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Archive pour décembre 2019

« La Science-Fiction En France Dans Les Années 50″ Une Décennie Fabuleuse Mise à L’honneur

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À peine sortions nous quelque peu époustouflés par la monumentale somme qu’est le « RétroFictionS » des ami Guy Costes et Joseph Altairac, qu’une rumeur venait poindre le bout de son nez, annonçant la parution prochaine d’un ouvrage consacré à la « Science-fiction » en France dans les années 50. Rumeur vite confirmée par l’éditeur avec la présence d’une somptueuse couverture rétro à souhait et un lettrage de couverture digne de cette époque bénie qui au final n’avait été que rarement évoquée occultant de fait toute l’importance que ce « mauvais genre » avait exercé sur notre pays. Pour les lecteurs et modestes chercheurs que nous sommes, cet ouvrage représentait beaucoup pour nous, en raison des faibles documents existants ou du moins de façon éparses dans diverses et rares revues ou sur des sites internet, mais ce, de façon très parcellaire, voire incomplète. Notre ressenti fut donc plus que positif et pour cause, en plus de paraître chez Moltinus et distribué par les Moutons Électriques , éditeur dont nous connaissons tout l’engagement en ce qui concerne les rééditions d’œuvres populaires ayant sombré dans un oubli total avec des ouvrages d’excellentes qualités, mais de surcroît réalisé par un grand spécialiste en la matière, mémoire vivante et fin connaisseur de la littérature populaire et surtout grand collectionneur devant l’éternel. Il faut dire que nous avions déjà beaucoup apprécié sa plume alerte et féconde dans diverses études, « Les pulps l’âge d’or de la littérature populaire Américaine », « Bob Morane, profession Aventurier » les deux volumes parus dans la collection « Travaux » de chez Encrage et mesuré de fait sa grande érudition en la matière. De l’érudition, il en fallait pour mener à terme cette entreprise assez compliquée car dans les années 50, juste après cette frontière symbolique entre « roman scientifique » et/ ou « Merveilleux scientifique » , les balbutiements du genre furent assez chaotiques et dans cette pléthore d’éditeurs, aussi bien dans les magazines que dans les collections spécialisées, il fallait un formidable défricheur de cette période afin non seulement d’y mettre bon ordre mais surtout de le restituer de façon cohérente et plaisante à lire, tout cela afin de ne pas perdre le passionné comme le simple profane.
A la lecture de ce magnifique ouvrage rouge sang sous une délicate parure de velours, le lecteur va pouvoir s’abreuver jusqu’à plus soif de ces quelques trois cent pages où fourmillent détails surprenants, anecdotes étonnantes et surtout un regard lucide et parfaitement maîtrisé sur une folle décennie, laboratoire formidable d’une genre qui cherchait ses marques , terrain d’expérimentation pour tout un public abreuvé par une production majoritairement étasunienne mais qui ne tarderait pas à accorder ses bonnes grâces à une production nationale qui peu à peu va finir par s’affirmer et acquérir ses lettres de noblesses.
Il vous suffira de jeter un œil sur le sommaire de cet ouvrage véritable bible du genre, pour vous apercevoir du minutieux travail de fouille «  archéobibliographique » réalisé par Francis Saint-Martin et de voir à quel point cet incroyable chercheur est allé déterrer au plus profond de ses précieuses archives afin de nous exhumer l’histoire de cette décennie fondamentale pour l’histoire de la science-fiction Française .Si la qualité ne fut pas toujours au rendez-vous, il s’agissait plus du tâtonnement d’éditeur parfois peu scrupuleux en quête d’une manne providentielle pour assouvir leurs intérêts personnels que de rechercher une réel public avide d’une genre qui paradoxalement n’avait pas encore pris de réelles marques. D’ailleurs dans un chapitre fort instructif, comme l’ensemble du livre, et intitulé « L’apparition du mot science-fiction » l’auteur nous précise la genèse de ce mot tant outre Atlantique que sur notre bon vieux territoire.

