Le détective de l’étrange est une race hybride provenant du terreau fertile de l’imaginaire qui ne cesse depuis de nombreuses années de créer de nouvelles formes littéraires.
Oscillant entre le fantastique et le récit policier, cette branche dérivée de la littérature dite populaire, manque de réels repères, un peu comme l’enfant abandonné dont on à du mal à trouver les origines. Et pour cause, une fois de plus c’est « une genre dans le genre » et faute d’histoire bien précise, il est un peu à l’image des ses redoutables spectres pourchassés par nos célèbres détectives : il flotte entre deux mondes !
Pourtant les précurseurs furent nombreux et de « Dupin » d’Edgar Allan Poe, au célèbre binôme « Mulder/Scully », prés d’un siècle de chasseurs de fantômes, hantent les rayonnages poussiéreux de nos bibliothèques et envahissent l’espace clos de nos petits écrans. Les auteurs firent preuve alors d’une imagination débordante et l’on tremble devant les exploits de « Carnacki », on frissonne face à « John Silence », on convulse devant les aventures de « Harry Dickson » et on se pâme d’aise à la lecture des exploits de « Sar Dubnôtal »le « Grand Psychagogue ». Car au-delà du personnage central de l’histoire, bien souvent l’auteur nous livre un pur joyau de cette « para-littérature » où se mêlent en un accord parfait, fantastique, policier et parfois même anticipation.
Essayons d’imaginer un seul instant, une aventure de Harry Dickson réalisée par Alain Resnais (projet à l’étude qui ne vit hélas jamais le jour, consulter à ce propos le formidable ouvrage « Repérages » Editions Le Chêne 1974), ou alors un Peter Cushing interprétant « Carnacki » ou Eddy Constantine dans le rôle de « Teddy Verano »….
Des plus célèbres, aux plus anonymes, la quête reste la même : Traquer le mal sous ses différentes formes. Peu importe les moyens utilisés et les motivations de chacun, un seul et unique mot d’ordre va tous les unir à savoir en découdre avec les fantômes, spectres, revenants et autres formes ectoplasmiques.
Du comique au tragique, du médecin tiré à quatre épingle au privé alcoolique, de la supercherie scientifique aux phénomènes paranormaux confirmés, c’est tout un monde « au delà du réel » de maisons hantées, de statues maléfiques, d’êtres possédés, d’objets envoûtés, de matérialisations monstrueuses, de morts effroyables et de vengeances d’outre tombe, qui s’offrent à nous et ce pour notre plus grand plaisir.
Ma première rencontre avec ce singulier chasseur de spectres remonte à des décennies, à l’époque où je m’abreuvais jusqu’à plus soif des formats de poche de la collection « Marabout Fantastique » avec les magnifiques couvertures de Henri Lievens. Je me rappelle qu’une amie m’avait dit « tu devrais lire cela, je pense que cela va aussi te plaire » : j’avais dans les mains mon premier recueil des aventures de Harry Dickson le Sherlock Homes Américain ». Je dois avouer un peu avec honte que j’avais toujours rechigné à lire ses aventures, pensant qu’il ne s’agissait que d’aventures policières, genre dont je n’étais pas particulièrement friand à l’époque. Mais dès la première nouvelle, ce fut un choc et depuis, je n’ai jamais cessé de porter ce détective hors normes dans mon cœur bien qu’à l’époque, j’ignorais totalement l’existence des « détectives des ténèbres. »
C’est la lecture des deux numéros spéciaux de la célèbre et rare revue « Le Fulmar » que j’ai commencé à construire ma propre mythologie du genre. Publiés respectivement en Août/ Septembre pour le N°11 et Décembre 83/Janvier 1983 pour le N° 12, depuis cette date, je ne cesse de réunir tous les ouvrages en langue française appartenant au genre et plusieurs étagères appartiennent désormais à ce genre ou policier et fantastique font bon ménage. Je suis donc toujours extrêmement heureux lorsqu’il m’est possible de rajouter un titre à cette passionnante spécialité et qui plus est lorsque l’auteur ne réside pas très loin de chez moi.
Georges Foveau à qui l’on doit de nombreux ouvrages , et notamment une série « Les aventures d’Albert Leminot » sorte de détective de l’étrange « jeunesse » , des romans de Fantasy, d’essais et d’autres consacrés à la littérature générale, pour en arriver à deux ouvrages qui nous intéressent plus particulièrement : « La société des vieilles têtes à longs chapeaux » et « Théodore Compas le détective de l’étrange, le mystère des Pennes » . Ces deux publications, liées étroitement par la présence du fameux « Détective de l’étrange », sont une bien belle découverte en raison non seulement de l’appartenance à mon genre de prédilection, mais aussi et surtout pour la qualité des objets et la qualité des textes en eux-mêmes.
Si le premier ouvrage mentionné brille pour l’éclat de sa parure, édition cartonnée abondamment illustré de photos et de dessins de Thibaud Langlumé, il l’est aussi comme je le précisais par la présence de notre fameux détective que l’on retrouve dans « Le buveur de foi » ( inclus dans l’ouvrage cité précédemment) et le fascicule « Le mystère des Pennes » . Déjà le terme de « Fascicule » est un enchantement pour les oreilles et on se rappelle avec satisfaction ceux illustrés par Alfred Roloff et bien entendu plus proche de nous, la reprise du célèbre détective dans la collection du Carnoplaste sous la houlette de mon ami Robert Darvel. Une aventure donc qui embaume le midi de la France et construite avec brio autour d’une vieille légende ou abonde malédiction, société secrète, trésor caché…… Cette épopée fleure bon les publications populaires d’antan, mais avec un style calibré aux petits oignons nous révélant un Théodore Compas fort sympathique, aventureux au possible et charmeur à ses heures. On se prête au jeu de l’auteur qui, avec une mécanique bien huilée nous délivre les énigmes au compte goutte, pour terminer par un final digne d’une aventure d’Indiana Jones ……on en redemande !
Mais il ne s’agit pas que d’une autre simple aventure policière aux consonances fantastiques, Georges Foveau est un fin connaisseur du genre et on le devine entre les lignes tout son savoir faire et son érudition en la matière , avec certaines petites allusions dont cette fameuse rencontre avec le célèbre Harry Dickson dans un magasin de curiosités des plus singulier.
Il faut acheter et lire ces deux ouvrages disponibles sur le site « Dark Room » non seulement parce qu’il sont beaux, « Le mystère des Pennes » reprend un format à l’ancienne dans le style des Harry Dickson » mais aussi en raison de cette preuve d’amour envers toute une littérature de genre qui par l’existence de ce type de publications essaye de se démarquer et donner envie au lecteur de tenir entre les mains autre chose qu’un volume formaté à la couverture insipide et au contenu convenu.
Souhaitons de tout cœur que nous retrouverons très prochainement ce très sympathique « Détective de l’étrange » pour de nouvelles aventures et que l’auteur continuera à nous régaler de ces merveilleuses publications avec ce doux parfum suranné d’autrefois.
« Théodore Compas le détective de l’étrange : Le mystère des Pennes » Par Georges Foveau. Disponible sur le site « Dark Rooms »
« La société des vieilles têtes à longs chapeaux » de Georges Foveau et Thibaud Langlumé. Disponible sur le site « Dark Rooms »
Pour commander les ouvrages cliquez sur le lien: http://darkrooms.shop/index.php
Teddy Verano m’a tellement marqué depuis de nombreuses années que je l’ai adopté comme pseudonyme sur de nombreux sites et forums. J’espère que Maurice Limat voudra bien pardonner cet emprunt, signe de toute l’affection et la fascination que j’ai toujours eu à l’égard de cet attachant personnage.
Il y a toujours en nous, lecteurs infatigables de l’imaginaire, cette part de phantasme que l’on accorde à des œuvres souvent oubliées de toutes et de tous et qui dorment parfaitement alignées dans quelques bibliothèques de collectionneurs jaloux de leurs trésors ou pire, à moisir dans des caves obscures, se déliter dans d’anonymes containers à ordures. Rien n’est plus terrible que cette disparition programmée, cette amnésie collective pour une littérature jugée trop insignifiante pour attirer l’attention de quelques mécènes de l’édition pour qui rentabilité est plus importante que sauvegarde d’un certain patrimoine. Un gros éditeur ne prendrait pas trop de risque à se lancer dans ce travail de mémoire, ce sauvetage salutaire qui se doit d’être réalisé maintenant avant que ne disparaisse les derniers dinosaures d’un monde suranné aux accointances littéraires qui frôlent la démence tant elles sont considérées comme obsolètes. Pourtant et fort heureusement, il existe certaines exceptions à la règle où des éditeurs, animés par cette douce folie qui n’affecte que les gens de goûts, prennent des risques et n’écoutant que la simple envie de plaisir et de se faire plaisir, entreprennent des chantiers colossaux aux allures de paris insensés en proposant aux lecteurs les plus attentifs des rééditions pour le moins inespérées.
Les Moutons Électriques sous la direction d’André-François Ruaud c’est un peu comme Don Quichotte l’archétype du personnage idéaliste et généreux qui se pose en redresseur de torts et en défenseur des causes perdues. Car il faut être animé d’une belle et noble cause pour oser nous proposer depuis quelques années des textes condamnés à un oubli probant et exhumer des textes, voire des séries entières, qui ne seraient plus qu’un souvenir, une vague réminiscence, une impression de déjà entendu, sans leur devoir de mémoire. Avec un catalogue déjà bien rempli de textes à ce jour introuvables ou jalousement gardés par des maniaques du vieux papier, notre patrimoine populaire se trouve à présent riche de la nouvelle sortie de l’intégrale, ou presque, des aventures d’un détective hors du commun, dont les enquêtes se mêlent souvent avec cette envoutante fragrance de fantastique, j’ai nommé Teddy Verano.
Une carrière hors du commun pour cet illustre personnage, connu seulement par quelques initiés et dont on raviva la mémoire en décembre 82 dans le N°12 de la défunte et sublime revue « Le fulmar » lors d’un double numéro consacré aux « Détectives de l’incroyable ». À l’occasion de la sortie de ses deux revues devenues introuvables, l’infatigable François Ducos réserva une place de choix à notre célèbre inspecteur et l’occasion pour moi de faire connaissance avec cette branche inconnue de la littérature fantastique : le détective de l’étrange ! Imaginez, à l’époque de sa sortie, j’avais 22 ans et depuis cette passion ne s’est jamais éteinte.
Il faut dire que depuis la lecture de ce fameux numéro, je n’ai eu de cesse de trouver l’intégralité des aventures de Teddy Verano et l’affaire n’était pas gagnée d’avance, pensez donc pas moins de 70 aventures qui s’échelonnent entre 1936 et 1981 et publiées dans des formats et des collections aussi diverses que variées, entre le roman populaire, policier, d’aventure et de science-fiction en passant par le simple fascicule de format minuscule , le petit broché, ou le format roman de gare….. Un véritable casse-tête pour le collectionneur !
Au final une série qui s’annonce bien difficile à trouver et si des années d’acharnement me permirent d’en retrouver la quasi-totalité, certains titres restent encore inaccessibles. Dans cette perspective, il nous faut donc saluer le travail immense réalisé par les Moutons Électriques qui ont bien compris toute l’utilité de fonctionner de manière collective et d’utiliser les liens étroits tissés dans la communauté des amateurs du genre en lançant un appel à la mobilisation générale de manière à regrouper l’ensemble de la production des Teddy Verano. Toutefois, réussir la gageure de réunir tout le support papier n’est qu’une première étape, encore faut-il numériser et retravailler tout cela : caractères souvent illisibles, si ce n’est pas effacé, fragilité de certains ouvrages, difficulté à ouvrir certains livres comme les « Angoisses », car il y a dans ce travail de réédition un respect à avoir pour les ouvrages prêtés (les collectionneurs sont des maniaques……) Un boulot donc de titan, réalisé avec brio par de petites mains agiles et le résultat se révèle stupéfiant devant nos yeux empli d’une certaine émotion car le défit se révélait impossible, ou du moins la tache très ardu. Au final, le résultat est là, une intégrale en 9 volumes, sous une couverture sobre mais efficace du talentueux Melchior Ascaride et dont la marque de fabrique se symbolise par un V comme Verano certes, mais aussi comme Victoire. Cette intégrale est dotant plus louable, c’est que non seulement elle a pour vocation la réhabilitation d’un auteur et d’une partie de son œuvre, mais elle permet en outre de regrouper en quelques volumes une intégrale qui, comme je vous le précisais plus haut est pratiquement impossible à trouver complète en raison de sa rareté. Le lecteur avisé ne s’y trompera pas et ne laissera pas passer une telle aubaine d’autant plus que le tirage est limité, malgré le nombre d’amateurs qui, ne nous faisons pas d’illusion, diminue comme peu de chagrin. Pourtant quelle joie de se plonger dans cette littérature de genre, peuplée de sales trognes, de tueurs implacables, d’esprits dérangés, de spectres affamés de vengeances, dans un univers unique en soi qui finalement n’est pas si éloigné que cela de notre quotidien. Le genre d’auteurs et de personnages qui alimentent notre soif d’aventures, de mystères et de fantastique !
