible tirage est à classer, malgré sa « récente » parution, dans les incunables du genre.
« Une vision fabuleuse » couverture de la revue « Le petit journal illustré » du 9 Avril 1922.
« Des habitants de la Patagonie affirment avoir rencontré, dans les marécages déserts de ce pays, un plésiosaure qui serait le dernier représentant d’une faune préhistorique, aujourd’hui disparue.Une exploration vient de Buenos-Aires pour rechercher cet animal gigantesque. »
Lorsqu’en 1906 Maurice Renard entre au Mercure de France grâce au parrainage de Henri de Régnier, il va y rencontrer celui qui deviendra un ami fidèle: Charles Derennes. Ils ont une passion commune pour Wells et vont écrire par la suite une sorte d’hommage à l’auteur Anglais, un peu à la manière de….Derennes attiré par « Les pirates de la mer » et Renard par « L’ile du Dr Moreau » vont écrire respectivement « Le peuple du pole » publié en 1907 et « Le docteur Lerne sous dieu » en 1908.Si le roman de Renard, sans mauvais jeux de mot, ne va connaitre qu’un modeste succès, va figurer par la suite comme un classique du genre et maintes fois réédité. « Le peuple du pôle » lui après quelques décennies tombera dans l’oubli et ne sera hélas jamais réédité.Pourtant avec sa thématique de la découverte d’une peuplade souterraine de reptiles doués d’intelligence, nul doute qu’il serait fort apprécié d’un grand nombre d’explorateurs de l’imaginaire;
Il est à noter que Charles Derennes publiera en 1907 dans la revue du Mercure de France un article intitulé »Wells et le peuple Marsien »
« Le peuple du pôle » de Charles Derennes Société du Mercure de France 1907. A noter pour cette édition un justificatif de tirage assez original
Justificatif de tirage
Rares sont les romans traduits de cet auteur en France. Avec ce texte publié à l’origine à Londres en 1906 et traduit pour le compte des éditions Fischbacher en 1907 William Le Queux nous raconte, comme son titre l’indique, l’invasion de l’Angleterre par l’Allemagne et de la déculottée monstrueuse que reçurent ces derniers. Ce texte connu un immense succès et fut traduit dans de nombreuses langues et bien évidemment en Allemand, mais outre Rhin la fin fut « remaniée » et plus adaptée pour le pays. En effet la fin ne voit pas l’extermination (pour ne pas dire massacre de l’armée Allemande, mais un arrangement de paix avec le pays belligérant). William Le Queux avait auparavant dénoncé la faiblesse du système de défense de l’Angleterre en appuyant sur le fait que d’être une ile ne la rendait pas moins vulnérable aux attaques de pays voisins.Deux autres romans feront état de cette même thématique de guerre future « The great war in England in 1897″ ( publié en 1894) et « England’s péril » (publié en 1899). Hélas ces deux titres sont inédits en Français
Adrar est la capitale du Sahara, province prospère des États-Unis du Monde, en l’an 2.025. On colonise la lune, on ne circule plus qu’en autogires, les heures de travail ont été considérablement réduites, les guerres et les famines ont disparu, les hommes vivent jusqu’à cent dix ans. Une nouvelle découverte va couronner cet âge d’Or : le Dr Youssef Lamrani est l’inventeur d’une méthode de rajeunissement indéfiniment renouvelable des Vieillards. Une fabuleuse explosion de jouvence bouleverse les familles, la Société, la planète. Quelle peut être en effet la conduite de ces “ rajeunis » dynamiques, mais demeurant tout de même des vieillards par le poids mental de leur passé, dans un univers cybernétisé où les distinctions de classe et de races sont abolies, la paix acquise et la civilisation cosmopolite?
Un curieux roman assez terrifiant sur le fond de son propos.
Éditions Plon, jaquette illustrée couleur. 1957
N°1 de la revue « Lisez-moi Aventures » du 15 Mai 1948 en présentation du roman de Maurice Champagne « La cité des premiers hommes »
« Un nouveau voyage au Centre de la Terre, beaucoup plus imprévu, beaucoup plus réel que ne l’avait imaginé Jules Verne !…
Pourquoi n’existerait-il pas, ce monde souterrain, ce Monde avec ses êtres, ses animaux fabuleux, ses immensités continentales ?
C’est impossible, voyons l Le Feu central !
Mais si le Feu central était- une erreur monstrueuse dé savant, l’une de ces folles hypothèses, comparable à la coupole fixe cloutée d’étoiles que regardaient nos pères avant Copernic.
Racontez, racontes, nous jugerons.