Au final, nous voilà donc en présence d’un ouvrage unique et indispensable où rien n’est oublié. Ainsi de la revue « V magazine » en passant par « Bolero » le royaume des éditions « Del Duca » celle d’Hauteville, les débuts de « Richard-Bessière » et de « Keller-Brainin » de Jimmy Guieu , de Brantonne et Jeff De wulf, la genèse des éditions Fleuve noir ( tous genres confondus) de la revue Fiction , des petits publications comme « Le trotteur » « Grand Damier » « Série 2000 » ou les plus connues comme « Le rayon fantastique » ou « Présence du futur » , c’est la porte ouverte vers un univers merveilleux que nous découvrons et que l’auteur nous propose avec toute sa modestie, son érudition mais surtout cet art de savoir diriger une livre à vocation historique en l’écrivant comme un roman tellement passionnant qu’il nous est impossible de le lâcher. Cela fait bien des années que je manipule ces précieux petits volumes sans me douter un moindre instant de leur fabuleuse histoire qui fut bien souvent le fait d’un hasard incroyable pour ceux qui les ont écrit et d’une plus mouvementé pour ceux qui les publièrent.
En le lisant, j’ai appris une quantité incroyable de choses, mais ce qui fait la force principale de l’ouvrage, ce sont les détails que Francis Saint-Martin nous livre sur des figures légendaires avec cette lucidité et cette bienveillance propre aux passionnés de l’histoire de la SF et nous livre une foule de détails sur des noms aussi célèbres que Pacifico Del Duca, Georges H.Gallet, Maurice Renault , Michel Pilotin, Jacques Bergier …….. Tout un univers dont nous ignorions l’existence et dont les portes viennent s’ouvrir devant nous et dans laquelle nous pouvons nous engouffrer avec plaisir et ravissement. Voilà une année qui se termine des meilleures façons qui soit car notre histoire de la Science-Fiction en France était orpheline d’un tel ouvrage à la fois didactique, plaisant à lire et un ouvrage précieux pour celles et ceux cherchant des éléments précis , des points de repaires indispensables sur ces auteurs, ces éditeurs et bien souvent ces illustres inconnus qui contribuèrent à l’édification d’une genre.Que ce soit par passion pour la littérature ou par appât du gain, voilà ainsi offert à notre curiosité toute une période de notre histoire populaire qui depuis trop longtemps était resté dans l’ombre et qui vient par ce magnifique ouvrage remettre sur le devant de la scène plus qu’un courant littéraire mais toute une période incroyablement palpitante, tumultueuse et terriblement novatrice.
Saluons une fois de plus Moltinus d’avoir pris le risque de publier un tel ouvrage qui, en raison de son faible tirage reste malgré tout un petit peu cher et que certaines personnes pourraient fustiger pour le manque de reproduction en couleur. Comme tout passionné, je dois avouer regretter le manque de présence de cette imagerie souvent naïve, avec l’éclat chatoyant de certaines couvertures qui vous pètent à la figure, mais je suis aussi partisan de cette bonne vielle phrase « peu importe le flacon….. » et je pense franchement que l’ivresse est là de part le magnifique écrin dans lequel l’ouvrage a été placé et par la qualité exceptionnelles des informations qui se trouvent à l’intérieur , et ça les amis, croyez moi, cela n’a pas de prix !

« La Science-Fiction en France dans les années 50 » de Francis Saint-Martin. Éditions Moltinus  collection « Le rayon vert ».

SF années 50

SF années 50 verso

 



« Le Mystère Des Pennes »: Un Détective Des Ténèbres à L’ancienne!

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Le détective de l’étrange est une race hybride provenant du terreau fertile de l’imaginaire qui ne cesse depuis de nombreuses années de créer de nouvelles formes littéraires.

Oscillant entre le fantastique et le récit policier, cette branche dérivée de la littérature dite populaire, manque de réels repères, un peu comme l’enfant abandonné dont on à du mal à trouver les origines. Et pour cause, une fois de plus c’est « une genre dans le genre » et faute d’histoire bien précise, il est un peu à l’image des ses redoutables spectres pourchassés par nos célèbres détectives : il flotte entre deux mondes !

