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Appel à textes Dimension Merveilleux scientifique II
(Rivière blanche)
Dimension Merveilleux scientifique, anthologie éditée chez Rivière blanche (http://www.riviereblanche.com/dimmerveilleux.htm) et qui rendait hommage à la première science-fiction française du XIXe siècle au milieu du XXe, a rencontré un réel écho dans le milieu spécialisé. Dans le même temps, Serge Lehman développe les aventures du Nyctalope en bandes dessinées, le Carnoplaste continue de proposer ses aventures dans le système solaire en 1920, au parfum délicieusement rétro, et un film adapté de La Brigade chimérique augure même de l’apothéose du merveilleux scientifique au cinéma.
Autant d’éléments qui nous ont poussés à mettre rapidement en chantier un second volume, qui contiendra quelques surprises, des développements critiques, mais dont la plus grande part sera bien sûr dédiée à la fiction. Dans la continuité de cette entreprise, mais avec un souci appuyé de renouvellement, nous avons décidé de faire de nouveau appel à des auteurs actuels afin qu’ils proposent des nouvelles inédites, célébrant le merveilleux scientifique dans son esprit, transposé en milieu contemporain ou non, privilégiant une forme désuète ou au contraire s’efforçant de vivifier ce genre pionnier par une narration plus audacieuse, croisant les œuvres d’antan pour les subvertir ou en offrir des suites inattendues, mettant à profit les possibilités de l’uchronie, du steampunk et du rétrofuturisme en conservant le cap d’un imaginaire scientifique ancré dans son temps…
Nous avons également décidé d’élargir les bornes de l’exercice : cette fois, il sera possible de s’inspirer non seulement de la matière française, mais également de ce qui s’est écrit hors des frontières nationales, jusqu’à embrasser l’ensemble du continent européen (Russie / URSS comprise) ; on pense évidemment au Royaume-Uni, mais l’Allemagne, l’Italie, la Suisse, entre autres, ont bien des richesses à nous offrir. D’autre part, sur le plan chronologique, il est possible de reprendre des éléments littéraires ou de situer l’action entre la Révolution française et notre début de XXIe siècle. Enfin, pour corser le tout, une contrainte est ajoutée : dans la rédaction de sa nouvelle, chaque écrivain devra absolument utiliser un personnage ou un auteur du patrimoine merveilleux scientifique, mais de n’importe quelle manière qui lui conviendra, y compris (surtout ?) la plus originale possible !
Les textes, d’une longueur maximale de 50 000 signes, devront être envoyés en format RTF au plus tard le 1er mai 2016 à Jean-Guillaume Lanuque ( jeanguillaume.lanuque@wanadoo.fr). Pour les auteurs n’ayant pas participé au premier Dimension Merveilleux scientifique, ils devront en outre être accompagnés d’une postface explicitant comment ils ont rencontré et comment ils perçoivent le merveilleux scientifique, ainsi que d’une présentation biographique.
Brice Tarvel est l’un de ces savanturiers du XXéme siècle comme on en rencontre peu, qui résiste au temps , traversant les modes sans jamais dévier son cap, fidèle à ses valeurs dans un style incomparable. Je trouve d’ailleurs navrant que son œuvre ne fasse pas plus d’écho dans toute cette masse de lecteur ayant un soi-disant goût prononcé pour les romans d’aventures fantastiques et boudant une série aussi prometteuse que « L’or et la toise » et dont le faible succès ne permettra pas la parution d’un troisième volume à la substance prometteuse : à croire que les amateurs, à trop lire cette espèce de bouillie que l’on a l’habitude de lui servir, n’a pas réussi à reconnaître dans la fagne de cette création originale toute la portée de cette manière de chef-d’œuvre fantastique. Ainsi va la vie des auteurs, travailler avec toutes ses tripes sans arriver à réveiller la conscience endormie de ces ignorants en mal d’une littérature stéréotypée. Brice est un dinosaure, j’espère qu’il pardonnera cette métaphore pleine de respect et de sympathie, non pas que son style possède toute la substance lourde et figée propre aux écrivains dont l’écriture reste ancré dans un passé révolu, mais plutôt le survivant d’une époque lointaine qui, en dépit des courants littéraires qui naissent pour disparaître à jamais, garde au contraire toute sa superbe en revendiquant haut et fort la dette dont il est redevable à ses illustres pionniers. Il vous suffit de faire un état des lieux de son impressionnante production pour constater à quel point son écriture est arrivée à traverser les décennies en gardant tout son attrait, sa vivacité et son inventive imagination. Donnez lui un livre d’aventure à écrire, un roman « trash » à confectionner, un nouvel univers à créer, un personnage célèbre à ressusciter, il vous le fera toujours avec cette facilité incroyable que possèdent certains écrivains à manier avec talents ces petites choses anodines dont on fait les bonnes histoires.
