De nos jours dans les littératures de l’imaginaire, il y a ceux qui suivent un phénomène de mode et nous abreuvent de textes insipides, sans âme ni consistance et puis il y a ceux, que je compte fort heureusement parmi mes amis, qui eux par contre nous régalent de romans ou de nouvelles qui font la joie des lecteurs que nous sommes et qui entretiennent de leurs plumes fécondes et originales cet appétit de mets littéraires délicats et savoureux qu’il nous faut, sous une incontrôlable dépendance, absorber régulièrement et en grande quantité. D’ailleurs, puisque nous parlons cuisine, qui mieux qu’un Gascon, pourrait nous charmer par sa cuisine riche, savoureuse et nous offrir une table que nul amateur ne se verrait refuser ? Il est des domaines en littérature où l’on ne plaisante pas avec l’honneur, la bagarre et la bonne chère et si un auteur était en mesure de mélanger avec maestria ces trois ingrédients d’une aussi admirable façon, il ne pouvait s’appeler autrement que Jean-Luc Marcastel.
Vous dire que j’ai été enthousiasmé par le premier volume de sa série « Le Simulacre » est un doux euphémisme et je puis confesser sans nul doute que cette trilogie fera date dans ma mémoire de lecteur et…..de Gascon ! Inventer un univers original et cohérent n’est pas chose facile et l’auteur, par un incroyable tour de force de l’imaginaire, vient de nous créer un monde fort divertissant, foisonnant, haut en couleur et en mesure d’accrocher le lecteur de la première à la dernière ligne. Au travers de cette habile transposition du héros le plus célèbre du roman de cap et d’épée, d’Artagnan, de sa palette puissante et truculente , il ainsi réalise une œuvre qui ne laisse pas la place à l’ennuie mais en plus génère en nous cet état d’exaltation littéraire poussant le malheureux lecteur, victime de cette savoureuse addiction, de ne plus lâcher le livre ou alors bien à regret, non sans avoir asséné un coup d’estoc au pauvre fou ayant eut l’outrecuidance de nous interrompre. Je vous avais dit après la lecture de sa trilogie « Les enfants d’Erébus » , combien j’appréciai son écriture cinématographique, ayant un souci quasi-obsessionnel du détail où chaque mot trouve une place parfaite dans une action bien menée et un rythme qui jamais ne faiblit et s’il est une chose qui ne manque pas dans cette série plus que prometteuse c’est bien le sens du rythme, le souffle de l’aventure et cette dévorante envie de faire partager avec le lecteur son goût pour l’imaginaire.
On retrouve dans son écriture cette générosité et cette envie de faire plaisir, car le difficile métier d’écrivain, c’est de donner au lecteur cette jubilation, cette gourmande envie de se laisser emporter par le feu de l’action et de trouver, dans les différents personnages, ce parfait équilibre où chacun de nous parviendra un peu à se retrouver et tout y passe : le héros sympathique, le serviteur fidèle et paternel, la belle effrontée qui ne manque pas de courage, les sales trognes patibulaires, les menteurs, les voleurs et surtout cette figure ô combien fascinante sous les traits du repoussant « Ankou », le roi des souterrains ! Cet univers ainsi créé est exploité avec justesse et ce tour de force d’avoir mélangé une thématique Steampunk à l’époque des mousquetaires, est tout simplement géniale. Imaginez un XVIIe siècle où notre monde fut envahi par des envahisseurs célestes ayant des intentions de mort et de destruction, pour ne pas dire cannibales, et sauvé comme par miracle par des « Archanges » aux intentions assez ambiguës. Il en résulte une technologie complètement bouleversée où les chevaux deviennent métallique et se mettent à voler, où les gardes du cardinal sont des « Mécanomates » que le ciel de paris est traversé de « Libbellugence » et de maisons aériennes, que les gentilshommes, comble de l’élégance, achètent un peu de jeunesse en se faisant greffer des organes mécaniques, une terre enfin, où il est possible de créer des copies conforme de n’importe quel individu : des Simulacres ! Dans cet univers où cohabitent splendeur et décadence, riche d’un progrès qui n’efface pas les traces d’un monde accablé par les guerres et la misère, la belle Estelle se verra gratifiée d’une mission assez mystérieuse, transporter un singulier objet, un bijou renfermant de précieuses données et que de viles et terrifiantes créatures vont tenter de récupérer coûte que coûte. Va suivre une épopée pleine de rebondissements, de coups de théâtre, de folles poursuites et de duels à l’épée énergétique. Jean-Luc trouve dans cette œuvre, manière à exploiter tout son talent et son ingéniosité, emporter le lecteur dans une folle course-pousuite qui ne laisse aucune place aux temps morts et qui en outre construit son récit avec un sens de l’épique et du roman populaire avec tout le talent, la verve et le le savoir faire de ses vénérables prédécesseurs. À la lecture de cet étourdissant récit qu’il vous faudra absolument acquérir, nul doute que le jury qui lui attribuèrent le « Grand Prix de l’imaginaire 2015 » et le « Prix actu SF de l’Uchronie » ne s’y sont pas trompés et firent preuve d’une excellente marque de bon goût. Un auteur à lire et à découvrir et pour les malheureux qui n’auraient pas encore eu la chance d’en découvrir l’incroyable talent, vous savez ce qu’il vous reste à faire ! pour les autres, il vous faudra comme moi,découvrir la fin de cette palpitante trilogie ou d’attendre avec une impatience non feinte, la parution de sa prochaine saga se déroulant au centre de la terre et qui, selon certaines sources plus que fiables, est à la hauteur du reste de son œuvre.