Pourtant les précurseurs furent nombreux et de « Dupin » d’Edgar Allan Poe, au célèbre binôme « Mulder/Scully », prés d’un siècle de chasseurs de fantômes, hantent les rayonnages poussiéreux de nos bibliothèques et envahissent l’espace clos de nos petits écrans. Les auteurs firent preuve alors d’une imagination débordante et l’on tremble devant les exploits de « Carnacki », on frissonne face à « John Silence », on convulse devant les aventures de « Harry Dickson » et on se pâme d’aise à la lecture des exploits de « Sar Dubnôtal »le « Grand Psychagogue ». Car au-delà du personnage central de l’histoire, bien souvent l’auteur nous livre un pur joyau de cette « para-littérature » où se mêlent en un accord parfait, fantastique, policier et parfois même anticipation.

Essayons d’imaginer un seul instant, une aventure de Harry Dickson réalisée par Alain Resnais (projet à l’étude qui ne vit hélas jamais le jour, consulter à ce propos le formidable ouvrage « Repérages » Editions Le Chêne 1974), ou alors un Peter Cushing interprétant « Carnacki » ou Eddy Constantine dans le rôle de « Teddy Verano »….

Des plus célèbres, aux plus anonymes, la quête reste la même : Traquer le mal sous ses différentes formes. Peu importe les moyens utilisés et les motivations de chacun, un seul et unique mot d’ordre va tous les unir à savoir en découdre avec les fantômes, spectres, revenants et autres formes ectoplasmiques.

Du comique au tragique, du médecin tiré à quatre épingle au privé alcoolique, de la supercherie scientifique aux phénomènes paranormaux confirmés, c’est tout un monde «  au delà du réel » de maisons hantées, de statues maléfiques, d’êtres possédés, d’objets envoûtés, de matérialisations monstrueuses, de morts effroyables et de vengeances d’outre tombe, qui s’offrent à nous et ce pour notre plus grand plaisir.

Ma première rencontre avec ce singulier chasseur de spectres remonte à des décennies, à l’époque où je m’abreuvais jusqu’à plus soif des formats de poche de la collection « Marabout Fantastique » avec les magnifiques couvertures de Henri Lievens. Je me rappelle qu’une amie m’avait dit  « tu devrais lire cela, je pense que cela va aussi te plaire » : j’avais dans les mains mon premier recueil des aventures de Harry Dickson le Sherlock Homes Américain ». Je dois avouer un peu avec honte que j’avais toujours rechigné à lire ses aventures, pensant qu’il ne s’agissait que d’aventures policières, genre dont je n’étais pas particulièrement friand à l’époque. Mais dès la première nouvelle, ce fut un choc et depuis, je n’ai jamais cessé de porter ce détective hors normes dans mon cœur bien qu’à l’époque, j’ignorais totalement l’existence des « détectives des ténèbres. »
C’est la lecture des deux numéros spéciaux de la célèbre et rare revue « Le Fulmar » que j’ai commencé à construire ma propre mythologie du genre. Publiés respectivement en Août/ Septembre pour le N°11 et Décembre 83/Janvier 1983 pour le N° 12, depuis cette date, je ne cesse de réunir tous les ouvrages en langue française appartenant au genre et plusieurs étagères appartiennent désormais à ce genre ou policier et fantastique font bon ménage. Je suis donc toujours extrêmement heureux lorsqu’il m’est possible de rajouter un titre à cette passionnante spécialité et qui plus est lorsque l’auteur ne réside pas très loin de chez moi.
Georges Foveau à qui l’on doit de nombreux ouvrages , et notamment une série « Les aventures d’Albert Leminot » sorte de détective de l’étrange « jeunesse » , des romans de Fantasy, d’essais et d’autres consacrés à la littérature générale, pour en arriver à deux ouvrages qui nous intéressent plus particulièrement : « La société des vieilles têtes à longs chapeaux » et « Théodore Compas le détective de l’étrange, le mystère des Pennes » . Ces deux publications, liées étroitement par la présence du fameux « Détective de l’étrange », sont une bien belle découverte en raison non seulement de l’appartenance à mon genre de prédilection, mais aussi et surtout pour la qualité des objets et la qualité des textes en eux-mêmes.
Si le premier ouvrage mentionné brille pour l’éclat de sa parure, édition  cartonnée abondamment illustré de photos et de dessins de Thibaud Langlumé, il l’est aussi comme je le précisais par la présence de notre fameux détective que l’on retrouve dans « Le buveur de foi » ( inclus dans l’ouvrage cité précédemment) et le fascicule « Le mystère des Pennes » . Déjà le terme de « Fascicule » est un enchantement pour les oreilles et on se rappelle avec satisfaction ceux illustrés par Alfred Roloff et bien entendu plus proche de nous, la reprise du célèbre détective dans la collection du Carnoplaste sous la houlette de mon ami Robert Darvel. Une aventure donc qui embaume le midi de la France et construite avec brio autour d’une vieille légende ou abonde malédiction, société secrète, trésor caché…… Cette épopée fleure bon les publications populaires d’antan, mais avec un style calibré aux petits oignons nous révélant un Théodore Compas fort sympathique, aventureux au possible et charmeur à ses heures. On se prête au jeu de l’auteur qui, avec une mécanique bien huilée nous délivre les énigmes au compte goutte, pour terminer par un final digne d’une aventure d’Indiana Jones ……on en redemande !
Mais il ne s’agit pas que d’une autre simple aventure policière aux consonances fantastiques, Georges Foveau est un fin connaisseur du genre et on le devine entre les lignes tout son savoir faire et son érudition en la matière , avec certaines petites allusions dont cette fameuse rencontre avec le célèbre Harry Dickson dans un magasin de curiosités des plus singulier.
Il faut acheter et lire ces deux ouvrages disponibles sur le site « Dark Room » non seulement parce qu’il sont beaux, « Le mystère des Pennes » reprend un format à l’ancienne dans le style des Harry Dickson » mais aussi en raison de cette preuve d’amour envers toute une littérature de genre qui par l’existence de ce type de publications essaye de se démarquer et donner envie au lecteur de tenir entre les mains autre chose qu’un volume formaté à la couverture insipide et au contenu convenu.
Souhaitons de tout cœur que nous retrouverons très prochainement ce très sympathique « Détective de l’étrange » pour de nouvelles aventures  et que l’auteur continuera à nous régaler de ces merveilleuses publications avec ce doux parfum suranné d’autrefois.