Chaque volume comporte la même illustration, mais avec une couleur différente et la typo du titre sur fond noir avec ces deux corbeaux dont un prenant son vol est du plus bel effet et confine à cette série un coté sobre, mais terriblement classe. À l’intérieur des volumes en début de chaque aventure vous y trouverez la couverture d’origine, mais il faut surtout saluer la magnifique introduction de notre ami Francis Saint-Martin dans le premier volume. Cet érudit des littératures populaires, grand archiviste devant l’éternel et dont l’érudition en la matière n’est plus à prouver, nous offre une passionnante présentation de l’auteur avec surtout la genèse de Teddy Verano et son parcours sur 45 ans d’existence avec certains petits points de détail sur son œuvre qui font toute la différence, donnant à cette préface un atout indispensable voire incontournable. Une approche méticuleuse de l’auteur et de son œuvre probablement la moins connue, car elle n’intéressait jusqu’à présent qu’une poignée de spécialistes amoureux de cette catégorie pendant fort longtemps restée dans l’ombre : le détective de l’étrange !
Concluons par cette phrase que je me permets d’emprunter à Francis et qui vient conclure sa très belle préface :
« Maurice Limat, est mort le 21 janvier 2002 à Sèvres, en regrettant, malgré sa bonhomie, d’être un auteur un peu oublié malgré une œuvre importante. Nous ne doutons pas qu’il et été heureux de voir rééditer, même dans une édition limitée, les exploits de son alter ego, son détective des fantômes, le sympathique Teddy Verano »
Un grand bravo à toute l’équipe des Moutons, un risque une fois n’est pas coutume de leur part, qui n’est pas évident à prendre, mais on ne vit qu’une seule fois et si ce n’est pas maintenant qu’il faut agir et surtout se faire plaisir, après il sera hélas trop tard.
Merci pour nous et merci pour Maurice Limat, l’ombre du grand Teddy veille sur vous les amis !
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Dossier les « Détectives De L’impossible »
Vous avez dit « Bizarre » !
Fervent admirateur de littérature fantastique tout comme de vieille S.F., il est un genre resté pendant fort longtemps dans l’ignorance et qui n’a de cesse d’exciter ma fibre de lecteur : Les Détectives de l’Occulte. Qualificatif qui au gré des experts et des critiques avertis se transformera en Détective du Bizarre, de L’étrange, de L’impossible, de L’incroyable…..la liste est longue et rend les recherches sur le net assez hasardeuses. Oscillant entre le fantastique et le récit policier, ce genre trouve avec peine ses repères car justement ne faisant partie d’aucune catégorie. Pourtant les précurseurs furent nombreux et de Dupin d’Edgar Allan Poe aux novélisations de la série X-Files, près d’un siècle de chasseurs de fantômes hanta les rayonnages de nos bibliothèques.
Mais il ne faudrait pas trop crier victoire à une époque, où en dépit d’une grande sympathie pour le genre avec un Dylan Dog adapté au cinéma , cette branche mutante de la «paralittérature» reste encore peu connue. L’historique en est incertaine, les ouvrages y faisant référence sont rares pour ne pas dire anecdotiques. Pourtant, quelle imagination, quel délire, on tremble devant les exploits de Carnacki, John Silence et autres Sar Dubnotal (le grand psychagogue). Au-delà du personnage central de l’histoire, bien souvent l’auteur nous livre un pur joyau de la littérature fantastique, avec une ambiance des plus propice explorant par la même tout le panthéon des créatures infernales que l’enfer est en mesure de lâcher sur notre pauvre humanité.. Ah ! Les amis,essayons d’imaginer un seul instant une aventure de Harry Dickson réalisée par Alain Resnais ou alors un Peter Cushing interprétant Carnacki ou Eddy Constantine dans le rôle de Teddy Verano...
Le petit répertoire qui va suivre va donc regrouper, dans la mesure du possible, les articles les plus intéressants ayant abordés le thème des détectives de l’occulte. Il faut savoir que bien souvent il ne s’agira que de textes courts, préfaces ou postfaces recueillies au hasard de quelques ouvrages garnissant ma bibliothèque. Peut-être guidera t-il certains d’entre vous dans cet extraordinaire univers, à la recherche de quelques références, orphelines d’un ouvrage complet digne de ce nom. Mais avec un peu de chance, nous sera-t-il possible de voir un jour un véritable « Bible » de références avec auteurs, héros, bibliographie, ou tout simplement une revue spécialisée (ou amateur) osant une fois pour toute se lancer sur les traces de ces fins limiers du bizarre. Il semblerait que pour cette dernière notre rêve semble se concrétiser quelque peu avec la revue« Science-fiction magazine » ainsi que les deux volumes regroupant les publications faites lors de colloque de Cerisy autour des détectives de l’occulte.
Mais nous sommes de grands rêveurs par excellence et en amateurs des littératures de l’imaginaire, nous savons tous que dans le domaine de la conjecture, tout est envisageable, même l’impossible.
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Bibliographie sélective des ouvrages critiques sur les des détectives de l’occulte en littérature.
- « Martin Hessélius, médecin Allemand » Préface au recueil « Les créatures du miroir » de Shéridan Le Fanu. Editions Eric Losfeld.1967. Texte repris dans la réédition parue dans le volume du même nom, éditions Marabout N° 622.1998
- « Le Chat Mur» N° 3. Juin 1983. Spécial W. H. Hodgson.
Carnacki : Une présentation de Luke J. Baird avec bibliographie anglaise. Pages 27 à 29.
Carnacki the Ghost-Finder : De Peter Christen. Pages 30 et 31.
Carnacki le chasseur de fantômes : De Xavier Legrand- Ferroniére. Pages 32 à 36.On ne félicitera jamais assez cette louable entreprise pour ce magnifique numéro spécial consacré à cet extraordinaire écrivain malheureusement décédé trop tôt. Cette étude reste à ma connaissance une des rares accessible en langue française en incluant également le numéro 1 hors série de «Crépuscule» en 1981, traduite et éditée par les bons soins de Richard D. Nolane (Olivier Raynaud). Il s’agissait à l’origine d’une étude réalisée par Sam Moskowitz.
- « Hodgson ou la quête du surnaturel » Préface de François Truchaud à l’ouvrage « Carnacki et les fantômes » (Nouvelles Editions Oswald. 1982) Volume 44. Pages 9 à 12. Rapide présentation de cette réédition des aventures du Chasseur de Fantômes
- « Détectives de ténèbres » Longue préface aux « Nouvelles aventures de Harry Dickson» (éditions Corps 9 1989).En six pages, François Ducos, le Capitaine en second du «Fulmar», nous brosse un éventail rapide mais bien fourni des principaux détectives de l’occulte en littérature.
- « Les détectives de l’incroyable »1ère partie. N° 11 de la revue «Le Fulmar». Septembre 1982. Deuxième partie N° 12 de la revue «Le Fulmar». Décembre 82 – Janvier 1983.Dans ces deux numéros, uniques en leur genre, François Ducos nous livre une analyse et un inventaire d’un bon nombre d’auteurs qui se livrèrent au mélange subtil du roman policier et du fantastique. De Sâr Dubnotal à Karl Kolchack en passant par l’incontournable Harry Dickson, Doum du prolifique J. L. Bouquet ou bien de Teddy Verano de M.Limat, cette étude reste à ce jour la seule référence digne d’intérêt. Comportant de nombreuses illustrations, l’auteur y aborde également de façon succincte la télévision ainsi que la bande dessinée : un must !
- « Kevin Rocamir, le détective de l’incroyable » Préface de F. Ducos de la revue « Le Fulmar » N°6, 4ème trimestre 1981.Introduction à la bande dessinée de J.P.Laselle et de Sanahujas : « Les semeurs de cauchemars » une aventure de Kevin Rocamir le chasseur de monstres. Intéressant car l’on y apprend la genèse de ce détective de l’impossible avec le détail de ses diverses aventures. A noter également un synopsis d’une aventure inédite : « Wana KOng,ALIAS LA Vipère Noire »
- « Jules De Grandin, le Sherlock Holmes du surnaturel » «Super Poche» Fleuve Noir. Mars 1996. Pages 9 à 61 (préface) Ouvrage préfacé par Francis Saint Martin qui, sur presque trente pages nous révèle l’historique de cet extraordinaire personnage crée par Seabury Quinn. Présentation de sa technique d’investigation, de la ville dans laquelle De Grandin oeuvre le plus souvent (Harrisonville, lieu géométrique de toutes les terreurs) des personnages qu’il affronte et faisant partie de son entourage, bref, tout ce que vous devez savoir sur ce singulier personnage qui n’hésite pas à en découdre avec un bon nombre de spectres bien belliqueux. «Par la barbe d’un bouc vert !»A noter une très rigoureuse bibliographie en fin de volume.
- « La face cachée du détective mondial ou les enquêtes secrètes de Sherlock Holmes » Préface de Yves Varende au recueil de nouvelles inédites « Sherlock Homes revient ». «Super Poche» Collection dirigée par François Ducos. Fleuve Noir. Mars 1996.Pages 7 à 33.
- « Le pérégrin du fantastique » Préface de Yves Varende à l’intégrale des aventures du Dogstopn H.Juge « Les légions du néant » de Andriat & Mythic. «Bibliothèque du Fantastique » Collection dirigée par François Ducos. Fleuve Noir. Mars 1998.Pages 9 à 50
Non répertorié par la géographie officielle, la Féerlande est un un chapelet de petites îles belges de la mer du Nord. C’est dans cet univers insulaire, et presque intercalaire, que Dogston H. Juge mène ses enquêtes au pas de course. D’étranges affaires conduisent ce policier monolithique, tenace et violent, aux frontières du possible et souvent bien au-delà. Au centre de Hightoren-City, capitale administrative de l’archipel, existe Juridiction Zéro, une zone très ancienne qui semble digérer les hors-la-loi se réfugiant derrière ses hauts murs. Le jour où des créatures sanguinaires en sortent par mégarde, Dogston, nullement impressionné par le surnaturel, intervient à sa façon habituelle à coups de poing et de revolver. Il aura la même délicatesse pour résoudre le mystère Duckstone dont tous les habitants ont été transformés en automates, et pour vaincre Le Voleur d’ans et les terribles Légions du néant échappées du pandémonium lovecraftien.
- « Derrière le silence », Préface de Mike Ashley aux deux tomes consacrés au détective d’Algernon Blackwood : John Silence. Editions «Sombre Crapule», volumes 1 et 2. 1er trimestre 1989. Pages 5 à 9.Briève présentation de l’auteur et des différentes aventures de Silence. On regrettera le manque de précision concernant les dates de parutions.
- « Au seuil de l’abîme » Préface de F. Truchaud au roman en deux parties de Denis Wheatley : « Les vierges de Satan », volumes 121 et 122. Nouvelles Editions Oswald. Octobre 1984. Pages 5 à 8.Présentation de l’oeuvre de Wheatley et de son célèbre personnage le Duc de Richleau que l’on rencontre dans au moins trois aventures fantastiques. Entre l’aventurier et l’agent secret, il ne s’agit pas à proprement parler d’un détective de l’occulte mais ce singulier héros luttera au cours de plusieurs récits contre les forces du Mal.
- « Vous avez dit Zombie », préface de F. Truchaud au roman de Denis Wheatley : « Etrange conflit », volume 15 de la collection «NéO Plus». Nouvelles Editions Oswald. Février 1988. Pages 7 à 9.Quelques éléments supplémentaires nous sont révélés concernant le Duc de Richleau.
- « Docteur De Grandin je présume ? », Préface de Danny de Laet pour l’ouvrage « Les archines de Jules de Grandin » par Seabury Quinn. Le Masque Fantastique, Librairie des Champs- Elysées. 1979. Pages 5 à 13. Avant les références citées plus haut, il s’agissait de la seule présentation digne de ce nom concernant Jules de Grandin.
- « Les détectives de l’incroyable dans les fascicules et les récits courts » Article de F. Ducos dans les «Cahiers Jean Ray» N°8. 1978. Pages 17 à 26.La première étude sérieuse, à ma connaissance, sur le sujet nous intéressant.
- « Jean-Louis Bouquet, explorateur des âmes en crise » Préface de Francis Lacassin pour l’ouvrage « L’ombre du vampire » de J.L. Bouquet. Editions Marabout. Volume 1059. 1978. Pages 5 à 12.Dans cette préface Lacassin nous présente Paul Dumviller dit «Doum» journaliste au «Paris-Monde». Dans la lignée de Rouletabille, celui-ci sera impliqué dans plusieurs affaires fleurant bon le fantastique. Très peu connus, tout comme « Les mémoires d’une voyante » 12 récits extraordinaires, qui parurent dans la revue «Confidences» ces récits méritent de nos jours d’être redécouvert. Pour les amateurs de J.L. Bouquet et ce pour la petite parenthèse, se référer à l’excellent dossier de la revue «Mercury», revue de l’insolite n° 12 oct/nov/déc. 1967. n°13 Janv/fév. 1967. Des numéros uniques en leur genre.
