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Archive pour mai 2018

« Les Chroniques De Pulpillac » tome 1 « Quand Les Poules Avaient Des Dents » de Jean-Luc Marcastel

 

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Pour tout Savanturier qui se respecte, il n’est nuls territoires qu’il nous faut ignorer et je ne cesse de le répéter, faire un petit crochet par le rayon « jeunesse » ne peut que se révéler bénéfique. En effet, nombre d’auteurs de cette catégorie se font les émissaires des littératures l’imaginaire et bien souvent, avec bien plus de convictions que certains écrivains réservés à un public plus « adulte » . Ce n’est un secret pour personne, Jean-Luc Marcastel est un auteur que j’admire et respecte beaucoup car, non seulement c’est un forçat de l’écriture, mais il se fait le porte-parole de ce vaste domaine en abordant tous les genres avec cette verve que nous lui connaissons, celle d’un enfant nourri au merveilleux et au fantastique. Nul doute qu’une gentille fée a eu la bonne idée d’effleurer de ses lèvres cet enfant d’une région riche en légende et d’en faire en quelque sorte un émissaire du pays de l’imaginaire. En regard de sa bibliographie aussi généreuse que riche en thématiques, nous avons là l’itinéraire d’un enfant gâté par l’inspiration et ce n’est pas le modeste lecteur que je suis qui viendra s’en plaindre. Nous avons eu l’occasion de nous régaler dans le rayon « jeunesse », de ses deux passionnants romans de la série « L’auberge entre les mondes » (dont vous pouvez lire une critique dans les pages de ce blog), récit de science-fiction mâtiné de fantastique , qui n’est pas sans nous rappeler le célèbre roman de Clifford D,Simak « Au carrefour des étoiles » et comme son esprit fébrile n’est jamais au repos, voilà qu’il nous concocte une nouvelle série « Les chroniques de Pulpillac » avec deux titres prometteurs aux consonances qui fleurent bon les contrées de l’imaginaire: « Quand les poules avaient des dents » et « La nuit des ponotes ». Pour le Savanturier que je suis et fidèle admirateur du Dinoblog animé par deux paléontologues aussi brillants que sympathiques et possédant un magnifique musée des dinosaures à Espéraza, je ne pouvais que me précipiter sur ce roman qui pourrait fort bien se nommer « Pulpillac Park » .
Dans ce sympathique roman d’aventure, nous faisons la connaissance d’un groupe d’amis : Samir, Atsuko, Aurore, Aurélien et Jean-Martial qui, lors d’un Week-end plein air à la campagne, vont découvrir que bien des mystères se cachent dans une bourgade à l’apparence tranquille. Tout commence par une action aussi anodine que d’aller acheter des œufs dans une coopérative agricole afin de réaliser une omelette géante, pour finir par l’affrontement avec des créatures surgis des temps préhistoriques. Vont se succéder une suite d’éléments extraordinaires où nos jeunes amis vont devoir affronter leurs peurs, mais surtout se découvrir mutuellement et partager un esprit d’équipe qui je le pense, va devenir la marque de fabrique de ce « club des cinq » des temps modernes en passe de devenir une référence du genre. Car notre ami Jean-Luc, en élevé appliqué soucieux de savoir appuyer là où c’est sensible, utilise