« Théodore Compas le détective de l’étrange : Le mystère des Pennes » Par Georges Foveau. Disponible sur le site « Dark Rooms »

« La société des vieilles têtes à longs chapeaux » de Georges Foveau et Thibaud Langlumé. Disponible sur le site « Dark Rooms »

Pour commander les ouvrages cliquez sur le lien: http://darkrooms.shop/index.php

Le mystére des Pennes

La société des vielles tetes à longs chapeaux

 

 

 



« La Murène » de Brice Tarvel: Aventure Quant Tu Nous Tiens!

La murène logo

 Ce qu’il y a de bien chez des auteurs comme Brice Tarvel c’est que le lecteur est certain de trouver suffisamment d’intérêt pour passer un agréable moment de lecture. Peu importe le genre qu ’il aborde, c’est l’imagination qui fait loi et qu’il s’agisse de romans de Fantasy, de romans jeunesse, de fantastique, d’horreur pure ou de détective de l’occulte, on sent derrière tout cela un homme de terrain , habitué depuis sa plus tendre enfance à parcourir les territoires de l’imaginaire. Il n’y a pas de meilleur spécialiste en la matière que celui , infatigable, arpente les méandres cauchemardesques de son imagination pour nous livrer des romans qui à l’image de « La murène » fleure bon cette marmite du populaire où mijote depuis des décennies une bien curieuse pitance qui vient régaler les affamés que nous sommes.
Il y a dans son style peu conventionnel et comme il me plaît à la signaler à chaque fois, cette patte incomparable qui fait que, pas de doute, nous sommes en présence d’un roman de cet auteur. Entre délire de l’imaginaire et style d’écriture aux expressions qui n’appartiennent qu’à lui, chaque roman est une aventure incomparable où, le temps de quelques heures le lecteur va perdre pied et se retrouver dans un univers hors de l’espace et du temps. Pourtant, dans ce roman paru chez Rivière Blanche, nous serions en droit de croire que tout va se passer d’une manière conventionnelle…..Que nenni ! Ne vous fiez pas à l’allure flegmatique du lascar, c’est une véritable tempête qui s’agite sous son crâne, de celles qui ne cessent jamais et qui poussent notre auteur à écrire encore et toujours de folles histoires. Pour preuve donc, l’histoire de Peggy Hammer qui depuis sa plus tendre enfance suite à la rencontre douloureuse avec une murène, s’est retrouvée forte d’un bien étrange don : celui de pouvoir modifier sa peau comme bon lui semble. Mais le fort caractère de la drôlesse ne lui dicte pas à devenir un « super-héros » de pacotille dont les pouvoirs seraient au service du bien, mais plutôt une bien curieuse souris d’hôtel afin d’assouvir ses petites fantaisies…..il faut bien vivre ! Pour son malheur, la charmante créature est liée par les liens de la cambriole avec le responsable de la brigade de vigilance rouge, mystérieuse organisation de l’état, chargée des affaires délicates et dont personne ne connaît l’existence. À sa tête, Lucien Verary qui entend bien utiliser la belle mutante afin de dénouer un sombre affaire de savant fou dont le projet insensé n’en est pas moins la destruction de monde afin d’asseoir son autorité : la routine quoi !
Nous voilà donc embarqué dans un folle histoire se déroulant en partie dans les égouts de Bordeaux, pour finir dans les vignobles de cette belle région, notre belle aventurière accompagnée d’une toute aussi délicieuse créature au don de prémonition, va devoir affronter bien des dangers avant de remettre un bon d’ordre dans ce gigantesque bazar. D’ailleurs profitant de cette escapade dans la région Brice en profite pour faire allusion à un personnage bien connu du monde de l’édition…..je vous laisse découvrir qui !