- « Eramus Magister », Préface de R. D. Nolane et de l’auteur Charles Sheffield pour l’ouvrage du même nom. Editions Garancière. Collection «Aventures Fantastiques». Volume 11. Septembre 1986. Pages 6 à 9. Petite présentation (hélas trop courte) de ce Sherlock Holmes de l’aventure fantastique. Très bon textes se déroulant dans «La brumeuse Angleterre du XVIIlème siècle, alors que les Démons marins hantent les côtes Ecossaises et que le petit peuple danse sur les collines au clair de lune… »
- « La balle au bois dormant » Préface de Vincent Cornier dans « Mystère Magasine »» n° 17.Présentation du détective «scientifique» Barnabas Hildreth que l’on retrouvera dans deux autres aventures : « L’odeur mortelle » (Mystère Magasine n° 19) et « La mante qui riait » (Mystère Magasine n° 21). Ces trois aventures sont à fortes tendances fantastiques.
- « Dis moi qui tu hantes ». Courte préface de J.P. Moumon de sa revue «Antares» n° 20, sur les détectives de l’occulte. Présentation faite à l’occasion de la traduction d’une nouvelle de Ronald Chetwynd Hayes mettant en scène Frédérica Masters et Francis Saint-Clare (Cycle du Monster Club)
- « De la primauté de l’imaginaire » Préface de Roland Lecourbe pour le volume « Les détectives de l’impossible » recueil de douze nouvelles insolites. Editions Le Terrain Vague. 1991. Pages 11 à 13. Outre une préface très pertinente, chaque auteur et chaque nouvelle sont présentés (titre original, date, etc…) avec beaucoup de talent et d’érudition. Les textes ne sont pas tous du «pur fantastique» mais quel plaisir de lecture… A découvrir !
- « Le péril jaune » Préface de F. Truchaud pour « Steve Harrisson et le maitre des morts » Nouvelles Editions Oswald. Janvier 1985. Volume N° 127. Pages 5 à 8.
- « Retour à River Street » Préface de F. Truchaud pour « Steve Harrisson et le talon d’argent ». Nouvelles Editions Oswald. Mars 1985. Volume N° 132. Pages 5 à 8. «Steve Harrisson, le célèbre détective chargé de faire régner l’ordre et la loi dans River Street, le quartier oriental, lieu géométrique de toutes les terreurs». Les histoires dans ces récits ne présentent qu’une trame toute mince, ils ne servent, en fait, que de prétextes afin de nous plonger dans des histoires fantastiques où ce «musclé» détective de l’étrange rencontrera, monstres, sorciers et magiciens de toutes sortes. Excellentes préfaces donc du traducteur qui nous présente dans le détail (bibliographie précise) cet extraordinaire et délirant privé.
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- « La marque de Caïn » Préface de F. Truchaud pour « Solomon Kane » Nouvelles Editions Oswald. 1er trimestre Volume N° 38. Page 5 à 8.
- « La fin du voyage » Préface de F. Truchaud pour « Le retour de Kane ». Nouvelles Editions Oswald. Mars,Volume N° 38. Pages 5 à 8.Plus qu’un instrument de la colère et de la justice de Dieu qu’un détective de l’occulte Solomon Kane mérite toutefois une petite place dans cette courte bibliographie. En effet, ce puritain Elizabéthain est un chasseur de fantômes, traquant l’horreur et ses multiples visages. Vampires, morts-vivants, goules, rien n’échappe à son bras vengeur. Comme de coutume chez Howard la force sera loi et l’épée sera bien souvent plus efficace que n’importe qu’elle incantation.
- « De Joe Bell à Edmund Bell » Préface de F. Ducos pour le volume « L’élève invisible et autres enquêtes de Edmund Bell ». Editions Claude Lefrancq. 1985. Pages 7 et 8. « L’homme aux mille visages » Postface du même volume par Danny de LAET. Pages 259 à 266.
- « L’année Jean Ray / John Flanders » Préface de Albert Van Hageland pour le volume « L’ombre rouge et autres enquêtes de Edmund Bell ». Editions Claude Lefrancq. Décembre 1987. Pages 5 à 8. Un autre détective de l’étrange, imaginé par le prolifique Ray/Flanders. Beaucoup plus adressé à un public d’adolescents il n’en reste pas moins un brillant exemple du talent de l’auteur Gantois qui réussit au travers des enquêtes de ce détective amateur, à nous procurer de bonnes histoires mâtinées de fantastique.
- « Le pérégrin du fantastique » Préface de Yves Varende à l’intégrale des aventures de Dogston H.Juge de Andriat & Mythic. « Les légions du Néant » Editions Fleuve Noir « Bibliothèque du fantastique » Dirigée par François Ducos.1995.
Non répertorié par la géographie officielle, la Féerlande est un un chapelet de petites îles belges de la mer du Nord. C’est dans cet univers insulaire, et presque intercalaire, que Dogston H. Juge mène ses enquêtes au pas de course. D’étranges affaires conduisent ce policier monolithique, tenace et violent, aux frontières du possible et souvent bien au-delà. Au centre de Hightoren-City, capitale administrative de l’archipel, existe Juridiction Zéro, une zone très ancienne qui semble digérer les hors-la-loi se réfugiant derrière ses hauts murs. Le jour où des créatures sanguinaires en sortent par mégarde, Dogston, nullement impressionné par le surnaturel, intervient à sa façon habituelle à coups de poing et de revolver. Il aura la même délicatesse pour résoudre le mystère Duckstone dont tous les habitants ont été transformés en automates, et pour vaincre Le Voleur d’ans et les terribles Légions du néant échappées du pandémonium lovecraftien.
- « Le fantôme de Sherlock Holmes » Préface de Yves Varende à « Sherlock Holmes et les fantômes » de Yves Varende. Editions Fleuve Noir « Bibliothèque du fantastique » Dirigée par François Ducos.1999.
- Préface de Claude Deméocq à « Les exploits de Harry Dickson » de Gérard Dôle. . Editions Fleuve Noir « Bibliothèque du fantastique » Dirigée par François Ducos.1996.
- « Harry Dickson et la SF.ou mise au point sur les raports du héros de Jean Ray avec la Science Fiction » Par Marc Madouraud. « Bulletin d’anticipation ancienne et de littérature fantastique » N° 12. 1993.
- « Vous avez dit bizarre? Bibliographie sélective des détetives de l’impossible en littérature » Par Jean-Luc Boutel.« Bulletin d’anticipation ancienne et de littérature fantastique » N° 18. Juillet 1997
- « Rosamond Lew, détective de l’étrange et aventurière de charme » Par Philippe Gontier. « Bulletin d’anticipation ancienne et de littérature fantastique » N° 33. 1er Trimestre 2004.
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En 2007 les éditions « Le Manuscrit » éditèrent deux forts volumes regroupant les publications de nombreux intervenants réunis lors du colloque de Cerisy ayant eu lieu du 21 au 31 Juillet 1999 avec pour thème « Les détectives de l’étrange ». Sous la direction de Lauric Guillaud, grand amateur des littératures fantastiques et de Jean-Pierre Picot ses deux pavés rassemblent une somme de renseignements pour la passionné voulant approfondir quelque peu cette thématique. En voici un bref aperçu :
Note de l’éditeur
« Ce colloque, au croisement du fantastique et du policier explore une double transgression : celle du Réel par l’étrange, celle de la Loi par le criminel. Assigner cette origine commune, c’est révéler le lien et en même temps la tension entre le positivisme policier et la quête métaphysique du fantastique. Derrière toute enquête il y a une quête dont l’Homme est l’origine et la fin. Le Colloque de Cerisy « Les Détectives de l’étrange » (tenu du 21 au 31 juillet 1999′ sous la direction de Lauric Guillaud et de Jean-Pierre Picot), regroupe des communications aussi érudites que diverses partant de contrées familières (Poe, Conan Doyle, Leblanc…) vers des horizons plus inattendus (Dracula, Dario Argento, X-Files…). Entre littérature, mythe, philosophie, et psychanalyse, il rend ses lettres de noblesse à un genre complexe »
Tome 1 « Les détectives de l’étrange domaine Anglo-Saxon.»
- Les détectives de l’occulte : du « Psychic sleuth à l’enquêteur ontologique par Lauric Guillaud.
- De Poe à Mérimée : savants lecteurs de savoirs étrangers. Pr Maryse Petit.
- Double assassin dans la rue Morgue par Henri Justin.
- Shéridan Le Fanu : Le Dr Hesselius, faux détective. Par Gaïd Gérard.
- M.P.Shield, énigmatique bâtisseur d’énigmes. Par Lauric Guillaud.
- Les mystères de Londres : Fantastique et détection dans la fiction d’Arthur Machen. Par Gilles Ménégaldo
- Arthur Conana Doyle : Un regard sur l’inconnu. Par Hélène Crignon-Machinal.
- La métaphysique du mal et les piéges du réel dans les récits policiers de G.K.Chesterton. Par Jean-Pierre Picot.
- Quête et enquête dans l’œuvre de Algernoon Blackwood. Par Jean-Louis Grillou.
- Seabury Quinn et W.H.Hodgson : Jules de Grandin et Carnacki vont à la chasse. Par Roger Bozetto.
- Les monstres immortel de J.D.Kerruish : un détective de l’occulte féminin. Par Jean-Luc Buard.
- Détectives et vampires. Par Jean Marigny.
Tome 2 « Les détectives de l’étrange domaine Francophone et expansions diverses »
- De Vidocq à Sherlock Holmes : enquête sur la genèse du détective logico-détectif. Par Stéphane Le Couëdic.
- Arsène en scène : poétique et théâtre chez Maurice Leblanc. Par Christian Chelebour.
- La quête du littéraire à travers l’enquête populaire : Jean Ray et Harry Dickson. Par Arnaud Huftier.
- Le puzzle et le labyrinthe : du récit policier et du récit d’espionnage chez Stanislas Lem. Par Jean-Pierre Picot.
- L’en-quête déçue ( A propos des « Frissons de l’angoisse » de Dario Argento). Par Jean Baptiste Thoret.
- Sérial murder ou la redondante quête du sens dans « X.Files ». Par Guy Astic. .
- Le mal à dire : enquêter et écouter dans la littérature fantastique. Par Fabienne- Claire Caland.
- Les détectives de l’étrange : Survol chronologique( 1830-2006). Par Lauric Guillaud.
Les éditions « Terre de Brume » propose aux accros de cette thématique une impressionnante collection d’ouvrages qui narrent les exploits de ces audacieux « Sherlock Holmes du surnaturel » Il vous sera ainsi possible d’apprendre bien des choses dans les remarquables préfaces de François Ducos.
- « Le Vampyre des Grampians, les nouvelles aventures de Harry Dickson » de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume.2003.
- « Le loup de Camberwell, les nouvelles aventures de Harry Dickson » de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume.2004.
- « Visage et métamorphoses de Van Helsing » préface de François Ducos à « Le mystère Van Helsing, histoires de Vampires » de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume.2004.
- « Les ogres de Montfaucon, les extraordinaires aventures du Chevalier Dupin » de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume.2004.
- « Les spectres de Cheyne Walk, mésaventures de Carnacki chasseur de fantômes » de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume.2005.
- « Le cauchemar mandchou, tribulations infernales du Docteur Martin Hesselius » de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume.2005.
- « Le fantastique selon Harry Dickson » préface de François Ducos à « Le diable de Pimlico, les nouvelles aventures de Harry Dickson » de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume 2006.
- « Dissection de la souris d’Hôtel » préface à « Les triomphes de Sherlock Holmes » de Gérard Dôle. Editions Terre de brume.2008.
- « Médecins et spirites face aux ténèbres » préface de François Ducos à « Le manoir hanté de Crec’h ar Vran et autres histoires fantastiques» de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume 2008.
- « Le sacerdoce du détective de l’occulte » préface de François Ducos à « Les proies de la vampire et autres histoires fantastiques» de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume 2009.
- « Les spectres vous embrassent sur la bouche » préface de François Ducos à « Les dossiers secrets de Sherlock Holmes, monstres sur le Tamise » de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume 2010.
- « Détectives des ténèbres de l’ombre à la lumière » préface de François Ducos à « Le fantôme de Wild Harbor et autres histoires fantastiques» de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume 2011.
- « Sir John et John Silence, reflets dans un miroir déformant » »préface de François Ducos à « Un vampire menace l’empire, les affaires réservées de Sir John Fox» de Gérard Dôle Préface de François Ducos. Editions Terre de brume 2011.
Dans les pages de la revue « Science-fiction magazine » figurent quelques articles qui devraient intéresser bon nombre de nos adeptes de la traque ectoplasmique. En Effet , dés son Numéro 69 (Octobre/Novembre 2010) cette revue eut l’excellente idée de proposer à Emmanuel Collot, l’élaboration de dossiers spéciaux intitulés tout simplement « Détectives de l’étrange » et constituant à mon avis, les prémices d’une structure solide et fiable dans ce domaine. En effet peu de critiques eurent l’idée d’établir une sorte de répertoire par auteur, aussi détaillé, fouillée et analysée. Seul point noir au tableau, la cruelle absence d’un bibliographie complète, permettant ainsi au lecteur un rapide tout d’horizon d’œuvres aussi riches que surprenantes.
