Lorsque vous êtes, comme moi, un nostalgique de cette époque où fascicules et journaux accordaient une place de choix aux récits d’aventures souvent mâtinés de SF et de fantastique, nul doute que l’arrivée de cette nouvelle collection chez notre ami du Carnoplaste ne peut que susciter un enthousiasme plus que justifié. En nous proposant quatre petites livraisons, comme au bon vieux temps des Ferenczi et de sa mythique collection « Mon roman d’aventures », le fin gourmet de littérature populaire que je suis, avait de quoi jubiler : belles couvertures, titres intrigants, récits courts et enlevés et le must, en fin de volume une petite vignette « points bonus » à retourner à l’éditeur pour recevoir une surprise !
Je viens donc d’entamer la lecture de ces « mini-formats » par le texte de Jean-Hugues Villacampa et je dois avouer que je n’ai pas boudé mon plaisir de suivre les péripéties de ce mystérieux « Ignace » ( qui est un petit nom charmant) arrivé comme par miracle sur le seuil du modeste logis de la bonne d’un curé de campagne lors d’une rude hiver de 1854. Après une jeunesse sans histoire, où presque, un peu mis à l’écart par ses compagnons de jeux qui le jugent un peu « spécial » il deviendra après quelques années d’études studieuses, un homme grand et fort à la chevelure claire , avec une étrange lueur dans le regard. En possession d’un étrange pouvoir, rien ne le destinait à faire carrière dans les ordres. C’est pourtant le chemin qu’il va suivre et comme les voies du seigneur sont impénétrables son destin va le mener à accompagner un escadron de ulhans noirs, redoutables guerrier de l’empire germanique pour une mission d’exploration au plus profond de l’Afrique de l’Est. Il faut dire que notre géant avait lié une profonde amitié avec Gotthold , redoutable militaire avec qui il partage une passion commune pour les armes blanches. Embarqué à bord d’un magnifique Zeppelin, le corps expéditionnaire va affronter bien des périples, dont un dans les airs qui s’apparente à un épisode de la 4éme dimension, jusqu’au naufrage de ce géant des airs dans une contrée hostile où la végétation et la maladie ne sont forcément pas les adversaires les plus à craindre. Certains concours de circonstances font qu’il est parfois nécessaire de réécrire l’histoire et dans celle-ci entre autre, l’auteur qui nous avait déjà auparavant montré quelques signes d’accointance pour l’Afrique et ses mystères, nous révèle une histoire qui risque, d’une façon tout à fait inhabituelle, de refaire celle des territoires de l’imaginaire. C’est ainsi que naissent les légendes et celle-ci les amis, nous ne sommes pas prête de l’oublier !
Oscillant entre le récit d’aventure, d’exploration, des civilisations disparues, de la dystopie et de la science-fiction ( tout cela dans un petit fascicule de 28 pages, chapeau maitre!) , voilà un récit plein d’humour et d’imagination qui se déroule à une vitesse vertigineuse pour aboutir à une final apocalyptique à la mesure du personnage qui en est le héros. Jean-Hugues y fait preuve d’un solide sens rythme et de l’urgence de l’écriture en installant dès les premières lignes un climat de tension palpable et de ce doux parfum d’exotisme, d’aventure et de mystères que nous cherchons tous dans ce genre de publications. Une bien belle petite réussite qui ne fait qu’augmenter le plaisir que nous avons à acquérir les publications d’un éditeur qui ose une aventure éditoriale sans précédent et que nous soutenons de tout cœur, car la Savanture ce n’est pas que des mots, ce sont aussi des actes et ne voilà t-il pas une plus belle preuve d’engagement pour ces valeurs que nous défendons tous ?
Bravo Jean-Hugues on en redemande encore!
« Loyola de la jungle » de Jean-Hugues Villacampa éditions du Carnoplaste « Collection Aventures N°2 »
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