1. Une créature tentaculaire et menaçante, grand mythe fondateur des légendes de l’océan
Puisque lors d’un article précédent nous avions abordé le thème de la mer et de ses mystères, il paraissait juste et indispensable d’aborder l’œuvre d’un écrivain Français qui, fort de cinq romans et d’une dizaine de nouvelles, reste encore de nos jours dans un anonymat quasi-total. Fort heureusement une petite faction « d’irréductibles passionnés » permit de réparer cette injustice et de le replacer à la place qu’il mérite.
Ernest Maurice Lauman est né le 23 Octobre 1862 et décédé le 28 Novembre 1928. Sa carrière littéraire débutera en 1890 après une mission d’étude effectuée pour le gouvernement Français. Par la suite il travaillera comme décorateur de théâtre notamment pour le célèbre « Chat noir ».
Son activité pour le théâtre sera une constante puisqu’il adaptera pour le théâtre du « Grand guignol » certaines œuvres célèbres comme « La marque de la bête » (d’après R.Kipling) « En plongée » « Le rire de Rosolba » ou encore Edgar A.Poe avec « Le chat noir » et « La chute de la maison Usher ».
Il affûtera sa plume d’écrivain et de journaliste pour la revue « Le globe trotter » (revue très colonialiste qui à l’instar du « Journal des voyages » publia de très nombreux romans conjecturaux) et sera pendant quelque temps rédacteur à la revue « Le matin » (Journal « républicain indépendant » qui vit le jour en 1882 et qui publia également de nombreux romans et nouvelles dont certaines conjecturales), sans oublier son travail d’écriture de scénarios pour le cinéma.
Il exerça donc ses talents d’écrivains dans les domaines les plus variés, essais historiques, populaires, romans d’aventures. Sa production est telle qu’il signera ses romans sous plusieurs pseudonymes. Mais c’est surtout pour son activité d’écrivain de romans fantastiques et d’anticipations qu’il nous intéresse, avec la publication de ses œuvres pour des magazines populaires de l’époque comme « Lecture pour tous »et « Je sais tout ».
Prolifique en terme d’invention, son imagination donnera naissance à des romans (souvent écrits en collaboration) qui sans être d’une très grande originalité n’en restent pas moins pour l’époque assez intéressants :
- « L’aérobagne 32 » Bagnes aériens, volants à haute altitude et ceci afin d’éviter toutes tentatives d’évasion. La cruauté des traitements infligés aux détenus est assez inhabituelle pour l’époque (il faut dire que ce bagne est Allemand, nous sommes en 1920… ceci expliquant cela !)
- « L’étrange matière » invention redoutable et révolutionnaire, une arme d’une puissance incroyable le « Christollopyr » capable de ravager des régions entières par le froid et par le feu.
- « Le visage dans la glace » où il sera question d’un appareil émettant des ondes capables d’agir sur les molécules des corps minéraux, lorsque l’appareil est orienté suffisamment longtemps ce même corps devient translucide.
- « Si le neuf Thermidor.. » Une uchronie basée sur une hypothèse historique : Robespierre échappe à l’échafaud, jugé et libéré sous la pression populaire, avec les conséquences qui en découlent.
- « Sous la banquise » Ce roman reprend de manière beaucoup plus « Délayée » la thématique de créatures étranges qui peuplent les abysses des mers polaires et qui attaquent une expédition mystérieusement disparue. Mais nous y reviendrons ultérieurement.
Par la suite Laumann se consacrera dans un domaine où il excelle le plus à savoir la nouvelle, constituant également une exploration assez intéressante de plusieurs thèmes conjecturaux.
- les civilisations extraterrestres avec « le mystère de mars » et de façon beaucoup plus humoristique « Des signes dans le ciel ».
- La terreur végétale superbement décrite dans « L’arbre charnier »
- Les mystères de la foret et ses abominables araignées crabes de « Au cœur putride de la forêt » (la version terrestre de la nouvelle « Les épouvantes de la mer »).
- La machine « possédée » avec le surprenant « Dans la cage de verre » où l’auteur fait preuve d’un humour assez noir.
- Les abominations souterraines avec les redoutables créatures infernales de « L’abîme », l’auteur nous démontre que la curiosité est un vilain défaut.
Et puis bien sur, il y a la terreur qui vient de la mer, son domaine de prédilection. En effet il y consacrera pas moins de quatre nouvelles, presque la moitié de sa production Fantastique. Le sujet est d’une telle importance qu’il mérite que l’on s’y arrête un petit peu.
2.Dans le Mystère des abîmes 3.La pierre de Rosette Cthonienne!
Une présence obsédante dans l’œuvre de Laumann
La mer ne cesse de nous fasciner et de nous terrifier car elle symbolise tout un univers vaste et mystérieux et si de tout temps elle fut redoutée et respectée elle engendra toute une génération d’auteurs qui voyait en elle une monstrueuse créature vivante, cachant aux plus profond de ses abysses des créatures dépassant l’imagination : Serpent de mer, pieuvre gigantesque, sirènes……
Elle est source d’histoires et de légendes terrifiantes, de vaisseaux fantômes, de spectres vengeurs, de brumes maudites et d’océans maléfiques. La mer des Sargasses et son triangle du diable en est l’exemple le plus caractéristique. Si de nombreux écrivains se passionnèrent pour la mer et ses mystères, très peu s’en servirent comme sujet central de toute leur production, souvent de façon anecdotique mais rarement comme thème obsessionnel et récurant de leurs peurs les plus profondes.