avec beaucoup d’intelligence ce qui peut susciter l’intérêt des jeunes aventuriers. En effet, qui ne rêve pas de voir « pour de vrai » ces redoutables mais curieuses créatures qui terrifient mais qui fascinent ? Un rêve d’enfant qui ici va prendre corps mais pour lier tout cela, il ne suffit pas d’être un adepte des films de Spilberg ou de cette vague de films de dinosaures qui à une certaine époque à fait les choux gras de toute une génération de geek, encore, faut-il rendre tout cela attrayant et surtout l’intégrer dans un contexte ou la littérature pour la jeunesse doit également faire passer certains messages. En réunissant cette bande de copains d’origines diverses , qu’il s’agisse de l’Asie, du Maghreb ou de la Martinique, l’auteur fait de ce groupe de sympathiques jeunes adolescents un bouillon culturel où il n’y a pas de place pour la différence. Ce n’est pas l’origine qui prime, mais les qualités de chacun. Il casse en outre certains codes ou la jeune « minette » coqueluche de tout le lycée n’est pas la potiche de service qui ne vaut que pour sa beauté, mais une redoutable aventurière qui se révèle forte et courageuse. Le message est clair pour les jeunes : ne jamais se fier aux apparences !
En outre le message écologique sur le traitement odieux des poulets de batteries et le danger de la manipulation génétique à des fins lucratives y est également très clair, avec des symboles à la portée d’un jeune public ,ce qu’il exprime n’est d’aucune ambiguïté et Jean-Luc se fait ainsi le porte parole d’une production raisonnée tout en respectant le consommateur d’une part sans oublier une attention toute particulière à la « matière première » d’autre part. Le ton y est assez humoristique ( les granules « Superpouic » sont à l’origine de ces naissances contre nature) mais le message reste clair !
Le roman est donc agréable à lire, bourré de références cinématographiques par le biais de notre geekette de service, l’explosive Atsuko, sans pour autant oublier quelques classiques de la littérature, petit clin d’œil à son tout premier roman « Le galoup » et bien évidemment le classique des classiques en la matière « Le monde perdu » de Sir Arthur Conan Doyle, avec un final digne de ce célèbre roman. Humour, action, aventure et mystère, les maîtres-mots d’un roman que les jeunes lecteurs vont sans nul doute apprécier et qui révèlent une fois de plus l’extraordinaire talent de cet homme-orchestre de la littérature. Point d’orgue de ce passionnant premier volume, outre le montage de la couverture d’une grande élégance et des magnifiques illustrations intérieures N&B de Jean-Mathias Xavier, fidèle artiste de l’auteur, les amoureux des dinosaures trouveront en fin de volume un fort passionnant petit dossier sur les dinosaures en littérature, au cinéma et d’un petit voyage dans le temps pour expliquer finalement ce qu’est un dinosaure et surtout pourquoi il fut une époque ou les poules avaient réellement des dents.
A l’image de la série de Stéphane Tamaillon, un ouvrage que j’aimerai un jour faire découvrir à mes petits enfants, car ils sont drôles,inventifs, pleins de références, en bref le parfait objet pour de la graine de Savanturier……Cot!Cot!Cot!