Ajoutez à cela de magnifiques illustrations de Jean-Mathias Xavier qui, de son crayon avisé et inspiré réalise à chaque début de chapitre une magnifique planche parvenant à merveille à capter l’esprit de ce que tout Jean-Luc nous fait vivre dans cette étourdissante odyssée et vous aurez deux bonnes raisons d’acheter non seulement le volume , mais toute la trilogie
Bravo cher ami, ton talent est à la hauteur de ta disponibilité et de ta gentillesse, ce qui, pour un solide gaillard comme toi, est la preuve que force peut cohabiter avec sensibilité !
« Le Simulacre » ou la seconde vie de d’Artagnan de Jean-Luc Marcastel, Tome 1.Éditions du Matagot. Couverture et illustrations intérieures de Jean-Mathias Xavier
Pour commander l’ouvrage et consulter les autres volumes cliquez ici: http://www.matagot.com/spip.php?page=article&id_rubrique=294&produit=294&lang=fr
Le premier volume des célèbres exploits de cette organisation criminelle vient de paraitre chez « Les Moutons Électriques ». C’est tout bonnement jouissif et je vous invite à lire l’article que je viens de publier « Sur l’autre face du monde »: Ce volume est un véritable petit régal!
Pour lire l’article cliquez sur le lien: http://www.merveilleuxscientifique.fr/les-coups-de-coeur-du-moi/zigomar-de-l%C3%A9on-sazie/
Pour commander l’ouvrage cliquez sur le lien: http://www.moutons-electriques.fr/livre-367
Nous avions évoqué dans des articles précédents l’existence de nombreuses revues ayant consacrées leurs publications à des numéros spéciaux évoquant ce fameux « An 2000 » ou des articles gravitant autour de notre monde futur et des conséquences du progrès sur notre existence. Les revues destinées à la jeunesse n’échappent pas à la règle et voici donc dans le détail, le contenu du N°53 de la revue « Fripounet et Marisette » du Dimanche 30 Décembre 1956 et intitulé « An 2000 et plus…. » . Un numéro assez classique et symptomatique des publications pour la jeunesse avec une vision du futur positive et axée sur le travail et l’éducation.
Outre la couverture nous proposant un voyage dans le temps et signé Herboné ( René Bonnet) ce numéro spécial nous propose une pleine page illustrée par Erik et intitulée « Allo ici l’an 2000 » et mettant l’accent sur les moyens de communications, précédé d’une histoire scénarisée par Guy Hempay sur des dessins de P,Mallet « Jupiter III » . Il y est question d’une machine le « tempo-radar » permettant de voir tout ce qui se passera dans les temps futurs. Vient ensuite une autre planche toujours de Guy Hempay et de J.C.Mezi « Expédition Noachis » où cette fois l’histoire se passe en l’an 3000 avec des élèves qui, lors d’un cours d’histoire, découvrent l’origine des premiers colons qui vinrent cultiver le sol de la planète Mars . Page 5 , un article de Styll intitulé « Non nous ne sommes pas ici en l’an 2000, ça existe en Amérique en 1956 » fait l’apologie des grands barrages et des conséquences sur l’agriculture environnante : de l’eau en permanence et de l’électricité Peu chère et abondante. Tout ceci pour laisser place à un court récit de « Sylvain et Sylvette » qui ne feront pas exception à la règle puisque dans cette histoire il vont y construire une fusée . Sur la même page on trouve également un autre court récit de Chantovent et du club des « Indégonflables » et d’un voyage dans le futur . Sur cette double page débute également un roman,« La fusée du Dr Brant » de John Blaine, traduit par Alain Valiére et illustré par Pierre Brochard. Page 8 nous voilà plongé au cœur même de l’éducation avec une pleine page intitulée « …Et voilà ton école de demain » signé Stélas où l’auteur fait l’apologie de la classe de demain où aucun élève ne voudra manquer un cours ! Et enfin pour clôturer ce petit numéro spécial, une autre pleine page sous le titre explicite de « Je reviens de l’an 2000 ». Outre un magnifique collage avec l’effigie d’un robot , l’article, signé d’un certain « Julien » est constitué de plusieurs vignettes ( non signées par contre) et nous décrivant certaines professions de l’an 2000. Ces vignettes feront l’objet d’une reproduction dans un article à venir « Sur l’autre face du monde ».