Immédiatement lorsque l’on évoque toutes les horreurs maritimes, c’est le nom de Lovecraft qui nous vient à l’esprit. Ensuite c’est Hodgson bien évidemment et puis Jean Ray, dans la logique des choses. Pourtant même s’il existe des points communs entre ces personnages il semble que cette « aversion » pour l’océan et ses mystères ne puisent pas leurs sources dans les mêmes origines.
Des trois personnages, Hodgson est celui dont l’approche est probablement la plus directe puisqu’il fut lui-même marin et navigua pendant huit ans. De cette expérience à bourlinguer sur toutes les mers du globe, il en exprimera toute son admiration mais surtout au travers de nombreuses histoires, ses craintes et ses mystères. Une mer génératrice de l’épouvante, une inconnue créatrice d’angoisse et de terreur.
Cette même appréhension est également bien retranscrite au travers de certaines œuvres de Jean Ray/John Flanders. Il y a souvent dans sa production quelques ports étranges où des marins embués par l’alcool racontent à la lumière falote d’une mauvaise lanterne quelques étranges histoires de rafiots maudits ou d’îles peuplées de créatures monstrueuses.
La mer est une constante dans son œuvre et bien souvent des navigateurs infortunés en quête de quelques frissons de l’aventure se retrouveront confrontés à des abominations défiant l’entendement. A bord du « Fulmar » du « Psautier de Mayence » ou autre schooner à la coque vermoulue, ces infortunés aventuriers vont connaître le sort réservé aux intrépides marins assez fous pour affronter les pires légendes de l’océan.
Toute son œuvre contrairement à celle de Hodgson est basée sur des mythes, des histoires de marins, des rumeurs que l’on murmure au coin du feu. Ces héros partent souvent en connaissance de cause, contrairement aux personnages de Hodgson qui se retrouvent face à toutes ces horreurs marines très souvent bien malgré eux.
Dans ce dernier la figure du marin est toujours héroïque, et si la montée de l’angoisse dans son œuvre est toujours progressive, elle finira par éclater d’une façon extrêmement violente, dans une sorte d’apothéose où le héros affrontera avec courage son destin, comme par fatalité. Il y a toujours une grande lucidité dans ses personnages, ils feront face de manière courageuse car ils savent que c’est le prix a payer pour avoir osé défier ses terribles secrets.
A l’opposé, les textes de Lovecraft nous parlent très peu de marins alors que sa thématique est fortement « ancrée » dans cet univers. Cette aversion pour la « mer(e) » sera peut-être mieux expliquée par un expert en psychologie, mais il n’en demeure pas moins un dégoût profond et pathologique pour l’élément liquide.
Culturellement on ressent la différence avec les deux autres auteurs, son approche est tout à fait différente, plus « méticuleuse » et son œuvre ne va pratiquement pas se fonder sur un postulat de vieilles légendes et de croyances bien établies, mais sur toute une mythologie qu’il va créer lui-même de toute pièce et s’articulant autour de monstruosités et de divinités maritimes.
Le héros ne sera pas un vieux « loup de mer » au visage buriné par le vent et le soleil, il préférera mettre en avant un scientifique ou un intellectuel dont l’intelligence est le seul garant afin de mener à bien ses investigations. Peu habitués à affronter le danger, contrairement cette fois-ci aux personnages de Hodgson, le héros de Lovecraft n’aura pas d’autre choix que de fuir et de se laisser gagner par la folie et ce dans le meilleur des cas.
Mais ce qu’il y a de plus frappant entre ces trois auteurs est le point de convergence qu’il est possible d’établir sur une thématique et des ressemblances plus que troublantes. Le lien a déjà été effectué entre Hodgson et Lovecraft, de nombreuses études en attestent et l’on sait la grande admiration que le second éprouvait à l’encontre du premier (« Epouvante et surnaturel en littérature », p.125 à 130).
Par contre le lien avec Jean Ray est beaucoup plus périlleux et si l’ensemble de son œuvre, très originale, gravite autour des vieilles légendes de la mer, créant en cela tout un univers qui lui est spécifique, sa longue nouvelle « Le psautier de Mayence » (dans le recueil « La croisière des ombres ») a de quoi nous intriguer tant sa thématique rappelle Lovecraft et par voie de conséquence Hodgson. Il a été établi que ce dernier fut publié en Belgique dans « La revue Belge » en 1924 avec une aventure de Carnacki « La porte du monstre » et en 1927 toujours pour la même revue pour « Les spectres pirates ».
Jean Ray était lui aussi un habitué de cette publication puisque l’on y trouve trois ans plus tard « Le psautier de Mayence ». Il est fort probable que l’auteur Gantois fut impressionné par le talent de Hodgson et que la lecture de ses œuvres ne fit que conforter son approche de la relation entre récit maritime et histoire de peur.
Mais ce genre de « coïncidences » ne sont pas rares dans notre domaine et si l’univers de Lovecraft à de nombreuses fois était repris ou plagié par la suite, il n’est pas rare d’en rencontrer d’autres où les auteurs ne pouvaient avoir aucun lien avec le « reclus de Providence » mais qui pourtant on accouché d’œuvres en possédant de nombreuses caractéristiques. Voir « Le maître du temps » de Liparini ou « Un manuscrit trouvé dans une bouteille » de Yambo.
La créature « marine » est une constante dans les œuvres conjecturales et pour cela il n’est pas besoin de se servir de l’océan comme cadre puisque certains auteurs l’utilisèrent parfois hors contexte.