Voici l histoire…
Pour le moment, là-bas, quelque part dans la savane australienne, deux cavaliers lancés à fond de train, enfoncent leurs éperons dans les flancs saignants de leur monture… Un drame de la brousse ! »
Hommage à Gaston Leroux qui paru dans le N° 88 du Jeudi 6 Janvier 1927 de la revue « Le journal des voyages » à l’occasion de la sortie en feuilleton de son roman « Les chasseurs de danse »
« Que nul ne s’y méprenne ? Si nous croyons devoir faire précéder la publication des « Chasseurs de Danses » par quelques lignes consacrées à l’auteur, c’est pour rendre hommage à celui-ci, non, certes, pour le présenter à nos lecteurs. Comment, en effet, supposerions-nous que, parmi eux, il s’en trouve auxquels ne soient pas familières quelques-unes, au moins, de ces œuvres publiées par les plus grands quotidiens et dont presque toutes connurent, en outre, la gloire de la diffusion par l’affiche, par le livre, par le cinéma, par la traduction en la plupart des langues européennes ?
Gaston Leroux a inventé une formule de roman et a su, par l’étonnante souplesse d’une imagination toujours active, lui faire exprimer toutes les possibilités qu’elle recelait. Quel romancier n’aurait, avant lui, craint de se poser un problème pareil à celui du « Mystère de la Chambre jaune »: faire commettre un assassinat dans une chambre hermétiquement close et réussir cette gageure dans des conditions telles qu’on ne puisse apercevoir dans l’enchaînement des faits nulle fissure qui permette d’accuser le narrateur d’avoir, sur un point quelconque, péché contre la logique la plus exigeante ?
De plus, Gaston Leroux a créé un type, au moins, et voilà ce qui, d’emblée, l’a mis, en dépit de la hiérarchie des genres, à côté des plus qu’illustres p romanciers : Balzac a créé Goriot ; Zola, Coupeau ; Daudet, Tartarin ; Gaston Leroux est le père de Rouletabille.
Les hasards d’un voyage ont fait naître Gaston Leroux à Paris. Au Collège d’Eu, où il fit ses études, il était condisciple et ami du duc Philippe d’Orléans, amitié qui, paraît-il, se manifestait par de fréquentes et royales batailles d’où le Fils de France ne sortait pas toujours vainqueur. Inutile d’ajouter que le jeune Leroux; pour curieux qu’il fût de pénétrer les arcanes de la grammaire latine et celles -de la géométrie, s’intéressait avant tout à la littérature et qu’à l’exemple de presque tous ceux que la Muse a choisis, il rimait secrètement odes, sonnets, voire tragédies.
Venu à Paris pour y suivre les cours de l’École de Droit, il prononça, âgé de dix-huit ans, à la Conférence Pottier, son premier discours : une thèse sur le droit des femmes. Gros succès… de rire. Au lieu de traiter son sujet, le fantaisiste orateur, s’était laissé entraîner à parler de Jeanne .Aussi bien la littérature sournoisement, confisquait peu à peu, l’avocat présumé. Un sonnet, sur Lamartine, paru dans la Lyre Universelle, un article intitulé : Mon premier article, inséré en première page par la revue Lutece, une demi-douzaine de sonnets sur les vedettes d’alors, publiés par L’Echo de Paris indiquèrent que Gaston Leroux obéissait à sa véritable vocation. Bientôt, en effet, il entrait, comme chroniqueur judiciaire, au Paris d’abord, puis au Matin. Tout de suite, ce fut la notoriété. Ses comptes-rendus enthousiasmèrent le public non seulement par leur verve, leur clarté, leur justesse, qualités que possédaient d’autres journalistes, mais aussi, mais surtout, par une technique nouvelle que Leroux a lui-même ainsi définie : « Laisser toutes les paperasses de côté, travailler avec un seul document : la vie ! la vie au jour le jour ! Ne plus évoquer le passé mais prévoir l’avenir. Laisser mes confrères s’occuper de ce qui est arrivé l’avant-veille, annoncer ce qui arrivera le lendemain ! »
En 1894, devenu chef des informations au Matin, Gaston Leroux s’adonnait au grand reportage. Il répondait sur tous les chemins de l’Europe, à l’appel de l’actualité. De Russie où il avait assisté à la première révolution, il courait au Maroc, alors « barbaresque » puis revenait à Paris où, entre deux trains, il rendait compte de l’œuvre dramatique de la saison, interviewait les chefs de peuple et les artistes. Ainsi amassait-il, pour son œuvre prochaine de romancier une provision d’idées et d’images si abondante qu’il peut désormais y puiser sans crainte de la tarir jamais.
Nous voici arrives à la seconde période de la vie littéraire de Gaston Leroux : celle où le journaliste s’est mué en romancier, mais en romancier qui a conservé toutes les qualités du journaliste et à su renouveler la forme choisie de roman, comme, naguère, il avait su transformer sa rubrique de chroniqueur judiciaire en une sorte de roman, vrai sans doute, mais original et tout frémissant de vie.
Et commence alors la série de ces chefs-d’œuvre de la littérature d’imagination qui va du « Mystère de la Chambre jaune » au roman dont les lecteurs du Journal des Voyages vont avoir la primeur : « Les Chasseurs de Danses ». Ce n’est pas à la légère que j’ai écrit le mot « chef- d’œuvre ». Genres principaux, genres secondaires, voilà une distinction à peu près vaine aujourd’hui où l’on a fini par reconnaître que, seul, le talent importe et que celui-ci s’avère d’autant plus que la forme où il lui plaît de se manifester pourrait, à la rigueur, s’en passer. Roman-feuilleton, roman tout court, quelle différence foncière ces deux mots indiquent-ils ? Il y a de bons, il y a de mauvais livres, qu’ils soient romans – feuilletons ou romans sans épithète de catégorie.