- Numéro 69 : « Carnacki » de William Hope Hodgson.
- Numéro 70 : « Les extravagances de Mr Jules DE Grandin ».
- Numéro 71 : « Le duc De Richleau » de Denis Wheatley.
- Numéro 72 : John Silence « Algernon Blackwood ou les enquêtes sur la réminiscence ».
- Numéro 74 : « Fu-Manchu » de Sax Rohmer.
- Numéro 75 : « Charles Auguste Dupin » de Edgar Alan Poe.
Souhaitons que d’autres célèbres débusqueurs de fantômes viendront compléter cette déjà passionnante liste.
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Morceau de choix que celui concernant Harry Dickson, le plus célèbre des détectives ce «Sherlock Holmes Américain» dont les enquêtes le menèrent plus d’une fois dans les antres de l’horreur. Tous les genres y seront abordés et bon nombre de créatures du «Panthéon des monstruosités» y seront présentés.
Fort heureusement en raison de la célébrité de Jean Ray et principalement de certains nostalgiques comme Alain Resnais, F. Ducos, Gérard Dole et tant d’autres, le mythe du détective de l’étrange parvint à se perpétrer.
Cependant en marge de l’oeuvre de Jean Ray, Harry Dickson ne fut pas l’objet d’une étude détaillée faisant référence et état de ses prédécesseurs, successeurs et inspirateurs. Le seul travail accessible à ce jour reste la longue biographie se trouvant en fin de volume (plus de 200 pages) réalisée par Gérard Dole pour le volume « Les exploits de Harry Dickson ». Editions Super Poche – Fleuve Noir. Mai 1996. Pages 641 à 668.
Les références qui vont suivre ne concernent que les études et articles (même courts) dont la lecture me semble la plus instructive.
- « Harry Dickson le Sherlock Holmes Américain » Revue «Le Fulmar» publiée par Pierre Charles
N° 16. Juillet 1983.
N° 17. Août 1983.
N° 18. Novembre 1983.
N° 19. 1983.
N° 20. 1983.
N° 21. 2ème trimestre 1984.
Immense dossier dirigé par l’infatigable F. Ducos. Celui-ci nous livre au fil des numéros une étude approfondie du célèbre héros de Jean Ray. Etude indispensable aux amateurs du genre. Mais serait-il nécessaire de préciser que tous les numéros de la défunte revue « Le Fulmar » sont d’excellente qualité.
Plaisir de lecture, renforcé par la découverte à chaque numéro d’une nouvelle ou d’un roman inédit d’un grand nombre de détectives de l’incroyable : Harry Dickson, Antoine V débusqueur de fantômes, Max Corbelin détective de l’obscur, etc…
- « Harry Dickson le Sherlock Holmes Américain », 2 tomes.
Aux éditions Recto-Verso. Collection» •Ides… et autres». Dirigée par Bernard Goorden. Edition limitée à 500 exemplaires
Tome I Juin 1981.
Tome II. Juin 1983.
Véritable bible pour les amateurs du genre, Jacques Van Herp décortique toutes les aventures du célèbre détective en détaillant toutes les différentes tendances. Aujourd’hui introuvable le deuxième tome comprend en outre une bibliographie critique sur Harry Dickson .
- « Harry Dickson détective du fantastique » dans «Magazine Marabout» N° 13. Verviers. Page 4.
- « Jean Ray : Harry Dickson » Article dans «Horizons du Fantastique» N° 3. Mai 1968. Pages 86 et 87.
- « Le cercle des élèves de Harry Dickson » Périodique réservé aux membres de l’association et publié par le C.E.H.D sous la houlette de Gérard Dole. Quelques 7 numéros, plus 10 numéros spéciaux parurent d’avril 1984 à novembre 1989.De nos jours ces publications sont extrêmement rares car le tirage ne dépassait pas, si mes souvenirs sont bons, le nombre des fascicules originaux. Chaque adhérent correspondait à un numéro de fascicule dont le tirage en était limité à 178 exemplaires, peut- être 179 si l’on compte « Le polichinelle d’acier » dont Jean Ray n’en écrivit que le premier chapitre. Le C.E.H.D. est donc une mine de renseignements où il est en outre possible bien souvent de lire quelques bons vieux pastiches.
- « Cahier de L’Herne Jean Ray » Editions de l’Herne. 1980. Contient : J. Van Herp « Le monde de Harry Dickson ». Pages 271 à 281.Colette Baribeau : « Harry Dickson : Typologie ». P.282 à 291.Pierre Jean Remy : « L’académiste et le photographe ». P.292.
- « Harry Dickson ou le détective trouvé à Vannes » Article de Francis Lacassin dans son ouvrage « Passagers clandestins » Editions U.G.E., «10/18». 1979. Pages 337 à 368.11 s’agit en fait de l’histoire de plusieurs projets cinématographiques avortés. Cet article sur Harry Dickson fut repris et augmenté dans l’ouvrage du même auteur parut chez Julliard en 1991 « À la recherche de l’empire caché ». Pages 267 à 299. Ce dernier comprenant 4 chapitres à la place des deux lors de la première parution.
- « Le monde de Harry Dickson » Article de J. Van Herp dans la revue « Fiction » n° 154. Septembre 1966. Pages 129 à 135.
- « Notes complémentaires à propos des Harry Dickson » dans la revue « Fiction » n° 160. Mars 1964. Pages137 à 139. Article intéressant, il précise en outre les adaptations B.D. de Harry Dickson.
- Préface de Henri Vernes dans le tome 1 de l’intégrale des aventures de Harry Dickson en 16 volumes. Editions Marabout.1966.
- Préface de Jacques Biscéglia à l’ouvrage « Les mystères de la Tamise, les nouvelles aventures de Harry Dickson le Sherlock Homes Américain » Tome 1. Editions Corps 9.1984.
- Préface de Albert Van Hageland à l’ouvrage « Terreurs sur Londres, les nouvelles aventures de Harry Dickson le Sherlock Homes Américain » Tome 2. Editions Corps 9.1985.
- « Détectives des ténèbres » Préface de François Ducos à l’ouvrage « Le fantôme du British Muséum, les nouvelles aventures de Harry Dickson le Sherlock Homes Américain ». Editions Corps 9.1989.
- « Harry Dickson, mode d’action » Préface de Jean-Baptiste Baronian au volume 104 des Nouvelles Editions Oswald « Trois aventures inconnues de Harry Dickson ».1984.
- « Jean Ray écrivain à géométrie variable » Préface de Jean-Baptiste Baronian au volume 113 des Nouvelles Editions Oswald « Trois aventures inconnues de Harry Dickson ».1984.
- « Brice Tarvel au cœur des ténèbres » Préface de Jean Luc Boutel au tome trois de « Les dossiers secrets de Harry Dickson » Editions Malpertuis.2012
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Les Editions « corps 9 » dans une collection dirigée par Jacques Bisceglia décidèrent dés 1983 de rééditer l’ensemble des « Harry Dickson » qui ne furent pas rédigés par Jean Ray. Un total de 24 volumes, tous, ou presque agrémentés d’une préface ou postface des spécialistes du « Sherlock Holmes Américain ».
- « L’opéra de papier à quat’ sous » préface de Gérard Dôle au tome premier.1983.
- « De Fantômas à Furax, la course folle autour du monde de Harry Dickson, le Sherlock Holmes Américain, à la poursuite de Tom Flax le criminel mondial » Postface de Gérard Dôle et Jacques Bisceglia au tome deux.1984.
- « Harry Dickson, le film, 1913 » préface de Gérard Dôle au tome trois.1984.
- « Harry Dickson autonome » préface de Jacques Van Herp au tome quatre.1984.
- « Roman Boek En Kunsthandel » préface de François Ducos au tome cinq.1984.
- Postface de « La pieuvre noire » au Tome sept.1985.
- Les confrères Canadiens Français de Harry Dickson » préface de François Ducos au tome sept.1985.
- Postface de « La pieuvre noire » au Tome neuf.1985.
- « Giuseppe Petrosino il Sherlock Holmes D’Italia » préface de François Ducos au tome dix.1985.
- « Harry Dickson et les fascicules belges » préface de François Ducos au tome onze.1986.
- « Les trois visages d’Allan Dickson » préface de François Ducos au tome douze.1986.
- « Harry Dickson Michel Wyn & la télévision Française » préface de François Ducos et Claude Deméocq au tome treize.1986.
- « Dicksonomania » préface de Gérard Dôle au tome seize.1987.
- « Sherlock Holmes et le secret Batave » Préface de Danny De Laet au tome dix-huit.1988.
- « Les métamorphoses de Sherlock Holmes » préface de Gérard Dôle au tome vingt-deux.1989.
- « Les aventures de Harry Dickson à Gand » Préface de Danny De Laet et « Postface destinée à ceux qui veulent se faire passer pour des spécialistes de Harry Dickson (presse comprise) au tome vingt quatre.1989.
Par la suite les Nouvelles éditions Oswald se lancèrent également dans la réédition des textes écrits quand à eux par Jean Ray. Une autre intégrale en 21 volumes. Format relié avec une superbe jaquette réalisée par Jean Michel Nicollet. Tirage limité et numéroté à 5000 exemplaires. Publié sous la direction de Jean Baptiste Baronian avec la collaboration de Jacques Van Herp et Henri Vernes
- « Naissance d’un Harry Dickson » de Jacques Van Herp. Préface au tome deux.1984.
- « Au bonheur des fascicules » de Jean baptiste Baronian. Préface au tome trois.1984.
- « Les aventures cinématographiques de Harry Dickson » Préface de François Truchaud au tome quatre.1984.
- « Harry Dickson ou les leurres de l’épouvante » de Jean baptiste Baronian. Préface au tome cinq.1985.
- « Harry Dickson et les femmes » de Jacques Van Herp. Préface au tome six.1985.
- « Ma route avec Harry Dickson » de Henri Vernes. Préface au tome sept.1985.
- « Harry Dickson ou l’enquête fantastique » de jacques Carion. Préface au tome huit.1985.
- « Harry Dickson ou le détective prométhéen » de Philippe Grancher. Préface au tome neuf.1985.
- « Harry Dickson l’homme de Londres » de Alexandre Lou. Préface au tome dix.1985.
- « Par le sang versé » de Jean-Marie Wilmart. Préface au tome onze.1985.
- « La vie d’un héros » de Jacques Van Herp. Préface au tome douze.1985.
- « Jean Ray le sensuel » de Jean-François Jean. Préface au tome treize.1985.
- « Les acteurs du théâtre Harry Dickson » de Claude Deméocq. Préface au tome quatorze.1986.
- « Les caves de Babylone » de Christian Durante Préface au tome quinze.1986.
- «Jean, Arthur, Edgar… » de Jean baptiste Baronian. Préface au tome seize.1986.
- « Une moine d’explications » de Jacques Finné. Préface au tome dix-sept.1986.
- « Harry Dickson et ses collectionneurs » de Francis Goidts. Préface au tome dix-huit.1986.
- « Jean Ray écrivain à géométrie variable » de Jean baptiste Baronian. Préface au tome dix-neuf.1986.
- « J’étais u ami de Jean Ray » de Roland Stragliati. Préface au tome vingt.1986.
- « Et mon tout est un homme » de Jean baptiste Baronian. Préface au tome vingt et un.1986.
Concernant Harry Dickson, il existe de nombreuses pages sur la toile qui lui consacrent de nombreuses études, il vous suffit de taper le nom du célébre détective sur votre moteur de recherche. Toutefois je ne peux que vous conseiller de consuler avec profit les adresses suivantes:
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En guise de conclusion
Avant de refermer ce dossier, il me faudrait signaler que d’autres détectives de l’occulte n’ont pas, malgré leur célébrité, inspiré les critiques ou du moins pas suffisamment dans le détail. Je veux parler de «John Sinclair» série Allemande du mystérieux Jason Dark, du «Commandeur» de Michel Honaker, série bien sympathique et trop peu connue sans oublier la fameuse «Agence Arkham» collection dirigée par Francis Valéry. J’en passe et des meilleures.
Pour toutes ces aventures, seul le deuxième plat de couverture apporte quelques précisions sur la genèse de ces investigateurs du paranormal. Le domaine est vaste, inexploré de ce fait il faut beaucoup de courage et de persévérance afin de tout retrouver, sans oublier les «occasionnels» connus pour une seule aventure, ainsi que les détectives du futur (Jan Darzek, Gil Hamilton) les héros de B.D. (Dick Hérisson, Carland Cross) le cinéma et la télévision (Colonel Marsh, Dossiers Brûlants, La Brigade des Maléfices...) Mais il se fait tard, le brouillard enveloppe de son épais manteau les ruelles étroites de mon quartier. Au loin un clocher égrène lentement les douze coups de minuit. Tout être et toute chose dans le halo jaunâtre des réverbères prennent alors des proportions fantastiques. Une plainte formidable déchire brusquement le silence de la nuit, une ombre spectrale s’élève dans le ciel dans un ricanement diabolique : «Ils m’ont retrouvé, il va me falloir payer le prix de toutes ces révélations !»