Entité protoplasmique, rats mutants, horde de Bécassines déjantées, laboratoire secret, végétation mutante, invention folle capable de modifier de climat……Ce livre est un festival de situations rocambolesques où le seul mot d’ordre est de divertir le lecteur et croyez moi, chaque chapitre apporte son lot de surprises tant l’imagination de Brice ne connaît aucune limite.

J’ai toujours aimé les histoires de savants fous, figure emblématique d’une certaine littérature d’avant-guerre où cet esprit vif, mais ô combien dérangé savait assouvir sa soif de vengeance avec des inventions toutes plus folles les unes que les autres et c’est avec cette thématique que le roman vient ici nous divertir, mais avec ce grain de folie supplémentaire propre aux auteurs, justement nourris à cette littérature. Je vous le disais plus haut, à chaque livre signé par l’auteur , c’est une surprise sans cesse renouvelée, on se frotte les mains à l’idée de ce que l’on va découvrir, on salive d’avance à chaque nouveau personnage qui vient enrichir son univers peuplé de ces héros de l’ombre qui viennent acquérir de fait une part d’immortalité. Avec la parution de ce roman chez Rivière Blanche, c’est au final la parfaite symbiose entre un éditeur qui a toujours encouragé la littérature de genre et conservé cet esprit populaire dans le sens noble du terme et un auteur qui porte en lui les derniers germes d’une génération ou écrire est plus qu’un art, mais toute une tradition au service du plaisir du lecteur.
Ce livre par son coté complètement décalé, l’enchaînement dément des situations que vont vivre les personnages (attendez de voir le cambriolage avorté de « La murène » au début du livre.) et cette espèce de « je ne sais quoi » qui confère à l’histoire cette agréable sensation de baigner dans un univers qui nous colle bien à la peau, est la preuve que la littérature populaire, loin de s’étioler retrouve un souffle nouveau que certains auteurs s’efforce de faire (re)vivre avec cette fraîcheur vivifiante et ce devoir de mémoire dans un pays où le genre connu son heure de gloire, un certain déclin et une renaissance source, de la part du lecteur que je suis, d’un émerveillement sans cesse renouvelé.
Pour conclure, la couverture bien que représentant une femme à l’air farouche n’est pas désagréable à voir (nous avons connu pire.) , une illustration plus dans le ton du roman eut été parfait ou alors , à la place du « S » sis sur la casquette de la belle aventurière , un « M » eut été le bienvenu.
Mais ne boudons pas notre plaisir, l’ensemble reste cohérent et nous ne remercierons jamais assez Rivière Blanche de tant d’implication dans les littératures de genre et de nous faire partager d’aussi bons moments de lecture.

« La Murène » de Brice Tarvel, Éditions Rivière Blanche . Collection Blanche N°2183. Illustration Mike Hoffman

La murène