« Les chroniques de Pulpillac » volume 1 « Quand les poules avaient des dents » de Jean-Luc Marcastel . Editions Lynk 2018. Couverture de Mathieu Reynes et Valérie Vernay, Illustrations intérieures N&B de Jean-Mathias Xavier.

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« La Team Sherlock » Tome 1 « Le Mystére Moriarty » De Stéphane Tamaillon

( Non classé )

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Comment dans un roman de 223 pages d’une écriture aérée, peut-on rencontrer le comte de Saint Germain, un ancêtre du Dr Watson, un savant fou et monstre sanguinaire translucide amateur d’énergie humaine, une veille malédiction, une école mystérieuse qui n’a rien à envier à Poudlard, quelques étranges disparitions et les chutes les plus célèbres de la littérature policière ? Tout simplement en lisant le premier tome de la Team Sherlock intitulé « Le mystère Moriarty » et écrit par le très inventif Stéphane Tamaillon. J’avais eu l’occasion, lors de précédents articles, de vous dire tout le bien que je pensais de cet auteur, coupable d’une extraordinaire série « Krine », de deux volumes pour la jeunesse que j’avais particulièrement apprécié « L’ultramonde » , d’une série de bandes dessinées jubilatoires pour les fans de séries  B  « Ciné monstres » et de toute une série de roman pour la jeunesse comme « L’ogre de la couronne » et « Il était une fois dans L’Hüld ». Ce qui caractérise Stéphane, c’est non seulement cette grande générosité que l’on retrouve dans ses écrits, mais également cette culture de l’imaginaire , qu’il s’agisse de littérature ou de cinéma, et qu’il parsème en touche délicates dans la majorité de ses romans, histoire de nous rappeler cette immense dette qu’il possède à l’encontre de ces « mauvais genres » qui ne cessent d’alimenter nos fantasmes,
Au collège international de Comte-de-Phénix, c’est la rentrée, l’occasion pour trois jeunes élèves de caractères pourtant bien différents, de lier une profonde et solide amitié afin de lutter contre un ennemi invisible et impitoyable qui à des fins personnelles kidnappe des élèves pour en faire sa pitance. Mais ce n’est pas de cannibalisme dont il s’agit, mais d’un élément bien plus insolite et rattaché à une veille légende dont le comte de Saint-Germain est étroitement lié, et lorsque leur enquête les conduit au cœur même des chutes du Reichenbach, ils vont découvrir avec stupéfaction que fiction et réalité se mélangent étroitement et que les vieilles légendes ont toujours une part de vérité. Dans l’ombre du détective le plus emblématique de la littérature policière, ils vont affronter le génie du mal suprême, au péril de leur vie, mais pour le plus grand plaisir des lecteurs !
Depuis quelque temps, déjà, il m’arrive de lire de temps à autre des ouvrages destiné à la jeunesse, afin de retrouver cette légèreté, cette innocence que l’on a tendance à perdre à trop vouloir rester cantonné dans des ouvrages de SF et de fantastique pour adultes purs et durs et je dois avouer me laisser prendre et surprendre par l’originalité des idées, mais surtout me laisser emporter par cette délicieuse atmosphère d’un univers où des adolescents pleins de fougue et de vitalité s’embarquent dans des aventures extraordinaires. Leur maturité dans ce type de roman est un fait avéré ce qui ne les empêche pas bien souvent d’avoir des réactions d’adolescents et des comportements qui nous font sourire et nous permettent quelque part de retrouver une parcelle de notre jeunesse perdue.
Pour l’occasion Stéphane, en virtuose de la littérature jeunesse, trouve toujours le parfait équilibre qui fait que, malgré l’orientation de son lectorat, l’adulte que je suis y trouve toujours son compte. L’écriture y est légère, mais jamais naïve, simple dans sa forme, car adressé à un jeune public, mais toujours inventive. En réunissant pour l’occasion trois adolescents d’horizons différents : Haruko, une « punkette Japonaise » qui n’a pas froid aux yeux, Alejandro un poil introverti, grand amateur de science et d’une grande intelligence et Célandine, un peu le chef de file, réservée mais plein de jugeote et faisant preuve d’un sang-froid à toute épreuve, l’auteur arrive à donner du corps à son aventure et nous livrer parfois des situations assez cocasses où les réflexions des différents protagonistes sont parfois assez amusantes. Ajoutez à cela quelques bonnes références à la littérature et au cinéma de genre et vous aurez un aperçu du potentiel de cette « Team Sherlock » qui vient de prendre corps pour notre plus grand plaisir de lecteur.
Sans nul doute, avec cette nouvelle série, Stéphane Tamaillon vient de marquer un excellent point en combinant les genres et en parvenant à donner à ce roman plein de surprises, un savoureux souffle de mystère et d’aventure. Le genre de roman que j’aurais aimé que l’on me fasse lire lorsque j’étais plus jeune ……. Nul doute que je serais alors devenu plus tôt un amateur de littérature ! Quoiqu’il en soit, je n’ai qu’une seule hâte, c’est d’avoir un jour de petits enfants et de les faire entrer dans ma bibliothèque, leur ouvrir mon rayon jeunesse qui commence à prendre une certaine place et débuter leur éducation par des ouvrages comme « La Team Sherlock ». Je ne doute pas un seul instant, qu’ils trouveront dans ce style d’ouvrages, matière à ouvrir toutes grandes les portes de leur imaginaire et leur faire aimer un genre que pour ma part, je n’ai découvert que trop tardivement.

Je m’en vais donc de ce bas me lancer de leur nouvelle aventures paru récemment chez le même éditeur : « L’énigme du Mâra Khol Ma »

« La Team Sherlock » Tome 1 « Le mystère Moriarty » de Stéphane Tamaillon , Redditions du Seuil 2017

 

Le mystére Moriarty