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Dossier les « Détectives De L’impossible »
Au début des années 40 Jean louis Bouquet publia sous le pseudonyme de Nevers-Séverin , une suite de cinq aventures dont le héros n’est autre qu’un « détective des ténèbres » Dans le cadre familier de Paris et de sa banlieue, Paul Dumviller, alias Doum reporter de son état pour le journal « Paris-monde » va ainsi vivre de trépidants reportages où le fantastique sera de rigueur, où tout du moins se déroulant dans une forte atmosphère étrange peuplée de personnages assez singuliers pour ne pas dire bizarres. Respectant en cela une forte attirance pour les littératures de l’étrange, dont il se fera une des plus grandes et intéressantes figures de l’imaginaire Français, l’auteur va ainsi créer un personnage atypique dont il va, au fil des romans, dresser un tableau à la fois complexe et passionnant.
« Doum » est un sympathique personnage à l’esprit vif et inventif, intrépide mais mesuré, brave mais faisant toujours preuve d’une bonne mesure de prudence. De grandes qualités qui caractérisent à cette époque cet archétype du reporter audacieux et curieux, doublé d’un dynamisme et d’un courage à toute épreuve, rappelant par la même les exploits de son modèle Joseph Rouletabille. Qualités lui permettant non seulement de se frotter à des faits inexpliqués et requérant un certain sang froid, mais également d’être confronté à la noirceur et la complexité de l’âme humaine.
Les aventures de ce singulier détective, en dehors du moteur de l’action, sont le moyen pour Jean Louis Bouquet de nous faire le détail d’un Paris hors du temps que l’on observe avec le plus grand soin, tout comme le ferait un archéologue, une pointe de nostalgie dans le regard : Une capitale qui n’existe plus qu’au travers de ces fascicules populaires si naïfs mais qui fleurent bon le parfum d’antan.
Bien que catalogué « roman policier », cette noble institution n’occupe que très peu de place dans l’œuvre de l’auteur. Elle n’est qu’un faire valoir et Doum ne fera appel à elle que de façon anecdotique, comme pour conclure une énigmatique affaire qui, une fois élucidée, ne représente plus aucun intérêt. Cette thématique n’est finalement pour l’auteur, que le subtil prétexte pour nous parler de toutes ces petites gens, les obscurs, les oubliés du système. Dans cette ambiance des plus surannées, sorte de guide touristique à l’usage de l’explorateur en mal d’authenticité, le fait d’accorder autant d’importance à des personnages secondaires et falots, ne fait que renforcer cette impression d’abandon, de déchéance et de désespoir qui transpire au fil des aventures. D’ailleurs il est à relever que ce type de livre policier à ambiance fantastique est d’une grande innovation pour l’époque et de fait, pratiquement aucun auteur ne s’était adonné à ce genre d’exercice plutôt périlleux, en raison d’une certaine tradition profondément enracinée dans le polar et ne dérogeant à aucune règle.
En excellent écrivain de littérature fantastique, Jean louis Bouquet ne pouvait que donner une dimension étrange et irréelle à cette série de petits fascicules, qui préfigure d’une certaine manière le tout premier détective des ténèbres
Ainsi dans sa toute première enquête « L’homme aux fétiches », un homme va s’accuser par auto suggestion de crimes dont-il n’est pas l’auteur. Dans « le fantôme du parc Monceau », c’est l’imagination d’un des protagonistes de l’histoire qui va enflammer les plus délirantes hypothèses. Viendront ensuite trois aventures placées sous le signe des sectes et des sociétés secrètes dont les fameux « Thugs » dans « La reine des ténèbres » qui ressurgiront dans la toute dernière aventure du reporter « Irène fille fauve » et la non moins redoutable société du gant noir dans « Le caveau des angoisses ».
Des exploits qui ne manqueront pas de vous divertir avec un style riche et généreux faisant partie de cette catégorie de petits fascicules jugés à la hâte et oubliés dans quelques recoins obscurs de notre patrimoine culturel populaire et qui, comme bien d’autres merveilles, attendent le jour d’une reconnaissance à leur jute valeur.
Bibliographie des aventures de Paul Dumviller
- « L’Homme aux fétiches » de Nevers-Séverin (Jean Louis Bouquet). Lille, Janicot (S.I.L.I.C.), Collection rouge N° 23.(1943). 32 p., couverture couleur. Réédité en 1972 dans le recueil « L’ombre du vampire » Dans la collection « Les chef d’œuvres du roman policier »Edito service Genève. Réédité en 1978 sous le titre « L’ombre du vampire » dans le recueil du même nom. Editions Marabout N° 1059.
- « Le caveau des angoisses» de Nevers-Séverin (Jean Louis Bouquet). Lille, Janicot (S.I.L.I.C.), Collection rouge N° 35.(1943). 32 p., couverture couleur. Réédité en 1972 dans le recueil « L’ombre du vampire » Dans la collection « Les chef d’œuvres du roman policier »Edito service Genève sous le titre « Le mystère Skanikoff » .Réédité en 1978 sous le titre « Le mystère Skanikoff » dans le recueil « Irène fille fauve» . Editions Marabout N° 1060.
- « La reine des ténèbres » de Nevers-Séverin (Jean Louis Bouquet). Lille, Janicot (S.I.L.I.C.), Collection rouge N° 38.(1943). 32 p., couverture couleur. Réédité en 1972 dans le recueil « L’ombre du vampire » Dans la collection « Les chef d’œuvres du roman policier »Edito service Genève .Réédité en 1978 dans le recueil « L’ombre du vampire ». Editions Marabout N° 1059.
- « Le Fantôme du parc Monceau» de Nevers-Séverin (Jean Louis Bouquet). Lille, Janicot (S.I.L.I.C.), Collection rouge N° 42.(1943). 32 p., couverture couleur. Réédité en 1972 dans le recueil « L’ombre du vampire » Dans la collection « Les chef d’œuvres du roman policier »Edito service Genève. Réédité en 1978 dans le recueil « L’ombre du vampire ». Editions Marabout N° 1059.
- « Irène fille fauve» de Nevers-Séverin (Jean Louis Bouquet). Lille, Janicot (S.I.L.I.C.), Collection rouge N° 45(1943). 32 p., couverture couleur. Réédité en 1972 dans le recueil « L’ombre du vampire » Dans la collection « Les chef d’œuvres du roman policier »Edito service Genève. Réédité en 1978 dans le recueil « Irène fille fauve ». Editions Marabout N° 1060.
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Dossier les « détectives de l’impossible »
« Le disparu de la huche à pain, roman policier loufoque » du Fakir Denn’Salhar. Préface de Roger Salardenne. Illustrations de Maurice Henry.Socite Parisienne d’édition.1945
« Je ne Vous ferai pas l’injure de Vous présenter le fakir Denn’ Salhar dont la célébrité est telle que Napoléon Ier, s’il vivait encore, risquerait d’en prendre ombrage.
Ses chroniques font autorité dans la presse depuis nombre d’années et je suis convaincu que la défaite allemande est due, en grande partie, à son silence Volontaire Jurant l occupation. Privés de ses talismans hebdomadaires (qu’il expédiait clandestinement à Londres), les dirigeants verdoyants du Gross-Paris ont été incapables de conjurer les mauvais sorts qui les ont amenés, finalement là où l’on sait
Virtuose de la planche à clous, champion de l’horoscope, prophète infaillible, le fakir Denn’Salhar, toutefois, n’avais encore jamais manifesté le moindre goût pour
la littérature.
Ainsi apprendra-t-on avec quelque surprise qu’il s’est décidé à écrire un roman policier qui, je vous assure, n’est pas piqué des Vers.
Des vers pilés, bien entendu.
Denn’Salhar m’a fait le grand honneur de me demander une préface pour son « Disparu de la huche à pain ». Je n’ai pas cru pouvoir la lui refuser.
La lecture du « Disparu de la huche à pain » m’a passionné. Cet ouvrage, essentiellement dramatique, possède une caractéristique qui lui est propre : une idée philosophique se dégageant, toute seule, d’une intrigue parfaitement agencée qui vous tient en haleine. »
Notre fakir-romancier a cette qualité rare qui s’appelle la logique. Vous ne vous étonnerez plus, dès lors, qu’il excelle dans la fiction policière.
Et c’est pourquoi les savantes déductions du détective Chroumbadaban éblouiront le lecteur qui suivra pas à pas avec lui la piste de l’ectoplasme du trisaïeul…
Mais chut! ne déflorons pas le sujet…
Qu’on me permette seulement de dire que je suis fier sur cette page, d’être le premier à prédire à mon ami Denn’Salhar – sans avoir besoin de consulter les astres – un bel avenir de romancier.
Et maintenant, si vous le permettez, je lui passe allègrement mon stylographe. »
Un bien singulière préface pour un roman qui l’est tout autant
Ce roman policier « Loufoque » mettant en scène le célèbre détective Chroubadaban, fut écrit par l’auteur de cette préface ,Roger Salardenne, qui utilisa le pseudo de Fakir Denn’Salhar, pour signer ses rubriques intitulées « Le coin du fakir » dans le « Canard enchaîné ».
Au manoir de la Pétaudiére, le vicomte Gontran de la Mortadelle est aux abois : L’ectoplasme de son trisaïeul à disparu ! Un enlèvement, une fugue ? On fait alors appel au célèbre détective « Chroumbadaban » afin d’éclaircir cet épais mystère qui va réveiller de bien vieux fantômes et semer la zizanie dans cette antique maison.
Situations délirantes, dialogues complètements décalés, portes qui claquent et armoires qui grincent, dans une atmosphère des plus surréalistes, une des enquêtes les plus farfelues dans le domaine des détectives de l’étrange. Jamais le qualificatif de « Bizarre » n’aura été plus approprié pour définir ce singulier et atypique chasseur d’ectoplasmes.
Pour son coté farfelu et jouissif,à ranger aux cotés des aventures de «Krick-Robot, détective à moteur » ou des « Aventures de Loufock-Holmes » du non moins délirant et génial Cami
Dossier « Les détectives de l’impossible »
Avant mes égarements dans l’extraordinaire roman de Éric Poindron (je vous conseille d’y consulter l’intéressante bibliographie se trouvant en fin de volume), je ne connaissais en rien les aventures de « L’Arcamonde », cet étrange échoppe d’antiquité dirigée par un bien singulier personnage, Frans Bogaert. Tenant boutique dans la toute aussi mystérieuse et fascinante ville de Bruges, notre héros est non seulement un amateur et un dénicheur de curiosités de toutes sortes, mais également un amateur de bizarreries historiques, de rumeurs improbables et d’énigmes insolubles dont il s’alimente avec avidité. Il ne trouve satisfaction qu’une fois bien repu, c’est-à-dire une fois que les ténèbres s’éclaircissent et que le mystérieux objet dont il vient de faire l’acquisition livre enfin ses secrets.
« Voyez-vous, je possède un second compte en banque qui ne se crédite que de curiosité satisfaite »
Une bien belle phrase qui colle comme un gant à notre antiquaire.
Prenons pour exemple dans ses mystérieux dossiers, la deuxième enquête « L’orgue de Quinte » où notre détective fait l’acquisition d’un étrange objet : Un orgue à liqueur, ancienne possession d’un certain Mr Des Esseintes,héros principal du roman de Joris-Karl Huysmans dans son roman « A rebours ». Un objet des plus singuliers qui l’intrigue fortement et ses investigations vont le mener sur les traces d’un ancien maître verrier, Jean Vincent. Ce dernier créa en fait cette curieuse machine dont le but ultime, était de réaliser la larme parfaite, indispensable à la fabrication d’un cristal unique et d’une pureté incomparable. Mais l’acquisition des douze perles provenant de sources émotionnelles aussi différentes que violentes, seront les prémices de difficultés et de souffrances qui conduiront notre artiste sur le chemin de la guillotine. Une bien curieuse histoire où le Vatican dépêche un de ses agents les plus expérimentés.
On retrouve dans ce roman une forte « odeur » d’un autre texte dont la finalité, avec sa recherche de la fragrance ultime menant à une série de crimes, semble relativement identique, tout en gardant son identité et une forte personnalité. Mais dans cette quête de la larme parfaite recueillie avec un instrument des plus originaux « Le cueille-chagrin », l’auteur fait montre d’une grande originalité, avec une série de forfaits dont le machiavélisme nous laisse complètement coi. Mélangeant avec finesse le réel à l’imaginaire, on se laisse facilement convaincre par cette enquête, tant la plume experte de l’auteur nous emporte dans un tourbillon où tout semble se confondre, dans une suite d’événements où l’on a du mal à différencier le vrai du faux.Une bonne partie de l’intrigue se trouve être résolue dans une sorte de huis clos, au cour d’une nuit orageuse et dont la structure narrative me rappelle les fameuses histoires d’un autre détective : Carnacki.