Je viens de terminer son roman paru aux éditions Ananké « Le murmure des ombres », avec pour héros cette icône de notre enfance, cet incontournable du roman d’aventure : Bob Morane ! Au risque de choquer certains aficionados, même si l’œuvre dans sa totalité reste la référence du roman d’aventure avec des titres qui sonnent comme autant de souvenirs inoubliables, avec le recul,je trouve le style de Henri Vernes particulièrement lourd et répétitif en tout cas qui n’a pas résisté au poids des ans. Si son imagination féconde reste son point fort, passant en revue une bonne partie des thématiques chères aux amateurs de fantastique et de science-fiction, reprendre aujourd’hui la lecture de sa production est un défi que je ne voudrais pas relever : certaines œuvres possèdent un goût sucré dont il est préférable de ne garder que le subtil parfum du souvenir. Il y a chez Brice, cette manière de reprendre le style de l’auteur tout en lui insufflant une note personnelle, humoristique aussi, donnant au récit un rythme plus agréable tout en conférant aux personnages une sorte de deuxième vie. Après quelques décennies d’une existence statique, il redonne ainsi une autre envergure au personnage, comme pour lui insuffler une nouvelle jeunesse. En y incluant certains codes de son propre univers, l’aventure y gagne en fluidité tout en enrichissant cette « dimension Bob Morane » d’un souffle neuf et particulièrement attractif. Cette aventure se déroulant dans la moiteur de la foret Amazonienne, est truffée de mystères et de figures patibulaires , vaste marécage de l’imaginaire où croupissent d’innommables horreurs et que notre héros, accompagné de son inséparable Bill Ballantine, devra affronter une nouvelle fois au péril de sa propre vie. Nous assistons alors à une agréable composition assez sympathique où des créatures mélomanes venues d’une autre dimension, vont mettre à mal le rationalisme de nos intrépides aventuriers. Il faut dire que l’auteur a trouvé ici son terrain de prédilection et manie avec brio la machette de l’exotisme avec tout le panache d’un intrépide explorateur de l’imaginaire.
En truffant son récit de petits clins d’œil que le fin limier parviendra à détecter, nul doute que cette nouvelle aventure de notre Bob international , ravivera la flamme des nostalgiques dont l’enfance a baignée dans ces fantastiques exploits. Une nouvelle fois, Brice relève le défi et il est fort dommage que la diffusion de cette nouvelle collection ne soit pas plus médiatique et qu’au moins deux de ces titres soit à un prix quelque peu prohibitif. Dommage enfin que le nom de Brice soit substitué sur la couverture par celui de Henri Vernes qui, s’il reste le père de l’intrépide aventurier, devrait faire preuve de plus de modestie et laisser à ces illustres continuateurs récolter un peu de sa gloire passée. La modestie est une vertu qui elle par contre restera toujours intemporelle et il eut été plus classe de voir comme bandeau « Un roman de Brice Tarvel d’après le héros créé par Henri Vernes »
La couverture quand à elle , si elle ne possède pas tout l’attrait de celle d’un Pierre Joubert, reste très attractive et parvient à attirer l’œil des amateurs que nous sommes, ce qui,à l’heure actuelle n’est pas une mince gageure.
Plongez vous donc avec délice dans cette aventure de Bob Morane, vous retrouverez intacte votre âme d’enfant et respirerez une nouvelle fois à plein poumon ce parfum suranné d’un passé révolu d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
« Le Murmure des ombres » De Brice Tarvel, d’après le personnage de Henri Vernes couverture de Olivier Frot, Editions Ananké. Collection « Bob Morane » grand format N° 242.2014