Prenons pour exemple les créatures qui évoquent la pieuvre dans « La guerre des mondes » de H.G.Wells. L’auteur Anglais en fera d’ailleurs un thème récurant dans son œuvre puisque dans sa nouvelle « Les pirates de la mer, des poulpes « pêchent au lancer » les infortunés occupants d’une barque. Dans un autre de ses romans « La machine à explorer le temps » c’est encore une créature venue des profondeurs, un crustacé qui supplantera l’homme, lorsque dans l’avenir la race humaine aura presque totalement disparue. Un autre encore « Dans l’abîme » où un scientifique découvre au fond de l’atlantique, une société de reptiles marins et habitant une ville construite a l’aide de fragments d’épaves (similaire en cela au texte de Moselli).
Le crustacé est pour beaucoup d’écrivains l’aboutissement ultime de l’évolution marine puisque nous allons le retrouver dans une quantité non négligeable de textes d’intérêts variables. Hodgson, toujours lui,en fait le héros d’un nouvelle « L’île de Ud », R.E.Howard succombe également à la tentation dans « Le peuple de la côte noire » et ces crustacés télépathes,
Maurice Renard à la fin de son célèbre « Péril Bleu » conclu en ces termes :
« Nous ne connaissons pas les fonds océaniques beaucoup mieux que les hauteurs de l’atmosphère. Il y a peut-être dans le Pacifique, au creux de la fosse de Tuscarora, qui descend jusqu’à 8500 mètres, au fond du ravin des Carolines, qui s’enfonce à 9636 mètres, des créatures sociables, de malicieux crustacés, impuissants à gravir les montagnes sous-marines et dont le rêve séculaire est de monter, parmi leur épaisse altitude, vers le secret des eaux culminantes. Un beau soir, qui sait, une machine incroyable peut émerger de l’onde (un bateau qu’il faudra nommer un ballon), chargé de monstres qui seront suspendus a quelque bulle énorme gorgée d’un air artificiel fabriqué « in profondis » comme nous fabriquons l’hydrogène de nos aérostats, et vêtue d’un réseau de soie tissée de goémons inattendus. Cette montée de crabes, futurs envahisseurs de nos cotes, serait la contre partie de la descente des araignées invisibles, venues à nous dans une poche de néant. »
La France n’est pas en reste une fois de plus, puisque Jean Cotard dans son « Flot d’épouvante » livre les côtes de la Bretagne à l’invasion d’une horde de gigantesques crustacés, des crabes « hauts comme des éléphants »
Ces abominations sont tellement monstrueuses qu’elles peuvent prendre l’apparence d’un île, trompant ainsi les infortunés marins qui l’accostent, comme dans « L’île a des yeux » de Georg Muller qui n’est autre qu’une gigantesque « pieuvre préhistorique », au final elle anéantira de ces redoutables tentacules équipage et navire.
Parfois ces êtres venant des grandes profondeurs seront le résultat d’une évolution les rendant apte à créer une civilisation très développée, citons « La cité du gouffre » de Moselli , parfois même leur technologie leur donneront des envies de conquêtes terrestres comme le montre si bien l’incroyable nouvelle de Owen Oliver « Des profondeurs » Ce texte réédité dans l’excellente revue « Le visage vert » est précédée d’une passionnante étude de Michel Meurger « Dossier invasion sous-marines ».
Mais il faudrait tout un ouvrage pour venir à bout d’un tel sujet.
Il est donc clairement établi, que les trois auteurs évoqués plus haut sont les maîtres incontestés du fantastique maritime jusqu’au jour où, un autre auteur Français en fit le support assez remarquable pour au moins quatre nouvelles. Une en particulier excellente et qui semble vouloir assurer la postérité littéraire de l’auteur dans notre domaine.
Quatre nouvelles donc avec la présence quasi obsédante de la mer et décrite comme une véritable entité vivante, source de malheur pour l’infortuné marin qui va se retrouver confronté à son emprise et sa fureur. Il est assez curieux, alors que rien ne le laissait présager dans sa production antérieure, de voir à quel point Laumann semble être à l’aise dans ce type de nouvelle.
Très sincèrement le style est assez proche de Jean Ray. Non seulement dans la technique narrative mais également sur une parfaite maîtrise de cette ambiance assez particulière et propre aux histoires de marins. L’auteur avait-il connaissance de l’œuvre du Gantois ? « Les contes du Whisky » furent publiés en 1925 à la Renaissance du livre et nombreuses de ses histoires que l’on retrouvera dans le recueil « Les derniers contes de Canterbury » parurent dans diverses revues au milieu des années 20 comme « L’ami du livre » « La revue Belge » et « Le Mercure de France ». Laumann, écrivain, journaliste et critique littéraire, fréquentait un milieu assez intellectuel et peut-être cela lui donna t-il l’occasion de lire Jean Ray…. spéculations !
Une fois de plus simple coïncidence, mêmes idées autour d’un thème peu exploité ou concordance d’inspiration littéraire ? Nul ne pourra nous le certifier mais pour l’heure voyons un peu le contenu de ces textes.