Bogaert est sans contexte une invention originale qui, grâce l’imagination débordante de Hervé Picart, lui assure une place bien méritée dans le cercle très fermé des « détectives de l’étrange ». Mais ce qui fait la force et la particularité de ce détective hors du commun, c’est son approche du fantastique qui se fera toujours par l’intermédiaire d’un objet insolite. Ici, point de méditation sous les veloutes bleutées d’une épaisse fumée de pipe, ni tout l’attirail de pacotille du chasseur de spectres au rabais, mais une logique implacable et une parfaite connaissance de l’histoire des hommes et de ses petits secrets.Fait déterminant dans son enquête, lui attribuant toute son originalité, ces investigations gravitent toujours autour d’une pièce d’antiquité, relique inestimable échappée de quelques cabinets de curiosité, sulfureux et diabolique.
Dans un style personnel et captivant nous suivons ses différentes aventures avec ce doux petit frisson qui parcourt notre dos et qui me rappelle avec satisfaction le plaisir éprouvé lors de mes anciennes lectures, lorsque je me plongeais dans les aventures de Harry Dickson ou de John Silence. L’auteur fait en outre preuve d’une grande érudition dans le domaine des objets anciens, à croire que, outre ses nombreuses activités, il trouve le temps de tenir boutique dans une échoppe siégeant dans la quatrième dimension.
C’est dans une atmosphère des plus jouissive enfin , qu’il se permet pour notre plus grand plaisir, un petit clin d’œil comme le précise le texte de présentation de l’éditeur ci-dessous, au film Américain des années 50.On ne s’étonnera pas alors de faire la comparaison entre le héros Bogaert/Bogart et du nom de son assistance dans le roman… Lauren. Les écrivains des nostalgiques ?
J’ai vraiment hâte de me plonger dans la prochaine aventure (je ne sais pas pourquoi, j’ai commencé dans le désordre) mais il ne fait aucun doute que la prochaine sera tout aussi palpitante et finement menée. Remercions les éditons du « Castor Astral » d’avoir eu l’excellent idée de nous proposer une collection consacrée à ce sympathique et redoutable « détective antiquaire » qu’il vous est désormais indispensable de découvrir.
Le seul petit point noir, vraiment minime, concerne les couvertures qui me paraissent un peu trop « sobres » et ne sont pas à la hauteur des textes proposés.
« Au cœur de la vieille ville de Bruges, une boutique désuète au nom étrange : L’Arcamonde. C’est le domaine de Frans Bogaert, gentleman distingué et cultivé qui se livre avec autant de flegme que de passion à ses activités d’antiquaire et de brocanteur. Avec l’aide de son assistante, Lauren, qui semble sortie en droite ligne d’un film américain des années 1950, et des instruments sophistiqués que recèle son atelier, Bogaert se livre à la demande à des expertises d’objets hors du commun : un très ancien dé en bois venu des bords de la Baltique et qui demeure invariablement glacé, un orgue à liqueurs qui vous ferait verser des larmes, un cœur-de-gloire issu d’une macabre tradition toscane… Chaque objet l’entraîne dans une enquête passionnante qui révèle des pans secrets de l’Histoire, mais aussi quelques méandres étonnants de l’âme humaine »
Volumes du cycle de « l’Arcamonde »
- Tome 1 « Le dé de l’Atanas ».
- Tome 2 « L’orgue de Quinte »
- Tome 3 « Cœur-de-gloire ».
- Tome 4 « La pendule endormie ».
- Tome 5 « La lampe de Providence » (vient juste de paraître)
http://www.castorastral.com/collections.php?id_collection=8&KT_az=all
Dossiers « Les Détectives De L’impossible«
Fidèle à son créateur, Steve Harrison du prolifique R.E.Howard, est un homme d’action où la force de ses poings est plus utile que la logique et la déduction. L’histoire policière n’est qu’un faire valoir et le lecteur voulant se plonger au sein d’une enquête minutieuse, devra passer son chemin. Car Howard est ce qu’il est ! Une force de la nature, sa tête bouillonne et ses muscles frémissent. Une particularité que l’on retrouvera dans chacun de ses héros, brave, impulsif, violent.
Harrison quand à lui ne dénote pas et sous son apparence bien « propre », c’est un condensé du héros « Howardien » auquel nous avons affaire. Certes, un détective de l’occulte, mais d’un genre assez spécial qui fera bien souvent plus appel à son courage qu’à une panoplie d’amulettes et de pentacles. Pourtant le fond du personnage et l’univers dans lequel il évolue sont terriblement fascinants. Ainsi, le quartier oriental de la River Street situé dans une ville Américaine indéterminée, ressemble au bon vieux China Town et aux ruelles sordides et pleines de mystères de Sax Rohmer. L’ombre de Fu-Manchu plane sur toutes les histoires et la fascination de l’auteur pour la magie de l’orient est ici plus forte que jamais. On pense alors avec un petit pincement au cœur à la longue nouvelle « L’horreur des abîmes » paru dans la mythique collection « Néo » dans le volume « Le pacte noir ». Toute une époque !
Une atmosphère donc chargée de magie et de cette « indicible horreur » qui par moment est presque palpable. Une ambiance moite et insolite, le brouillard, le pavé luisant, les façades lépreuses et la lumière blafarde des réverbères ajoutent une ambiance encore plus lourde et oppressante. Dans cette atmosphère déjà électrique on sent très bien que la mort rôde et brusquement c’est un déchaînement de fureur et de violence. Les personnages qu’il aura à affronter sont toujours fascinants par leur cruauté car portent toujours en eux cette dimension fantastique : Vaudou, rituel ésotérique, magie noire. Ainsi les Thugs personnages omniprésents dans l’œuvre de Howard sont les frères de cauchemars de redoutables prêtres aux cultes impies qui orchestrent cette redoutable symphonie rouge sang. Au final la catharsis d’une telle tension trouvera son apogée dans une ultime confrontation d’une violence inouïe.
De l’aventure, du mystère sur des intrigues toutes plus échevelées les unes que les autres….que demander de plus ?
Bibliographie de Steve Harrison
« Steve Harrison et le maître des morts« Nouvelles éditons Oswald.1985.N°127. Couverture illustrée par Jean Michel Nicollet.183 pages. Nouvelles traduites et présentées par François Truchaud : « Le péril jaune ».
- « Le peuple du serpent » (Fangs of gold). Première publication dans « Strange détective stories » de Février 1934. Le titre original était « People of the serpent ».
- « Le maître des morts » (Lord of the dead). Prévu pour le numéro de Mars 1934 de « Strange détective stories » et annoncé sous le titre Anglais de « Dead man’s down ». Au final cette nouvelle ne paraîtra qu’en 1978.
- « Les noms du livre noir » (Names in the black book). Première publication dans « Super détective stories » Mai 1934.
- « Les dents de la mort » (Teeth of doom). Première parution dans « Strange stories détective » de Février 1934 sous le titre « Tomb’s secret ». Le rédacteur de la revue pour des raisons commerciales changea le nom du héros et Howard ainsi signera la nouvelle par un de ses nombreux pseudonymes.
- « Le mystère de Tannernoe Lodge » (The mystery of Tannernoe Lodge). Cette nouvelle inachevée et terminée par Fred Blosser, fût publiée en 1981 par l’éditeur Américain Donald M.Grant dans le volume « Lord of the dead » Steve.
« Harrison et le talon d’argent« Nouvelles éditons Oswald.1985.N°132. Couverture illustrée par Jean Michel Nicollet.172 pages. Nouvelles traduites et présentées par François Truchaud : « Retour à River Street ».
- « La lune noire » (The black moon). 1ére publication dans une revue semi professionnelle tirée à 400 exemplaires. - « La maison du soupçon » (The house of suspicion).1ére publication en 1976 dans le volume « The second book of Robert Howard ». Anthologie réalisée par Glenn Lord.
- « Le talon d’argent » (Th silver heel) Publié dans un autre revue de Cerasini et Hoffman « Two-fisted Detective » en 1984. Tirage 500exemplaires.
- « La voix de la mort » (The voice of death). Publié dans la même revue citée précédemment.
- « Steve Harrison… » Synopsis de trois pages. Publié dans la même revue citée précédemment.
- « Les rats du cimetière » (Graveyard rats). La seule nouvelle publiée du vivant de Howard, dans la revue « Thrilling mystery » en Février 1936. Dans le volume publié chez « Néo » il s’agirait de la première réédition mondiale.
En regard de la rareté de certains volumes parus chez « Néo » et de leurs prix sur le marché de l’occasion, souhaitons que Bragelonne auront la bonne idée de nous ressortir en un seul volume , l’intégrale de ce singulier détective de l’occulte. Avec comme à son habitude, un outil critique des plus passionnant et réalisé par le spécialiste de Robert E.Howard, Patrice Louinet.
Cigarette au bec, oeil vif et poings serrés: Taillé pour en découdre avec les démons de la « River Street »!
Dossier « Les Détectives De L’impossible«
Dans cette petite famille que l’on appelle les « Détectives de l’impossible » il est toujours agréable d’accueillir des « petits nouveaux » et je dois avouer que je suis très heureux de pouvoir compter dans notre petit cercle un membre supplémentaire. Comme j’en avait fait état précédemment dans mon billet consacré à Jean Pol Laselle, je vous disais toute l’affection et la sympathie que je portais à son ou plutôt « ses » détectives de l’occulte. Nous le savons tous à présent, derrière ce pseudonyme se cache un écrivain qui au fil de plusieurs décennies ne cessa de se consacrer au travail si difficile et souvent ingrat de l’écriture, Brice Tarvel.
Son parcours est des plus passionnant et je dois avouer que si je ne me suis pas penché de façon acharnée sur l’ensemble de son œuvre il faut quand même dire que certaines de ses ouvrages m’ont fortement intéressés. J’ai en effet beaucoup adoré « Destination cauchemar » et « Dépression » signés François Sarkel mais plus encore, en bon « Geek » de Harry Dickson son premier volume consacré aux « Dossiers secrets de Harry Dickson » paru chez le petit éditeur préféré de la famille « Malpertuis ».
Il y a chez Brice Tarvel un style particulier, une « patte » inimitable qui le caractérise fortement et que l’on retrouve depuis ses premiers textes consacrés à « Brice Flandre ». Bien évidemment le style a beaucoup évolué, il est devenu plus fluide, plus agréable à lire et l’on se laisse porter par la richesse de son vocabulaire qui possède tout le charme suranné d’une époque ou le langage se dégustait comme les promesses d’un bon repas. Ces deux aventures se lisent d’un traite et se savourent comme un bon cigare et si je dois préciser une légère préférence pour la première aventure « la main maléfique » ( un hommage peut-être à la « main du diable » de Tourneur) avec des chapitres aussi mémorables que « La pieuvre de la tamise » ou « Les pantins de l’épouvante » la seconde aventure « L’héritage de Cagliostro » n’est pas en reste avec son passage surprenant où nous assistons à la mort de….mais je ne voudrais pas déflorer tout le suspens de cet épisode haletant. Une histoire des plus singulière mettant en avant l’existence d’une incroyable machine à ressusciter les morts. On se croirait dans le roman de Léon-Marie Thylienne « Celui qui se ressuscita » (la machine à ressusciter est une constante dans l’anticipation ancienne).
Une ambiance souvent glauque et poisseuse, un rendu final qui loin de copier l’auteur Gantois, le sublime en le personnalisant et lui donnant un souffle supplémentaire. Tout un monde dans lequel on s’abandonne avec délectation et qui me donne envie de me lancer sur les traces de son second volume. Lorsque j’ai découvert sa dernière production « Nuz Sombrelieu », quelle ne fut pas ma hâte de me plonger dans ce nouvel univers qui me semblait avoir toutes les caractéristiques d’un nouveau personnage populaire hors du commun.
Déjà le contexte de l’histoire, les années 20, la belle époque et si l’on regarde mes billets consacrés à « Fulgur » « Le Rour » « Fascinax » ou les « Vampires » vous savez à quel point je suis attaché à cette période. Ensuite il y a le personnage en lui-même. Imaginez un peu, un cul de jatte patron d’une agence portant le nom absolument génial de « cabinet des obligeances ». Victime des appétits féroces d’un monstre rencontré dans la mer des Sargasses alors qu’il trafiquait l’alcool de contrebande (Jean Ray encore et toujours) il compense alors cette singulière infirmité par une agilité extrême de ses membres supérieurs. Le pari n’était pas évident, car choisir un héros qui contrairement à la production habituelle est atteint d’une infirmité, il fallait oser. Dehors le beau ténébreux, le dandy bellâtre, le reporter adeptes des sports extrêmes, voilà une nouvelle race d’investigateur : le Détective cul de jatte.
Le cinéma de genre avait son masseur aveugle, son sabreur manchot, son justicier borgne ou son inspecteur en fauteuil roulant, Brice Tarvel vient d’enrichir le panthéon du héros handicapé.
