La mer peut vous réserver bien des surprises, fantômes, spectres pirates, créatures abyssales, Hollandais volant et autres malédictions. Mais bien souvent le danger vient de l’intérieur, scorbut, vermine, rats….Ceux de la photo ne sont pas de Sumatra, pourtant ils sont tout aussi redoutables. Illustrations de Damblans pour la revue Journal des voyages, pour le roman de William Westall.
Né le 14 juillet 1865 à Montevideo et mort le 21 janvier 1945 à Bois-Colombes,Eugéne Damblans commence sa carrière de dessinateur en Argentine avant de partir s’installer en France à l’age de 25 ans. Il débutera comme illustrateur dans la revue « La caricature » et exercera son talent dans de nombreuses autres publications comme le « Journal des voyages ».Son habileté pour les scènes exotiques feront de lui un dessinateur hors pair non seulement pour les revues de voyage mais pour dépeindre également les événements d’actualités. Il n’est pas rare de croiser au fil des numéros du « Journal des voyages » des couvertures couleurs de ce talentueux artiste. « Les survivants de la Diana » N° 814 du Dimanche 7 Juillet 1912de la revue « Journal des Voyages »
« Malheur aux rats de Sumatra, geint un Birman, agonisant…….. »
Une nouvelle petite rubrique qui va s’efforcer de vous faire profiter du talent d’un grand nombre d’illustrateur qui officièrent au service de l’anticipation ancienne ou du fantastique. Toute une époque où les couvertures de nos chères publications avaient un certain « panache », savaient attirer l’oeil du lecteur avec un grand sens de l’imagination et un goût prononcé pour l’aventure, l’exotisme et la démesure.
Aujourd’hui: Conrad et Paul D’Ivoi.
D’après le passionnant ouvrage de Michel Meurger « Alien abduction » éditons Encrage collection « Scientifiction », les phénomènes d’observation de vaisseaux extra-terrestres et leurs configurations, sont étroitement liés non seulement à la technologie de l’époque (moyen de propulsion, formes etc..) mais également à l’impact de l’imagerie populaire ( roman de « merveilleux scientifique », fantastiques,presse à sensation, revues spécialisées….) qui depuis la fin du 19 éme siècle inonde les couvertures bariolées de nombreuses revues. Une hypothèse hasardeuse mais qui mérite que l’on s’y arrête.Engins extraordinaires qu’ils soient terrestres, amphibies ou aériens, autant de formes complexes et variées qui enflammèrent notre quête de l’étrange. Depuis que l’homme s’est envolé, devenant de ce fait par véhicule interposé « plus léger que l’air », il s’est évertué à extrapoler des voyages vers d’autres planètes tout en considérant que ces habitants si lointains, pouvaient nous rendre la pareille.
On ne s’étonnera donc pas, en voyant une telle couverture, que les phénomènes d’observations d’engins spatiaux prirent la forme de cigares et de soucoupes. Les auteurs de ces romans « d’imagination scientifique », édifièrent peu a peu au travers de leur romans aux hypothèses souvent hasardeuses mais toujours très audacieuses, le terrain fertile à l’imaginaire collectif de toute une société, avide de sensations, de mondes étranges et lointains. Un moyen également d’exprimer toutes leurs craintes les plus refoulées, leurs peurs les plus secrètes.
- « Le chevalier Illusion » de Paul D’Ivoi. Journal des voyages N° 839. 29 Décembre 1912. Illustration de Conrad.