4.Un enfant de Cthulhu…à la Française 5. Des vers mutants peu engageants
Nouvelles à caractère maritime
- « Dans le fond des mers »
est la nouvelle la plus courte. Un homme sous l’emprise de la boisson décide de parler d’une affreuse aventure survenue alors qu’il était embarqué sur un bâtiment scientifique. Chargé de draguer le fond de l’océan afin de récupérer des minéraux et de nouvelles espèces marines. Tout à coup un des câbles fut soumis à une forte tension et ce à plusieurs reprises. La force était telle que le chalutier prit dangereusement du bord. Finalement le filet pu être remonté. Alors qu’il était en train d’en trier le contenu, une chose enserra sa main, d’une étreinte visqueuse et froide :
« C’était une main humaine ! Oui, vraiment, vous m’entendez, une main humaine, énorme blafarde et armée de griffes blanches, puissantes et longues. Elle avait été coupée au dessus du poignet par le chalut et de la plaie coulait encore une sérosité striée de filets sanglants. C’était une main humaine, comme les nôtres, mais quatre ou cinq fois grosse comme une main d’homme. »
L’homme commence à réaliser les conséquences de cette terrible découverte :
« Alors monsieur,sentez vous ce qu’il y a d’épouvantable a se dire qu’au dessous de nous,dans les profondeurs de la mer,il existe des êtres en tout point semblables à nous et que ce son des êtres effrayants,monstrueux, si loin de notre entendement,si loin de nos âmes. D’où viennent-ils ces êtres mystérieux ? Par quel chaînon se rattachent-ils à la chaîne de la vie…Est-ce nous qui sommes des exilés sur terre, sont-ce eux qui sont resté dans les ténèbres des origines ? »
Depuis l’homme vit un véritable cauchemar et ne cesse de repenser à cette effroyable aventure :
« Depuis ce temps, j’ai peur de la mer, j’ai peur de ce qu’elle contient, je la regarde comme un visage sournois, plein d’embûches et qui cache ses dessins, et, pendant tout le reste de la campagne, il me semblait que l’étrave de mon navire déchirait des chairs vivantes et muettes…. Des chairs pareilles à ma chair…Qu’y a-t-il encore de secret dans les profondeurs de la mer ? »
- « Les épouvantes de la mer »
Jean Amirant un ancien gabier au commerce, raconte à un de ses amis, un jour de confidences, l’épouvantable aventure dont il fît les frais il y a de cela quelques années. Il murmure plus qu’il ne parle, car l’épisode fut éprouvant.
Pourtant, il en a vu de toutes les couleurs dans sa vie de marin. Mais par tous les saints, mieux vaut affronter typhons et tempêtes plutôt qu’une telle abomination. Peu avant sa mise à la retraite, il était gardien de phare entre Paimpol et Grands Léjons. Finalement ce travail sur « cet îlot de malheur » lui convenait parfaitement.
Seul maître à bord, du temps pour fumer d’innombrables pipes tout en laissant son imagination se laisser porter par les vagues et le vent du soir. Un jour pourtant alors qu’il voulait regagner la « cambuse » petit bicoque annexe du phare, il remarque que le sol n’a plus la même couleur. En fait l’immense rocher qui fait office de dallage semble bouger. Il constate avec horreur qu’il se retrouve face à une armée de crabes « plus larges qu’une assiette ».Les affreuses bestioles sont en train de se repaître des restes d’un cadavre en décomposition. Mais le plus effrayant est d’apercevoir sur ce dernier, la présence d’un énorme poulpe allongeant ses tentacules ventouses.
« Il était monstrueux ce poulpe, ses yeux glauques restaient immobiles, mais on les sentaient épiant les adversaires, de même qu’on pouvait être certain que ses tentacules inertes pour l’instant, pouvaient se détendre avec la promptitude de la foudre et s’abattre sur la proie ou l’ennemi. »
Finalement, repu, le poulpe regagne son trou d’eau, après avoir livré bataille aux « Dormants » et comme Jean ne pouvait se résoudre à laisser ce corps ainsi, décide de le tirer afin de le mettre à l’abri. Mais c’était sans compter sur la férocité et l’audace des crustacés :
« Alors, Monsieur, si invraisemblable que cela puisse paraître, je les vis tous sortir de leur repaire, un à un, mais tous convergèrent vers moi, les pinces en avant. Voulaient-ils m’attaquer ou retourner au cadavre, je ne sais, mais je pensais que maintenant que le poulpe était parti, ils prenaient de l’audace, et ils savaient, ils devaient savoir, à n’en pas douter, qu’avec moi ils seraient les plus forts. »
Tous passent a l’attaque, la bataille fait rage ils sont des centaines et les jambes et les bras en sang il est forcé de se retrancher sur l’échelle le conduisant en haut du phare. Obligé de se retrancher dans cette « forteresse » devant le nombre croissant de ses assaillants, le malheureux ne doit son salut qu’à une marée providentielle, emportant le cadavre et dispersant du coup cette horde affamée. Au bord de la folie, après des heures de cauchemar, il n’est plus que l’ombre de lui-même :
« La fois suivante je revins avec des casiers, des appâts, tous lus jours je tendais mes piéges, j’en ai tué des milliers…Il y en a encore des milliers et des milliers….
- « Dans les brumes sur la vaste mer »
Le « père Philippe », archétype du vieux loup de mer n’est pas un bavard, mais le narrateur de l’histoire gagne sa confiance et partent un jour faire une petite « virée en mer ». Mais capricieuse, celle-ci se met à enfler, la tempête menace et fort heureusement, les infortunés trouvent un refuge providentiel sur un petit bout de rocher surmonté d’une misérable ruine.