Mais loin de s’arrêter à cette singularité, l’auteur vient enrichir sa toute nouvelle agence d’une galerie, de personnages en tous points pittoresques. Pour commencer Marcelline Hochebois, une ex femme canon et doué du don de divination, Ribert Lucot spécialiste des rapines en tous genres et contorsionniste de son état. A en juger par cet étrange état des lieux on pourrait avoir l’impression de se retrouver dans une annexe du cirque Barnum, détrompez vous car l’habit ne faisant pas le moine, cette curieuse équipe qui semble faite de bric et de broc possède plus d’un tour dans son sac. La vaillance et la perspicacité de chacun son des atouts déterminants afin de mener à terme cette seconde enquête. Car l’auteur, habitué à ce genre d’exercice, voulant donner de la consistance au « cabinet des obligeances » crée une histoire dans l’histoire ou il serait question d’un procès en cour, relatif à une affaire passée et relative à un curieux restaurant réservé à la haute bourgeoisie et où l’on consommait….de jeunes enfants.L’affaire fut rondement menée par Sombrelieu mais cela ne semble pas convenir aux différents accusées qui à l’image de leurs dents possèdent également un bras tout aussi long
D’entrée de jeu Brice Tarvel nous pose les bases d’un monde corrompu où toutes les exactions sont possibles, un univers construit sur le mal et la perversion . Une époque où les sociétés secrètes et les savants fous de tout acabits ont pignons sur rue et peuvent se livrer à leurs besognes peu recommandables. Tout leur est permis, ou presque car Nuz Sombrelieu en détective redresseur de torts veille au grain.
Dans cette première aventure « L’homme au ventre de cuir » devra déjouer les dessins abominables d’un lunatique savant qui, à la suite de circonstances incroyables et pour le moins ironiques (un cadeau fait à un ingénieur et ressemblant à cinq magnifiques rubis) vont en fait se révéler une terrible menace pour la population Parisienne. En résultera une déferlante de « Démons de Birmanie » dans les rues de la capitale que vous ne serez pas prête d’oublier. D’un contexte purement policier avec une série de crimes abominables, l’auteur va ainsi vous prendre par le bras et vous conduire subrepticement vers cette redoutable « maison du silence » où se tapissent de redoutables créatures, dignes des pires abominations volantes que vous retrouverez dans les pages de ce blog. Et tout cela sur 16 feuillets !
Dans un style très alerte et d’une grande fluidité, c’est un peu tout l’univers de Harry Dickson qui se retrouve ainsi transposé dans les murs de la capitale, mais avec le talent créatif qui semble être la principale qualité de l’auteur, les aventures de ce nouveau « détective de l’impossible » n’en sont que plus savoureuses et remarquables.
Un seul mot de conclusion, on en redemande encore car au travers de « Nuz Sombrelieu », c’est toute la magie et la démesure des feuilletonistes de la belle époque qui vient ainsi de renaître.
Pour l’heure et dans l’attente des prochaines histoires, je me lance dans les extraordinaires aventures de « Jeanne d’arc » de Robert Darvel, toujours chez le même éditeur et à la lecture du premier chapitre je pense que cette nouvelle saga tiendra également toute ses promesses. Le « Carnoplaste » n’a pas fini de nous étonner!
- « Nuz Sombrelieu, l’homme au ventre de cuir » Volume 1 : « Les prisonnières du silence » Une fantaisie de Brice Tarvel. Edition « Le Carnoplaste » éditeur de fascicules.
- « Les dossiers secrets de Harry Dickson » de Brice Tarvel. Tome 1 : « La main maléfique » & « L’héritage de Cagliostro » Préface de Richard D.Nolane. Editions Malpertuis collection « Absinthes, Ethers, Opium ».
- « Les dossiers secrets de Harry Dickson » de Brice Tarvel. Tome 2 : « La confrérie des hommes griffus » & « La maison du pluvier » Editions Malpertuis collection « Absinthes, Ethers, Opium ».
Dossier « Les Détectives De L’impossible »
Okamoto Kido
Okamoto Kido est surtout connu au japon comme étant le fondateur du roman policier à l’époque Edo. Très tôt au contact des occidentaux, il lisait alors les aventures de Sherlock Holmes dans le texte original, histoires qui ont fortement influencées sa création de Hanshichi, aussi célèbre au Japon que son homologue Anglo-Saxon. Des histoires à faire dresser les cheveux sur la tête ou monstre, revenants et fantômes font de fréquentes apparitions et Kido, au travers de son héros ne se contente pas de raconter des histoires de maisons de Samurais hantées, de meurtres, d’esprits vengeurs, de voleurs de Kimonos et de moines Bouddhiste corrompus, il y ajoute force détails sur la vie dans le Japon traditionnel, les croyances, les façons de s’habiller et sur une foule de personnages aux petits métiers divers et variés.
Même si je dois vous l’avouer j’ai été quelque peu déçu par la trame de certaine histoires qui manquent à mon avis d’un climax très fantastique les deux volumes, de ce « détective de l’occulte » made in Japan sont à découvrir sans modération, ne serait ce que pour l’aspect inhabituel de son origine.
Bibliographie des aventures de Hanshichi de Okamoto Kido
« Fantômes et Kimonos »
- A la poursuite du faucon
- Le bebé-monstre
- Meurtres à la lance
- Kappa et Geishas
- Le pavillon de Mukôjima
- La malédiction de la fille du marchand de saké.
« Fantômes et Samouraïs »
- L’esprit d’Ofumi
- La lanterne en pierre
- La mort de Kanpei
- A l’étage de la maison de bains
- Le professeur-monstre
- Le mystère de la cloche d’incendie
- La dame de compagnie
- L’étang de la ceinture voleuse
- La fonte des neiges au printemps
- Hiroshige et la loutre
- La demeure belle-de-jour
- Chats en rébellion
- La fille de la déesse Benten
- La nuit de la fête de la montagne
Aloysius Pendergast
- Aloysius X.L Pendergast est un personnage atypique et donc inclassable et si son intervention se fera plus discrète dans les premières aventures de Preston & Child, la vedette étant accordée à l’inspecteur d’Agosta (« Relic » et « Le grenier des enfers ») sa place sera totalement légitimée dès le troisième volume « La chambre des curiosités ». Il faut dire que ce personnage haut en couleur possède tous les atouts afin de séduire le lecteur. Il travaille pour le FBI, titulaire d’une maîtrise en anthropologie, homme d’une grande élégance et d’une grande culture il possède en outre un sens assez développé pour tout ce qui touche au mystérieux et au surnaturel. D’ailleurs la majorité des enquêtes où il se trouve impliqué, bien que souvent s’appuyant sur une base scientifique, flirtent majoritairement avec une ambiance fantastique pour ne pas dire surnaturelle.
Ses investigations le mèneront dans les égouts de New York à la recherche d’une créature redoutable, dans un musée à la recherche d’une aberration biologique, dans des endroits insolites et malsains où règne le mal, la magie, la sorcellerie, le crime et la souffrance. Finalement ce « détective de l’occulte » par la force des choses, ne sera pas employé en tant que tel, mais le coté étranges des enquêtes auquel il sera affronté à chaque aventure, le place tout naturellement dans cette catégorie. Souhaitons qu’un jour un éditeur aura l’heureuse initiative de rééditer « Le grenier des enfers » introuvables actuellement ou vendu à des prix honteusement prohibitifs.
Bibliographie des aventures de Pendergast de Douglas Preston et Lincoln Child
- Superstitions (Relic) (1995)
- Le Grenier des enfers (Reliquary) (1997)
- La Chambre des curiosités (The Cabinet of Curiosities) (2002)
- Les Croassements de la nuit (Still Life with Crows) (2003)
– Trilogie Diogène : « Le Violon du diable » (Brimstone) (2004) « Danse de mort » (Dance of Death) (2005) » Le Livre des trépassés » (The Book of the Dead) (2006)
– Croisière maudite (The Wheel of Darkness) (2007)
– Valse macabre (Cemetery Dance) (2009) – Fever Dream (2010)
Glastone & Bloodpint
- Surfant sur la mode de l’époque Victorienne et du Steam punk, Estelle Valls De Gomis, nous propose avec le volume « Les gentlemen de l’étrange » une vison très british et décalée des détectives de l’occulte. L’action se situe dans un Londres du XIX éme siècle, baigné dans son perpétuel Fog, lieu géométrique de toutes les terreurs où se terrent les horreurs les plus abjectes de la création. Cet dans ce contexte purement fantastique et cauchemardesque que Manfred Glastone, psychiatre et criminologue réputé et Wolfgang Bloodpint vont se trouver aux prises avec de singuliers et souvent fantomatiques criminels. Jeunes et sportifs, ils possèdent toutes les caractéristiques du dandy de l’époque. Bloodbint malgré son jeune âge est rentier et ses confortables revenus lui permettent de vivre dans l’oisiveté la plus totale et donc de se consacrer à son violon d’Ingres : La chasse aux spectres ! Les deux hommes se sont rencontrés à l’université et depuis une amitié sincère et durable s’est installée entre ses deux aventuriers de la première heure.
Qu’il s’agisse des ruelles ténébreuses de Londres, sur la Tamise, dans un asile de fou ou dans les fondation du futur métro Londonien, un seul mot d’ordre : traquer le monstre. De ce coté là ils seront plus que rassasiés puisqu’ils devront affronter un tueur sanguinaire, des vampires, goules, zombis, un wendigo, un savant fou, quelques fantômes et même le redoutable Kraken. Tout cela dans une ambiance très décadente fin de siècle où nos deux héros, aidés pour la circonstance de leur superbe gouvernante la mystérieuse Mlle Wihelmine et d’un inspecteur de Scotland Yard, croiseront au détours de leurs rocambolesques aventures, Bram Stoker ou Alester Crowley. De trépidantes péripéties qui fleurent bon la littérature populaire et qui prouvent tout le respect et l’admiration que l’auteur porte au genre. Un second volume était prévu chez l’éditeur « Le calepin jaune » mais qui hélas ne sortira probablement pas en raison de la cessation d’activité de ce petit éditeur.
Bibliographie des « Gentlemen de l’étrange » de Estelle Valls De Gomis
« Les gentlemen de l’étrange »(receuil de 10 nouvelles)
- Un cigare pour Manfred
- Le Zburator
- Wendigo
- Du gruyère et du sang
- Du vert dont on fait l’absinthe
- Ils burent un verre à Venise
- Le fantôme de Gloomshire
- Lueurs sur l’océan
- Promenade Londonienne
- Double vue
Dossier « Les Détectives De L’impossible »
« Les semeurs de cauchemars, une aventure de Kevin Rocamir, le chasseur de monstres »
Texte de J.P.Laselle, dessins de Sanahujas. Parution dans la revue « Le Fulmar » N° 6, 4éme trimestre 1981.
Une étrange épidémie semble vouloir frapper certains quartiers de Paris. Kevin Rocamir et Sélène son épouse, tout comme le brave Chasseloup sont victimes d’horribles cauchemars et dont les conséquences faillirent tourner au tragique. Quelques jours après, ils reçoivent une curieuse lettre de menace et portant la signature d’une mystérieuse association « Les frères de la météorite ».
Aussitôt au travail, Rocamir fait très vite le lien entre leurs cauchemars et la présence chez chacun de protagonistes d’une étrange plante dont les fleurs exhalent un parfum entêtant. Les rêves se poursuivent de plus en plus inquiétants et « réels », on frôle la catastrophe, les victimes manquent de mourir dans d’affreuses circonstances. Rocamir parvient à découvrir l’adresse de la fleuriste qu’il lui avait livrée l’étrange pot de fleurs, mais peine perdue, celle-ci se suicide lorsqu’elle découvre la terrible menace. Boulevard de Clichy, la belle Judith se trouve également en proie à d’horribles cauchemars et décide de se rendre chez le célèbre détective, car elle sent se vie menacée. Un homme de couleur noire lui emboîte le pas….C’est son amant, un homme de la mystérieuse confrérie. Peu discret il sera capturé par Rocamir et avant d être assassiné par un de ses complices il aura le temps de lui révéler que leur chef se trouve en Centre Afrique dans les montagnes de feu. Rocamir se lance dans l’aventure en compagnie de Judith.