Gaston Leroux n’en a écrit que d’excellents et si l’on insinue que le succès n’est pas nécessairement un critère sûr de la bonté d’une œuvre, je répondrai qu’il faut bien, cependant, lui accorder quelque valeur lorsqu’il accompagne un auteur tout au long de sa carrière et qu’au surplus, je pourrais citer nombre de pages dans « Balaoo », ou dans « le Mystère de la Chambre jaune », ou dans « Le Parfum de la Dame en noir » ou, encore, dans « Chéri-Bibi », ou — mais je les citerais tous ! — qui, même du point de vue le plus étroitement littéraire, sont d’un écrivain authentique.
Gaston Leroux emmène ses Chasseurs de Danses (pesez ces deux mots) dans les mystérieuses forêts de l’Afrique équatoriale. Sujet splendide pour une imagination comme la sienne qui, au milieu de ses plus éblouissantes fantaisies, ne perd jamais contact avec le réel. A quelles , merveilleuses aventures n’allons-nous pas assister ? »
H. C.
Un entrefilet paraitra par la suite dans le N° 96 de la revue « Le journal des voyages » ( Jeudi 5 Mai 1927)
Nos lecteurs ont sans doute appris par les quotidiens, la mort de Gaston Leroux, dont ils lisent actuellement dans le Journal des Voyages un roman inédit : Les Chasseurs de Danses.Dans notre numéro du 6 janvier 1927, où nous annoncions la prochaine publication de cette œuvre, nous avons dit toute notre admiration pour l’écrivain qui, depuis Le Mystère de la Chambre jaune, était unanimement considéré comme le maître, en France, du roman d’imagination. Nous avons aussi rappelé la carrière étonnamment brillante qu’il fournit dans le journalisme, d’abord comme chroniqueur judiciaire, puis comme chef des informations au Matin, enfin comme reporter au long cours, poursuivant, sur tous les chemins de l’Europe, le fait sensationnel et gros d’éventualités importantes, telle la Révolution russe que Gaston Leroux a prédite plus de vingt ans avant sa réalisation.Mort prématurément, en pleine possession de son talent, il laisse un grand vide non seulement dans le cœur de ses nombreux amis, mais dans celui des milliers d’inconnus qu’il avait su conquérir et retenir par le charme d’une imagination sans cesse renouvelée. Au nom de nos lecteurs, qui ont le funèbre privilège de lire dans Les Chasseurs de Danses la dernière œuvre de l éminent romancier, et en notre nom personnel, nous adressons à la famille de Gaston Leroux l’expression de nos plus sincères
Projet d’iles flottantes dans l’atlantique avec en deuxième illustration l’amérissage d’un avion dans le lac intérieur et sur la troisième, un atelier de l’ile flottante. Article paru dans « Le journal des voyages » N° 102 du Jeudi 4 Aout.
Publié pour la première fois dans la revue « Je sais tout » N°172 du 15 Avril 1929, contrairement à son édition en volume , toujours aux éditions Lafitte (1921), cette version nous propose trois magnifiques compostions de Rzewuski
Voici reproduit ici, la présentation de l’éditeur
« On ne peut comprendre la vision colorée et robuste qu’apporte Mme Bruno- Ruby dans la littérature que si l’on connaît sa passion du sport et le culte qu’elle a conservé à l’Algérie où s’écoula sa prime jeunesse. L’auteur de « Celui qui supprima la mort » fut pendant quelque temps championne de golf en France. Quant à son goût de l’Orient, elle a trouvé le moyen de l’exalter dans chacune de ses œuvres. Ses débuts qui remontent à sept années seulement, furent une révélation. Qui ne se souvient des aventures de cette charmante Madame Cotte, gamine délicieuse et tendre, trop tôt mûrie aux ardeurs du soleil africain et qui fait d’ailleurs bien vite le dur apprentissage de la vie ? Mme Bruno-Ruby, après ce succès, aurait dû nous donner une suite d’œuvres légères dans le goût de Gyp conquérir un public frivole et fidèle. Mais la tourmente de la guerre s’abattit sur le monde ; Mme Bruno-Ruby fut frappée comme tant de mères par la mort d’un jeune héros et de ses méditations sortit le bel « Exemple de l’abbé » Jour a qui l’égale à nos premiers romanciers. Aujourd’hui, Mme Bruno -Ruby a délaissé le temps présent pour voir ce qui devait se passer dans plusieurs siècles. Sa nouvelle œuvre : « Celui qui supprima la mort » est non seulement une extraordinaire anticipation, mais une histoire merveilleuse qui entraînera tous les lecteurs vers une Afrique inconnue. Il n’est pas de plus haut sujet qui hante toutes les âmes, et l’on ne pouvait le traiter avec plus de tact, de délicatesse et de puissance consolatrice. »