L’abri est de fortune, mais suffisant pour attendre le passage du grain. « Naufragés » malgré eux, le marin se laisse aller aux confidences et lui raconte alors la plus épouvantable de ses péripéties. A l’époque embarquée sur un morutier, le navire se retrouve après avoir essuyé un coup de vent, dans des eaux inconnues pas très loin de la baie d’Hudson. Il semble que le bâtiment se trouve au dessus d’une éruption volcanique :
« La mer devint comme boueuse, oui vraiment et elle exhala une épouvantable odeur de vase. Je ne m’y trompais pas, allez, ayant fait une station dans un grand fleuve Africain, le Rio-Nunez, où la mer marne beaucoup. Quand elle se retire, elle laisse au sec de grands espaces et sur ceux-ci, à cause sans doute des gaz qui se dégagent, de grosses cloques se forment, puis crèvent. Et bien c’était cette odeur là que sentait la mer, comme les cloques en crevant. L’odeur de vase écœurante, épouvantable. »
Mais plus étrange encore, lorsque les marins ramènent les lignes, ils constatent que les morues présentent d’étranges et horribles mutilations. Requin, pieuvre ? Les conjectures vont bon train et tout serait revenu au calme si deux jours après un homme n’avait disparu. On commence a murmurer à voix basse d’autant plus que le capitaine refuse de faire marche arrière. La zone est excellente et ils sont les seuls sur les lieux. Le lendemain, le bateau ressent une forte secousse, une chose énorme avait créé un remous assez fort pour déplacer le navire, un homme se met à hurler :
« L’homme qui avait poussé le second à l’avant, cri d’épouvante et d’agonie, se débattait dans un inextricable lacis de tentacules qui l’enserraient, le ligotaient et l’entraînaient, sans qu’il puisse faire un mouvement, tout doucement par-dessus le bordage. Nous le vîmes disparaître derrière la lisse en même temps qu’une grande forme noire. »
Ce qu’ils virent par la suite dépasse l’entendement et jamais dans leurs pires cauchemars il n’avaient imaginés semblable créature :
« La tête était monstrueuse et plate, éclairée par deux grands yeux larges, à peu prés comme des sous bols et d’un blanc laiteux tirant un peu sur le vert – une plaque d’humeur, sans pupille et lumineux, oui lumineux comme du phosphore…Au dessous de ces yeux, qui donnaient le frisson, une gueule qui s’ouvrait et se refermait spasmodiquement comme si la bête et été gênée dans sa respiration. Cette bouche était armée d’une denture énorme, il en sortait un souffle court et précipité. Tout autour de cette bête – couleur de vase – remuaient huit ou dix tentacules de plus d’un mètre et couvert de ventouses ; cela était toujours en mouvement, fouettant, explorant l’atmosphère tout autour de leur pivot central, qui était la tête. »
Mais la description ne s’arrête pas là et le narrateur rentre un peu plus dans les détails :
« Quatre nageoires latérales longues et charnues de chaque coté du corps et situées l’une après l’autre, mais indépendantes et d’une forme légèrement différente. Les premières, prés de la tête, étaient plus épaisses et laissaient deviner un système cartilagineux en soutien, qui tenaient rigides et presque en tous points semblables aux ailes de chauves-souris…Cers ailes – comment leur donner un autre nom ? – s’agitaient doucement et battaient l’air à gestes larges et mous. C’étaient elles qui maintenaient l’affreuse chose à cinq ou six pieds au dessus de l’eau. Les deux autres ailes, plus petites, étaient immobiles. La queue, divisée en deux pans, trempait dans l’eau. Tout le corps semblait pétri de vase, couvert de squames, de pustules et d’herbes marines. »
Cette abomination sera accompagnée d’une seconde créature. Lorsque le capitaine décide de prendre les devants, en attrapant un harpon, la créature presque immédiatement retourna au fond de l’océan. Etait-ce en raison du jour qui grandissait ou d’un séjour trop prolongé à l’air libre ? Personne ne sera en mesure de répondre. Après plusieurs jours à « patrouiller » dans la zone, les monstres restèrent invisibles et comme pour conclure un des hommes grogna :
« ça venait des bas fonds de la mer et ça y est retourné voilà tout ! »
- « L’alcyon »
Alors qu’il effectue une campagne de pêche dans les mers glaciales du Nord, un petit bâtiment de pêche découvre un curieux objet contenant un assez troublant témoignage. Il semblerait que cette « bouteille » provienne des mers du Sud comme en témoigne la colonie de Zoophytes fixée sur celle-ci :
« Maintenant, vous qui lirez ces lignes, écoutez et entendez la prière qui monte vers vous : Douze hommes à genoux,les mains jointes dans une ardent prière,élèvent vers le ciel leur âme remplie d’effroi,avant de jeter cette bouteille à l’eau,car elle contient leur dernière espérance. »
Ils vont alors découvrir un étrange témoignage, rédigé à plusieurs mains. Il s’agit du récit d’un naufrage d’un navire « L’alcyon » et datant de Février 1820. Après avoir essuyé une terrible tempête, le navire se retrouve dans une portion de mer des plus étrange :