Sur Place, son expédition sera capturée par les redoutables frères de la météorite. La rencontre avec le cerveau de l’affaire est assez incroyable, l’homme un illuminé rêve de conquérir l’Afrique…le monde. Son seul obstacle, Rocamir avec sa perspicacité et son courage, lui que l’on nomme le « Chasseur de monstres » Se proclamant grand botaniste, il exulte en révélant sa prodigieuse découvert. Il s’agit d’un aérolithe qui s’est écrasé non loin de sa « base ». Dans celle-ci il y avait de nombreuses graines qui, développées dans son laboratoire secret, donnèrent ces plantes, géantes pour certaines d’entre elles, et dont le parfum possède ces étranges propriétés. Mais le détective est un homme gênant et le criminel tente de s’en débarrasser en l’enfermant dans une serre remplie de plantes gigantesques. Il ne devra son salut que dans l’intervention du sorcier du village qui voit d’un mauvais œil son influence mais à mal par ce savant illuminé. Aidé par les hommes de sa tribut, il exterminera les membres des frères de la météorite, le monde est sauvé une fois de plus. A paris Silène est inquiète, elle souffre encore de cauchemars et pour cause :
« J’ai rêvé que Kevin me trompait, qu’il couchait avec cette mulâtresse, cette Judith ! »
Les Exploits par l’image du Célèbre « Chasseur De Monstres » un détective de choc du duo Laselle/Sanahujas
«Fils spirituel des « Ghost Finder », « Phanton Fighter » et autres « Napoléons de l’immatériel » que sont John Silence, Jules de Grandin, Sâr Dubnotal et bien entendu Harry Dickson, Kévin Rocamir, le détective des Rémois Laselle et Sanahujas a pour mission de nous replonger dans l’univers baroque des enquêteurs de série, la veine la plus populaire du « Policier fantastique » C’est en ces termes que François Ducos, débute la présentation de la Bande Dessinée « Les semeurs de cauchemars » et l’on ne pouvait pas faire plus bel hommage que d’associer les exploits de Kevin Rocamir aux aventures des détectives de l’impossible les plus fameux en la matière. Un hommage justifié et d’une importance essentielle lorsque l’on découvre avec un certain étonnement que les créations de Brice Tarvel ne sont pratiquement jamais citées.
Dans cette « sainte trinité » du genre, je dois avouer avoir une préférence pour ce séduisant personnage dont la physique pourrait se situer entre une héros d’Alexandre Dumas et un dandy de la fin du XIX éme. Athlétique, courageux et séducteur, afin de mieux vous présenter le personnage, je vous laisse en compagnie de la description faite par son créateur :
« Rocamir, grand barbu aux cheveux bruns et longs, affectionne les complets a carreaux, fume la pipe, pratique la boxe Française et le lancement de Boomerang. C’est un occultiste et alchimiste dilettante, ce qui lui rendra bien des services au cour des affaires exceptionnelles qui se présenteront a lui. Il est marié avec Silène, mais selon le rite de l’antédiluvienne civilisation de Mû, mariage ayant été célébré quelques années auparavant dans un temple perdu du Pacifique Sud. Kévin et Silène forment un brillant couple d’enquêteurs qui coupe souvent l’herbe sous les pieds du faire-valoir de service, le ventripotent commissaire Anthelms, Amédeé, Aime Chasseloup (A.A.A , pour les intimes) de la brigade spéciale de Paris. La B.S.P est un service annexe de la police, une sorte de brigade des maléfices. »
Voilà un descriptif des plus pittoresque, ce qui ne rend pas moins le personnage des plus sympathique. Le nom du personnage, vient d’un hommage que l’auteur voulait rendre au père de Harry Dickson. Il s’inspira d’une de ses aventures « L’île de Mr Rocamir » et le prénom fut tout simplement choisi sur un calendrier qui se trouvait devant lui. Je rajouterai que Rocamir est tout de même un fieffé coquin coureur de Jupons. Dans « Les semeurs de cauchemar » il ne résistera pas au charme de Judith, et les formes généreuses que lui accorde le dessinateur Sanahujas, sont assez explicites.
Un enquêteur des ténèbres hors norme qui hélas est resté trop longtemps dans les cartons de Brice Tarvel, faute de ne pas avoir trouvé d’éditeurs assez courageux pour poursuive l’aventure. Ce qui, je le répète une fois de plus est assez regrettable, tant les histoires sont palpitantes et le travail du dessinateur intéressant et original. Je ne suis pas un spécialiste de la bande dessinée, mais je suis rentré dans l’aventure avec un grand plaisir et certaines planches m’ont vraiment impressionnées. C’est un projet qui date de 1974 et le scénariste, travaillant étroitement avec le dessinateur cité plus haut, réalisèrent pas moins de cinq histoires qui nous attendent bien patiemment, et quelles histoires…..
- « Les hallucinés de Montebrune » Vers la fin de l’année 1927, un fou criminel rode dans la banlieue Parisienne. Celui-ci à la particularité de trancher les mains de ses victimes et de les emporter. Il compte pouvoir les animer un jour d’une vie propre.
- « Dossier Drachenstein » Le Dr Drachenstein a appris à se servir du Mana, cette énergie psychique qui a été utilisée par ceux qui ont érigé les statues de Pâques. Les monstres de pierre sèment la terreur et la mort.
- « Les têtes écarlates » Deux gardiens d’un phare de la cote Bretonne et une jeune femme sont sauvagement assassinées. Les cadavres sont retrouvés scalpés et percés de flèches. Quelques jours plus tard cette agression se renouvelle en Sologne, par une nuit de tempête : un marchand de remèdes miraculeux et sa fille adoptive seront eux aussi attaqué par des indiens.
- « La cité des ténèbres » Des Yétis ont été aperçus aux alentours de Mortepierre, un petit village de Lozère.
- « Wana Kong, allias la vipère noire ». Véritable fille de Fu-Manchu et pourquoi pas une sœur éloignée de Sumuru, cette étrange créature n’est aussi belle que vénéneuse. Scientifique et biologiste hors norme, sportive accomplie (pratique le Karaté et Yoga), dotée d’une force psychique prodigieuse (qu’elle utilise pour chauffer à blanc sa bague en forme de serpent et « marquer ainsi ses victimes »). Enfant, ces parents ont été sauvagement assassinés et depuis par réaction elle désire créer un monde utopique ou seulement « paix, science et beauté, auraient leur place ». Mais pour arriver a ses fins, un seul moyen : L’anéantissement de toute la civilisation….vaste programme ! (Comme dirait De Gaulle).
Sa fortune est colossale et proviendrait de la découverte d’un vaisseau extra-terrestre rempli d’or. C’est dans ce vaisseau qu’elle découvrit deux créatures appelées « Zorgoms » et qui vont devenir ces gardes fidèles : « Ils dépassent les deux mètres, sont d’une maigreur effrayante et possèdent de longs bras aux mains griffus. Leur visage est osseux, blafard, surmonté d’un crâne chauve, très développé et éclairé par de grands yeux fixes. Ils sont vêtus de guenilles. Les Zorgoms ont une affreuse manie : ils dévorent les yeux de leurs victimes. » La rencontre avec cette « déesse du mal « ne se fera pas sans heurt comme vous pouvez vous en douter et dans une folle histoire ou se mêlent, assassinats de prostituées, laboratoire secret, combat avec de repoussantes créatures, au final Rocamir succombera aux charmes de Wana. Celle-ci « marquera » au fer rouge son ultime amant, et se suicidera plutôt que de tomber aux mains de la police.
Voilà une scénario assez prometteur avec une héroïne hors du commun et qui n’est pas sans nous rappeler également une certaine « Mme Atomos »…..les mystères de l’Asie ! Cette ultime aventure du détective ne restera qu’à l’état de synopsis, dommage voilà une histoire qui, sur le papier, était sincèrement très alléchante.
Au final, un univers assez incroyable où Brice Tarvel nous dévoile une fois de plus tout l’amour et le respect qu’il porte à la littérature populaire. Car visiblement, à la lecture des synopsis, les références sont nombreuses, constituant un passionnant mélange des genres.
Le portrait type d’un sympathique mais non moins redoutable « Chasseurs de monstres » qui je l’espère trouvera peut-être un jour un mécène afin de lui permettre de nous régaler de ses extraordinaires aventures.
Deux autre aventures qui hélas restent dans les archives du célèbre détective
« Les doigts de foudre, une aventure de Max Corbelin, détective de l’obscur »
De Jean-Pol Laselle. Parution dans la revue « Le Fulmar » N°4, Septembre 1981.
Un misérable « traîne savate » est témoin d’une scène horrible sur les bords de Seine. Une élégante femme est victime d’un étrange phénomène, l’attaque de se qui semble être une araignée de feu ou de « quatre doigts avides de brûler et de déchirer ». Le malheureux est à son tour agressé après avoir entendu comme la plainte d’un chien, et sombre alors dans le néant. A son réveil, toute trace du cauchemar à disparu. Après mure réflexion il décide d’aller en parler à Corbelin, le détective réputé.
Arrivé a son cabinet, le fin limier est en fort bonne compagnie : Sa collaboratrice, Alice Champagne, Rigobert Chalivot le célèbre journaliste du « Chant du Coq », qui pour un temps est devenu le disciple du maître et enfin Dieudonné Malgrain, chef de la B.E.C (Brigade des enquêtes confidentielles).
Alors qu’il vient de terminer son récit, confortablement installé dans la douce chaleur du cabinet de Corbelin, la servante vient annoncer la visite d’un autre visiteur. C’est Oscar, le valet de Thémistocle Passevent, qui réclame cette fois assistance au détective, son maître est menacé de mort. En effet son patron vient de recevoir un message l’avertissant de partir de chez lui, sinon « Les doigts de foudre » frapperont avant peu. L’homme sera terrassé, malgré la protection du détective et de ses fidèles acolytes.
Mais le drame semble vouloir continuer, quelques jours après Corbelin reçoit un appel téléphonique, d’une danseuse de cabaret. La malheureuse vient de recevoir une lettre de menace. Le soir de la représentation, alors que l’on croyait tout danger écarté, la sinistre plainte se fait entendre. D’abord imperceptible, la terrible menace se fait de plus en plus précise :
« Ces espèces de boas aveuglants flottèrent un bref instant à hauteur d’homme, postillonnant des gerbes d’étincelles ».
Soudain, par un incroyable virement de situation, le détective saute au coup de Chavillot. Un terrible lutte s’engage, des coups s’échangent, Corbelin triomphe, tenant à bout de bras un sinistre trophée : Une main artificielle ! Rigobert se nomme en fait Emile Logniard et dans son habile prothèse, abritait une réserve de magnésium et des minuscules fléchettes de curare. Les quatre premiers doigts crachaient la substance lumineuse alors que le dernier décochait son redoutable projectile. La curieuse plainte « canine » n’était en fait que le bruit provoqué par l’air comprimé. Toute cette machination dans le seul but de la vengeance.
Il y a de cela plusieurs années Logniard avait cambriolé une bijouterie. Avant d être arrêté avec son complice, le magot fut caché, sous la maison de Passevent. L’agression manquée d’Ulysse était en réalité un test afin de tester la fausse main. Bettina, la danseuse de cabaret n’était coupable que d’être son ancienne maîtresse. C’est la jalousie qui le poussa à cette forfaiture. L’arrogance du criminel, le poussa par défit ou par folie,à vouloir devenir l’élève du maître afin probablement d’éprouver ses véritables compétences. Le criminel comprendra comme il se doit à ses dépends que jamais le novice ne peut surpasser son modèle !
Le »Fulmar » qui abrita de redoutables détectives de l’impossible. La belle et sulfureuse « Vipère noire » entre Mme Atomos et Sumuru…
Le célèbre détective au flegme et à la logique légendaire vient avec cette petite enquête « grossir » la famille des détectives des ténèbres. Bien qu’il s’agisse ici d’un « fantastique expliqué » l’ambiance de la nouvelle n’en est pas moins intéressante. Mort mystérieuse, lettre de menace, éléments surnaturels, retournement de situation, tous les éléments nécessaires à passer un bon petit moment de lecture. L’explication finale est un peu « rocambolesque » et meme tirée par les cheveux, mais par une habile « pirouette » l’auteur nous apporte une explication, digne d’un héros de fascicule populaire.
Corbelin nous est présenté comme un personnage implacable, très calme et surtout très insomniaque. Ces talents admirables furent au moins utilisés dans une affaire, évoquée lors de la réunion avec ses amis et collaborateurs, et où il est question d’un certain « Abdul Le Rouge » le sinistre sultan fantôme. Son arme redoutable, une hache d’abordage qui porte encore les traces de sang de ses victimes, est d’ailleurs le clou de sa collection entreposée dans « La cave aux reliques ». Un vaste cellier où le détective entrepose les objets récupérés lors de ses multiples combats face aux génies du crime. Voilà un fait unique dans les annales des détectives de l’impossible ou le héros fait preuve d’un certain fétichisme à l’égard des ses enquêtes passées. Il est aussi intéressant de constater, une fois n’est pas coutume que notre détective est entouré d’une jeune et ravissante assistante.
En résumé une carrière très brève, mais profondément marquée par une atmosphère fantastique et un désir sincère de la part de l’auteur de renouer avec la tradition populaire des détectives des ténèbres.
Ainsi j’achève provisoirement le tour d’horizon des œuvres de Jean-pol Laselle mais le dossier ne rentre pas pour autant dans les affaires « classées » puisqu’il sera bientôt venue l’heure de le rouvrir, mais cette fois sous le nom de Brice Tarvel qui pour notre plus grand plaisir vient de retrouver de nouvelles aventures de notre cher « Harry Dickson » et de nous faire l’honneur de nous présenter son dernier « héros », Nuz Sombrelieu.
Du pain sur la planche donc et voilà une rubrique qui n’est pas prête de voir la fin !