« Les profondeurs elles-mêmes, devaient être tumultueuses,car parfois, de longues lames de fond amenaient à la surface d’étranges êtres,des poissons inconnus,monstrueux,dont la vessie natatoire éclatait au dehors,sous la pression atmosphérique. La mer semblait fumer, ce n’était que de l’eau pulvérisée par le vent, toujours renouvelée et toujours en suspens. » La nuit arrive et c’est de nouveau le déchaînement des éléments. Une autre tempête d’une violence inouïe, soulève le navire : « Nous courions vers des brisants,ce n’était plus qu’une question de minutes,quand tout à coup, le navire fût, nous sembla-t-il,absolument soulevé hors de l’eau et lancé en avant nous eûmes l’impression qu’il courait sur la crête d’une vague. Il y eut un choc sourd, un éclaboussement prodigieux, puis les bruits extérieurs se turent, nous sentîmes que nous avions quitté l’atmosphère en tumulte et que nous tournions lentement sur nous-mêmes. »
Au petit matin c’est la consternation et l’incompréhension car ils se retrouvent dans un lieu des plus insolite :
« Nous sommes au centre d’une cuvette et tout vautour de nous se dressent d’un geste puissant de hautes murailles d’un granit noir, lugubre. Nous n’apercevons aucune plage, à peine quelques assises où peut-être on peut prendre pied, et dans l’épaisseur frigide du granit quelques trous pleins de ténèbres, inquiétants, sournois. Ce cirque peut avoir cent à cent cinquante mètres de diamètre, notre pauvre bateau en occupe le centre. »
Tous leurs efforts pour trouver une issue seront vains, aucun passage, aucune fissure. Quelques hommes parviennent à escalader cette muraille mais c’est pour constater que de l’autre coté la paroi est tout aussi vertigineuse et qu’il n’y a aucun moyen de descendre. Mais le pire reste à venir, la nuit d’inquiétantes créatures commencent à faire leur apparition :
« Il sort de la mer d’énormes êtres annelés pareils à des limaces visqueuses, dégageant dans l’obscurité une lueur laiteuse. Elles ont ces limaces, car à quoi d’autre les comparer, un pied de long, grosses comme l’avant bras ; leur contact fait naître des pustules. Les murailles de notre prison de mort en sont pleines, la nuit venue ; elles y viennent ou sucer ou paître le fucus dont le granit est revêtu à sa base. Elles envahissent le pont du brick et alors elles cessent de se faire lumineuses ; il semble qu’elles savent que la lumière qu’elles dégagent décèle leur présence. Deux de nos hommes simplement touchés par elles sont mort d’une gangrène qui en faisait des cadavres ambulants. De ce fait nous gagnons un jour de vivres. »
Effectivement, les vivres ne vont pas durer éternellement, en désespoir de cause, un homme est envoyé sur la crête de la falaise, envoyer le témoignage de cet effroyable calvaire. Une nouvelle menace plus terrible encore va de nouveau surgir de cette abomination liquide. Des créatures de cauchemar qui attaquent les hommes un à un, jusqu’à tous les décimer :
« Il y a aussi des formes blanches qui,dans les ténèbres,volent lourdement autour de nous ;leurs ailes sont aussi des nageoires,car nous les entendons et les voyons plonger dans la mer, puis en ressortir lourdement pour se tenir à un ou deux pieds de l’eau. Leurs dégagent une étonnante odeur de vase et leur contact, presque inconsistant, est froid et humide comme le sont les céphalopodes appelés méduses. Elles ont des yeux phosphorescents et malgré cette lumière qu’ils émettent ils ont l’aspect d’yeux humains mais mornes et comme en proie à une indicible tristesse. Nous les avons entrevues au cours d’une nuit de lune et nous avons pu en pêcher une. Ce sont des êtres plats,la gueule est entourée de tentacules à suçoirs, deux nageoires,une queue terminée par un aileron,le tout est très sensiblement du volume d’un fort poisson du diable,telle est cette bête immonde qui certainement n’est pas connue… »
Le reste du texte parle d’hommes vidés de leur sang, de vivres qui s’épuisent, de folie et de désespoir. L’équipage témoin de cet incroyable récit, comme d’un seul homme penche la tête et prie pour ses infortunés, victimes des mystères de l’océan.
En conclusion
La teneur de ces quatre textes montre à quel point la mer fût pour Laumann une source d’inspiration. On y retrouve les thèmes récurrents et obsédants des trois auteurs cités plus haut, avec cette même terreur pour ne pas dire répulsion qu’elle inspire à ces différents protagonistes.
Le texte « Dans les brumes sur la vaste mer » est à mon avis le plus troublant quand à la description des créatures qui semblent sortir d’un roman de Lovecraft et de son célèbre « mythe de Cthulhu ». En ce qui concerne « L’alcyon » probablement la nouvelle la plus aboutie, elle nous démontre le talent de l’auteur à entretenir une atmosphère d’angoisse et d’épouvante.
Cette thématique du vaisseau emprisonné de manière mystérieuse dans un espace clos, peut-être en dehors du temps et de l’espace, est d’une très grande originalité, plaçant de ce fait cette nouvelle comme la référence du genre : Falaise de granit noire, mer de couleur étrange, attaque de vers répugnants, créatures vampires amphibies….
Il est rare de rencontrer un sujet aussi brillamment traité et ce ne serait que justice de retrouver « L’alcyon » dans une hypothétique anthologie réunissant les meilleurs textes produits par les périodiques et revues d’avant guerre. Il serait vraiment regrettable que toute une nouvelle génération de lecteurs reste dans l’ignorance totale de l’existence de tels chef- d’œuvres.
En effet que reste t-il de son œuvre, hélas pas grand-chose si ce n’est quelques réimpressions à faibles tirages que l’on s’arrache à prix d’or sur certains sites spécialisés…..quand on a la chance de les trouver !
6.Au prise avec les vampires des océans 7. Ce bon vieux loup de mer et ses histoires incroyables
Bibliographie de E.M.Laumann Romans
- « L’aérobagne 32 » écrit en collaboration avec H.Lanos. Pré originale dans la revue « Lecture pour tous » de juillet à septembre 1920, illustrations de H.Lanos. Edition en volume chez Hachette « Bibliothèque de la jeunesse », Couverture illustrée couleur de Dutriac, illustrations intérieures N&B de Dutriac et H.Lanos. 80 pages, 1923. . Il existe une autre édition avec un cartonnage éditeur rouge et comportant des petits motifs sur le premier plat (mêmes caractéristique que l’édition précédente).
- « L’étrange matière » écrit en collaboration avec R.Bigot. Pré originale dans la revue « Lecture pour tous » de Août à Octobre 1921, illustrations de René Lelong. Edition en volume chez Hachette « Bibliothèque de la jeunesse », Couverture illustrés couleur et illustration N&B intérieures de René Lelong. 80 pages, 1924. Il existe une autre édition avec un cartonnage éditeur rouge et comportant des petits motifs sur le premier plat (mêmes caractéristique que l’édition précédente). Réédition dans la revue « Lisez moi aventure » du N°40 (1er Janvier 1950) au N°44 (1er Mars 1950) Illustrateur inconnu.
- « Le visage dans la glace » écrit en collaboration avec R. Bigot. Pré originale dans la revue « Lecture pour tous », Juin et Juillet 1922, illustration de Dutriac.
- « Sous la banquise » Editions Tallandier « Grandes aventures » 1ére série N°197, 1928, broché illustré par A.P ( ?). Réédité dans la même collection « Bibliothèque des grandes aventures » N) 539,1935.
- « Si le 9 Thermidor…., hypothèse historique » écrit en collaboration avec René Jeanne. Editions Tallandier 1929
Nouvelles
- « L’arbre-charnier » Parution dans la revue « Lecture pour tous » 1er Septembre 1919, illustré par H.Lanos. Rééditions : « Lisez moi aventure » N°26 du 1er Juin 1949 illustré par Roger Marmottin. Réédition dans la revue « Planète à vendre » N°1, 1990. Réédition dans l’anthologie « Contes de terreur » présentée par Marc Madouraud, Editions « Recto-Verso » collection « Idées…et autres » 1994. Réédition « Le boudoir de gorgones » N°5 Février 2003.
- « Le mystère de Mars » Parution dans la revue « Lecture pour tous » Mars 1921. Rééditions : Texte accompagnant une lettre distribuée gratuitement par « Le visage vert ». Réédition dans l’anthologie « Contes de terreur » présentée par Marc Madouraud, Editions « Recto-Verso » collection « Idées…et autres » 1994.
- « Au cœur putride de la forêt » Parution dans la revue « Je sais tout » N°191, 15 Novembre 1921. Illustré par Leroy. Réédition dans l’anthologie « Contes de terreur » présentée par Marc Madouraud, Editions « Recto-Verso » collection « Idées…et autres » 1994.
- « Dans la cage de verre » en collaboration avec Raoul Bigot. Parution dans la revue « Je sais tout » N°195, 15 Mars 1922. Illustré par H.Lanos. Réédition dans l’anthologie « Contes de terreur » présentée par Marc Madouraud, Editions « Recto-Verso » collection « Idées…et autres » 1994.
- « Dans le fond des mers »Parution dans la revue « Je Sais Tout » 15 juin 1922, n° 198, p. 325-328, illustrations anonymes. Réédité dans le recueil « L’Homme-peste & autres contes fantastiques » de la revue « Le Visage Vert » reproduction en fac-similé de 1922, avril 1985. Réédition dans l’anthologie « Contes de terreur » présentée par Marc Madouraud, Editions « Recto-Verso » collection « Idées…et autres » 1994.
- « Des signes dans le ciel » Parution dans la revue « Je sais tout » N°207, 15 Mars 1923. Illustré par Dutriac.Réédition dans l’anthologie « Contes de terreur » présentée par Marc Madouraud, Editions « Recto-Verso » collection « Idées…et autres » 1994.
- « L’Acyon » Parution dans la revue « Je Sais Tout » 15 juin 1923, n° 210, illustrations de Georges Dutriac. Réédité dans le recueil « Le Lac du squelette & autres contes fantastiques » de la revue « Le Visage Vert » reproduction en fac-similé de 1923janvier 1985. Réédition dans l’anthologie « Contes de terreur » présentée par Marc Madouraud, Editions « Recto-Verso » collection « Idées…et autres » 1994.
- « Les épouvantes de la mer » Parution dans la revue « L’Aventure », publié par les éditions Arthème Fayard, N°2, 30 Juin 1927. Illustré par Daniel Girard. Réédition dans l’anthologie « Contes de terreur » présentée par Marc Madouraud, Editions « Recto-Verso » collection « Idées…et autres » 1994.
- « Dans les brumes sur les vastes mers » Parution dans la revue « L’Aventure », publié par les éditions Arthème Fayard, N°5, 21 Juillet 1927. Illustré par L.Marlheng. Réédition dans l’anthologie « Contes de terreur » présentée par Marc Madouraud, Editions « Recto-Verso » collection « Idées…et autres » 1994.
- « L’abîme » Parution dans la revue « L’Aventure », publié par les éditions Arthème Fayard, N°24, 1 Décembre 1927. Illustré par F.Auer. Réédition dans l’anthologie « Contes de terreur » présentée par Marc Madouraud, Editions « Recto-Verso » collection « Idées…et autres » 1994.
8.Le pouvoir de la science 9. Un aventure au fond des mers
Bibliographie des œuvres citées
- « Epouvante et surnaturel en littérature » de H.P.Lovecraft.U.G.E collection 10/18.
- « Le psautier de Mayence »De Jean Ray. Nouvelle dans le recueil « La croisière des ombres » Les éditions de Belgique 1932 pour l’édition originale. Rééditions dans le volume « Les 25 meilleures histoires noires et fantastiques de Jean Ray » Editions Marabout géant N0 G114, 1961. Réédition dans le volume « Le grand nocturne », 1979. Librairie des Champs Elysées « Le masque fantastique » 2éme série N°14. Réédité dans le recueil « La croisière des ombres » Nouvelles éditions Oswald N° 106 ,1984. Réédition dans l’anthologie « Eaux mystérieuses et mers infernales » L’Atalante, 2000.
- « La porte du monstre » de W.H.Hodgson.Une aventure de Carnacki dans le recueil « Carnacki et les fantômes »« Carnacki et les fantômes » Librairie des Champs Elysées « Le masque fantastique » 1ére série, 1977. Réédition dans le recueil Nouvelles éditions Oswald N° 44, 1982.
- « Les spectres pirates » de W.H.Hodgson. Editions Opta collection « Aventures fantastiques » sous le titre « Les pirates fantômes » .Edition limitée illustrée par Druillet. Réédition dans la collection « Le livre de poche » Toujours aux éditions Opta en 1971. Réédition Nouvelles éditions Oswald N°167. 1986. Réédition sous le titre « Les spectres pirates » dans le recueil du même nom. Editions Encrage collection « Effrois » N°1, 1988.
- « Le maître du temps » de Giuseppe Lipparini. Parution dans la revue « Les annales » du 26 Février au 9 Mai 1909 N° 1340 à 1350. Voir analyse dans ce blog.
- « Un manuscrit trouvé dans une bouteille » Editions Albin Michel. 1931. Traduit et adapté de l’Italien par la comtesse de Gencé. Voir analyse dans ce blog.
- « Dans l’abîme » de H.G.Wells. Parution dans la revue « Le monde illustré » Février 1901, reprenant les superbes illustrations de Warwick Goble. Réédition dans le recueil de nouvelles « Les pirates de la mer et autres nouvelles » Mercure de France 1925. Réédition dans le recueil de nouvelles « Histoires merveilleuses » Larousse « Série beige » N° 15, 1931. Réédition dans l’anthologie sur Wells « Histoires d’anticipation » Mercure de France collection « Mille pages » 1988.
- « L’île de Ud » de W.H.Hodgson. Dans le recueil « La chose dans les algues » Editions Planète 1969. Réédition Nouvelles éditions Oswald, 1979.
- « Le péril bleu » de Maurice Renard. Editions Louis Michaud, 1912. Réédition Editions Française Illustrée 1920. Editions Crès 1920. Editions Tallandier 1958. Editions Filipacchi collection « M.A.T » 1972. Editions Marabout N°599, 1976.
- « Le flot d’épouvante » de Jean Cotard. Editions Eugéne Figuiére 1934.
- « L’île à des yeux » de Georg Müller, 1918. Pas de traduction Française connue. Se référer à l’article de Michel Meurger dans le volume «Lovecraft et SF tome 2» Cahier d’études Lovecraftiennes-V. Editions Encrage, 1994, collection « Travaux » N° 21, « L’île à des yeux, la faune exceptionnelle de Friedrich Otto » P.188.
- « La cité du gouffre » de José Moselli. Parution dans « L’almanach pittoresque de sciences et voyages » Octobre 1925. Réédition dans le volume « La fin d’Illa » Editions rencontre, 1970.
- « Des profondeurs » Parution dans la revue « Le visage vert » N°13, Mai 2003. Dossier spécial « Invasions sous-marines »
Crédit photographique
- 1. « Dans le fond des mers » Ill. Anonyme
- 2. « Dans le fond des mers » Ill. Anonyme
- 3. « Dans le fond des mers » Ill. Anonyme
- 4. « Dans les brumes sur la vaste mer » Ill. L.Marlheng
- 5. « L’Alcyon » Ill. G.Dutriac
- 6. « L’Alcyon » Ill. G.Dutriac
- 7. « Dans le fond des mers » Ill. Anonyme
- 8. « L’étrange matière » Ill. René Lelong
- 9. « Sous la banquise » Ill. de H.Lanos
- 10 « L’arbre charnier » ill. de Lanos
- 11 « L’abîme » Ill. F. Auer
Pour conclure je voudrais remercier Marc Madouraud pour son anthologie consacrée à Laumann, ainsi que Xavier Legrand-Ferroniére de la revue « Le visage vert » et plus particulièrement le N° 13, ainsi que Michel Meurger dont les études savantes sont une source de renseignements utiles et incontournables. Leurs ouvrages me furent d’une aide précieuse pour l’élaboration de ce modeste travail. Sans l’obstination et cette foi inébranlable qui les anime, bien des chef- d’œuvres de la littérature populaire seraient tombés dans l’oubli le plus total.
Qu’ils en soient ici remerciés!
10.Un terreur bien Végétale!!!!! 11. L’horreur souterraine vue par Laumann